Fiche 2518
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" Emilia
Pérez "
(2024)-(Fr)-(2h10) - Drame, Comédie musicale
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Synopsis
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Surqualifiée et surexploitée, Rita use de ses talents d’avocate au service d’un gros cabinet plus enclin à blanchir des criminels qu’à servir la justice. Mais une porte de sortie inespérée s’ouvre à elle, aider le chef de cartel Manitas à se retirer des affaires et réaliser le plan qu’il peaufine en secret depuis des années : devenir enfin la femme qu’il a toujours rêvé d’être.
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Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
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dimanche Les Inrockuptibles
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Télérama Cahiers du
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Emilia Perez avait tout du projet casse-gueule, c’est en fait une œuvre virtuose : ses excès ne virent jamais au grotesque, ses changements de ton sont toujours justifiés, ses thèmes sont multiples, mais cohérents. Le réalisateur signe un film immense, visuellement époustouflant et extrêmement profond. Ici, Jacques Audiard tutoie les sommets de son œuvre, offrant aux spectateurs un spectacle total où l'émotion et la réflexion dansent en harmonie au son des mariachis. Un vrai mélange des genres. Emilia Pérez est une œuvre gigantesque, monstrueuse même, qui fait aimer le cinéma dans ce qu’il peut avoir de démesuré et déjanté. En abordant pêle-mêle et de manière frontale ses thèmes aussi différents que la place des femmes dans la société, les questions de genre et les nouvelles parentalités, Audiard fait preuve d'ultra-modernité. Quelle liberté d'expression ! Peps du musical, frisson de série noire, drôlerie de soap opera et larmes de mélodrame, Emilia Perez est une bombe queer. Du Almodaudiard ! Difficile de reprocher à Jacques Audiard sa soif d’expérimentation et l’énergie de ses passages musicaux, transcendés par ses comédiennes. Mais Emilia Perez reste beaucoup trop hétérogène et binaire pour une œuvre sur la fluidité des genres (dans tous les sens du terme). Pousser la chansonnette et délaisser ses vieux réflexes (qui reviennent toutefois au galop) ne suffisent pas à transformer en profondeur le cinéma d’Audiard, toujours en quête de son "reset". D’abord conçu comme un opéra, Emilia Perez est donc devenu un film. Opératique ? Oui, au sens le plus trivial : lyrisme braillard, destins tourmentés et bouffissures sentimentales.
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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Neuf. Prodigieux. Flamboyant. Époustouflant. Inventif. Haletant. Bouleversant. Grandiose Emilia Perez ! Mais ça tient à quoi, toutes les qualités réunies de ce chef-d’œuvre, au départ baroque et si improbable ? Tout est affaire de rythme. D’inventivité. De créativité. De générosité. D’interprétation. D’intelligence. De tendresse. De véracité. De musique. De danse… Le tout dans un cocktail de sons et d’images entremêlés ! Un cocktail franco-mexicain comme vous aurez rarement l’occasion d’en boire ! Tout cela au service d’un thème central qui devient peu à peu aussi évident que dangereux : le courage de devenir soi et ce qu’il en coûte. A la fin, je me suis senti k.o. mais vite réconforté par les dernières images et la musique transfigurée de Brassens (encore une surprise !). En me disant : oui mais… franchement, devant mes yeux constamment éblouis (parfois brouillés de larmes) et mon cœur palpitant, comment ça a pu si bien fonctionner ? Comment tout s’est si bellement agencé ? Pourquoi sur une toile blanche a pu avancer et se déployer une formidable œuvre opératique qui m’a rappelé plus d’une fois le West side story de mes quinze ans ? La réponse en fait est simple. L’ensorcellement tient au cinéma. À la magie du 7e art. En un mot, à l’Art du Maître Jacques Audiard. Chapeau, l’artiste ! Et merci. Il y a bien longtemps que je n’avais pas pris mon pied dans une salle obscure ! A son âge et avec la renommée qui est la sienne, Jacques Audiard aurait pu la jouer cool, avec un thriller hexagonal dont il maîtrise tous les codes. C'est mal connaître l'animal qui s'est imposé de nouvelles limites avec ce Trans Narco Express qui mélange pas mal de genres, dont la comédie musicale, et raconte une histoire qui aurait pu vite tomber dans le pittoresque grotesque sans le savoir-faire, la témérité et