Fiche 2525
| n°2525 | |
|
|
" Maine
Océan "
(1986)-(Fr)-(2h11) - Comédie
|
|
Synopsis
|
|
|
Confortablement installée dans un compartiment de première classe de l'express Maine Océan, Dejanira somnole. Le contrôleur survient et tente de lui expliquer qu'elle est en infraction, mais Dejanira ne comprend pas ce qu'on lui demande malgré l'intervention d'un second contrôleur. Mimi De Saint Marc, une passagère, avocate de métier, se rendant à Angers pour défendre un de ses clients, le marin Petigas, prend fait et cause pour Dejanira.
|
|
|
Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
|
|
|
Le Monde Le Parisien Le Journal du
dimanche Les Inrockuptibles L'Express
Télérama Cahiers du Cinéma Positif
Paris Match Le Figaro Libération L'Humanité Première Ecran Large Elle Ouest France L'Obs Critikat.com La Croix
|
|
|
Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
|
|
|
" Maine Océan " est une ouverture sur un monde de possibles, sur un ailleurs, un infini pourtant simple à atteindre même si peu s'en donnent la peine. L'histoire qu'il nous conte est un enchaînement de situations et de personnages parfaitement huilé tout en ayant l'intelligence de paraître aléatoire. Une jeune et belle brésilienne prend le train Maine Océan qui relie Paris à Nantes. Elle oublie de composter son billet et se fait emmerder par deux contrôleurs (magnifiquement interprétés par les géniaux et sous-estimés Luis Rego et Bernard Menez). Elle ne parle pas français, et les contrôleurs un très mauvais anglais. C'est l'une des séquences les plus drôles du film, notamment lorsque Rego explique qu'elle aurait dû faire " Chtong à la gare ! ". Il y a de ces films que l'on découvre un peu par hasard, et qui après visionnage, reste à jamais gravé dans nos mémoires de cinéphile "Maine Océan" est de ceux-là. Un prodige de liberté ! Avec une fluidité exemplaire, Rozier commence à tirer un fil banal (une situation entre des voyageuses et des contrôleurs de train) et le déroule au gré de son imagination débordante et sans limites. En homme qui va soudain découvrir sa voie, Bernard Menez trouve là son meilleur rôle, lui si souvent cantonné aux emplois comiques faciles et vulgaires. Quant à Luis Régo, il est comme à son habitude, drôle, tendre et attachant. L’auteur nous fait voyager au gré des méandres de cette histoire incroyable où les nouveaux personnages sont tous plus pittoresques que les autres, avec une mention spéciale pour Marcel Petitgars, impayable marin vendéen à l’accent horrible, joué avec bonheur par Yves Afonso. C’est un film sur le cinéma et son expression privilégiée de l’image, mais c’est un film sur le langage, aussi et surtout, Rozier arrivant à nous faire comprendre tous les dialogues, même ceux qui appartiennent à une langue que l’on ne connaît pas… C’est la plaidoirie de l’avocate (extraordinaire Lydia Feld) au début du film qui donne le ton, tellement étourdissante que le juge n’y comprend goutte et qu’elle produit l’inverse de celui recherché. La fin est sublime, plaçant au bout de son odyssée le contrôleur face à face à la nature qui a achevé de le transformer en homme libre, lui qui reconnaissait faire un métier d’esclave… Une magnifique leçon de cinéma et un propos aigu, au cœur de l’humanité et de sa perpétuelle quête de liberté (symbolisé par le personnage de Dejanira (Rosa-Maria Gomez), qui représente à elle seule toutes les minorités à travers les époques et les civilisations. Un grand film, courageux et noble, d’un grand auteur, libre et inspiré. Film d'une grande beauté dans sa simplicité et sa poésie. Il faut un grand savoir-faire cinématographique pour en arriver là. Et en plus avec humour.. Oui, on est sûr du chef d'oeuvre. jacques rozier est un magicien du banal, il transcende des scénes communes pour en faire de petits chef d'oeuvre de sensibilité et de drôlerie. Unique dans sa manière d'appréhender un scénario, une narration, ce film se déroule comme un cadavre exquis, où la scéne précédente donne vie ou non à la scéne suivante, tout en fragilité et en subtilité.
Voilà un film bien curieux, mais non sans chame. L'art de la mise en scène est de gérer la temporalité, et Jacques Rozier prouve qu'il est un metteur en scène singulier. Les scène s'étirent dans ce film, elles nous font passer tour à tour de l'ennui à la fascination tant ce qui s'y passe semble se dérouler en direct. A l'image de la scène de danse dans l'auberge dont on ne voudrait plus qu''elle s'arrete. A côté de ces bons passages, le film n'est pas toujours passionnant, mais sa nonchalance pour filmer les espaces naturels ou bars improbables, est distilleuse de poésie, et en fait un film intéressant.
Je n'arrive pas à comprendre l'engouement critique pour ce film. J'apprécie pourtant Luis Rego et Bernard Menez, et l'idée d'évasion de deux contrôleurs de train est séduisante, Mais le film est sabordé par tout le reste et notamment les autres rôles. Une artiste brésilienne qui n'a rien d'autre à faire que de suivre nos deux contrôleurs SNCF sur une île (Yeu) une avocate dont le film nous inflige durant une éternité la plaidoirie pour défendre un énergumène, pêcheur il me semble, dont ce pauvre acteur doit avoir eu l'un des rôles les plus insupportables - pour les spectateurs en tous cas - joués au cinéma. C'est un véritable supplice qui se réitère tout au long du film. Pour résumer, à part nos deux contrôleurs SNCF, on ne sait pas qui sont les gens et ce qu'ils font ensemble. Ce film est ponctué d'un tas de scènes inutiles quand ce n'est pas incompréhensibles. Un film assez iconoclaste qui met le désir d’évasion au cœur du récit. Cela ressemble un peu à du Kusturicka en moins échevelé. Une galerie de personnages parfois insupportables au parler pénible et des scènes loufoques qui emmènent le héros seul sur un bateau perdu au milieu de l’océan à la recherche de la rive… seule poésie intéressante.
|
|