CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2495 

 

 

n°2495
 
" Chantage "

(Blackmail)

 

(1929)-(An)-(1h30)  -      Policier, Thriller  

 

Réal. :     Alfred  Hitchcock  

 

 

Acteurs:  A.Ondra, J.Longden, C.Ritchard ...

 

Synopsis

 

 

Alice White est la fille d'un commerçant londonien. Son petit ami, Frank Weber, est policier. Alice s'ennuie avec Frank et rencontre secrètement un autre homme, Tracy, qui tente de la violer. En se défendant, elle le tue avec un couteau de cuisine. Quand le corps est découvert, Frank est sur l'affaire et se rend compte qu'Alice a commis le crime. Et quelqu'un essaie de la faire chanter...

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Après un premier quart d'heure poussif dans sa présentation des personnages, le film trouve une intensité non loin de celle des meilleurs Hitchcock, à partir d'un meurtre sublimement mis en scène. Malgré la légitime défense d'Alice se pose deux problèmes : le premier, classique dans un suspense, est de savoir comment échapper aux autorités; le second est de résister au chantage d'un criminel qui comprend que le mari de la coupable a les moyens d’étouffer le meurtre. Face à ces questions morales, Hitchcock trouve un bon moyen d'opposer le renversement intérieur d'Alice – qui veut se dénoncer et ne pas faire emprisonner un hors-la-loi n'ayant rien à voir avec le meurtre – à l'amour d'un mari qui protège coûte que coûte sa femme, décidé à faire abstraction de sa culpabilité. Efficace et stimulant, "Chantage" témoigne déjà de l'incroyable maîtrise formelle de son auteur, aux débuts plus que prometteurs.

Le premier souci reste la partie du "flirt", trop longue au vu de la durée du film, mais c'est aussi là que se pose toute la perversité de Hitchcock où il joue avec les zones d'ombre, toute cette partie permet au réalisateur d'instiller un doute plus ou moins malsain ou du moins une certaine gêne qui pourrait sans aucun doute faire écho encore aujourd'hui depuis les #MeToo de ces dernières années. On savoure là des dialogues soignés qui font mouches idéalement mis en perspective avec l'action comme ce petit-déjeuner où une cliente commère y va de son analyse sur le meurtre au couteau. Comme à son habitude le réalisateur innove et reste toujours à l'affût d'une nouvelle idée de mise en scène, par exemple le regard du policier qui croise le tableau du clown rieur. Le maître chanteur est amené d'une façon inhabituelle, sans secret, sans jouer les hommes mystérieux, malheureusement c'est à partir de là que le scénario ne tient plus trop le route. Par là même la fin est décevante car elle est contraire à l'esprit du film, va à l'encontre même de la fragilité psychologique de la jeune femme qui ne peut pas vivre avec cette culpabilité. Justement, dans le scénario Hitchcock avait prévu une fin plus pessimiste, dommage... Un film passionnant autant sur le fond que dans la forme. A voir et à conseiller.

 

Bon, Chantage a cela d’intéressant que c’est une rareté, et un film méconnu d’un célèbre réalisateur ! Pour ma part, le métrage a de bons côtés, mais je ne peux pas dire que ce soit non plus transcendant. Le casting est sympathique. Peu d’acteurs connus, mais des prestations efficaces qui, sans renier complètement l’héritage du muet niveau jeu, s’avèrent tout de même plus naturelles, et donc plus réalistes. Anny Ondra est très juste, malgré quelques pointes de surjeu mais finalement plutôt avantageuse. Autour d’elle, le casting masculin est moins intéressant, mais les acteurs font le boulot. Les personnages restent simples. Là aussi, c’est clairement celui d’Ondra qui tire son épingle du jeu, et le métrage repose largement sur ses difficultés. Car en effet Chantage, à l’instar de son titre, est d’une grande simplicité scénaristique, ce qui pourra décevoir. On retrouve une construction théâtrale, avec des séquences bavardes assez longues et pas toujours utiles, et une intrigue réellement très légère. La dernière partie étant même relativement décevante compte tenu du réalisateur. Ça manque de vigueur, de profondeur, même s’il y a quelques bonnes idées, et une approche anti-spectaculaire qui pourra faire plaisir par rapport à certains films actuels sur le même thème. On pourra aussi apprécier quelques bons dialogues et une touche d’humour, mais mieux vaut être prévenu que les 1 heure 30 du film passent quand même assez mollement.

