CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2434 

 

 

n°2434
 
" La belle personne "

 

 

(2008)-(Fr)-(1h30)  -      Comédie dramatique  

 

Réal. :     Christophe Honoré   

 

 

Acteurs:  L.Garrel, L.Seydoux, G.Leprince-Ringuet ...

 

Synopsis

 

 

Junie, seize ans, change de lycée en cours d'année suite à la mort de sa mère. Elle intègre une nouvelle classe dont fait partie son cousin Matthias. Il devient son ambassadeur auprès de sa bande d'amis. Junie est vite courtisée par les garçons du groupe, elle consent à devenir la fiancée du plus calme d'entre eux, Otto. Mais bientôt, elle sera confrontée au grand amour, celui de Nemours, son professeur d'italien. La passion qui naît entre eux sera vouée à l'échec. Ne voulant pas céder à ses sentiments, Junie s'obstine à refuser le bonheur, car il n'est à ses yeux qu'une illusion.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

Honoré a une façon de filmer ces jeunes qui lui appartient vraiment, il les filme pour ce qu'ils sont, graves et gracieux. Et il fait de ce film une récréation délicieuse.

La Belle Personne est un film superbe.

L'un des meilleurs films de la rentrée. Christophe Honoré filme les lycéens comme des demi-dieux, avec une sorte de ravissement recueilli, élégiaque, communicatif.

Il y est question d'absolu, une notion dont on ignore si elle trouve encore sa place dans le monde d'aujourd'hui, mais qui s'impose dans le film par la grâce de ses acteurs, par la capacité de l'ensemble à capter un moment de la vie dont tout vient témoigner qu'à peine entrevu il est déjà passé.

Le réalisateur nimbe ses personnages d'une aura de beauté, de mystère et de fragilité.

Impression tenace que les paroles flottent, que les mots ne pèsent pas (ici toutes les voix semblent égales), mais que les corps, au contraire, sont là pour irradier de leur pure présence, que la beauté d'un visage suffit à faire fiction. Rien que pour cette croyance, Honoré est un cinéaste qui compte, même si on attend toujours le film qui le mènera au-delà de cette surface.

Christophe Honoré donne envie qu'on le brutalise un peu, qu'on lui retire le filet avec lequel il se protège. Pour voir enfin ce qu'il cache derrière ses masques.

Filmé avec la même énergie que Dans Paris ou Les chansons d'amour mais sans la même urgence, ce dernier volet tombe vite dans une préciosité affectée qu'il aurait mieux valu éviter.

L'irritant semblant d'originalité qui caractérisait jusqu'aujourd'hui le cinéma de Christophe Honoré laisse place à un film terne, gris, insipide

Joliment filmé mais totalement artificiel et pédant, tout sonne faux.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

J'ai vu ce film sur arte, j'ai vraiment adoré, pour moi c'est l'un des meilleurs films de l'année (je le place dans mon top 3), ce film m'a fait relire la princesse de Clèves que je ne pensais plus jamais relire, et il l'adapte en frôlant la perfection à chaque plan à chaque scène, à chaque dialogue… Très bien transposé, chaque partie du livre ou presque retrouve ici sa place… Vraiment troublant et l'amour présenté dans le film à la fois beau, triste, vrai, idéalisé, renforce le côté tragique et inévitable du film, dont plusieurs scènes viennent soutenir ce propos… Vraiment excellent, un pur moment de grâce, le meilleur film d'Honoré que j'ai pu voir…

