CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2420 

 

 

n°2420
 
" Gloria Mundi "

 

 

(2019)-(Fr,It)-(1h47)  -      Drame   

 

Réal. :     Robert Guédiguian  

 

 

Acteurs:  A.Ascaride, J-P. Darroussin, G.Meylan ...

 

Synopsis

 

 

Daniel sort de prison où il était incarcéré depuis de longues années et retourne à Marseille. Sylvie, son ex-femme, l’a prévenu qu’il était grand-père : leur fille Mathilda vient de donner naissance à une petite Gloria. Le temps a passé, chacun a fait ou refait sa vie… En venant à la rencontre du bébé, Daniel découvre une famille recomposée qui lutte par tous les moyens pour rester debout. Quand un coup du sort fait voler en éclat ce fragile équilibre, Daniel, qui n’a plus rien à perdre, va tout tenter pour les aider.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

Chez Guédiguian, il y a les films de réparation, mus par une croyance dans les solidarités instinctives, et il y a les films, comme Gloria Mundi, dont la noirceur tragique, le désespoir et la colère ne trouvent une rémission que dans de rares épiphanies.

Gloria Mundi est un mélodrame. Et qu’on ne prenne pas cela pour une réserve. Qu’on fait d’autre Douglas Sirk ou Fassbinder, sinon parler de familles confrontées à la nécessité de survivre dans une époque donnée ? C’est bien de cela qu’il s’agit dans ce film, et c’est sa grandeur.

Le constat social de ce système déshumanisé des gens d’en bas est implacable et pourrait se suffire à lui-même, mais Robert Guédiguian y ajoute une strate de dramaturgie, dans une forme de tragédie grecque, faite de déchirements, d’adultère et de trahison familiale.

Ce drame social de Robert Guédiguian frappe droit au coeur par son humanisme, sa sincérité et la justesse avec laquelle il dépeint la situation d'une famille recomposée de classe moyenne

Avec ce récit effrayant et bouleversant, sur le mode mélodramatique qui est le sien, Guédiguian décrit un monde qui va, ou même qui touche déjà, à sa perte. Un monde si perturbé que seul un homme providentiel pourra le reconstruire. Mais l'amertume de Guédiguian demeure. Il cite souvent cette phrase de La Vie de Galilée de Brecht : "Malheur aux peuples qui ont besoin de héros".

Le constat est pertinent et la forme est belle, mais Guédiguian peine à faire vivre des personnages qu’il ne peut pas vraiment aimer.

Dans Gloria Mundi, Robert Guédiguian dénonce la société ultralibérale. Trop noir.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Gloria Mundi est sans nul doute l'un des films les plus sombres et les moins porteurs d'espoir de Guédiguian. On y voit même le personnage le plus antipathique de toute sa filmographie, incarné avec un talent certain et convaincant par Grégoire Leprince-Ringuet. Nous sommes bien en terrain connu, dans la bonne ville de Marseille, mais l'heure n'est guère à l'optimisme en cette époque cruelle où les valeurs de solidarité et d'entraide, si présentes dans le cinéma de Guédiguian, volent en éclat, notamment pour la nouvelle génération, comme laminées par l'égoïsme et l'arrivisme forcené du modèle libéral. Le cinéaste surfe sur les vagues de l'amer dans un film qui raconte comme toujours la société via une famille cette fois-ci très disparate dans les comportements. Au sein celle-ci sur laquelle se concentre Gloria Mundi, tous les membres ressortent pétris d'une grande ambigüité, les plus anciens semblant désabusés et peu enclins au militantisme d'hier, à l'exception de celui qui sort de prison, amateur de haïkus, innocent à l'opposé des autres et qui a l'air d'un ange immaculé. Un film noir comme le désespoir mais tout aussi passionnant et remarquablement construit que la quasi totalité des longs-métrages de Guédiguian.

Merci Robert Guédiguian pour une nouvelle réalisation particulièrement réussie,comme les précédentes,et plus encore....Surfant sur les difficultés de joindre les deux bouts, réalité évidente pour trop d' entres-nous, parmi tous les bâtons dans les roues, émerge le clan familial, lui même torturé ! On s'habitue au casting typique et si bien rodé : Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan et Anaïs Demoustier pour ne citer que le premier rang. Je les adore par ce qu'ils sont excellents - simples et lisibles. Et puis retrouver les quartiers de Marseille reste plaisant.Quant au scénario impeccable, avec les petits ou gros travers dans les couples,quelques révélations poignantes, et surtout de l'amour, de l'amour de la vie. Malgré toute cette noirceur, la lumière est gagnante, exactement comme sur l'affiche !!

