CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2483 

 

 

n°2483
 
" Les gens d'à côté "

 

 

(2024)-(Fr)-(1h25)  -      Drame    

 

Réal. :     André  Téchiné   

 

 

Acteurs:  I.Huppert, H.Herzi, N.Perez Biscayart ...

 

Synopsis

 

 

Lucie est une agent de la police technique et scientifique. Son quotidien solitaire est troublé par l’arrivée dans sa zone pavillonnaire d’un jeune couple, parents d’une petite fille. Alors qu’elle se prend d’affection pour ses nouveaux voisins, elle découvre que Yann, le père, est un activiste anti-flic au lourd casier judiciaire. Le conflit moral de Lucie entre sa conscience professionnelle et son amitié naissante pour cette famille fera vaciller ses certitudes…

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

Plus qu’un fait divers, André Téchiné aborde le sujet de la violence policière avec toutes les nuances qui s’imposent. Tout n’est pas noir, tout n’est pas blanc. Il pose le thème à travers le double prisme de la policière et du jeune activiste.

Les acteurs jouent leur partition avec sobriété, Isabelle Huppert en tête, mais Hafsia Herzi et Nahuel Pérez Biscayart aussi, qui composent un couple auquel on croit dans ce film utopique et ouvert à une possible réconciliation des contraires.

André Téchiné arrive toujours à nous toucher en alliant narration fluide et mise en scène élégante, dans un récit fidèle à son univers, avec une Isabelle Huppert une fois de plus impériale.

Intéressant sur le fond, le film se perd un peu dans une mise en scène sans relief, une caméra qui bouge tout le temps sans qu'on comprenne pourquoi, et des procédés de narration un peu désuets, comme la voix off, omniprésente.

Le cinéaste des dilemmes et des déchirements creuse un conflit moral entre la raison et la passion, traité avec douceur, tendresse et délicatesse. Au point d’en être parfois trop atone, sans éclats.

Pas de réel aboutissement dans ce récit parasité par quelques afféteries peu subtiles (une voix off inutile et redondante, la « présence » de l’ex-compagnon).

La confrontation aurait pu être très intéressante, mais André Téchiné reste en surface, et Isabelle Huppert est plus froide que jamais.

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

 Pour ces nouvelles 85 minutes, le cinéaste, comme à son habitude traite avec subtilité un fait de société et pose des questions graves. Lucie est une agent de la police technique et scientifique. Son quotidien solitaire est troublé par l’arrivée dans sa zone pavillonnaire d’un jeune couple, parents d’une petite fille. Alors qu’elle se prend d’affection pour ses nouveaux voisins, elle découvre que Yann, le père, est un activiste anti-flic au lourd casier judiciaire. Le conflit moral de Lucie entre sa conscience professionnelle et son amitié naissante pour cette famille fera vaciller ses certitudes… Encore une fois, un excellent film de Téchiné porté par un trio formidable. A voir pour tenter de répondre à des questions qui agitent notre société. Le film s’ouvre par une scène de manifestation de la police, mettant en avant, d’emblée, cette part sensible, vulnérable de cette police. Cette face cachée liée à un dysfonctionnement de la profession dont on parle finalement assez peu. Ce n’est hélas pas dans l’air du temps. Téchiné ose aller plus loin, dans une autre scène de réunion syndicale la déléguée syndicale pointe la souffrance au travail de ses collègues. Le scénario situe l’intrigue dans une zone pavillonnaire indéfinissable, entre ville et campagne. Le défi a été de filmer ces espaces comme ils sont. Puis à s’intéresser au plus près aux émotions des acteurs, à leurs gestes, leurs regards, leurs tremblements dans ces lieux à la fois étranges et familiers. Téchiné, sur un sujet aussi sensible, parvient à éviter à la fois, les clichés faciles et trop largement répandus dans l’imaginaire des français et le manichéisme d’un monde où tout serait blanc ou noir, sans nuances. Ici, le monde est gris avec des moments solaires. Un film qui regarde la France dans le blanc des yeux.

