CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2511 

 

 

n°2511
 
" Boulevard du crépuscule "

 

 

(1950)-(Am)-(1h50)  -      Drame, Romance   

 

Réal. :     Billy  Wilder   

 

 

Acteurs:  W.Holden, G.Swanson, E.von Stroheim ...

 

Synopsis

 

 

Norma Desmond, grande actrice du muet, vit recluse dans sa luxueuse villa de Berverly Hills en compagnie de Max von Meyerling, son majordome qui fut aussi son metteur en scène et mari. Joe Gillis, un scénariste sans le sou, pénètre par hasard dans la propriété et Norma lui propose de travailler au scénario du film qui marquera son retour à l'écran, Salomé. Joe accepte, s'installe chez elle, à la fois fasciné et effrayé par ses extravagances et son délire, et devient bientôt son amant. Quand son délire se transforme en paranoïa et qu'elle débarque au milieu des studios Paramount pour convaincre Cecil B. DeMille de tourner à nouveau avec elle, Gillis commence à prendre ses distances...

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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En 1950, Billy Wilder met déjà en scène le crépuscule d'Hollywood, qui vivait pourtant, de l'avis d'un cinéphile des années 2000, son âge d'or. Il filme l'écroulement d'un empire, les bouleversements du temps qui laisse ceux qui ne savent pas s'adapter sur le bord de la route.

Un portrait au vitriol et pourtant étonnamment lucide de la jungle hollywoodienne à l'audace narrative inégalable.

"Sunset Boulevard", soit le plus extraordinaire jeu de reflets qu'il ait plu au cinéma d'inventer.

Un polar fascinant.

Le film nous saisit et nous entraîne au-delà du film, au-delà des films. 

Sunset Boulevard" affirme d'autant plus la mort du "star system" qu'il le produit comme spectacle et l'intègre à sa structure. Au-dessus de la star, c'est le metteur en scène qui se met à briller. 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

L'un des chefs d'oeuvres absolus du septième art. Tout est ici absolument extraordinaire, que ce soit l'éblouissante mise en scène de Billy Wilder, ou encore le sublime noir et blanc qui donne à ce film un relief, une atmosphère extraordinaire, l'ensemble est vraiment grandiose, surtout que le thème, particulièrement passionnant, est traité de manière formidable par Wilder. De plus, ce film compte trois comédiens de classe mondiale, à savoir William Holden, Gloria Swanson et Erich Von Stroheim. Inoubliable!

Si le film mérite à plus d'un titre d'être considéré comme un chef d'œuvre, ce qui frappe tout d'abord est la prestation magistrale de Gloria Swanson (quand on pense que l'Oscar lui est passé sous le nez !), absolument parfaite dans son rôle de star déchue, cinglée et pathétique. William Hohden cynique, caustique, désabusé et coincé dans ses contradictions est également très bon. Quant à Von Stroheim on ne comprend qu'au milieu du film son véritable rôle, celui du marionnettiste de Swanson. On notera aussi l'étonnant rôle secondaire de Betty, on croit que Wilder va en faire un personnage positif alors qu'elle n'est qu'une chipie ambitieuse. Quelques scènes fabuleuses :  l'apparition fantomatique de Buster Keaton, Swanson imitant Charlot, les musiciens qui jouent la nuit du réveillon devant une salle vide, la rencontre quasi documentaire entre Swanson et Cecil B. DeMille et puis surtout cette scène finale, magnifique, grandiose, folle, géniale ! A souligner aussi la perfection de la mise en scène et de la photographie, le sens du détail (je ne parle pas la musique, ne l'ayant pas entendu, mais sans doute est-ce le propre des bonnes BO ?) PS : On ne saura jamais si Holden couche avec Swanson et/ou avec Betty (mais Wilder n'y est pour rien, on était en plein dans code Hays que ce même Wilder fera imploser en 1964 avec Embrasse moi idiot.)

Boulevard du crépuscule mélange les genres. Film noir, film d'horreur quasi fantastique, thriller psychologique, romance, tragédie, le tout parsemé de répliques drôles et souvent cyniques. Presque tout les genres du cinéma y passe (y compris le péplum avec le sujet du script de Norma : Salomé, et le film réalisé par Cecil B. DeMille : Samson et Dalida) car c'est une véritable déclaration d'amour au cinéma que nous offre Wilder. Mais une déclaration d'amour qui n'en est pas moins objective sur la jungle hollywoodienne et sur le star-system. Il est incroyable de savoir que lorsque le tournage commença Wilder et Brackett n'avait écrit qu'un tiers du scénario tant tout semble écrit, pensé et se faire écho. La réalisation et la photo sont magnifiques, la mise en scène impeccable. Il n'y a qu'une chose qui m'a très légèrement gênée c'est l'interprétation de la folie par Gloria Swanson. Si elle joue très bien tant que Norma navigue encore à la limite de la folie, plus l'histoire se déroule, plus la folie se fait présente et plus elle nous offre le visage de la folie version théâtre antique : yeux écarquillés, tête tournée vers le ciel. Dans ces moments là elle me perdait, je ne croyais plus en ce personnage, c'était trop parodique pour être crédible. Mais bon, ce n'est au final pas bien grave tant le propos du film est riche et intelligent.

Film cultissime des années 50, Boulevard du Crépuscule est bien à la hauteur de sa réputation. Le film marie très habilement le film noir et le drame. Un scénariste sans le sou à Hollywood accepte de travailler pour une ancienne star du muet, qui a perdu la tête dans sa nostalgie. Film des rêves déchues, de la déchéance des artistes, il fait partie de ces films montrant l'envers du décor d'Hollywood, montrant que derrière les stars et l'agent se cache de grands désespoirs et es vies brisées (on pense notamment à Mulholland Drive de Lynch). Dans une atmosphère unique, sombre, lugubre propre au film noir, Wilder filme avec une grands habileté la chute des différents personnages (que l'on soupçonne à la scène d'ouverture). La musique est splendide (ils ont reçu l'oscar pour), de même que le noir et blanc. Un film donc grandiose, magnifique et déchirant. Un des plus grands films classiques américains.

 

"Boulevard du crépuscule" marque le style Billy Wilder.Un réalisateur avant-gardiste dans les années 50,spécialiste de l'humour caustique et de thèses sur l'envers du décor hollywoodien.Il faut être cinéphile je pense pour apprécier les multiples clins d'oeil à l'âge d'or des studios et des grandes stars du muet(apparition hilarante de Buster Keaton entre autres).Ainsi une ex-diva de l'ère du muet enfermée dans une demeure décrépie,ne rêve que d'un retour en fanfare devant les caméras.Une illusion encouragée par la venue fortuite d'un scénariste sans le sou et poursuivi par la police.Entre eux,une étrange relation se noue entre fascination et répulsion.Norma,déja folle,devient paranoïaque,lorsque Joe veut prendre ses distances.Mais il était dit que tout cela devait se terminer en drame.On est bluffé par la qualité d'écriture de ce drame grinçant,avec des voix off brillantes.De même,le discours sur le miroir aux alouettes qu'est Hollywood sonne toujours aussi vrai.Malgré sa qualité irréprochable,"Sunset Boulevard"(titre V.O) m'a peu passionné.La faute à Gloria Swanson, horripilante, dont les simagrées paraissent des plus has-been;et à un rythme incertain(là où il y aurait eu matière à dynamiter la narration).Oeuvre intemporelle malgré tout.

 

Voilà encore un « classique » du 7ème art qui s'avère être une grosse déception en regard des critiques dithyrambiques qu'il reçoit. Sur la forme il n'y a rien à redire, c'est du Billy Wilder tout craché avec une mise-en-scène et une photo parfaites (très bons jeux de lumière). Il y a par contre beaucoup de reproches à faire sur le fond car même si le scénario aborde assez efficacement, avec un œil acerbe, l'univers d'Hollywood, de ses stars déchues et autres aspirants artistes, l'intrigue, elle, est horriblement poussive et d'une superficialité extrême. Cette pseudo romance entre un William Holden au rôle trop lisse, trop unidimensionnel et une Gloria Swanson qui cabotine constamment ne parvient jamais à emporter l'adhésion du spectateur car cette histoire manque de cohérence et de cohésion, d'autant plus qu'on ne sait jamais sur quel pied danser car le film s'apparente tantôt à un thriller, tantôt à un drame, tantôt une romance, bref il mélange un peu trop de genres sans en approfondir aucun ce qui au final le dessert complètement.

Après avoir regardé une remarquable « Assurance Sur La Mort », qui m’avait littéralement passionné de la première jusqu’à la dernière minutes, je ne cessai de me dire que Billy Wilder, en terme de polar noir, avait sans doute encore mieux à nous offrir, même si « Assurance Sur La Mort », ça vaut de l’or. C’est ainsi que j’ai décidé de m’orienter dans la direction d’un boulevard d’Hollywood. Le très fameux « Boulevard du Crépuscule » qui nous raconte l’histoire d’un jeune scénariste qui va être littéralement pris en otage par une ancienne star du cinéma muet, mais qui aveugle et trop fière ne peut se résoudre à admettre qu’elle n’est plus rien si ce n’est un fantôme du passé, une relique du muet dont plus personne ne se soucie. D’ailleurs le parallèle entre Norma Desmond (nom du personnage féminin dans le film) et Gloria Swanson (l’actrice qui joue le rôle) est assez amusant en soi. Car Swanson fit effectivement les frais de l’avènement du cinéma parlant, elle qui fut une superstar du muet. Tout cette histoire, sur le papier, conférait au chef d’œuvre, mais à l’écran la donne n’est plus du tout la même. C’est assez dingue, jamais n’aurais cru que ce « Boulevard du Crépuscule » me passionnerait aussi peu.

Le film avait très bien commencé, l'ambiance était bien travaillée en particulier par la voix off d'un type doué d'une grande capacité d'analyse rendant le film très agréable. Tout comme cette histoire qui promettait beaucoup. Mais je dois dire que la fin contraste assez fort avec cette intelligence partagée par tout le monde sauf la femme. En effet, il m'a été très difficile d'apprécier le film à partir du moment où j'ai compris que l'histoire tournait autour du thème de sa folie et non pas des déboires de l'écrivain... or ce thème "facile" et connu incarné par un personnage fort maladroit voire mauvais et mal joué de surcroit. Bref ce qui ne va pas dans ce film, c'est ce personnage et les thèmes qu'il a inspiré au scénariste (sans doute Charles Brackett)... Pour résumer Je dirais que le film est pas mal du tout mais qu'il aurait vraiment été bon voire très bon étant le personnage de Norma Desmond complètement différent, plus cynique, noir et l'histoire étant moins "facile" pour ainsi dire...

 

 

 

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