Rapports de force plutôt que luttes des classes, soumission et compromission, je n’ai jamais connu Robert Guédiguian aussi désespéré dans cette vision du monde où le noir et le pessimisme s’accoquinent pour le créditer d’un avenir emblématique. Si le monde adulte tente ici de préserver une sérénité à toute épreuve, un amour familial de tous les instants, on voit l’humanité se déchirer sous les coups de rabots d’un système économique en pleine déconfiture. La naissance d’un bébé est une illusion pour ce bonheur qui s’effiloche et auquel pourtant chacun tente de se raccrocher dans un sauve qui peut cruel et désordonné. Les comédiens sont exceptionnels dans l’interprétation de cette comédie humaine qui peut rebuter, certes, mais bien réelle et surtout prémonitoire d’enjeux qui ne sont pas encore tous sur la table de nos négociations à venir.

 

Guédiguian est fidèle à son univers et propose ici un portrait désabusé sur le manque de solidarité entre les membres du prolétariat. La mise en scène est toujours aussi fluide et les acteurs convaincants. Mais on pourra regretter le manichéisme ambiant et une démarche trop démonstrative qui atténuent la force du film.

Plutôt décevant, malgré des interprètes épatants (coupe de chapeau en particulier au trop rare Gérard Meylan). Toujours de belles images de Marseille, mais on se demande parfois ce que certains plans apportent à l'histoire. Le scénario tient un peu de l'historiette mélo un brin caricaturale, l'ensemble manquant de souffle. Surtout comparé au dernier Ken Loach (« Sorry we missed you »), cruel et bouleversant. La (réelle) noirceur du film tient de l'accumulation de catastrophes qui s'abattent sur les personnages. Mais c'est notre société entière qui est sinistre et Guédigian ne parvient pas ici à vraiment l'illustrer. Dommage, car c'est un réalisateur de talent.

 

Mon dieu quelle lourdeur dans ce film ! J'aime beaucoup les films de guédiguian d'habitude , mais là..... ses personnages sont tous si caricaturaux qu'ils en perdent toute pertinence . Guédiguian veut dénoncer la perte de l'esprit de solidarité, la montée de l'individualisme à tout prix, surtout chez la jeune génération, engendrées par nos sociétés capitalistes. mais la description de ces trentenaires est tellement ridicule et manichéenne que s'en est insupportable ! C'est vraiment dommage !Quand on voit les merveilleux films sortis récemment comme "sorry we missed you" ou "les misérables" qui savent décrire finement et tragiquement nos sociétés , on est vraiment en colère devant ce film donneur de leçon , balourd et prévisible. On en vient même à ne plus supporter le petit accent marseillais des acteurs. Même cela finit par sonner faux!!
Vraiment dommage car le fond du film est bon à l'origine

Un film ennuyeux et mal joué mais surtout dérangeant par sa profonde noirceur. Ce film m'a mis profondément mal à l'aise : la petite Gloria qui vient de naitre ne semble avoir aucun avenir. Les acteurs sont à peine crédibles, sauf Monsieur Daroussin. Les dialogues semblent récités et les images sont franchement laides et déprimantes. Le scénario sonne faux et est truffé de stéréotype grossier. Le film peut même sembler vulgaire, bref très décevant.

Déçue, incroyablement déçue. Je suis ce réalisateur et ses acteurs depuis des années avec toujours le même plaisir : l'amour des gens simples, les petits bonheurs, les richesses intérieures, la poésie de chacun...
Ce soir, j emmène une amie au cinéma voir Gloria mundi, certaine de lui faire passer une bonne soirée et là de la violence, de la vulgarité, de la tristesse misérable, du noir, du terrifiant, pas un seul instant agréable sur toutes les longues minutes de passage du film... Je suis sortie atterrée, avec une amertume énorme en tête, me suis excusée auprès de ma vieille amie . Aller au cinéma le soir, pour moi c'est aller se faire du bien, se faire plaisir, oublier que le quotidien n'est pas toujours facile. Bref aller chercher du rêve. Effet affreusement inverse en sortant de Gloria Mundi.

 

 

 

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