Fiche 2512
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" Twist à
Bamako "
(2021)-(Fr,Can,Sen)-(1h59) - Drame, Historique
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Synopsis
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1962. Le Mali goûte son indépendance fraîchement acquise et la jeunesse de Bamako danse des nuits entières sur le twist venu de France et d'Amérique. Samba, le fils d'un riche commerçant, vit corps et âme l'idéal révolutionnaire : il parcourt le pays pour expliquer aux paysans les vertus du socialisme. C'est là, en pays bambara, que surgit Lara, une jeune fille mariée de force, dont la beauté et la détermination bouleversent Samba. Samba et Lara savent leur amour menacé. Mais ils espèrent que, pour eux comme pour le Mali, le ciel s'éclaircira...
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bonnes moyennes mauvaises critiques nd
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Derrière cette trame historique, cette piqûre de rappel d’un moment clé pour l’Afrique où toutes les utopies étaient à l’œuvre et ouvraient tous les champs des possibles, on sent poindre chez Robert Guédiguian une once de mélancolie devant un rêve, le socialisme, stoppé net dans son élan. Robert Guédiguian raconte avec brio et mélancolie la révolution et la liberté aux lendemains de l’indépendance du Mali en 1960. Un récit exalté et lucide, emporté par une mise en scène qui épouse le mouvement de son héros, ivre de jeunesse et d’absolu. Sur fond d’indépendance, de décolonisation et de socialisme africain, le 22e film de Robert Guédiguian, chromo démonstratif, souffre de trop d’application. Bien sûr, le parallèle entre l’histoire de ses jeunes amants et celui du Mali peut paraître naïf, voire un peu gauche et appuyé au départ. Reste que plus l’intrigue avance et plus elle sonne juste, comme boostée par la fraîcheur de ses interprètes (notamment Stéphane Bak et Alicia Da Luz) et la musique yé-yé qui enchantait, en 1962, les clubs et les nuits de Bamako. Cette naïve démonstration de socialisme révolutionnaire pour les nuls finit par diluer un fil rouge romanesque qui avait pourtant du sens mais qui perd toute sa force. La main de Guédiguian est toujours un peu lourde quand il s’agit de peindre les bons et les méchants et ici la vitalité des corps et la fougue de la jeunesse se trouvent empêchées par cet effet de dénonciation didactique.
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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L'indépendance du Mali sur fond de twist et de liberté. Une indépendance qui suscite de l'espoir, pourtant l'espoir fera place au désenchantement. C'est une histoire pleine d'émotion et d'humanité. Un très beau film, très réussi. Guédiguian abandonne son Marseille, son Ariane Ascaride et sa bande de copains pour nous offrir, au Mali – tourné en réalité au Sénégal car les islamistes ne sont guère cinéphiles –, un beau film avec un couple central magnifique de dynamisme et de sincérité. Deux jeunes d'à peine vingt ans et déjà grands acteurs. L'histoire, qui finit douloureusement, est dans la veine habituelle du cinéaste, grand humaniste socialiste (d'avant bien sûr !) et raconte une belle histoire d'amour dans un Mali au lendemain immédiat de l'indépendance, déjà déchiré entre les conservateurs et les socialistes. Nous connaissons la suite. Les interprètes sont fantastiques, la photographie magnifique, la musique nostalgique, la dose de didactisme mesuré, le tout pour un sujet bien documenté et joliment enrobé de romanesque comme y excelle toujours Guédiguian. Nous pouvons dire qu'il est passé avec brio du pays des cigales au pays des griots !
