CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2461 

 

 

n°2461
 
" In the Mood for Love "

 

(2000)-(HongKong)-(1h38)  -      Drame romantique   

 

Réal. :     Wong Kar Waï    

 

 

Acteurs:  M.Cheung, TL.Chiu-Waï, PLSiu ...

 

Synopsis

 

 

20 ans après, redécouvrez au cinéma le film romantique ultime, dans une copie restaurée 4K exceptionnelle… Hong Kong, 1962. Mme Chan loue une chambre chez Mme Suen. Le même jour et sur le même palier, s’installe M. Chow. Leurs conjoints sont souvent absents. Un jour, M. Chow et Mme Chan découvrent que leurs époux sont amants. Blessés, ils se fréquentent alors de plus en plus et développent eux aussi une liaison…

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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L'histoire d'un frisson à l'écoute d'une mélodie. Une sensation très physique d'être perdu en terrain connu. Un instant d'éternité.

Sublimement, Wong Kar-Wai brasse le meilleur du cinéma mondial, européen comme d'Extrême-Orient, renonçant aux expérimentations formelles de ses derniers titres pour retrouver le classicisme charnel de ses débuts. Il y a là une oeuvre de la maturité à la maîtrise confondante

Combien de films comme celui-ci voit-on dans une vie? Quatre, cinq, davantage, moins peut-être? Peu importe, «In the Mood for Love» est unique. Unique comme tous les films parfaits.

Voilà un film à contre-courant de tout ce qui se fait, envoûtant et nostalgique. Un émerveillement.

Un rêve. De douceur, de nostalgie, de tristesse, d'exquis raffinement. Une ode à la fois grave et chatoyante à la mélancolie des amours interdites, un long poème ciselé d'images d'une sophistication légère et d'une beauté parfaite.

In the Mood for Love renouvelle le désir de Wong Kar-waï de recontextualiser au sein de la fiction contemporaine les hypothèses esthétiques et dramatiques du cinéma moderne des années 60

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Ces regards pudiques mais qui trompent l'apparence, des démarches classieuses mais aguicheuses des deux protagonistes (Tony Leung Chiu Wai est une vraie révélation dans ce film, prix d'interprétation à Cannes, et je ne présente plus la très grande Maggie Cheung), des attitudes nobles aux gestes qui parfois trahissent, In The Mood For Love c'est un peu le De l'amour de Stendhal version cinéma : jamais la naissance du désir n'avait été aussi bien filmée, tout du moins d'une façon aussi belle et haute. Attention aux adeptes des films « neuneus » d'amour, ici le rythme est volontairement lent, tout est subtil, et In The Mood For Love n'est qu'un long supplice où l'on se pose cette question : quand vont-ils consommer cet amour ? Félicitons Wong Kair Wai, qui semble s'être fortement inspiré du Mépris pour en faire en quelque sorte son Mr Hyde, ou plutot son Dr Jekyll ; la mise en scène lente, appuyée par une musique répétitive qui ici, au lieu de signer la perte progressive du désir démontre tout juste l'inverse. Un très grand film.

Vraiment un très beau film. Wong Kar-wai pousse l'esthétisme dans ses retranchements tant au niveau de l'image que du son et de l'interprétation. Rien n'est laissé au hasard dans ce bijou, qu'il s'agisse de l'écrin ou du joyau lui-même. D'une justesse remarquable, le récit s'attache à développer une non-histoire d'amour entre deux "cocus". Tous les deux à la fois intrigués et choqués de se découvrir trompés, M. Chow et Mme Chan vont affronter cette épreuve ensemble sans jamais tomber dans les travers de leur moitié. Débute alors un délicat jeu de dupes. Un entraînement qui consiste à préparer l'autre pour qu'il crève l'abcès dans son couple. En choisissant de ne jamais montrer les fautifs, le cinéaste se focalise sur les victimes et donne l'occasion à Tony Leung et Maggie Cheung de briller comme jamais. On reproche souvent à ce film qu'il ne s'y passe rien. Probablement une question de sensibilité à la beauté. Car quoi de plus beau et de plus poignant que cette scène où Mme Chan, sachant pertinemment que son mari se trouve avec sa maîtresse dans l'appartement voisin, frappe à la porte avec une excuse bidon, et face à sa "doublure" perd tout courage et les yeux désespérément fixes et brillants ne peut que se laisser congédier par sa rivale. Une chose est sûre, les histoires d'amour au cinéma auront bien du mal à se démarquer du film de Wong Kar-wai, qui pour le coup a mis la barre très très haut.

Un bijou finement ciselé. L'un des plus beaux films que j'ai jamais vus et que je regarde toujours avec la même émotion.Harmonie de couleurs et de sons, ralentis et répétitions évoquant une danse infinie, musique remuant les silences comme les vagues dans la mer... Finalement, on se demande souvent si l'on est en face d'un film, d'un poème ou d'un tableau. Et c'est certainement ce qui fait la force de ce film au scénario plutôt simple, une histoire d'amour secrète naissant du désespoir. Deux être trompés, déçus, cherchant un réconfort. Mais l'esthétique des lumières, des silhouettes et l'envoutante musique nostalgique ne forment pas une enveloppe vide. A l'intérieur de cette enveloppe, on aperçoit la délicatesse et la pudeur des sentiments ambigus des deux personnages. Leur amour, formé de "et si" et de "imaginons" , se construit à travers les non dits, les regards baissés, les détails... comme dans un jeu de rôles, une pièce de théâtre. On est dans un interdit, dans le Hong Kong des années 60, rien ne doit filtrer, tout doit sembler anodin, et l'intensité se devine grâce à cette main qu'elle n'arrive pas à lâcher ou dans ce coup de fil silencieux dans lequel il la reconnaît...C'est beau, c'est bouleversant, on a envie que la fin n'arrive jamais, qu'elle ne soit, comme le dit Mo-Wan, qu'une répétition, que le temps se suspende... Et c'est ce qui arrive en l'occurrence, une partie de nous reste longtemps dans cet hôtel, dans cet appartement, près de cet arbre d' Angkor... Et ensuite, peut-être qu'on passe à autre chose, ou peut-être qu'on n'oublie jamais, quizas?

