CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2388 

 

 

n°2388
 
" Bolero "

 

 

(2024)-(Fr)-(2h00)  -      Biopic  

 

Réal. :     Anne Fontaine   

 

 

Acteurs:  R.Personnaz, D.Tillier, J.Balibar ...

 

Synopsis

 

 

En 1928, alors que Paris vit au rythme des années folles, la danseuse Ida Rubinstein commande à Maurice Ravel la musique de son prochain ballet. Tétanisé et en panne d’inspiration, le compositeur feuillette les pages de sa vie - les échecs de ses débuts, la fracture de la Grande Guerre, l’amour impossible qu’il éprouve pour sa muse Misia Sert… Ravel va alors plonger au plus profond de lui-même pour créer son oeuvre universelle, le Bolero.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Raphaël Personnaz, lui-même pianiste, fait jouer ses mains sur le clavier du biopic qui suit la ligne tout en nuances de l'ostinato mélancolique.

Une des réussites d'Anne Fontaine est d’avoir réalisé plus le "biopic" d’un morceau de musique qu’une biographie de son compositeur. La réalisatrice inscrit le "Boléro" dans une époque, à travers sa perception par Ravel.

Ici, même les réveille-matin empruntent leur sonnerie au « Boléro » (joué toutes les quinze minutes dans le monde), et le ravélien Alexandre Tharaud a enregistré les musiques du film. La bonne surprise ? Raphaël Personnaz, qui, en misant sur un jeu sobre et rentré, pare son personnage d’un mystère insondable.

Si le comédien convainc dans le rôle du compositeur, le film d’Anne Fontaine, lui, laisse sur un sentiment frustrant d’inabouti.

À force de nuances ou peut-être parce qu’elle a voulu être trop fidèle au parcours de ce musicien qui n’avait pas un caractère aussi flamboyant que certains de ses morceaux, Anne Fontaine brosse un portrait un peu sage et parfois froid de Maurice Ravel. Il y a cependant des moments fougueux

Raphaël Personnaz est animé d'une belle fièvre. Mais quand sortira-t-on des biopics vantant les artistes et leurs "femmes", petites soldates au service du génie masculin ?

Au milieu des femmes et devant la caméra qu’il fascine trop nettement, Ravel se pavane comme un infant défunt. Boléro fugue néanmoins par instants vers la grâce, comme quand l’adulte assiste au surgissement d’un souvenir d’enfance depuis l’embrasure d’une porte.

Des tourments du compositeur Ravel à la création de son fameux “hit”, ce biopic maladroit se perd, malgré les efforts de Jeanne Balibar et Raphaël Personnaz.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Magnifique moment ! Ce film et cette musique ne font qu'un : mouvement lancinant, sensuel, tout en crescendo. Anne Fontaine parvient à faire vivre le processus de création, et faire entendre la musique de Ravel avec les yeux. Raphaël Personnaz est magnifique de génie torturé, et Jeanne Balibar est jouissive, oserais-je dire. Bref, un moment de grâce. A voir.

Il est toujours difficile de réaliser un film sur une personne célèbre, d’autant plus difficile lorsqu’il s’agit de parler d’une de ses œuvres les plus connus. Le compositeur Maurice Ravel et la naissance de sa fameuse œuvre « Boléro ». C’est le sujet du dernier film de la réalisatrice d’Anne Fontaine. Les deux heures de ce voyage dans le temps et dans le monde de la musique sont un régal, grâce entres autres aux dialogues si intelligemment écrits. J’apprécie la reconstitution du début du 2Oième siècle, qui contrairement à d’autres films d’époque ne semble pas figée, bien au contraire. Ce que la réalisatrice réussit à nous faire ressentir, c’est la naissance d’une œuvre, le tâtonnement, l’angoisse du créateur, la lente et difficile recherche pour arriver à une création qui satisfasse le compositeur. Puis en dernier ressort, l’installation du doute jusqu’à la présentation devant un public exigeant. Pour qu’un film puisse nous toucher et nous emporter, il faut que cela soit servi par des interprètes à la hauteur, et là aussi c’est une grande réussite. En premier lieu Raphaël Personnaz qui fait vivre tout en nuance et délicatesse le compositeur Maurice Ravel tout au long de sa vie d’adulte jusqu’à sa fin de vie si pénible. Cet interprète de qualité est accompagné d’une multitude de très bons seconds rôles, principalement féminin. Jeanne Balibar excellente en tant que chorégraphe excentrique d’origine russe, Doria Tillier qui apporte son espièglerie au personnage Misia sans oublier Emmanuelle Devos, plus discrète interprétant la grande pianiste Marguerite Long. Vive la musique, vive le cinéma, vive les artistes.