Dernier film muet d’Alfred Hitchcock, “Chantage” est également son premier film parlant. En effet, ce film fut tourné sous sa forme muette, mais au moment du montage, la British International Pictures décida d’en présenter une version parlante. Certaines scènes ont alors été refaites. Anny Ondra, qui interprète le rôle d’Alice avait cependant un fort accent slave. Hitchcock invente alors le doublage avant l’heure. Le film policier raconte comment la petite amie d’un policier va tuer un homme après une tentative de viol alors qu’elle le rencontrait secrètement. Le policier est en charge de l’enquête, et bien qu’il ne sache pas toute la vérité, va chercher à cacher son crime. Mais quelqu’un essaie de les faire chanter. Si le film souffre de son montage refait, l’intrigue est bien ficelée et racontée d’une manière très captivante.

Premier film parlant britannique d'Alfred Hitchcock, Chantage est un film mineur dans la filmographie du maître du suspense, mais il possède tout de même certaines qualités indéniables pour l'époque ( le film fût tourner à la fin des années 20 ). L'interprétation de Anny Ondra, dans le rôle de la tueuse innocente, est étonnante de justesse, et elle arrive à rendre son personnage vraiment sympathique. La mise en scène est assez classique mais elle se trouve vraiment efficace sur certaines séquences, dommage seulement que le scénario ne soit pas plus étoffé. Ceci dit, il s'agit d'un film policier à découvrir pour tous les fans de ce metteur en scène, d'autant que l'usage du son est ici vraiment bien utilisé.

 

En 1929, c’est un grand tournant de la carrière d’Alfred Hitchcock. Après 8 films muets, il passait enfin au parlant avec Chantage, un film écrit par ses soins, d’après une pièce de Charles Bennett.hantage est un film policier tout ce qu’il y a de plus simple, avec un des plus vieux synopsis du monde, ce qui ne serait pas un problème si seulement le sujet était traité avec un peu plus d’intérêt que de ne servir que de principe pour l’arrivée du parlant dans le cinéma britannique. Clairement, Chantage n’est pas un mauvais film, ce sera assez injuste dans la mesure où Alfred Hitchcock reste un type très talentueux qui parvient à orchestrer deux ou trois scènes de manière très réussie, comme cette scène où Mr. Crewe chante Miss Up-To-Date à Alice White, jouée par une sympathique Anny Ondra. Mais au-delà de ça, Chantage n’est ni passionnant, ni même réellement divertissant et ne vaut clairement que pour la prouesse technique. Le film est trop long, les autres acteurs pas forcément excellents et surtout la musique, tout nouvel apport, est bien trop répétitive, ce qui n’aide pas. C’est dommage, car le scénario recèle de quelques points plutôt originaux, pas forcément bien mis en valeur.C’est très dommage que ce Chantage ne soit pas un vrai bon film, car comme dit auparavant, la prouesse technique est impressionnante. Après tout, c’est le premier film parlant britannique.

Hitchcock n'en était encore à ses débuts et le film s'en ressent. En effet, alors qu'il avait su brillamment éviter les pièges de la pièce de théâtre filmée dans "Le Crime était presque parfait", il se prend en revanche ici un peu les pieds dedans, tant l'histoire parait banale et les personnages souvent fades. On a d'ailleurs souvent à faire à des fades caricatures, et le rythme peine parfois à être soutenu, simplement agrémenté de quelques dialogues pertinents (et un certain humour, bien que beaucoup plus présent habituellement.) De plus, la poursuite finale est de bonne facture et on y retrouve quelques beaux principes Hitchcockiens, mais il n'en demeure pas moins que cette oeuvre parait en définitive trop banale et trop bloquée par ses codes pour convaincre pleinement en définitive. Une déception.

C'est le premier film parlant d'Alfred Hitchcock, tourné dans des conditions rudimentaires (il existe une première version muette et plus courte). Le cinéaste exploite ce nouveau potentiel à travers quelques effets réussis, notamment lors de la répétition du mot "couteau", qui vient perturber l'héroïne meurtrière. Ce virage du muet au parlant est à peu près le seul intérêt de ce film longuet et prévisible. Côté mise en scène, on retiendra la séquence de course-poursuite au British Museum. Sinon, l'intrigue apparaît bien banale aujourd'hui, conclue sur une note bien macho.

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA