CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2465 

 

 

n°2465
 
" Styx "

 

 

(2019)-(All,Aut)-(1h34)  -      Drame   

 

Réal. :     Wolfgang  Fischer   

 

 

Acteurs:  S.Wolff, G.O.Wekesa, A.Beyer ...

 

Synopsis

 

 

Rike, quarante ans, est médecin urgentiste. Pour ses vacances, elle a planifié un voyage en solitaire pour rejoindre l’île de l’Ascension depuis Gibraltar, une île au nord de Sainte-Hélène, où Darwin avait planté une forêt entière. Seule au milieu de l’Atlantique, après quelques jours de traversée, une tempête violente heurte son vaisseau. Le lendemain matin, l’océan change de visage et transforme son périple en un défi sans précédent…

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express      Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

Grâce à la prestation de Susanne Wolff, il est profondément humain. Grâce à la rigueur du point de vue adopté, il est carrément captivant. De plus, la neutralité bienveillante invite au débat.

Ce premier film fait preuve d'une maîtrise impressionnante : la mise en scène, la géométrie des lieux, le trouble du personnage sont d'une précision totale. Le réalisateur ne force jamais l'émotion, quitte à rester dans une certaine froideur. C'est d'autant plus fort.

Le film parvient à ne pas sombrer dans un exposé des raisons de chacun, en se cramponnant aux affects de son personnage, véritable héroïne non pas rongée par le doute mais emportée par la rage de son impuissance à agir seule.

Cette histoire, qui se voudrait un électrochoc, ne surprend guère, hélas. Mais le réalisateur crée une atmosphère froide qui ne peut laisser indifférent.

Ce film qui pèche un peu par sa froideur professionnelle et son systématisme s’humanise avec la découverte de l’altérité, notamment lorsqu’un jeune réfugié à bout de souffle est recueilli sur le voilier. Pourtant, subsiste l’impression d’un devoir de bon élève bien-pensant. Un peu ennuyeux donc.

On cherche au générique la mention de la marque Stabilo Boss, tellement intentions et situations sont surlignées en permanence. Un cas d’école pour étudiants en cinéma.

Le scénario utilise trop de conventions et ne parvient pas à répondre aux questions posées.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Le voilier dessine une fenêtre sur l’infini qu’il parcourt, forme un cadre dans le cadre où se projettent les rêves de paradis puis l’effroi de la réalité. Styx saisit l’urgence dans ce qu’elle a de plus immobile, pose des questions auxquelles il ne répond pas – ce qui s’avère judicieux –, laisse le spectateur dans ses propres doutes. Œuvre cernée de silence, silence brisé par les appels radiophoniques et les tentatives d’échanges entre une femme devenue entre-temps mère adoptive et un rescapé ayant perdu ses racines, Styx change le cordage en ligne de démarcation : on peut demeurer d’un côté et pousser plus loin sa soif d’illusion ou, au contraire, franchir le pas, briser le cadre en y entrant et en s’en rendant acteur. Toutefois, cette guerre de positions – intervenir ou non – est elle-même flottante, la femme ne se change guère en héroïne mais en regard et témoin posés sur cette tragédie : une sortie de route ouvre le film, brutale, froide ; en face, ce radeau de la Méduse qui lentement dépérit sans que le secours promis n’apparaisse. Le voilier se mue en espace contemplatif : le chez-soi se voit percé d’images, comme un écran de télévision. La femme incarne le spectateur, non seulement le spectateur de cinéma, mais aussi le spectateur quotidien qui allume sa télévision pour assister à ce même flux de détresse qui revient comme les vagues frappent l’embarcation. Styx finit par court-circuiter ses propres dispositifs pour mieux se murer dans le silence et, ainsi, ne pas renchérir sur la médiatisation inerte. Beaucoup de bruit, beaucoup de paroles, la paperasse, les beaux discours. Et le film lance un ultime cri de détresse. Un cri sourd, assourdissant, sans son. Le silence pèse. L’horreur persiste.

Film poignant, techniquement très bien fait et surtout 2 personnages très forts. Ce film parle de devoir, d’empathie, d’humanité. Le personnage principal est une femme, médecin urgentiste allemande, qui fait une croisière en solitaire sur un voilier pendant ses vacances. Elle va être malgré elle confronté à l’indifférence et l’incapacité du monde à faire face à la crise migratoire. Peu de dialogue mais ça n’est pas nécessaire, on ressent ce que le personnage ressent, on se pose les mêmes questions, on a les mêmes peurs… À voir absolument !

Excellent film, le réalisateur de Styx nous montre la voie, en cas d’extrême urgence fini les convenances, les règles et les lois, à chacun de prendre ses propres décisions en son âme et conscience. Voilà ce que nous dit Styx. Le film quant à lui est captivant, avec de belles images accompagnées de silences qui laisse présager des tempêtes à venir, au sens propre comme au figuré. Dans la bande annonce, un seul plan et un peu de bon sens nous laisse deviner ce qu’il va arriver. Susanne Wolff est une excellente actrice, elle porte le film et elle le fait avec panache. Bande son minimaliste percutante. Très peu de dialogues et c’est tant mieux, ça fait du bien. On sort un peu sonné, surtout si on ne sait pas ce qui nous attend. 4,5 étoiles pour cette formidable leçon de conscience.

