Fiche 2489
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" Convoi
exceptionnel "
(2019)-(Fr,Be)-(1h22) - Comédie
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Synopsis
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C’est l’histoire d’un type qui va trop vite et d’un gros qui est trop lent. Foster rencontre Taupin. Le premier est en pardessus, le deuxième en guenilles. Tout cela serait banal si l’un des deux n’était en possession d’un scénario effrayant, le scénario de leur vie et de leur mort. Il suffit d’ouvrir les pages et de trembler…
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Critiques Presse
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De l’absurde parfois peu accessible, mais traité avec talent Bertrand Blier nous comble par le rire issu de ses situations iconoclastes, ses dialogues improbables, et ses comédiens heureux de dire un tel texte, acteurs d’une métaphysique joyeuse. Depardieu déguste le Blier comme s'il goûtait un grand cru. Clavier se glisse dans un univers qui a l'air de lui appartenir de droit. Il y a une musique, dans ce film gigogne qui ne ressemble à rien, qui renoue avec la verve désespérée de Buffet froid. On est ému et emporté par cet objet filmique non identifié. La dernière demi-heure émerveillera peut-être les fans hardcore du réalisateur, pour peu qu'ils n'aient pas déjà quitté la salle, ou avalé leur poids en barbituriques. Le jeu de miroirs entre le sujet et son exécution (le film n'avance pas puisque les personnages ne savent pas quoi faire) n'est pas exploité comme il devrait. Frustrant, décevant. Mais toujours brillant quand Blier saisit sa plume pour balancer du dialogue aiguisé à des acteurs heureux d'être là (Depardieu, Clavier, Lamy, Rahouadj, Lutz, Dana, Marchand...). On dira sans doute que l’allure générale est connue et reconnue. Il s’ajoute toutefois, dans Convoi exceptionnel, une forme de déconvenue, un tâtonnement plus ou moins assumé, un laisseraller au petit bonheur qui ne sont pas ordinaires à cet auteur adepte, sous ses dehors corsaires, du strict contrôle des péripéties et d’une propension à la surécriture. Hélas, il manie l’absurde jusqu’à l’abstraction lors de saynètes déconcertantes, et le dispositif tourne rapidement à vide. Après dix minutes d'exposition prometteuses, le film s'embourbe dans les répétitions nihilistes et l'humour pesant. Les spectateurs qui ne connaissent rien à ses "trucs et ficelles" seront peut-être amusés (au moins au début) par cette ambiance d’étrange absurdité. Les autres – qui ont aimé "Buffet froid" ou "Trop belle pour toi" – ne ressentiront que lassitude devant cette suite de saynètes avec soliloques désabusés bien éventés. Scénario nul, où tout est surjoué et lourd… Le film fait mauvaise route.
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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Une comédie surréaliste écrite et dirigée par Bertrand Blier. Il
nous livre avec " Convoi exceptionnel" une idée originale, un film
trouble mais attachant ; un film sur la Vie et le Cinéma, débordant
de cynisme et de dérision.
La même semaine de mars sortent les derniers films de Xavier Dolan et de Bertrand Blier, deux natifs de mars, d'ailleurs, qui atteignent tous les deux une nouvelle dizaine en 2019, avec quelque 50 ans de différence ! Oui, Bertrand Blier va fêter ses 80 balais. Comme le temps a passé depuis Les valseuses, Buffet froid et Tenue de soirée, films marquants du cinéma français. Aujourd'hui, le cinéaste conduit un Convoi exceptionnel (en surcharge impondérable) dans lequel figurent Clavier et Depardieu. Tout pour nous plaire, a priori, sauf que l'inspiration s'en est un peu allé et que la voie de l'humour absurde pour lequel Blier a justement été loué dans le passé semble mener à une impasse. Pas très drôle malgré quelques saillies, rarement émouvant hormis dans une poignée de scènes. Et plusieurs monologues qui paraissent bien longuets, sentiment rarement éprouvé devant un film de Bertrand Blier. On ne jettera pas tout parce que le film réussit à se réinventer à une ou deux reprises et que son ton nihiliste et vaguement anarchiste rappelle forcément de bons souvenirs. Curieusement, ce n'est pas l'interprétation trop pépère de Depardieu et de Clavier que l'on a envie de retenir mais plutôt celles de Audrey Dana et de Farida Rahouadj qui donnent une vraie densité dramatique à leurs personnages. Les meilleurs moments de Convoi exceptionnel, en définitive, sont ceux, près de la fin, où l'on parle recettes de cuisine. Un instant de liberté nettement hors sujet et où il n'y a rien à prouver dans ce Convoi exceptionnel qui donne surtout envie de revoir les anciens films du réalisateur de Trop belle pour toi. Convoi Exceptionnel est un film à part dans la pure veine de son film en 2000 : Les Acteurs. C'est un film à voir pour sa culture cinéma et le jeu d'acteur mais qui va en dérouter plus d'un. En effet, le film casse les codes dans le sens ou l'on regarde un film dont le scénario transcende les personnages. Le plaisir de ce film est dans le jeu des acteurs avec Depardieu toujours parfait mais surement Clavier au plus juste et au plus sincère dans le meilleur de ce qu'il sait faire. La photo, les décors sont agréables ainsi que la musique bien amenée mais c'est vrai que c'est spécial.