Pour « Twist à Bamako » (2022) Robert Guédiguian a quitté son Marseille natal. Nous sommes au Mali à Bamako en 1962, peu de temps après la décolonisation, alors que les jeunes découvrent le twist venu de l’Europe et des USA, une tentative de mise en place d’un régime socialiste/communiste est en cours. Samba (Stéphane Bak), 20 ans, est envoyé en brousse par le Ministère de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, pour expliquer aux habitants les bienfaits du nouveau régime et il se révèle très efficace. Au cours d’une de ses missions, il fera la connaissance de Lara (Alicia Da Luz Gomes) qui a été mariée de force et veut fuir son mari qui l’a violée. L’amour fera son chemin, illustré par de très belles photos en noir et blanc… mais pas le nouveau régime politique face à la fronde des gros négociants (dont le père de Samba) du fait de la baisse des bénéfices, des limitations géographiques en termes d’import-export et de la décision de remplacer le Franc CFA par le Franc Malien … mais aussi à la tradition avec ses chefs de village, ses lois machistes … Malgré quelques longueurs (le film dure 2 h 09) et lourdeurs (les 2 personnes envoyées pour ramener Lara au village), le film est plaisant à regarder même si le discours politique reste assez schématique voire « candide » ! La photo est particulièrement soignée dans ce film tourné au Sénégal. Il arrive que Robert Guédiguian filme ailleurs qu'à Marseille et ce sont en général ses films les moins aboutis. C'est une fois de plus le cas avec "Twist à Bamako", un film dans lequel Guédiguian mêle 3 thèmes avec plus ou moins de bonheur : le début de l'indépendance au Mali, la jeunesse malienne prise de passion par l'arrivée du twist, l'amour qui se noue entre Samba, fils d'un riche commerçant de Bamako et militant de la révolution, et Lara, une jeune femme qui a été mariée de force et qui a quitté son village et son mari. Bien qu'appréciant presque toujours le cinéma de Guédiguian, On n'hésitera pas à affirmer que la première heure n'est pas aboutie du tout et que le film tire en longueur. Heureusement, la deuxième heure apporte davantage de satisfactions. Dans cette deuxième partie, Guédiguian montre avec bonheur combien la mise en place par des gens sincères d'un régime socialiste généreux peut s'avérer difficile, voire impossible, face aux égoïsmes des nantis et face au poids des traditions. On notera que, pour des raisons assez faciles à comprendre, "Twist à Bamako" a été tourné au Sénégal. On notera aussi un procédé intéressant : des arrêts sur image avec "production" d'une magnifique photo en noir et blanc. La réalisation frôle le téléfilm, mais Guédiguian offre quand même une plongée historique passionnante sur la décolonisation du Mali et ses premières années de fièvre communiste. Bien que souhaitant le meilleur pour leur pays, les militants communistes ont entraîné leur pays vers l’abîme, comme c’est toujours le cas avec les idéologies absolutistes. On peut s’étonner que Guédiguian fasse, pour la seconde fois, un film anti-communiste, mais les nuances de ses propos font du bien dans une période où la nuance se perd. L’histoire d’amour est belle et se conjugue aux musiques yé-yé à merveille. Ce sont des bulles de bonheur triste au milieu du fracas de l’histoire.
Pourquoi les révolutions échouent ? Parce que tout devient lourd et chiant. Ce qui est exactement la caractéristique de ce film qui nous explique la vie comme a des neuneus, qui nous explique le socialisme comme à des neuneus… Entre le didactisme et les acteurs aussi naturels que des fleurs en plastique c’est vraiment une purge pour moi que ce type de film. Un contexte politique intéressant, dans un pays coincé entre l'ère colonialiste et l'ère soviético-socialiste, où la jeune république du Mali fraîchement indépendante peine à trouver ses repères. Des repères politiques bien sûrs, mais aussi des repères de tradition avec la petite histoire dans la grande en la personne de ce jeune couple tombé amoureux. L'un idéalise un pays redistributif et l'autre a été mariée de force dans son village. La bonne volonté du cinéaste Robert Guédiguan, toujours sincère, ne suffit pas hélas à équilibrer le tout, et l'aspect linéaire du scénario, la direction brouillon pour équilibrer les deux histoires font que ce "twist à Bamako" ronronne trop au risque, malgré une excellente bande son et des paysages superbes, d faire capoter le spectateur en le laissant au bord du chemin... Je ne suis pas un spectateur régulier du cinéma de Guédiguian mais j'ai plutôt de la sympathie pour la demi-douzaine de films que j'ai vus de lui. Mais là non. Trop didactique, trop récité (pire que quand c'est Gérard Meylan), rapidement je pique du nez. Et puis quand on veut convaincre de l'authenticité historique d'un récit, on fait un effort pour que les petits détails ne viennent pas gâcher le sérieux de l'entreprise. L'action est située en 1962, donc on ne fait pas danser sur une chanson des Suprêmes de 64 et, même pour se faire plaisir, on n'affiche pas le visuel du mégatube des Procol Harum, "A whiter shade of pale", sorti en 67 ou encore l'illustration encore plus tardive d'un James Brown sur les murs de la chambre du jeune frère du perso principal...
Quelle purge ! C'est mignon et naïf comme un téléfilm, le jeu
des acteurs étant de ce niveau... C'est pas l'actors studio ! Je ne
comprends pas Guédiguian, ces derniers films étaient très bons, là
on tombe vraiment bas. Il veut mêler plusieurs niveaux (l'Histoire,
les affaires sentimentales) mais on est moins dans Indochine de
Warnier que dans le prêchi-prêcha simpliste et mièvre de Ken Loach.
Sans compter les inombrables anachronismes de toutes sortes.
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