le talent, cela va sans dire, du réalisateur. Les trois femmes de son casting (disons quatre, et l'on n'en parle plus) sont littéralement époustouflantes, ce qui valait bien un prix collectif d'interprétation à Cannes. Doté d'un rythme trépidant, au fil d'une intrigue qui ne cesse de se renouveler, Emilia Pérez s'appuie sur un portrait sans fards de la violence mexicaine, ce qui n'est certes pas inédit au cinéma mais la manière dont Audiard s'empare du sujet, âprement mais surtout humainement, force le respect, sans que le cinéaste abandonne l'idée de rester fidèle à son projet d'innover par la forme, y compris lorsqu'elle se fait ludique. Au fond, pour n'importe quel film, la même question peut se répéter : quelles sont les scènes inutiles, de celles qui, supprimées, auraient donné davantage de dy
Waouh, quel film! Haletant du début à la fin, magistralement
interprété, magnifiquement filmé. Et les scènes de comédie musicale
sont hallucinantes , presque nécessaires, la chorégraphie y joue un
rôle fort qui sied parfaitement au film. LA musique est d'une force
incroyable. C'est sans doute le plus beau film d'Audiard, différent
de tout ce qu'on a déjà vu. Une des questions principales est : cherche-t-on à changer de genre pour se cacher, ou pour devenir la personne que l'on est vraiment à l'intérieur de soi. Ce film y répond très clairement, par un plaidoyer musical magistralement orchestré. Une autre question posée est : peut-on changer les choses? Il semble que oui, même au Mexique ou la drogue et la violence font loi. Le film "Emilia Perez" nous donne de l'espoir. De narcotrafiquant, elle devient sainte. En tout cas, ce film mérite d'être vu et revu, car dans quelques années, il sera une référence universelle.
L'exercice était difficile ! Une comédie musicale dans un tel scénario, j'avais des doutes. Mais le principe fonctionne et c'est un tour de force. Sur le prix d'interprétation collectif on retiendra surtout Zoé Saldana qui crève l'écran. La scène avec le docteur est formidable. Pour le reste l'histoire s'étire un peu trop et finit en queue de poisson.
En sortant de la salle : grosse déception. Audiard fonce dans tous les poncifs. Le chef du cartel, présenté comme un gros méchant, va s’acheter une bonne conscience une fois devenu femme. C’est bien connu : on change de sexe, on change d’esprit. Dans un numéro musical, l’avocate, face à un public de riches notables, se lance dans un discours accusateur : ce ne sont que des magouilleurs et ils n’ont pas de cœur. En plus, ils s’en mettent plein les poches. Oh ben mince alors ! Certains numéros musicaux tombent complétement à plat, si bien que l’on se demande l’utilité de tourner cette histoire en comédie musicale. Jacques Audiard sait filmer et les interprètes féminines se démènent pour faire passer la pilule mais si c’est pour nous assener une morale pour neuneu, non merci ! Déjà dans Les Olympiades (son précédent film), Audiard nous montrait que les jeunes, même s’ils enchaînaient les partenaires sexuels, ce ne sont que des grands romantiques. Ici, il nous dit que les plus gros pourris ont du cœur surtout s’ils ont une sensibilité féminine ! Malgré un sujet et une forme qui intriguent, Emilia Perez est un pétard mouillé. Pas de quoi fouetter un mariachi. Le film aurait été regardable si ce n'avait été par moments une comédie musicale. Les intermèdes musicaux tombent comme des cheveux sur la soupe et sont d'une niaiserie absolument invraisemblable. Ce film est un monument de ridicule, de pathos et de politiquement correct. Kitsch, superficiel et opportuniste. Un Mexique qu'on ne voit jamais, comme si la réalité du pays n'intéressait pas Audiard. Violence gratuite. Mélange des genres (film genré, thriller, comédie musicale, drame social). Confusion à tous les niveaux. Profusion de séquences ridicules. La question du genre ne soulève pas de réel intérêt. Mise en scène poussive, clinquante, tape à l'oeil. Collection de clichés bourgeois, bien-pensants pour un cinéaste qui se veut provoquant mais qui, en réalité, est le roi des conformistes. C’est long, c’es violemment bruyant et c’est sinistre. Pourquoi une comédie musicale? Si vous aimez les contes de fées pas drôles, vous aimerez! Un horrible criminel change de sexe et le voici en dame patronnesse, je caricature à peine. Audiard remplace le rythme par des scènes de foules désordonnées avec musique bruyante. sLa leçon que j’en tire: changer de sexe complique les liens familiaux
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