Fiche 2403
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Conversation secrète "
(1974)-(Am)-(1h53) - Drame d'espionnage, Thriller
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Synopsis
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Spécialiste de la filature, Harry Caul est engagé pour suivre un couple et enregistrer leur conversation. Une fois sa mission accomplie, Caul écoute la bande sonore. La banalité des propos le surprend. S'agit-il d'un code secret ?
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Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
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Le Monde
Le Parisien Le Journal du
dimanche Les Inrockuptibles
L'Express
Télérama Cahiers
du Cinéma Positif
Paris Match Le Figaro Libération L'Humanité Première Ecran Large Elle Ouest France L'Obs Critikat.com La Croix
Mystérieux, angoissant, Conversation secrète bénéficie d'une mise en scène d'une rare intelligence, à la fois pudique et très audacieuse. En somme, une œuvre magistrale. [Coppola] signe un film sobre et fort, aussi passionnant qu’un « policier », aussi savoureux et aussi profond qu’un conte philosophique. La Croix, 10 juin 74 Un film qui a toutes les qualités du meilleur cinéma américain : intelligence du sujet, virtuosité de la mise en scène, vigueur de l’interprétation. Un film d’une extraordinaire densité. Le Monde, 24 mai 74. Un quart de siècle plus tard, Conversation secrète, aujourd´hui réédité dans les salles, est bien un chef-d´œuvre. Conversation secrète constitue un précieux témoignage de cette période trouble, en même temps qu'il semble clore une certaine idée d'un cinéma politisé aux Etats-Unis comme reflet de la crise identitaire américaine. La deuxième partie est un peu longue. Elle accuse une sensible baisse de tension [mais] qu’importe ces défauts mineurs, de film en film, Francis Ford Coppola gagne en maîtrise. Positif 161, septembre 1974.
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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Décidément qu'il est bon de se replonger dans l'oeuvre de Francis Ford Coppola. Après le très bon "Outsiders", au tour de "Conversation secrète" de passer dans le lecteur DVD. Première palme d'or obtenue par Francis Ford en 1974 (la seconde sera "Apocalypse Now" en 1979), "Conversation secrète" rentre dans le domaine de ces thrillers paranoïaques qui se faisaient légion depuis le scandale du Watergate. Pourtant, le film de Coppola n'insiste pas vraiment sur le suspense, ni l'action. Le long-métrage est plutôt centré sur le personnage de Harry Caul, interprété par l'excellent Gene Hackman, sur sa descente aux enfers après avoir mis sur écoute un couple pour le compte d'un magnat des affaires et avoir découvert que le dit couple était en danger de mort. Ainsi lentement, on suivra Caul plonger dans une certaine mélancolie, et tenter tant bien que mal de sauver la vie des deux individus. Plus qu'un véritable thriller, Coppola nous plonge dans un film psychologique ou l'état mental de son personnage principal est plus important que les terrifiantes choses se déroulant dans sa vie. Influencé par le "Blow Up" d'Antonioni, "Conversation secrète" est certes un film lent. Il peut dérouter comme fasciner. Toutefois, cette lenteur s'applique au mode de vie du personnage joué par Hackman, soit un homme introverti qui cherche à faire son boulot mais qui se retrouve pris de remords. Un homme qui a le pouvoir de donner la vie comme la mort de par une bande audio qu'il a lui-même enregistré. Opportunité pour Coppola de poser des questions à la fois à son personnage principal, comme au spectateur, de comment réagir dans de telles conditions. L'ambiance lente et l'image grisâtre vient d'ailleurs souligner l'aspect paranoïaque du sujet, alors que Caul sombre petit à petit dans une sorte de schizophrénie latente. "Conversation secrète" est un film intimiste et très bien mené, aussi étrange et envoûtant que l'histoire racontée. Bref, j'ai l'habitude de le dire maintenant, mais "Conversation secrète" est une nouvelle fois une belle réussite signée Francis Ford. "The conversation" s'ouvre sur un plan en plongée et une place sur laquelle se baladent quelques personnes; une telle ouverture nous pousse à nous demander : qui regarde ? quel est cet œil omniscient ? Or, la question qu'il importe de se poser serait plutôt : qui écoute ? Ce que l'on voit importe moins que ce qui se dit, et le contenu de cette conversation saisie par bribes est déjà analysée par quelques spécialistes de la filature, dont le mystérieux Harry Caul. Voyeur malgré lui, serait-on tenté de dire – puisque son métier l'y oblige –, Caul est un homme paranoïaque, rattrapé par sa conscience (il se croit en partie responsable de meurtres des affaires qu'il étudie) et ne supporte pas qu'on l'interroge, même sur de dérisoires détails. Parce qu'il sait trop bien que le détail peut être un point de bascule décisif, il ne laisse rien transparaître : opaque de bout en bout, il s'enferme dans sa solitude et des visions cauchemardesques, potentiellement prémonitoires. Déroutant parce qu'épousant sans relâche le point de vue de son personnage, "The conversation" avance sur un faux rythme parce que la pensée de Caul ne progresse jamais – esprit complexe qui bute sur l'invisible alors que l'évidence est sous ses yeux –, s’enfonçant dans la folie, manipulé par une organisation qui l'a sans aucun doute mieux cerné que le spectateur. Enfin, si le film prend parfois trop des allures de brillant exercice de style, le geste de mise en scène accompli par Coppola reste impressionnant, inspiré par le meilleur du cinéma d'Antonioni. Entre les 2 premiers Parrain,Francis Ford Coppola,alors sommité du Nouvel Hollywood,tournait ce chef d'oeuvre paranoïaque et neurasthénique."Conversation Secrète" est également détenteur de la Palme d'Or à Cannes en 1974.Un homme très solitaire,morose,méfiant,passe son temps à espionner des gens,sur commandes de riches clients.Lorsqu'une discussion lui paraît trop triviale pour être honnête,il décide de s'impliquer dans une affaire qui le dépasse.Coppola parvient à faire de ce thriller d'espionnage,un incroyable sommet obsessionnel,bien caractéristique de l'Amérique du Watergate.Gene Hackman,moustache et imperméable gris,avec son jeu tout en retenue prêt à imploser,campe Harry Caul,un spécialiste de l'écoute,asocial et traumatique.Caul,en essayant de perçer le mystère d'une phrase ambïgue,s'éloigne de la réalité,au point de se méprendre sur le sens de cette phrase.La mise en scène,proche de l'expérimentation,accentue le côté étouffant et sans issue du film;alors que l'intrigue,solide et captivante,réserve un twist final de belle ampleur.L'interprétation de faits est une donnée subjective,et les comportements obssessionnels,né du rembobinage et de l'écoute incessante de cette bande d'écoute,mènent à la privation de la liberté. Extraordinaire.
De là à gagner la Palme d'Or, c'est un peu gros. C'est un film urbain, est à la fois léger par son rythme mais soutenu dans son propos. Une histoire prenante mais une petite longueur au cours du film, rien d'alarmant. Les personnages sont justes et intéressants. Ce rythme assez tranquille renforce le suspense et la sensation de solitude vécue par Caul, et ceci sans pour autant nous ennuyer nous. La Bande Originale est impeccable et c'est elle qui nous fait planer. C'était donc intéressant, captivant surtout, avec une fin bien trouvée. J'étais ravi de voir John Cazale, décidément parti trop tôt. Donc en gros c'est un bon film que je suis content d'avoir découvert, mais c'est loin d'être une grosse merveille et machine à gagner des prix.
Film surestimé, bien en deçà de son modèle "Blow up". Même De Palma s'en tire mieux avec son "Blow out". Malgré la présence de l'excellent Gene Hackman dans un rôle d'anti-héros, c'est l'ennui qui domine tout le long du film. On s'amuse surtout à retrouver Harison Ford, Teri Garr, John Cazale ou Frederic Forrest à leur débuts. Quant à la séquence du salon international du parfait petit espion, on se pince pour ne pas rire, on est chez les Monty Python ou quoi? Bref, on a surtout envie de revoir "Le parrain 2 " et "Apocalypse now" et on comprend pourquoi la filmographie de Coppola n' a plus vraiment convaincu depuis pas mal d'années. Je suis un grand admirateur de Coppola mais il y a quelques unes de ses oeuvres qui ne sont pas passées. Ce film à suspens haletant gagnant en intensité ne m'a absolument pas touché étant donné un scénario confus prenant de nombreuses directions sans véritable trame principale. Une histoire peu intrigante menée par un Gene Hackman peu inspiré à l'égale de la mise en scène et des dialogues dépourvues d'émotion... Un film très réputé et qui m’a déçu. Où sont passés la flamboyance de la mise en scène de Coppola, le jeu épuré et totalement naturel de Gene Hackman ? Une réalisation poussive, une tête d’affiche cantonnée à un rôle totalement inexpressif, un scénario trop timide, on se demande franchement comment ce film a pu obtenir la palme d’or à Cannes. Certes, quelques scènes sont bien trouvées et le rebondissement final est plutôt bien vu. Mais si vous cherchez un grand film sur les écoutes, regardez la Vie des Autres, pas ce Conversation Secrète bien pâle en comparaison.
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