MAGALMA

 

LECTORIUM

 

 

 

Encore la boîte du bouquiniste ou le carton du libraire d'occasions. Tous genres et éditions pêle-mêle, c'est  l'éclectisme assuré. Un livre au hasard qu'on ouvre à une page plus ou moins quelconque et cette courte lecture qui s'ensuit, généralement de quelques lignes tout au plus. Curieux ou pas mal...Au fait de qui est-ce ? Alors en le refermant on regarde sur la couverture le nom de l'auteur et le titre de l'ouvrage. (Ici ces derniers, dans un même esprit et pour inciter peut-être aux devinettes, ne sont dévoilés que le lendemain).

 

 

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n°90
 

       Après un Notre Père collectif assez émouvant surtout pour ce qui est du pain quotidien, nous allons traîner nos pas dans le camp, personne n'étant pressé de retourner à son grabat. Sur un plumard une solitude malsaine nous attend avec des tas de pensées plus ou moins gracieuses qui vous harcèlent comme une vermine. Dans la foule et ses rumeurs on se sent mieux soutenu, on peut surveiller la température de l'espoir, on épie les indices, on est bien placé pour saisir au vol les aubaines de toutes sortes, cigarette d'un copain, bribes de discussions, attitudes de sentinelles, on ne sait jamais, s'il arrive quelque chose enfin, on sera là.

 

Jacques Perret - Le caporal épinglé (1947) -(roman)

 

n°89
 

       J'éprouvais cependant une angoisse et une grande crainte en me demandant comment avec des pattes si énormes et si longues, je pourrais monter une faible dame, comment ce corps si clair , si tendre, tout pétri de lait et de miel, je pourrais l'enserrer entre mes rudes sabots, ces lèvres mignonnes, tout empourprées d'une rosée céleste, en approcher ma large et hideuse bouche, avec ses dents laides et dures comme pierre, et leur donner des baisers, enfin, comment une femme, bien qu'elle ne fût que désir jusqu'au bout de ses jolis ongles, pourrait recevoir en elle un membre aussi formidable !

       Pauvre de moi, quand j'aurais écartelé une noble dame, on m'exposerait aux bêtes pour servir d'ornement aux jeux offerts par mon maître !

 

Apulée - L'âne d'or ou Les métamorphoses (c.150ap) -(roman)

 

n°88
 

     Les remparts à cet endroit suivaient la pente de la vallée, formant un complexe enchevêtrement de terrasses et de paliers. En dessous de lui, Drogo voyait, à la clarté de la lune, très noires contre la neige, les sentinelles échelonnées, dont les pas méthodiques faisaient "cric cric" sur le sol gelé.

     La plus proche, debout sur une terrasse inférieure, à une dizaine de mètres de là, se tenait immobile, moins frileuse que les autres, les épaules appuyées à un mur, et elle semblait endormie. Mais Drogo l'entendit qui chantonnait d'une voix grave, une cantilène.

     C'était une suite de mots (que Drogo ne parvenait pas à distinguer) liés entre eux par un air monotone et sans fin. Parler et, ce qui était pire, chanter pendant le service était sévèrement interdit. Giovani aurait dû le punir mais il eut pitié de lui en pensant au froid et à la solitude de cette nuit.

     

Dino Buzzati - Le désert des Tartares (1949) -(roman)

 

n°87
 

       Mais le repas a déjà paru trop long à la jeunesse, elle attend le bal. C'est aux gens d'un âge mûr à montrer de la complaisance. La table est dérangée, les planches qui la forment, les futailles dont elle est soutenue, sont repoussées au fond de la feuillée ; devenues trétaux, elles servent d'amphithéâtre aux symphonistes. On joue le fandango sévillan, de jeunes Egyptiennes l'exécutent avec leurs castagnettes et leurs tambours de basque ; la noce se mêle avec elles et les imite : la danse est devenue générale.

 

Jacques Cazotte - Le Diable amoureux (1772) -(fable romanesque)

 

n°86
 

       Toute la puissance de son être finit par se concentrer autour de ses rêves, et sa vie acquit alors un caractère étrange ; on aurait dit qu'il dormait étant éveillé, et veillait au contraire dans son sommeil. Si quelqu'un l'avait vu, tandis qu'il se tenait assis devant une table vide ou marchait dans la rue, l'air absent, celui-là l'eût certainement pris pour un lunatique  ou pour un ivrogne hébété par l'alcool.

         Son regard était vide de toute expression ; sa distraction naturelle, se développant sans entrave, effaçait impérieusement de son visage toute pensée, tout sentiment. Il ne recommençait à vivre qu'à la tombée de la nuit.

Nicolas Gogol - La perspective Nevski - (1835) -(nouvelle)

 

n°85
 

       Combien de fois ne nous arriva-t-il pas, immédiatement après un coup de gueule en règle, de nous "chevaucher" à même le parquet, dans une orgie de mots orduriers auxquels je ne sais résister : j'ai besoin d'une odeur chiffonnière pour jouir ; de tout un répertoire qui évoque le ruisseau et son dégueulis aigre. 

 

Maurice Ciantar - Et qu'on n'en parle plus ! (1952) -(roman)

 

n°84
 

       On donna de nouveau des mots de passe très stricts à tout le monde. On ferma l'école. On recommanda de ne sortir du village sous aucun prétexte, même en plein jour (d'ailleurs toujours bas, sombre, bleu, neige et nuage) les sorties absolument obligatoires seraient faites en commun et sous la garde de deux gendarmes.

        Et, dans le village même, il était recommandé de ne pas sortir seul, d'être au moins deux, les hommes, et au moins trois, les femmes. Deux gendarmes étaient en permanence sur la place du village ; les quatre autres, deux par deux, faisaient des rondes autour de l'agglomération.

 

Jean Giono - Un roi sans divertissement (1948) -(roman)

 

n°83
 

       She put her glass down, sat heavily on the little stool, eased her feet from her shoes, stared at her face in the oval mirror. Weary, yes. Lines at the eyes, at the side of her mouth, across her brow. She ran her fingers through her hair, pulled it roughly back from her forehead, turned into profile and saw the slight sag under her chin, the tendon in her neck running from shoulder to ear, the freckles scattered lightly on her hand. She shrugged and reached for her glass, draining it in one. Age. Age creeping on.

   

Dirk Bogarde - Voices in the Garden (1981) -(roman)

 

n°82
 

       Ce jour-là, un peu après midi, le ciel de Paris s'était rempli d'un bruit infernal de moteurs d'avions et, pendant une heure, des éclatements de bombes s'étaient succédé presque sans interruption.                                                                

        Le soir même, dans les gares du Sud, les trains démarraient surchargés, et les jours qui suivirent commencèrent à vider la capitale. Ceux qui pouvaient partir partaient. Il fallut que Mandel intervînt pou limiter les départs. Tous ceux dont l'activité normale de Paris nécessitaient la présence furent contraints, sous peine de sanctions graves, de demeurer à leur poste.

 

R. Cardinne-Petit - Les soirées du Continental (1942) -(souvenirs)

 

n°81
 

       Chaque samedi le groupe d'amis se retrouvait au Café du Globe autour de la même table latérale, comme le font les petites gens décents qui savent qu'ils ne peuvent montrer leur foyer  ou qui en fuient l'ambiance. Ils étaient tous natifs de Montevideo ; c'est avec réticence, au début, qu'ils avaient admis dans leur cecle Arredondo qui venait de l'intérieur du pays et qui se montrait d'une extrême réserve, ne posant jamais la moindre question. Il avait un peu plus de vingt ans  :  maigre et les cheveux noirs, il était plutôt petit et avait l'air un peu gauche. Son visage aurait paru quelconque s'il n'avait été racheté par un regard à la fois énergique et ensommeillé. 

 

Jorge Luis Borges - Le livre de sable (1975) -(nouvelles)

 

n°80
 

       Eh bien, ce musée unique au monde n'existe plus. C'est la triste constatation que nous devons faire et les motifs de cette disparition apparaissent, sinon obscurs, tout au moins fort peu compréhensibles : "Nous manquons de place" a-t-on dit au docteur Locard en l'invitant, au lendemain de sa retraite, à déménager son musée. On argua aussi de la difficulté de la surveillance pour empêcher les vols.

        N'insistons pas : le docteur et sa collaboratrice, Melle Bichambis, le coeur un peu gros, vinrent retirer du musée condamné ce qui était transportable et pouvait trouver place dans le petit bureau lyonnais du docteur. Le reste est cloué dans des caisses, sous la poussière de quelque cave du Palais de Justice.

 

Dr Edmond Locard - Mémoires d'un criminologiste (1957) 

 

n°79
 

       Je continuais à me livrer à l'élaboration de récits fantastiques, remettant à plus tard le soin de régler mes comptes avec la vie, la mienne et celle d'autrui. Je m'appliquais à façonner ma forme, à découvrir mes qualités de styliste, de narrateur...L'imagination ! Je laissais la mienne batifoler où bon lui semblait puis je suivais ses traces et j'organisais les matériaux qu'elle me donnait.

 

Witold Gombrowicz - Souvenirs de Pologne (1984) 

 

n°78
 

       Telles étaient les réjouissances nocturnes. A d'autres heures Néron retrouvait les chevaux qui, on s'en souvient, avaient été sa passion depuis l'enfance. Devenu empereur, "il s'amusait chaque jour, dit Suétone, à faire évoluer sur une table de jeu  des quadriges d'ivoire".

       Agrippine, au temps où elle était toute-puissante, lui avait interdit de se montrer aux jeux du cirque, lorsque sa présence n'y était pas officiellement requise. Il commença donc par y assister en secret, lorsqu'il finit par s'affranchir de la tutelle maternelle, ouvertement.

Gérard Walter - Néron (1926) 

 

n°77
 

       Ici, il ne put s'empêcher de frapper de la main sur ses genoux et de se récrier que, de sa vie, il n'avait jamais rien entendu de pareil.

       -Prenez-le quand même en considération, dit settembrini en souriant. La musique est inappréciable comme moyen suprême de provoquer l'enthousiasme, comme force qui nous entraîne en avant et plus haut, lorsqu'elle trouve l'esprit déjà préparé à ses effets. Mais la littérature doit l'avoir précédée. La musique seule ne fait pas avancer le monde. La musique seule est dangereuse. 

 

Thomas Mann - La montagne magique (1931) -(roman)

 

n°76
 

       Il faut rechercher les individus qui présentent des bourrelets ou des déformations à leurs segments abdominaux, ce qui les rend plus lourds et plus gênés dans leurs mouvements que leurs congénères ; on les met dans des boîtes en carton recouvertes en verre et au bout de quelques jours, on voit les Xénos ou les Haliétophagus mâles complètement développés. Les femelles ne paraissent pas sortir de l'endroit où elles ont vécu.

 

Albert Granger - Guide de l'amateur d'insectes (1905) 

 

n°75
 

       On tolère que les garçons refusent de se déranger, spécialement à la demande des mères. Souvent celles-ci, découragées, ou complaisantes, laissent les petits mâles en paix avec les détails triviaux et ainsi rendus sourds aux bruits de vaisselle, aveugles aux éviers sales, insensibles aux effluves de poubelle, ils deviennent dans une maison des impotents conformes à l'image "les hommes ne savent rien faire" donnée comme une nature innée et répercutée dès l'école par les petites filles déjà résignées à servir ces enfants. Aux garçons est reconnu le droit à des moments de loisir comme papa.

 

Christiane Rochefort - Les enfants d'abord (1976) -(essai)

 

n°74
 

       Nous voudrions nous détendre un instant, recommencer le jeu de la vie, travailler, réunir des amis, entendre de la musique, oublier ce que nos yeux ont vu, laisser les pauvres morts à leur repos. Nous voudrions détourner notre pensée des difficultés contre lesquelles s'épuisent tant de survivants  pour se nourir, se loger, se vêtir; nous voudrions nous donner un peu de relâche enfin !

        Mais impossible d'ouvrir un journal sans que le premier titre déchiffré nous rappelle que le monde où nous sommes est un monde désaccordé, un monde cassé. Rien n'est plus à l'échelle de rien.

 

François Mauriac - Journal (22 sept 1945) 

 

n°73
 

       M. de Nemours avait eu bien de la douleur de n'avoir point revu Mme de Clèves depuis cette après-dînée qu'il avait passée avec elle si agréablement et qui avait augmenté ses espérances. Il avait une impatience de la revoir qui ne lui donnait point de repos, de sorte que, quand le roi revint à Paris, il résolut d'aller chez sa soeur, la duchesse de Mercoeur, qui était à la campagne assez près de Coulommiers. Il proposa au vidame d'y aller avec lui, qui accepta aisément cette proposition.

 

Madame de Lafayette  - La Princesse de Clèves (1678) -(roman)

 

n°72
 

       Schacht, mon camarade, est un curieux personnage. Il rêve d'être musicien. Il me dit qu'avec le secours de son imagination, il joue merveilleusement du violon, et quand je regarde ses mains, je le crois. Il aime rire, mais ensuite, il s'abîme soudain dans une mélancolie pleine de langueur qui sied incroyablement bien à son visage et à sa contenance. Schacht a un visage très blanc et de longues mains fines qui expriment une souffrance intérieure sans nom.

 

Robert Walser - L'Institut Benjamenta (1909) -(roman)

 

n°71
 

       Panoptique est le nom d'une prison modèle, sans torture ni châtiment, la vraie prison libérale et éducative. Construite de telle sorte, circulaire, avec des rangées de cellules ouvertes sur l'intérieur, une cour où se dresse une tour d'observation, et où le prisonnier ne peut, à aucun moment, échapper au regard de l'inspecteur qui se tient dans la tour, alors que lui peut tout voir, tout entendre, sans être visible.

        C'est le principe de la surveillance absolue, le regard qui, sans contrainte apparente, car il laisse tout faire, réprime mieux que les brimades et les coups.

  

René Schérer - Emile perverti - (1974) -(essai)

 

n°70
 

       Par les soirs de beau temps, Philippe rentrait chez lui à pied, soit qu'il eût le souci de sa santé ou qu'il aimât à s'attarder dans les rues à la chute du jour. Sa promenade favorite le conduisait des hauteurs du Trocadéro à la Seine. De là il suivait le quai. Un après-midi d'octobre, il varia cet itinéraire et prit le boulevard Delessert qui descend en pente oblique du carrefour de Passy pour déboucher en vue du Pont d'Iéna. Arrivé au parapet de la rue Beethoven, il s'arrêta. A cet endroit, les maisons s'écartent pour laisser passer la rue qui aboutit au fleuve.

 

Julien Green - Epaves (1932) - (roman)

 

n°69
 

       Ces lignes exposent sans aucun doute les sentiments intimes de Félix faure. Elles prouvent qu'il ne songea pas à être infidèle, comme certains l'ont soupçonné, au régime qu'il incarna en sa personne. Elles le grandissent.

        Ce qu'il nous apprend ainsi de Carnot et indirectement de lui-même, montre qu'à la fin du XIXè siècle, la République française eut des présidents qui l'ont bien et loyalement servie, et qui, en cas de danger grave, auraient su la défendre.