Après nous avoir émerveillés en 2007 avec ses délicieuses "Chansons d’amour", Christophe Honoré revient à peine un an plus tard avec "La belle personne". Avec ce nouvel opus librement inspiré de "La Princesse de Clèves" et transposé dans un lycée de la capitale, le cinéaste entend parachever son esquisse d’une jeunesse parisienne en mal d’amour. Coté casting, on ne change pas une équipe qui gagne avec d’une part les habitués Louis Garrel et Grégoire Leprince-Rinquet, toujours aussi formidables, mais la palme reviendra bien sûr à l’inconnue d’alors, Léa Seydoux. Ce cinquième long-métrage confirme surtout que le jeune metteur en scène a semble-t-il, définitivement trouvé la bonne formule narrative, tant le ton se situe constamment dans la justesse et les contours remarquablement dessinés. Car il y a quelque chose de vrai dans ses personnages, comme des morceaux de vie dispersés çà et là, captés sur l’instant et filmés avec grâce. C’est bien là en effet où réside véritablement toute la force du cinéma d’Honoré : saisir les émotions sincèrement, oscillant éternellement entre légèreté et gravité, pour par moments, envelopper son film dans certaines mélopées d’une déchirante mélancolie.

Inspiré du roman la princesse de Cleves librement transposé dans la vie d'un lycée à l'époque contemporaine, ce film français, comédie dramatique est une totale réussite par son approche fine, subtile, réaliste, voir poétique de la vie de jeunes lycéens. De fait, on retrouve l'esprit romantique et dramatique du roman sans jamais en faire trop. Le mérite en revient à la réalisation toute en finesse, à l'interprétation de Louis Garrel,acteur de films arts et essai, qui là est dans un registre plus grand public, mais surtout à la magnifique, talentueuse, magnétique, sublime et pourtant jeune Léa Seydoux. Il serait temps d'oublier son nom,son pedigree, sa réputation d'actrice bobo, pour reconnaître son immense talent et la situer à sa juste place de la plus grande actrice française de sa génération, Star qui n'à pas fini de nous étonner, de nous émerveiller et de nous surprendre.

Après 2 films magnifiques, "la Belle Personne" confirme que Christophe Honoré est un cinéaste qui compte, mais aussi un auteur singulier : partir d'une réaction épidermique à l'une des nombreuses saillies crétines de Sarkozy, tourner un petit film en quelques semaines afin de prouver la pertinence de "la Princesse de Clèves" en 2008, et nous livrer au final quelque chose d'aussi réjouissant que bouleversant, voilà qui tranche sauvagement avec le tout-venant du cinéma franchouillard. Au delà du triste Sako, "la Belle Personne" provoquera bien des imbéciles, de par son ton indubitablement "Nouvelle Vague", sa localisation géographique dans le XVIè arrondissement le plus bourgeois, et sa célébration sans complexe de l'intelligence à une époque qui vénère l'argent. Garrel y est tranchant comme toujours, Léa Seydoux illustre parfaitement le mystère des jeunes filles de 15 ans, l'intrigue - très XVIIè siècle et "précieuse" - parfaitement réjouissante, et Honoré filme le tout avec une intelligence de tous les instants...

 

La belle personne fut réalisé en cette année 2008 à la suite d’un discours de Sarkozy reniant l’importance de La Princesse de Clèves de Mme de La Fayette dans la littérature Française. Le film de Christophe Honoré en est donc une adaptation très libre, transposant l’histoire de la cour d’Henri II à un lycée parisien. Résultat, le film n’est pas transcendant, sans être inintéressant – en bref il est inégal. En effet, on reste hésitant face à ce qu’on y a vu, entre une certaine médiocrité et pourtant une mise en scène soignée. Certes, voir des adolescents favorisés (XVI° arrondissement, équivalent de la cour d’Henri II) passer leurs heures de libres à se poser des questions puériles peut laisser le spectateur perplexe ! Néanmoins, Christophe Honoré sauve la mise par une ‘belle réalisation’ qu’il maintient tout du long. Alors qu’on pouvait s’attendre à un film plus social, La belle personne est donc détaché de la réalité, et plutôt sensuel et fantasmatique… Film plat, prétentieux, à vide, La belle personne l’est donc, mais tout autant qu’agréable et assez beau.