 

On est tout de suite happé par cette aventure très brute, dénuée de dialogue et filmée au plus près de sa protagoniste. Comme Robert Redford dans All is Lost, Susanne Wolff capte à elle seule l’attention du spectateur grâce à la force de son personnage et à son jeu particulièrement juste. Elle est très bien aidée par la réalisation qui filme au plus près son odyssée et son combat face aux éléments. Lorsque Rieke se retrouve subitement confrontée à la civilisation, l’intérêt redescend d’un cran. L’idée d’aborder la problématique des migrants clandestins sous l’angle d’un survival aurait pu être originale, mais pour peu qu’on suive l’actualité, on est en terrain malheureusement connu. Le réalisme quasi documentaire de ce voyage cède place à des situations quelque peu téléphonées, qui s’enchaînent mécaniquement pour illustrer la grande hypocrisie et l’inhumanité avec laquelle sont traités les migrants clandestins. Certes, le réalisateur Wolfgang Fischer tente d’universaliser la question des migrations, en orientant son récit sur l’océan Atlantique vers l’île de l’Ascension, dont la végétation a été artificiellement « repeuplée » par Charles Darwin au 19ème siècle, mais on a quand même l’impression qu’il raconte une situation quotidienne en Méditerranée.

Wolfgang Fischer fait preuve d’une grande intelligence pour réaliser son film Styx, dans lequel il mêle réalité et fiction à la manière d’un très beau documentaire, sans jamais en être un. Interroger les consciences individuelles sur un sujet aussi important que l’exil est parfois difficile, mais il parvient à maîtriser son propos malgré quelques failles de réalisation.

 

Du personnage principal de Styx, on ne saura que le minimum. La quarantaine, sans doute sans mari et sans enfants, infirmière urgentiste en Allemagne. Et une passion pour la navigation qui la conduit à entreprendre un voyage en voilier vers l'île de l'Ascension. Et d'être soudain confrontée à une situation inextricable face à un cargo en perdition transportant des migrants. Le film est ne laisse d'autre choix que de se mettre à la place de cette femme. C'est visiblement quelqu'un qui par son métier a choisi de s'occuper des autres et dont on ne pourra pas remettre en question les décisions. Très bien mais qu'en est-il d'un strict point de vue scénaristique et cinématographique. Un bon film, c'est une écriture et une mise en scène, quelque soit le sujet. Dans Styx, tout est épuré au maximum et le thème phagocyte largement la forme sans laisser au spectateur une quelconque liberté de penser, confronté qu'il est à des faits qui le dépassent. C'est un film pétri de bonnes intentions et propice à un débat après sa projection mais qui impose ses propres limites du point de vue cinématographique. C'est risquer de se faire traiter de cynique que de juger Styx tellement attendu dans sa façon de traiter un problème qui mérite des débats bien plus amples. L'on peut approuver le message que délivre le film sans pour autant être convaincu par la forme employée.

Il y a ceux qui prennent la mer pour en quelque sorte se mettre en danger et vivre des expériences inoubliables et il y a ceux qui n'ont d'autre choix que de prendre cette route dangereuse pour échapper à la mort et tenter d'avoir une vie meilleure. Wolfgang Fischer nous propose la rencontre entre deux groupes qui ont pris ces deux décisions radicalement opposées. Après un début de voyage tranquille, Rike va tomber sur un bateau transportant des migrants qui semblent avoir des problèmes et c'est à partir de là que la situation se complique pour cette urgentiste qui est confrontée à un dilemme. Sur le papier, c'est un film intéressant et nécessaire qui montre une triste réalité que ce soit celle du sort des migrants ou encore celle des autorités qui restent trop souvent spectateurs face à cette détresse humaine seulement, le film manque d'authenticité à tel point que l'ensemble finit par ressemble à un simple message de propagande... Au-delà du fond et du message, et si l'on doit juger uniquement le film en tant que film, c'est quand même hyper redondant et ennuyeux à la longue. Quasiment aucun dialogue, une situation qui n'évolue jamais et surtout zéro émotion. Un film surfait qui ne fera probablement pas avancer la cause...

Vu en avant première, ce film commence par un accident de la route où l'on peut voir les premiers secours portés au jeune conducteur. Ensuite, Susanne Wolff nous offre une "Route du Rhum" où elle manoeuvre seule à travers l'Atlantique. C'est d'un ennui abyssal (sauf peut-être pour les marins) et cela semble interminable. La rencontre avec le jeune migrant donne un peu de peps à l'histoire mais l'ensemble reste superficiel, sans dialogues quasiment, mais délivre un message positif quand même au sein d'un long-métrage sans saveur.

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA