Fiche 2395
| n°2395 | |
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" L'argent
de la vieille "
(1972)-(It)-(1h58) - Comédie
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Synopsis
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Une américaine très riche est passionnée par les jeux de cartes. Son jeu préféré est le "scopone scientifico" auquel elle joue quand elle est en Italie. Là-bas, sa demeure surplombe un bidonville de Rome et madame se plaît à défier les pauvres gens au cours de parties où elle est sûre de remporter la mise...
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Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
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Le Monde
Le Parisien Le Journal du
dimanche Les Inrockuptibles
L'Express Télérama
Cahiers du Cinéma Positif
Paris Match Le Figaro Libération France Soir Première Ecran Large Elle Ouest France L'Obs Critikat.com La Croix
Comme toujours dans le cinéma italien, ce film pessimiste est souvent d'une grande drôlerie. 02/12/1977 Une œuvre maîtresse. 17/11/1976 Cette allégorie sur la lutte entre le sous-prolétariat et le capitalisme est l'une des plus belles comédies de Luigi Comencini. l'Argent de la vieille a l'allure d'un phare, qui éclaire une, et meême plusieurs, des voies à parcourir. N°157, mars 1974
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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Décidément, la comédie italienne regorge de pépites. Emporté par un quatuor fabuleux (Silvana Mangano, absolument fabuleuse et qui domine la distribution, Bette Davis parfaite, Alberto Sordi, Joseph Cotten en gigolo désabusé), l'histoire fait mouche, pourtant le scénario est simple (voire simpliste), pourtant nombre de scènes sont téléphonés, et pourtant ça fonctionne (ça fonctionne même très bien !). Féroce (c'est même d'une férocité assez inouïe !) drôle et émouvant, ce grand film est tout cela ! Comme quoi quand on maitrise son sujet pas besoin d'un scénario hyper complexe un simple jeu de cartes et quelques bons acteurs suffisent. Un petit regret justement sur les scènes des parties de cartes cela aurait pu être plus drole, là c'est un peu répétitif. Pour le reste on est dans la pure tradition italienne avec la chute qui va bien. Lo scopone scientifico est à placer dans les très bonnes comédies italiennes, qui 30 ans après sa sortie, se laisse voir avec toujours autant de plaisir. Bien sûr la plus grande réussite au niveau des personnages est celui de la vieille que l'on aime et déteste à la fois, increvable. Au niveau des situations boufonnes, nous avons bien sûr ce clash entre l'attitude des riches et celle des pauvres, Pepinno par exemple qui en plein milieu de ce salon richement décoré n'est visiblement pas à sa place. Mais le film est surtout porteur de nombreux messages, son thème principal étant celui du rapport dominant dominé : tout d'abord au niveau des rapports homme / femme, il est clair que c'est la femme qui domine : la vieille domine George et lui envoie même un verre à la figure, Antonia domine Pepinno qui n'est rien sans elle ainsi que Richetto qui se traîne à ses pieds, ou encore Cleopatra qui elle est beaucoup plus futée que ses frères, sous son air de rien. La femme est tout simplement la tête pensante du duo, posée, réfléchie et irrésistible. L'autre rapport de force est bien évidemment celui du riche et du pauvre. La vieille donne à chaque début de partie 10 000 dollars au couple de pauvres qui jouent aux cartes avec elle, sachant très bien qu'elle les reprendra, métaphore de la lutte du prolétaria contre les grands patrons qui lutte en vain. Mais à la fin, quelque chose nous dit que la vieille ne ressortira pas vivante de son avion : et si la nouvelle génération était la solution?
Je dois confesser ne pas partager cet enthousiasme quasi-général qui entoure cette comédie italienne de Luigi Comencini. L'idée de départ de ce long métrage avait pourtant tout d'attrayant mais son développement m'a déçu. D'une part, cette comédie ne m'a pas fait rire et d'autre part, je n'ai pas trouvé cette satire aussi grinçante et intelligente qu'elle aurait dû l'être. Du coup, je me retrouve en face d'un film sympathique mais qui manque cruellement de mordant. L'humour noir n'y est pas assez poussé et la critique sociale peu subtile. En revanche, les performances des acteurs sont remarquables. "L'argent de la vieille" est plaisant à suivre mais ne tient pas toutes ses promesses. Le film pêche par ce qu’il dénonce chez ses personnages de pauvres et fait leur faiblesse : le sentimentalisme. Il aurait sans doute beaucoup gagné à se resserrer autours de son intrigue centrale, le jeu de carte, vital pour le couple pauvre, caprice sadique pour « la vieille », sans s‘égarer à la fin dans des rebondissements inutiles. « L’argent de la vieille » dresse le tableau de la vie dans les bidonvilles de Rome avec sans doute plus de justesse et moins de caricature qu’ »Affreux sales et méchants », mais dans l’ensemble le film manque un peu de la causticité des meilleures comédies italiennes. Petit film plutôt fin sous des apparences grossières, qui traite des rapports ambigus entre riches et pauvres. Une rentière âgée qui brasse quotidiennement des millions affronte à travers un jeu de cartes un couple de gueux qui travaille de l'aube au crépuscule et survit dans un bidonville. C'est la farce qui domine. D'abord parce que la vieille est obligée de systématiquement prêter un million aux pauvres pour qu'ils puissent jouer. D'autre part, le mari est peu intelligent là ou la vieille est calculatrice. Enfin, le couple de pauvres est incapable de résister à la vieille quand celle-ci propose un quitte ou double. Comme ses fonds sont illimités, ils ne peuvent au final que tout perdre. Le film est assez fataliste et semble dire qu'on ne peut sortir de sa condition sociale et qu'un mur infranchissable sépare les classes sociales. On suit donc les espoirs et peurs des habitants du bidonville, la tension montante au sein du couple, ainsi que le sadisme savamment dosé de la vieille qui feint les problèmes de santé et qui aide juste assez le couple de pauvres pour pouvoir les plumer encore et encore. Ça fait un peu jeu de massacre... Bette Davis est très convaincante de même que les autres acteurs, même si le propos du film est un peu vain.
Une satire sociale qui semble de prime abord viser juste mais qui se vautre dans la caricature simplette. On est jamais surpris et dès le début on sait bien comment tout cela va se terminer. Dommage pour Alberto Sordi véritablement excellent dans son rôle et pour quelques moments qui font sourire. Quant à Silvana Mangano, elle a une tête de cadavre, elle fait peur. Long comme un jour sans pain, il faut également se le tartiner ce film poussif, lassant et répétitif, handicapé qui plus est par une mise en scène tartignole comme pas deux. Non, on est vraiment pas surpris : encore un film de Comencini, le cancre du cinéma transalpin.
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Comencini nous offre une fable non pas méchante mais cruelle; non pas triviale mais populaire (…) non pas sale mais drôle… Tout cela à la fois. 03/12/1977