 

Il est vrai que c'est un très beau film, le genre d’œuvre à rendre le spectateur nostalgique, voire dépressif tellement la vie semble cruelle et injuste. Mais au-delà de l'esthétisme criant qui se dégage du film de Wong Kar-wai, ainsi que du jeu des deux acteurs principaux au summum de la justesse, le film semble un poil tourner en rond. Sa durée raisonnable et son lyrisme agrémenté de judicieux choix musicaux et artistiques le rendent assez plaisant à regarder, mais ne me marquera pas outre-mesure. Un poil déçu vu la réputation que ce film semble avoir.

In the Mood For Love est une expérience visuelle et auditive,toujours sensuelle et pudique, jamais larmoyante ou mièvre. Wong Kar Wai s'affirme comme l'un des réalisateurs les plus intuitifs et sensibles du cinéma asiatique, et l'on sent à chaque plan le respect qu'il porte à ses acteurs ( Tony Leung et Maggie Cheung sont bouleversants de sobriété ). La caméra se fait subtile et caressante et traduit parfaitement l'impossibilité et l'idéalisation de l'amour qui naît entre les deux personnages. C'est par un jeu de séduction que commence le film, chatoyant, presque jouissif : les deux futurs amants se frôlent, se rencontrent, mais leur promiscuité est inexistante tout au long du film. La bande originale est anthologique ( surtout les chansons espagnoles et le thème principal ), elle épouse parfaitement les images d'une infinie beauté. Avec ce film ( moins réussit cependant que 2046 ), le cinéaste asiatique s'impose comme un véritable artiste. In the Mood For Love, film expérimental et petite perle asiatique. A découvrir ne serait-ce que pour le plaisir des yeux et des oreilles.

 

Mea Culpa, d'accord je suis un gros con.... qui est incapable de reconnaître ce que c'est que la délicatesse et la pudeur. Mais le fait est que je me suis rarement aussi emmerdé devant un film. Alors les costumes que portent Maggie Cheung, OK ils sont magnifiques, la musique, OK elle est tout simplement sublime et on la garde agréablement en tête après, et quand à Tony Leung Chiu-wai et à Maggie Cheung, OK ils sont très bons. Mais pendant une heure et demie que j'ai vraiment vu passer, il ne se passe pratiquement rien. Quelques ralentis à des "moments forts" pour donner l'impression d'une grande profondeur par-ci par-là et une question de bouseux de première qui me taraudait l'esprit "Quand est-ce qu'ils couchent ensemble qu'il y ait au moins une scène intéressante ?". Voilà ce à quoi je pourrais résumer ma vision semi-léthargique de ce film. Je vous avais bien prévenu que j'étais un gros con.

Bon, je suis visiblement passé à côté de ce mélo aujourd'hui quasi-culte du spécialiste chinois de la mélancolie, Wong Kar-Waï. Les qualités sont pourtant nombreuses, et ce n'est pas faute de les voir. Comment ne pas louer, déjà, ce rapport au temps si unique, qui alterne des ralentis que la bande-son accompagne dans une vraie musicalité, avec des séquences plus longues, très sobres et aux ellipses récurrentes. Comme pour signifier que le temps s'accélère, précisément quand on aimerait le figer. Puis tous les plans sont composés avec grâce, saisissant bien les gestes simples qui trahissent cet amour non vécu. Mais voilà, sur le plan émotionnel, je suis resté complètement hermétique. Sans doute est-ce moi, sur le coup, qui ait manqué de subtilité. D'ailleurs, ce n'est pas la première fois qu'un film asiatique me fait cet effet d'une poésie si rêveuse qu'elle en devient absente, intangible. Un type de film qui, avec moi, marche forcément sur une corde raide. Maintenant, ça n'empêche pas Tony Leung Chiu-Waï et Maggie Cheung de prouver leur justesse, qualité essentielle dans un film où l'on doit tout montrer en se laissant si peut aller. Bref, un petit couac personnel. Je réessaierai, un jour.

Je ne m’attendais pas ne retenir quasiment que la technique dans ce film, parce que le reste c’est un peu de l’esbroufe, on dirait "Lost in Translation" en encore plus plan-plan, je trouve que l’ambiance manque cruellement de dépaysement, de sensation et surtout d’émotion, en plus la narration a du mal à rattraper le coup, donnant cette impression de fausse mélancolie noyée sous les ritournelles d’une musique de pub (cette bande son horrible) où les personnages se retrouvent constamment dans ce jeu du paraitre, le romantisme a bon dos. Le duo d’acteurs est correct, mais le problème est ailleurs, la mise en scène de Wong Kar-Wai semble les emprisonner dans quelque chose à la fois intimiste et sur-émotionnel, et tout ça est paradoxalement trop bien filmé, trop beau pour être vrai, les instants voulus sensibles ne fonctionnent pas, ou du moins rarement, presque comme si ils n’existaient pas, et je ne pense pas que l’argument des âmes en peine tienne, ou alors fallait-il nous conditionner à la rêverie, ce qui n’est pas le cas. Après je n’irais pas jusqu’à dire que c’est mauvais mais c’est vraiment décevant, ou suis-je tout simplement passé à côté …

 

 

 

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