 

Honoré a encore frappé. Et prouve s'il en était besoin que le cinéma d'auteur français est sclérosé, figé dans la veine des films de la Nouvelle Vague (qui à la base se voulait contre les conventions cinématographiques), 50 ans après, avec les défauts de ces derniers mais sans l'originalité, l'intérêt ni l'expérimentation. Pour ceux qui ont conservé des souvenirs du lycée, l'absence d'authenticité est cruelle. Garrel a le même âge ou presque que les acteurs jouant les élèves, et alors que les jeunes enseignants cherchent systématiquement à poser une distance pour se faire respecter, lui drague ses élèves, et agit comme un pote, tutoie... L'activité scolaire de ce lycée n'a également aucun sens. Le film étant tourné vers les sentiments, ce n'est a priori pas si important. Sauf que dans sa démarche de vouloir prouver que La princesse de Clèves n'est pas périmé, installer un contexte crédible était indispensable, déjà que la trame est passe-partout (un triangle amoureux avec un amour tabou, vous avez déjà vu ca vous?). Ce qui nuit le plus au film, c'est cette compréhension erronée de l'adolescence. La gravité des personnages ne leur sied jamais. Le film est en fait ridicule, les acteurs et la mise en scène étant incapables de sublimer ces mauvais choix. A force de vouloir mythifier l'adolescence, on ne parle plus de l'adolescence. Bref, sans intérêt, assez irritant, pas totalement ennuyeux mais inutile. Honoré, essaye encore...

Quatrième et dernière adaptation en date de « La Princesse de Clèves » (et dont l'existence est en réponse au mépris de notre cher Président envers le roman de 1678), « La Belle Personne » est peut-être la plus faible avec celle signée Manoel de Oliveira. J'avais pourtant beaucoup aimé « Les Chansons d'amour » de Christophe Honoré, mais là, beaucoup de choses ne fonctionnent pas. Interprétation fadasse (mais bon sang, abattez Grégoire Leprince-Ringuet!), rythme pas franchement trépidant et personnages pas toujours convaincants... Les problèmes sont nombreux. De plus, alors que l'on pouvait penser que déplacer cette histoire dans le milieu du lycée serait une bonne idée, celle-ci ne séduit pas outre-mesure, car pas toujours très crédible. Heureusement, l'esprit de Madame de Lafayette est bien là, d'autant que la manière dont Honoré respecte et adapte l'intrigue est parfois intéressante, offrant quelques bonnes scènes. De plus, ce petit aspect « comédie musicale » apporte en définitive une légèreté salutaire à l'ensemble, si bien que ce dernier reste supportable. Pas un désastre donc, mais on était tout de même en droit d'espérer quelque chose d'autrement plus séduisant que cette oeuvre tout juste moyenne.

Paradoxalement, c’est dans l’histoire secondaire, entre les deux jeunes homosexuels que l’on trouve ce qui manque au triangle amoureux principal : de la passion, de la violence dans les sentiments, quelque chose qui aurait pu relever le film tout entier…Car très, franchement, je me suis pas mal ennuyé à cause justement des partis pris d’adaptation d’Honoré et, aussi, de la direction d’acteurs, que j’aurai aimé vivante, dynamique, passionnée quoi !! Au lieu de ça, le trio Seydoux, Garrel et Le Prince Ringuet semble presque mutique, coincé… Dommage, car Honoré tenait là surement la meilleure adaptation contemporaine de la Princesse de Clèves…

Adaptation jeuniste et maniérée d'un classique de la littérature, cette bluette confirme le style précieux, quoique gracieux, de Christophe Honoré, qui signe un roman-photo décrivant les beaux sentiments dans le cadre doré du XVIe arrondissement (un contrepoids au film de Cantet ?). Les acteurs sont peu crédibles dans leur rôle, en dépit de la luminosité de Louis Garrel et de Grégoire Leprince-Ringuet dont le chant du cygne émeut. Il manque un Truffaut ou même un Deville pour insuffler un souffle romanesque à ce matériau, et ne pas se contenter de touches dans l'air du temps (la liaison entre les deux garçons, qui tombe comme un cheveu sur la soupe). Superficiel.

 

 

 

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