CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2393 

 

 

n°2393
 
" La victoire en chantant "

 

 

(1976)-(Fr, Cte d'Iv., All, Sui )-(1h30)  -      Drame   

 

Réal. :     Jean-Jacques Annaud    

 

 

Acteurs:  J.Carmet, J.Dufilho, C.Rouvel, J.Spiesser ...

 

Synopsis

 

 

Quand en janvier 1915 les Français et les Allemands qui vivent aux confins du Cameroun et de l'Oubangui apprennent que leurs pays respectifs sont en guerre, leur sang ne fait qu'un tour. Et voilà la colonie française enrôlant de force des Africains affrontant la colonie allemande. Apres une première défaite, un fringant géographe, par ailleurs socialiste, prend en main la destinée de ses compatriotes.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Premier long-métrage de Jean-Jacques Annaud, qui a été un fiasco au box-office français mais qui a été un succès en Amérique en remportant l'Oscar du Meilleur Film étranger, qui dénonce le colonialisme, le racisme, le patriotisme va-t-en-guerre, la médiocrité de certains français d'une France pas si lointaine avec une grosse dose de férocité et avec un casting qui assure pas mal. Reste que la férocité de ce discours est très vite diluée par les longueurs et par un aspect trop bavard qui font qu'on décroche souvent. Jean-Jacques Annaud s'est peut-être trop allé à l'indolence dont font preuve ses personnages au début du film et on a l'impression d'un film qui est très loin d'être pleinement maîtrisé.Annaud déçoit avec son premier film, heureusement que ses œuvres suivantes montreront beaucoup mieux son véritable talent.

1er film de J-J Annaud qui réunissait déjà sur un sujet difficile un casting haut en couleur : J. Dufilho et J. Carmet en tête, voilà de quoi assurer une interprétation savoureuse de ces colons qui se rejouent en accéléré la guerre de 14-18. Bien sûr, le film est un violent pamphlet contre le colonialisme, l'absurdité de la guerre, l'exploitation éhontée du patriotisme et j'en passe. Ce n'est pas très subtil certes mais c'est un bon défouloir pour son auteur qui signe quelques séquences de haut niveau, démontrant déjà un sacré sens de la mise en scène. Le scénario par contre, outre son côté "gros sabots" se révèle parfois trop bavard, voire parfois trop didactique, flattant le bon sens gaucho des bobos mais c'est aussi une vision terriblement juste d'un certain mode de pensée. Bien évidemment, le film fût un bide au BO à sa sortie et il ne doit sa survie à travers le temps qu'à son Oscar du Meilleur film étranger. C'est drôle et acide, ça fait parfois du mal par où ça passe mais ça se regarde tranquillement. Bien sûr, le film a un peu vieillit mais le ton reste sacrément audacieux. 

Premier film de Jean-Jacques Annaud, "La victoire en chantant" frise le chef d'œuvre, et s'il n'atteint pas ce statut, les causes du "manque" qui lui eut permis d'y prétendre valent, pour moi, plus que si le film avait été parfait l s'agit d'une brillante critique du colonialisme pépère, qui contient avec quelques scènes amusantes car franchouillardes. Les quelques ratés (n'oublions pas qu'il s'agit d'un premier film, Annaud n'avait jusque là réalisé que des publicités) donnent à l'ensemble un côté artisanal et non abouti qui colle parfaitement avec l'ambiance que le scénario prétend dépeindre. Il s'agit sans doute là de mon film préféré du réalisateur Les acteurs s'en donnent à cœur joie, mêlant cabotinage et laxisme à leurs interprétation Tout est traité à gros traits, mais c'est justement là que la satire atteint parfaitement son but. Joli préambule à la carrière exceptionnelle de Jean-Jacques Annaud, ce film, très attachant, vaut le détour.

 

Film passé quasiment inaperçu en France à sa sortie, le premier long-métrage de Jean-Jacques Annaud "La Victoire en chantant" remporta l'Oscar du meilleur film étranger. Pourtant ce coup d'éssai est cependant loin d'être parfait. Construit à la façon d'une comédie dramatique, le cinéaste a choisi une pointe d'humour pour dénoncer l'absurdité de la guerre ainsi que la mauvaise exploitation du colonnialisme. La première partie est plutôt honorable et Annaud montre avec un gout amer le patriotisme ridicule des soldats français ici poussé jusqu'à l'excès ou encore le mépris qu'ils adressent aux colons. Seulement la suite est moins cohérente, on a l'impression que le réalisateur se perd au beau milieu de ses discours (auxquels une touche d'émotion n'aurait pas fait de mal). Parfois il ennuie et son film devient moins emballant qu'il y paraissait à première vue. A voir pour le message lancé.

 

Ce 1er film de Jean-Jacques Annaud est intelligent et contestataire mais on est loin du grand Annaud du Le nom de la rose et de Stalingrad ; ce film plaira plus aux passionnés d’histoire qu'aux cinéphiles car malgré ses qualités La victoire en chantant est trop bavard, bien que court (1h30) le film ne parvient pas à éviter les longueurs et l'ennui. On a une impression d’un film non abouti.

Impossible de mettre une note nulle grâce à l’appréciable mise en place progressive d’un microcosme sociétal, avec sa hiérarchie rampante, ses quelques traces d’intelligence vite corrompue, sa veulerie et ses victoires bouffonnes traditionnellement payées avec le sang injuste d’un peuple même pas concerné. Et puis le rythme et l’intrigue m’ont tout de même emporté jusqu’au bout sans trop d’effort, ça va, me faisant voyager dans la vie oisive et dégénérescente d’une micro-communauté de colons Français, racistes, cupides et mesquins, installés dans un village d’Afrique Occidentale Française, qui de par leur isolement ne découvre qu’en début 1915 qu’ils sont en guerre contre les Allemands du village voisin depuis 6 mois. Et dans une série de tentatives de clowneries, voilà 3 ridicules pelés fats et abrutis d’alcool, et 2 pauvres tondus violents et hypocrites jouer les maladroits va-t-en-guerre dans une ambiance excessivement ridiculisante du Français, indécrottablement lâche, imbécile, perverti et sans grâce possible, comparativement au stoïcisme exemplaire des indigènes, à l’efficacité relative Allemande et à la dignité approximative Anglaise. Les farces italiennes des années 60 sur la Seconde Guerre Mondiale avaient au moins une vocation comique, ici même pas.

 

 

 

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