Fiche 2441
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" Lola "
(1961)-(Fr)-(1h30) - Drame, Romance
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Synopsis
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Lola, danseuse de cabaret, élève un garçon dont le père, Michel, est parti depuis sept ans. Elle l’attend, elle chante, danse, et aime éventuellement les marins qui passent. Roland Cassard, un ami d’enfance retrouvé par hasard, devient très amoureux d’elle. Mais elle attend Michel…
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Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
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Le Monde Le Parisien Le Journal du
dimanche
Les Inrockuptibles L'Express
Télérama Cahiers du Cinéma Positif
Paris Match Le Figaro Marianne L'Humanité Première Ecran Large Elle Ouest France L'Obs Critikat.com La Croix
Le film ressort aujourd'hui dans une nouvelle version restaurée qui rend parfaitement justice aux très belles images de Raoul Coutard. L'occasion de se rendre compte que "Lola" est bien l'oeuvre mère à l'origine de la comédie humaine du cinéaste nantais. Mais la magie et la grandeur de "Lola", c'est surtout de réussir à nous faire sentir, derrière le noir et blanc et le parlé, l'esprit de la comédie musicale que le film aurait dû être. "Lola" est le film matrice de l'oeuvre de Jacques Demy. Il expose comme dans un rêve à la fois trop lumineux et trop sombre les trois âges de la vie. De sa fausse allégresse en noir et blanc, on ne se souvenait pas de l'émotion de chaque instant que provoquent, dans cet admirable mélodrame sans larmes, le mouvement perpétuel des corps et des sentiments, un désenchanté enchantement.
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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Cette comédie Romantique, écrite et réalisée en N&B par Jacques Demy en 1960, a très bien vieilli. Pour son premier film Jacques Demy n'a pas encore les décors très colorés des "Parapluies de Cherbourg" qu'il adoptera 2 ans plus tard. Il nous distille de très belles scènes de cabaret et une superbe photographie avec ses rues piétonnes et le magnifique passage Pommeraye de Nantes. Pas non plus de dialogues chantés mais il a su obtenir la collaboration et la musicalité de Michel Legrand qui nous offre une BO grandiose avec ses compositions et de magnifiques insertions classiques dont la Symphonie No. 7 de Beethoven. Même si le scénario nous conte une histoire assez banale, la cerise sur le gâteau arrive avec la belle et envoutante Anouk Aimée, bien secondée par un Marc Michel sobre et efficace. Quelle mise en abyme géniale que de voir Lola au Katorza, à Nantes, là-même où le personnage de Roland Cassard va s'installer dans Lola pour regarder un film. Jacques Demy a rendu avec ce premier métrage un superbe hommage à Nantes. Un hommage qui mérite d'être vu rien que pour les images -quasiment d'archive- qu'il propose sur la ville. Si les minauderies d'Anouk Aimée m'auront parfois rebutée, la candeur et la poésie de l'ensemble ont pris le dessus pour me convaincre. Car Lola est un film frais sur les premiers émois amoureux, ceux qui laissent une trace. Lola, c'est un peu la femme chantée par Barbara dans "Dis, quand reviendras-tu". Avec ses idéaux et ses espoirs, elle nous transporte dans un autre monde dont seul le cinéma a la clé. Et je trouve le personnage de Roland Cassard très intéressant. L'éternel rêveur, l'artiste, le type qui aime se croire incompris et différent et qui se justifie en citant des passages de La Condition humaine. Le genre de personnage que j'aime en somme. Mais ce qui cimente et parachève à ravir le film, c'est surtout la fin. Cette fin à tambour battant est dotée d'un rythme absolument parfait, et c'est elle qui scelle toute la cohérence du film. Pour ses débuts, Demy avait donc tapé plutôt très fort. Un film poétique et profond sur les vicissitudes de la vie. Jacques Demy réalise ici une œuvre magique et ironique, mis en scène avec beaucoup de délicatesse et d'habileté. Les rencontres se font au détour d'une rue, les personnages se croisent au gré du hasard, s'aiment, se fuient et se retrouvent. Le scénario est magistralement construit et les histoires s'entrecroisent avec beaucoup de fluidité. Il se dégage du film une grande mélancolie qui interroge sur la futilité de la vie et les désirs déçus. Chacun veut fuir, chacun fantasme une vie qu'il n'a pas : certains partiront, d'autres resteront, tous sont en tout cas engagés dans ce tourbillon de la vie contre lequel, finalement ils ne peuvent rien. Marc Michel est excellent et donne vie à un personnage passionnant. Anouk Aimée, quant à elle est sublimissime, mais est desservie par un rôle peu intéressant d'héroïne qui subit trop.
Le premier long-métrage de Jacques Demy s’inscrit dans son époque par son propos : Des personnages en attente, qui rêvent d’amour, de liberté… Comme bien des jeunes de son âge, Roland Cassard cherche à fuir l’insignifiance de la vie bien rangée en espérant que le meilleur est ailleurs. Jusqu’à ce qu’il croise par hasard dans la rue une amie d’enfance qu’il n’avait pas vue depuis 15 ans. Cécile, devenue Lola sous son costume de danseuse de cabaret, flirte avec un marine qui lui fait penser à son prince adoré qui l’a quittée neuf ans auparavant pour aller faire fortune aux USA après lui avoir fait un enfant. Le retour triomphant de Michel à bord de sa décapotable, le chapeau de cowboy vissé sur la tête claironne la victoire de l’American Dream. Cassard peut poursuivre son errance. Le scénario de Lola est très réfléchi mais la direction et le jeu des acteurs fait terriblement défaut. Marc Michel qui avait été sauvé par le reste de la distribution dans Le Trou de Jacques Becker un an auparavant est sans saveur et la magnifique Anouk Aimée piaille par moment aux côtés de ses prétendants. La force de l’œuvre repose sur sa prise de vue en extérieur qui nous révèle la beauté de Nantes. Cet aspect et la musique éclatée de Michel Legrand lui donne effectivement des airs qui s’apparentent aux 400 coups de Truffaut et à À bout de souffle de Godard, mais cela n’en fait pas une grande œuvre pour autant. Il arrive que les courants marquants aient pour effet d’embellir la postérité de certains films. Mes respects à Jacques Demy. Cette première réalisation de Jacques Demy met joliment en valeur la ville de Nantes dont on reconnaît certains lieux(les quais,le passage Pomeraye,la Cigale),ce qui me fait bien plaisir. "Lola"(1960)aurait du être une comédie musicale en Technicolor. Par manque de budget,le film devint un chassé-croisé amoureux en noir et blanc. Cela n'empêche nullement Demy de faire passer toute sa fibre poétique et sensitive,quelque part entre la Nouvelle Vague et le mélodrame. Lola,danseuse et chanteuse de cabaret hésite entre 3 femmes,alors qu'on découvre également d'autres personnages en plein tâtonnements amoureux(une jeune fille de 14 ans,une mère vélléitaire,un marin américain de passage). Si Anouk Aimée est très gracieuse,son jeu est insupportable entre minauderies et niaiseries. Les hommes,eux,jouent tous comme des écorchés vifs aux réactions excessives. A mon sens,ce surjeu des personnages dans tous les films de Demy leur nuit. Malgré tout,on concède volontiers à cette œuvre un certain charme romanesque et une imbrication cohérente de ses différents récits.
Le niveau ne dépasse pas, de par sa structure et de par son esprit celui d'un banal roman photo nonobstant quelques rares audaces. Sauf que les personnages ont l'outrecuidance de se mettre à causer perdant ainsi le peu de crédibilité qui leur restaient. Après avoir vu le film plusieurs fois, je peux dire qu'un mythe s'écroule. Une parodie de la féminité, de la femme... Il s'agit là d'un mauvais casting, Anouk Aimée... Il aurait fallu (ce qu'il a fait plus tard) une Françoise Dorléac. Mais imaginons une seconde le rôle de Lola joué par Bardot... Ce qui est laborieux pour Anouk Aimée, aurait été un jeu facile pour Bardot.
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