Comme cela lui est arrivé parfois dans sa carrière, le ressort du film est cassé et dès les premières scènes ça ne fonctionne pas.Et forcément si ça ne prend pas au début, ça devient vite un calvaire à suivre. Alors on se rattrape avec quelques bons dialogues débités par moment, mais c'est tout car le plus dommageable c'est que ce n'est jamais drôle (pas un seul rire dans la salle pour un film classé dans les comédies). Pourtant l'idée était plutôt bonne et avait matière à faire rire mais le ton choisi par Blier, froid et triste, ne s'y prêtait peut-être pas. On espérait retrouver le Blier de "buffet froid" ou des "valseuses" mais c'est raté. Définition du mot « lamentable » par le dictionnaire Larousse : « Qui inspire de la pitié, pitoyable. Mauvais, faible, au point d’exciter une pitié méprisante. » Bon bah voilà. C’est exactement ça. Je crois que je tiens le terme qui me semble le plus adapté pour vous parler de mon ressenti à l’égard de ce dernier film réalisé par Bertrand Blier. C’est juste lamentable. Non seulement c’est mauvais et faible, mais en plus ce n’est même pas le genre de faiblesse qui donne envie de s’apitoyer sur le sort d’un petit papy qui, avec l’âge, a quelque peu perdu le sens des choses. Non. Avec « Convoi exceptionnel », on a clairement affaire à ce genre de faiblesse qui « excite » chez moi une sincère « pitié méprisante » pour reprendre les termes du Larousse. Parce que, voyez-vous, de la première à la dernière scène, ce film est clairement pensé comme un gigantesque doigt d’honneur. Dès le départ, le sens n’est même pas cherché. On enchaine les artifices verbeux de manière ostensible au seul service d’une blague fade et interminable ; une blague hautaine qui consiste juste à démontrer la toute puissance de l’auteur face au spectateur. Une toute puissance qui s’affiche sous forme de mépris. Il aura fallu près d'une décennie pour Bertrand Blier avant d'offrir un nouveau film. Une décennie pour délaisser le projet "Existe en Blanc" parce qu'il trouve qu'à son âge il n'avait pu envie de se battre contre certains sujets. L'idée est d'emblée excellente, jouissive et riche de possibilités malheureusement il manque au film une intrigue plus fouillée. On a donc la douloureuse sensation que Blier s'est senti obligé, peut-être inconsciemment et donc sans envie, de signer là un film d'adieu. En conclusion, un film ambitieux et savoureux sur le papier est devenu un film un peu fade, inabouti surtout. Pas catastrophique mais un goût d'inachevé, un goût amer tant on sent que ce film aurait pu être un magnifique cadeau. Vu son âge et le rythme qu’il semble avoir adopté (9 ans séparent Le Bruit des glaçons et le présent film), il se peut que Bertrand Blier close sa carrière sur Convoi exceptionnel. Cela serait regrettable car nous sommes loin du génie de la première période de sa carrière mais totalement dans la mise en abyme constante qui est caractéristique de sa seconde partie. Le cinéaste ne cherche plus la moindre dose de crédibilité et se contente d’une histoire sans queue ni tête qui ne se repose que sur la facilité d’écriture de dialogues du cinéaste et sur le talent de ses acteurs. Ces deux aspects peuvent apporter un peu de plaisir à un spectateur regrettant définitivement Les Valseuses ou Tenue de soirée. Quelle immense déception ! Quel scénario ridicule ! Les vingt premières minutes, cela va à peu près, on est plutôt intrigués par le début et on veut savoir tout ce qui va se passer ensuite. Mais très vite cela devient complètement absurde mais surtout oui surtout j'insiste complètement pénible. Heureusement que le film dure 1 h 20, le supplice n'est donc pas trop long. Pour conclure je j'ai pas du tout adhéré à "cet exercice expérimental" déroutant et franchement agaçant au possible.
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