 

Charles Braibant - Félix Faure à l'Elysée (1926) - (souvenirs)

 

n°68
 

       Après m'être bien tourmenté, ne pouvant plus rien faire que songer à Léonore, je voulus revoir le jardin où elle m'apparut la première fois pour m'abandonner tout entier à ma passion et je fis aussi dessein de repasser encore devant son logis. Ce jardin était en un lieu des plus écartés de la ville, au milieu de plusieurs vieux bâtiments inhabitables.

 

Scarron - Roman comique (1655) 

 

n°67
 

   Le vaisseau reprit enfin de la vitesse en plongeant vers Jupiter, après avoir dépassé le no man's land gravitationnel où les quatre petites lunes extérieures couraient en vacillant sur leurs orbites rétrogrades  et follement excentriques. C'étaient sans nul doute des astéroïdes captifs, de forme très irrégulière, dont le plus grand n'avait que trente km de diamètre. Des fragments de roc déchiqueté, sans intérêt pour personne sinon pour  quelques exogéologues, et dont l'allégeance oscillait  sans cesse entre Jupiter et le Soleil, lequel les reprendrait un jour sous sa coupe.  

 

Arthur C.Clarke  - 2010 Odyssée deux (1968) -(roman)

 

n°66
 

         - Comment savoir qu'un éléphant s'est servi de votre maison de campagne comme d'un lieu d'aisance ?

         - Si c'est un éléphant propre, il n'y aura plus de papier sur les murs.

 

 Histoires de très mauvais goût - (Solar) (1984) 

 

n°65
 

       Alors, presque sans aucun bruit, tout ce qui se trouvait sur la scène commença à glisser latéralement. L'homme au candélabre fut entraîné comme le reste, et il disparut avec son chandelier, bientôt suivi du fauteuil et du secrétaire. Un homme entra en  courant, dans un sens opposé au mouvement circulaire du plateau : il oscilla, faillit tomber, puis reprit son équilibre et sortit.

  

Mikhaïl Boulgakov - Le roman théâtral  (1965) (roman)

 

n°64
 

       Cris des panneaux, ronronnement des moteurs, grincement des freins, cloches des agents,  composaient un bruit continu, que murs portes et fenêtres étaient impuissants à contenir au-dehors. ll habitait dans les maisons avec leurs occupants.

 

René Barjavel - Ravage  (1943) - (roman extraordinaire)

 

n°63
 

       Le nombre total des antériorités du réseau est égal à la somme des antériorités déterminées par application de la règle IV, augmentée de la somme des tâches fictives que comporte le réseau, chacune de celles-ci représentant un nombre d'antériorités égal au produit du nombre des tâches ascendantes à l'étape initiale par celui des tâches descendantes de l'étape terminale.

 

André Boullet - Le Pert à la portée de tous (1970)

 

n°62
 

       Il arrivait, prenait une chaise et dévorait silencieusement les journaux, s'interrompant de temps en temps pour jeter un coup d'oeil furtif sur ma copie, ou pour compter des yeux la quantité de feuilles noircies alignées devant moi, côte à côte. Timide, de cette timidité puérile des gens qui se savent un peu bornés et se sentent dans un milieu qui n'est pas le leur, il était sage comme une petite flle, parlait tout bas, comme dans une église, et reniflait pendant des heures, par crainte d'attirer l'attention  en se mouchant.

 

Georges Courteline - Les femmes d'amis (1888) 

 

n°61
 

       Ainsi, pour la première fois en Amérique, existait le fondement d'une avant-garde authentique, capable d'absorber non seulement le désir déstructeur du mouvement dada de choquer la bourgeoisie, mais aussi les forces constructrices qui se rassemblèrent durant tout le XXe siècle en Amérique et qui offrirent une alternative aux conventions de la bourgeoisie et au goût populaire dans la mesure où elles étaient exprimées dans un art académique et commercial.

 

Barbara Rose - L'art américain (1967) 

 

 

 

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