Fiche 2535
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"
Embrasse-moi idiot "
(1964)-(Am)-(2h05) - Comédie romantique
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Synopsis
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Dino, un chanteur de charme sur le retour, tombe en panne de voiture dans une petite ville du Nevada. Le professeur de piano Orville Spooner l'accueille et aimerait lui faire entendre ses chansons. Il décide d'éloigner sa femme pour la faire remplacer en engageant Polly, serveuse dans un bar et entraîneuse à ses heures. Dino peut donc séduire la présumée épouse, sans nuire au bonheur conjugal d'Orville. Mais rien ne se passe comme prévu...
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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Quel talentueux réalisateur que ce Billy Wilder, ce film regorge de trouvailles visuelles et replace la morale là ou elle devrait être : au fond de nos cœurs. Quelle leçon de sagesse sous couvert de comédie ! Cukor à du être admiratif de ce film, il a du y trouver ce qu’il lui manque parfois lorsqu’il filme les femmes (excepté dans ‘’Voyages avec ma tante’’) : prendre le comique au sérieux afin de leur donner la place qu’elles méritent, la première sur notre planète. Une fois encore le cinéma sort grandi entre les mains de Wilder car si l’on exempte quelques longueurs, quelques rares lourdeurs et une petite réserve sur Dean Martin, ‘’Embrasse moi idiot’’ frôle la perfection. Félicia Farr et Kim Novak sont épatantes et l’idée d’intervertir leurs rôles est parfaitement amenée, leur scène commune dans la roulotte ne s’oublie pas. Barney fait dire dans une chanson ‘’Que serait un médecin sans pharmacien’’…Je dirais bien « Que serait le grand cinéma comique classique sans Billy Wilder ! ». Wilder est le digne successeur de Lubitsch et cette comédie qui ne nous laisse pas une minute de répit le démontre magnifiquement. Le film renverse la morale bien pensante pour notre plus grand plaisir : Ray Waltson vire sa femme pour les besoins d'un plan impliquant Dean Martin et Kim Novak et destiné à promouvoir ses chansons, puis il joue les moralistes en virant Dean Martin qui courtise sa fausse femme (Kim Novak) sous ses yeux mais couche avec cette dernière. Quand à la délicieuse Felicia Farr (qui joue la femme de Ray Waltson) elle s'envoie Dean Martin qui la prend pour une prostituée. Mais à la fin tout finira bien, Novak profitera du prix de la passe de Dean Martin, lequel fera un tube avec la chanson de Ray Waltson qui se réconciliera avec sa femme. C'est magnifiquement réalisé, superbement interprété : Kim Novak est sublime en prostituée et les trois autres acteurs principaux sont parfaits, mention spéciale à Felicia Farr, rayonnante de beauté. La musique est d'André Previn. Chef d’œuvre ’ai découvert Billy Wilder avec le non moins connu « Certains l’aiment chaud ». Embrasse-moi, Idiot est une pure comédie avec ses doses de loufoqueries, de quiproquos et de gags mais reste cependant peu connu du grand public et fut un terrible échec a sa sortie en 1964. Les acteurs sont hilarants notamment Ray Waltson qui a des expressions de visage assez incroyables. Une superbe comédie qui fait vraiment rire. Un film plutôt méconnu dans la carrière de Billy Wilder, mais qui offre cependant un pur moment de comédie. Un véritable régal joué avec brio par le trio Dean Martin, Kim Novak, Ray Walston (exceptionnel !). Wilder sur le plateau s'amuse et le résultat à l'écran est ahurissant, bousculant au passage la censure (nombril d'une femme) et les bonnes moeurs (l'échange des femmes est savoureux !). Un film drôle, enlevé... et intelligent ! Œuvre largement sous-estimée, ce « kiss me stupid » est finalement une des comédies les plus alertes et modernes de Billy Wilder, où il s’adonne avec réjouissance à sa nature de franc-tireur, plus acerbe que jamais dans sa critique de la société américaine (ce qui lui valu une volée de bois vert de la critique à l’époque et un échec en salle). Il faut voir cette docile et sage ménagère se faire prostituée occasionnelle et y trouver son plaisir …et inversement ! Charge virulente contre le puritanisme et le conformisme d’une société sclérosée, le film est aussi une formidable comédie de mœurs, aux rouages savants et à la grâce intacte. Bref, un pur bonheur de cinéma et un des sommets de l’œuvre de Wilder.
l faut avouer que les scènes de séduction grossière lors du repas
avec la "fausse tarte aux pommes" sont hilarantes.....
"Embrasse-moi, idiot" impose d'emblée la marque comique de Wilder, à savoir une vitesse euphorisante, que l'on retrouve aussi bien dans le montage que dans l’enchaînement des répliques. La première heure est tout à fait représentative de ce rythme effréné en entremêlant l'attente du séducteur Dino au stratagème du rusé Barney, ce qui rend parfaitement ingérable la situation du pauvre Orville Spooner, qui regrette très vite d'avoir fait partir sa femme pour permettre la venue de la séduisante Polly. Drôle et percutant, le film parvient même à émouvoir, à la fin d'une nuit qui restera à coup sûr dans la mémoire des personnages, quand il aborde sans ironie la tendresse du faux couple Orville-Polly, dont l'avenir respectif est à ce moment incertain. Reste que la deuxième heure de cette folle comédie est plus mécanique et prévisible par instants, notamment dans son exploitation scénaristique du montage parallèle et du motif du renversement : une réserve qui ne suffit toutefois pas à nous faire bouder notre plaisir devant ce film souvent inspiré, qui réserve son lot de moments anthologiques.
Librement inspiré d'une comédie italienne d'Anna Bonacci, le film s'appuie sur un scénario bien troussé et assez osé pour l'époque. D'ailleurs, les ligues de vertu ont donné de la voix. Elles ont peu goûté ce marivaudage "échangiste" dans une ville baptisée Climax ("Orgasme") où coexistent association puritaine et lieu de débauche. Wilder s'amuse d'une certaine hypocrisie et d'une forme d'arrivisme ou culte du succès. Pourtant, il ne va pas au bout de la satire et son film apparaît faussement immoral. Car, malgré quelques détours, ce sont les valeurs traditionnelles qui sont confirmées au final : épouse dévouée, union renforcée, prostituée rêvant d'un foyer et retrouvant le droit chemin.. Le cynisme acide de Wilder ne pouvait pas être plus éloigné des farces affectueuses et sophistiquées de Lubitsch. Lubitsch aimait ses charmants cocus et l'adultère et nous les faisait aimer aussi. Wilder semble les détester chacun des personnages est grossiers et de mauvais goût dans ce film. Le mari trompé de Walston et son ami sont répugnants et les femmes sont dépeintes de manière dégradante comme des objets sexuels vulgaires ou des épouses dociles. Le ton est aussi éloigné de Lubitsch que A l'est de Z dans l'alphabet. Embrasse-moi, idiot est-il un chef-d'œuvre négligé certains le pensent mais tout mauvais film a ses défenseurs passionnés. Lubitsch aimait tous ses personnages même ceux qui se comportaient le plus mal et il ne les a jamais traités avec condescendance ou mépris. Ce film est tellement rempli de dégoût qu'on ne peut s'empêcher de se demander ce que ce réalisateur pensait à l'époque pour être si amer à l'égard de l'amour du mariage et des femmes...
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