 

Il arrive qu’on sorte d’un film en se focalisant sur le manque de crédibilité de ce qu’on nous a donné à voir et/ou sur son apparente absence de profondeur. Et puis, il peut arriver qu’en tournant et en retournant ce film dans sa tête, on prenne conscience que, si on prend soin d’agglomérer tout ce qui est suggéré par tout un tas de touches discrètes, le film est en fait très riche et que, malgré un certain nombre de défauts, il est susceptible de générer des réflexions et des conversations très sérieuses sur des sujets importants : le vivre ensemble entre voisins ; l’amitié est elle soluble dans les divergences politiques ? ; faut il rejeter l’ensemble de la police sous prétexte que certains de ses membres ont un comportement inacceptable ? ; etc. Quant à la crédibilité, on comprend vite que c’est une fable qu’on nous raconte et que le réalisateur a choisi la fable dans un but bien précis. Ce but visé par Téchiné, c’est manifestement d’apporter de l’apaisement dans une nation fracturée en montrant qu’une relation d’amitié peut s’établir entre une policière et de nouveaux voisins dont l’élément masculin est un activiste membre des black blocs, ayant déjà eu maille à partir avec la police et avec la justice. Un sujet assez casse-gueule et dans lequel, en effet, le risque est grand de ne pas apparaître très crédible.

 

Ah André Téchiné, un réalisateur que j’apprécie autant qu'il m'ennuie et là je dois dire que nous sommes malheureusement dans la deuxième option. Après avoir perdu son compagnon, Lucie, agent de police, emménage dans une banlieue pavillonnaire. Mais son quotidien morose va être troublé par ses voisins auxquels elle s'attache mais dont elle va découvrir qu'ils sont "anti-flics". Quand il ne fait pas du cinéma LGBT, Téchiné fait dans le cinéma social (bon même si je caricature énormément sa filmographie) et c'est ici bien maladroit ! Autant dans la forme que dans le fond, on se croirait dans un téléfilm TF1 un peu insipide et surtout au discours téléphoné. Effectivement, on est une nouvelle fois dans cette paresse d'écriture propre au "film social français", c'est-à-dire pardonner à l'autre, les personnages apprennent les uns des autres malgré leurs différences et peuvent ainsi vaincre la peur de l'autre et le comprendre. Bref, rien de bien appétissant au menu surtout que tout est lent ! Alors évidemment, c'est du film d'auteur, je ne m'attendais pas à de l'action mais enfin, il y a quand même un juste milieu à avoir et ici, le rythme est bien mou. Surtout que les acteurs jouent tous très mal (après, j'ai toujours eu un problème avec Isabelle Huppert que je trouve particulièrement apathique dans chacun de ses rôles, c'est simple, sa palette de jeu se limite à tirer la gueule en permanence)

Les téléfilms moisis d'André Téchiné n'ont plus la côte, ils sont délaissés, ne font plus recette, n'intéressent plus grand monde. Ce n'est pas le duo Isabelle Huppert - Hafsia Herzi qui va sauver la mise. Pourtant les deux comédiennes sont justes, correctes en tous points mais on est las de les voir à longueur d'année. Elles ne provoquent ni l'une ni l'autre la moindre surprise. Enfin l'histoire, la mise en scène appliquée, académique de Téchiné découragent toute virtualité

Sensation bizarre à la sortie du film. Ça aurait pu être super mais ça a été assez terne et moyen. Isabelle Huppert en fait trop et est omniprésente et pas très crédible dans son rôle Le couple n’est pas réellement attachant ni particulièrement intéressant Et le scénario ne semble pas très crédible

Cette ouverture inédite sur grand écran est pourtant symptomatique de l'écueil du film, à savoir qu'il repose sur un scénario très manichéen alternant entre blanc et noir, entre l'anar gauchiste black block violent et une fonctionnaire de police en fin de carrière et veuve ce qui ouvre la porte à deux problèmes : 1- les deux discours sont trop marqués et oublient que le monde est plus dans des teintes de gris, 2- le personnage de Lucie/Huppert n'est pas policière mais technicienne de police scientifique, nuance ! Les deux discours sont sur le fond réalistes et crédibles mais sont trop démonstratifs pour ne pas dire caricaturaux, notamment la faute à des dialogues hyper écrits et donc peu naturels, voir pompeux ou solennels qui ne permet pas d'y croire ou, plutôt, de subir des messages moralisateurs et donneurs de leçon que ce soit d'un côte comme de l'autre. On reste perplexe sur les quelques passages oniriques ou propos spirituels qui sont presques hors sujets si ce n'était pour "atténuer" le position policière de Lucie. On sent surtout qu'en vérité les auteurs ne connaissent pas leur sujet, à croire que la partie de Yann/Biscayart a été écrite pas un journaliste de Libération, et que celle de Lucie/Huppert par un syndicaliste de Alliance Police.

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA