MALDOR

MALDORSCOPIE

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" Défilé militaire au Louvre "

... Nous abordons avec cette image une période déjà ancienne et assez courte durant laquelle Maldor s'était entiché d'une sorte de boîte à chaussures qu'il avait transformée en appareil photo rudimentaire ( procédé dit "sténopé" = objectif remplacé par un simple trou d'aiguille) permettant (et demandant) de longues poses au cours desquelles seuls les sujets se déplaçant lentement, voire pas du tout ou s'immobilisant de longs moments, peuvent espérer laisser jamais une trace de leur passage...Au hasard des déplacements d'individus dans une foule ou d'objets divers en mouvement, on obtient des effets souvent curieux qui transforment le réel, par exemple comme ici, en des sortes de bas-reliefs, et qui évoquent des choses ou des évènements qui n'y étaient pas...Scènes entièrement livrées à l'imagination de l'artiste qui s'empresse de les titrer à sa façon...

" Autoportait au Louvre-2 "

... Ce procédé assez incertain lui a été l'occasion d'aborder l'autoportrait, comme ici dans une salle du Louvre... Et avouons qu'il est difficile de le taxer de narcissisme, d'autant qu'il est non dans la silhouette blanchâtre qui se découpe à droite (c'est un marbre antique) mais plus ou moins vers le milieu du cliché où il a eu bien du mal à laisser un semblant de trace un peu à gauche des deux colonnes !

" Autoportrait au Louvre-4 "

... Bien qu'il chérisse ce procédé essentiellement pour la difficulté avec laquelle il rend compte de la réalité des choses et donc le peu de chance qu'il puisse jamais, de la sorte, se voir vraiment tel qu'il est, on trouve certains clichés où le stratagème est moins radical et laisse voir sinon une authentique ressemblance, du moins une vague analogie avec ce curieux artiste qui prétend se photographier lui-même en se montrant le moins possible (et à la limite pas du tout comme on le verra ci-dessous)... " Mes amis, avec cette boîte finement trouée (le fameux trou d'aiguille qui remplace l'objectif!), comme il faut s'agiter hardiment pour laisser une trace !" (Il veut dire pour ne laisser qu'une trace , se montrer le moins possible donc, mais une trace suffisante tout de même pour être significative et susciter sinon un vrai questionnement du moins un étonnement très dubitatif, une certaine perplexité...) "Pour se louper tout à fait, cela demande grande expérience et persévérance, j'y arriverai ! " déclarait-il en conclusion à sa brève et bien timide allocution lors d' une sorte d'exposition à laquelle il avait participé à Turin il y a des années (il y avait d'ailleurs eu ce jour-là un tremblement de terre!), quelques critiques italiens ayant curieusement trouvé en lui une manière d'héritier ou de continuateur de la grande époque des futuristes ( qui eux aussi dans leurs toiles avaient essayé de représenter le mouvement des corps ou des objets) ...

" Autoportrait au Louvre-7 "

... Visiblement, Maldor a la hantise de l'autoportrait et fait tout pour en rendre le résultat des plus hasardeux. Car sans cela déjà, pourquoi aller commencer la pratique de ce genre, plutôt intimiste, en plein Louvre ? (Certes il en est beaucoup là-bas, mais de peintres et de plus ressemblants!) Aller poser sa boîte sur une banquette et évoluer devant d'une manière tout à fait étrange, avec des accélérations et des arrêts brusques, des sortes d'effondrements, des virevoltes instantanées qui ne sont pas le fait du touriste ordinaire, même s'il avait lui aussi, pour la frime, disposé un appareil photo (un vrai) autour de son cou ! Ici, ses "ports de tête dynamisés" ont produit (à droite) une espèce d' "Elephant-Man" (mais certains disent que ce n'est pas lui , qu'il est au fond, devant Pallas-Athéna, regardant par la fenêtre !)

" Autoportrait au Louvre-12 "

... Ici, il a quasiment disparu, s'étant comme brumisé ou transformé en colonne. "Mon meilleur portrait !" aurait-il dit. Peut-être se voit-il (ou se verrait-il bien) comme cette tête posée sur un tronc, passant ses jours à souffler sur la poussière brun-rouge si catactéristique de l'endroit...un long ruban flottant, porteur d'un message, sortant de sa bouche chaque fois que la salle se serait vidée de tout visiteur , aussitôt ravalé à l'approche de nouveaux venus...

" Autoportrait au Louvre-19 "

... Ici, des touristes sont assis tranquillement sur leur banquette, pendant qu'au-dessus d'eux et autour, des blancheurs curieuses s'organisent...Il continuait ses autoportraits ! Avec sa boîte à trou d'aiguille !

" Autoportrait au Louvre-15 "

... Ici, autre image tirée de cette curieuse série , avec ces sortes de fumigations qui, on l'espère, sont maintenant tout de suite reconnues pour ce qu'elles sont... Et oui, il s'agit toujours d'une manière d'autoportraits ! Obtenue par une de ces poses fuyantes dont Maldor décidément semble détenir le secret et très bien maîtriser... (Tout le contraire du "On sourit et on ne bouge plus!" des anciens temps ).

N-B : A ce stade du cheminement, nous prions le visiteur de ne pas céder à l'impatience (voire à l'exaspération) devant la difficulté qui semble présider à l'approche physique de cet homme, étant donné qu'un portrait beaucoup plus classique (toute chose étant relative par ailleurs) est prévu pour un des prochains cadres à venir ci-dessous...

" Ceci n'est pas Maldor "

...Ici, il s'agit sans doute d'une allusion à la pipe de Magritte ! Cela dit, tous les observateurs de bonne foi s'entendent pour attester qu'il ne s'agit, de toute évidence, pas de lui mais bien d'un simple touriste, même si ce dernier a un peu l'air de léviter, le bras tendu vers quelque objet improbable et comme perçu de lui seul...

" Hydre narcissique" ( ou "Autoportrait aux 7 têtes" )

...Voici donc l'autoportrait "plus classique" annoncé ci-dessus...

N-B : L'effet de moustache (blanche en plus!)(et même de barbiche) est dû seulement au procédé employé ("dynamisme entretenu de la pose"), le maître ne portant jamais la moustache (ou alors très rarement...)

Bonus

" Genève et ses deux jets d'eau "

...Tiré de ses paysages avec cet effet de négatif qu'il a beaucoup pratiqué...(Noir et blanc légèrement coloré) - (Un petit côté "Ile des morts" de Böcklin qui l'a beaucoup marqué sinon influencé)

" Genf-fusterie-54 "

...Autre image de cette série intitulée à l'origine "Etés dorés d'autrefois" mais ayant été par la suite, démantelée, redistribuée dans d'autres classements ou subdivisions ( Images sous l'éclair, Nocdiurnes, Fantômatons, Flamboiements ténébreux...)

" La fameuse tempête "

... Image un peu "futuro-abstraite" (en réalité d'une série d'autoportraits), ici encore dit "Autoportrait au vent" ...Effectivement, avec un peu d'attention, et en insistant beaucoup, on arrive à apercevoir, au milieu, un peu à gauche, dans un carré plus clair, deux yeux, un nez et une bouche...deux yeux torves, un nez camus et une bouche raide et droite, pincée...Tout son contraire quoi ! Mais était-il bien là ? Et même, s'agit-il vraiment de quelqu'un ? (N'est-ce pas plutôt l'effet d'une mouvance sous l'effet du vent sur on ne sait quoi ?)... Mais c'est incontestablement "futuro-abstrait" et c'est le principal !

" Versaillage2 "

" Versaillage3 " ( ou "Les Cent Marches")