Le film nous emporte avec plaisir dans un monde d'il y a un siècle, du côté des vieilles voitures et vieilles dentelles, un monde feutré (malgré la coupure de la guerre de 14) où tout le monde semblait évoluer dans le satin et parler comme Proust - à ce sujet les dialogues sont peut-être un peu trop léchés... Et bien sûr, le film est un festival de musique (classique, mais aussi populaire). Raphaël Personnaz campe à merveille Ravel. On le voit du début à la fin comme un personnage bizarre, propre sur lui avant toute chose, mais toujours inquiet, jamais vraiment amoureux, voire coincé, sans doute refoulé... A tel point qu'il rejette le Boléro dont il a accouché, après des années de gestation (le seul moment de sa vie apparemment où il explose - de colère). Il ne supporte pas en effet qu'un ballet en ait fait un monument d'érotisme. Le film interroge sur ce dernier point : pourquoi et comment un créateur peut souffrir à ce point et ne pas reconnaître sa création ensuite ? Comme si sa création l'avait mis à nu, psychanalysé 

Le plus beau film je trouve d’Anne Fontaine. Tout est juste dans ce film, l’image, la bande son, le montage et tous les comédiens sont à leur place où ils donnent le meilleur et Personnaz en tête : ce comédien est formidable.
La vie de Ravel méconnue et son esprit créatif si spécial et sensible sont très bien raconté et touchants. Les choix de montage et de récit sont très prenants pour s’immerger dans la psyché de création d’un artiste. J’ai adoré et pleuré à la fin lol

 

La reconstitution historique est soignée, trop peut-être tant on sent le bon élève scolaire qui a suivi sagement le cahier des charges mais qui a la chance d'avoir pu avoir les décors de la vraie maison de Ravel. Une reconstitution à l'image de la réalisation très et trop académique. Malgré le grand pianiste ravélien Alexandre Tharaud jamais la réalisatrice ne parvient à donner du rythme et/ou à pousser le Boléro hors de son contexte incarné par un Maurice Ravel/Personnaz jamais passionné, pour ne pas dire apathique. On savoure par contre ces muses incarnées qui paradent et minaudent à souhait sans que Ravel/Personnaz ne s'émousse même un chouïa. On passera sur le fait que Misia/Tillier qui devrait avoir 56 ans jouée par une actrice de 37 ans, et que Ida/Balibar devrait avoir 43 alors que son interprète en a 55 (?!) allez comprendre... Par contre, les tergiversions, la recherche d'inspiration, l'approche artistique du compositeur pour arriver à écrire le Boléro reste intéressante et ce jusqu'au succès qui surprend le musicien lui-même et qui ne comprendra jamais cet engouement.

Il y a le film que l’on aurait aimé voir, à savoir l’histoire de la création de ce chef d‘œuvre qu’est le Boléro de Ravel. Et celui que nous propose Anne Fontaine, à savoir un biopic sur Maurice Ravel. En cela, le titre est donc un peu trompeur. En effet, c’est l’homme Maurice Ravel, son parcours, ses rencontres et sa personnalité qui ont intéressé la réalisatrice. Ce n’est pas un mauvais axe, puisqu’on connait tellement le Boléro et si peu Ravel que, découvrir qui se cache derrière cette œuvre majeure du vingtième siècle est fort à propos. Le morceau a d’ailleurs vampirisé toute une partie de la carrière du compositeur français, et cela aurait été injuste de réduire sa vie à cette création. Et puis, on aurait pu imaginer une création exaltante, pleine de fièvre et de fureur, mais il n’en fut rien. En effet, la personnalité de Ravel n’avait rien de comparable avec le final grisant du mythique Boléro. Le scénario nous plonge dans le caractère atypique d’un homme d’une douceur infinie, à la fragilité latente. Et Raphaël Personnaz nous offre une composition très intéressante du musicien. Son physique fluet et son interprétation très sensible nous permet d’avoir une grande empathie pour cet homme hors du commun. L’excellente Doria Tillier incarne Misia Sert, la muse de l’artiste, avec une fraicheur et une énergie réjouissante. Jeanne Balibar interprète la danseuse Ida Rubinstein, destinataire de la célèbre composition, mais elle verse un peu trop dans la caricature. Au final, on en apprend beaucoup sur Ravel mais trop peu sur le Boléro pour être pleinement emballé par le film.

 

Malgré des beaux décors et des beaux costumes , le film est assez ennuyeux et didactique. Il manque de la passion à cette histoire autour de la création du Bolero. La mise en scène est très plate, aussi académique que dans un téléfilm de luxe, les actrices papillonnent et cabotinent autour de Ravel, joué par Personnaz tout en intériorité maladive. Hélas l'acteur falot manque vraiment de mystère et de profondeur pour qu'on s'attache au personnage. La durée de 2 heures semble vraiment excessive, vu ce qu'a à raconter la réalisatrice et la fin aurait pu arriver bien plus tôt. A croire que les français ne sont vraiment pas doués pour les biopics musicaux...

Malgré l'interprétation juste de Raphaël Personnaz et une photographie assez soignée, un "biopic" relativement plat et conventionnel dans son ensemble, qui a bien du mal à nous passionner. L'histoire d'un compositeur perdu dans sa musique et de son morceau le plus célèbre, obsédant et intemporel. Hormis ses toutes dernières minutes, musicales et oniriques, un film trop figé pour nous emporter.

On s'ennuie ferme! RAVEL avait beau être tourmenté et discret, il apparaît dans ce biopic à charge, glacial, sans inspiration, inintéressant,... Le Boléro, composé à 53 ans, est une composition diabolique, mais tellement non représentative de son oeuvre magistrale. (on ne l'entendra même pas en entier). Les dialogues avec ces dames enamourées sont insipides, d'une grande platitude et écourtés dès que cela pourrait peut-être donner naissance à une véritable émotion. DEVOS fait pitié avec ses multiples chapeaux vieillots. BALIBAR cabotine exagérément (cela relèverait presque de #METOO!). Quelle déception!

 

 

 

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