CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2382 

 

 

n°2382
 
" Rosalie "

 

 

(2024)-(Fr,Bel)-(1h55)  -      Drame, Romance  

 

Réal. :     Stéphanie di Giusto   

 

 

Acteurs:  N.Tereszkiewicz, B.Magimel, B.Biolay ...

 

Synopsis

 

 

Rosalie est une jeune femme dans la France de 1870 mais ce n’est pas une jeune femme comme les autres, elle cache un secret : depuis sa naissance, son visage et son corps sont recouverts de poils. De peur d’être rejetée, elle a toujours été obligée de se raser. Jusqu’au jour où Abel, un tenancier de café acculé par les dettes, l’épouse pour sa dot sans savoir son secret. Mais Rosalie veut être regardée comme une femme, malgré sa différence qu’elle ne veut plus cacher. En laissant pousser sa barbe, elle va enfin se libérer. Elle veut qu’Abel l’aime comme elle est, alors que les autres vont vouloir la réduire à un monstre. Abel sera-t-il capable de l’aimer ? Survivra-t-elle à la cruauté des autres ?

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Outre d’excellentes partitions dans les seconds rôles – Benjamin Biolay, Guillaume Gouix, Gustave Kervern… - Le film bénéficie de l’interprétation de très haut niveau de ses deux têtes d’affiche : Benoît Magimel, remarquable de blessures intériorisées, et Nadia Tereszkiewicz, qui gagne le pari de nous faire oublier la barbe de l’héroïne pour nous séduire avec ses désirs, de liberté notamment.

Cette réflexion sur l’apparence et le regard des autres est portée par ces deux acteurs remarquables.

Dans ce film d’une grande beauté formelle, une femme atteinte d’hirsutisme, interprétée avec sensibilité par Nadia Tereszkiewicz, tente de se faire accepter, malgré la cruauté du regard porté sur elle.

Stéphanie Di Giusto dresse le beau portrait d’une femme (à barbe) dans la France du XIXe siècle. Ni artificiel, ni ridicule.

Récit pudique, lumière et décors magnifiques, discours universel, interprétation d’une densité folle… Autant de qualités qui font regretter quelques écueils, cette sensation que le film n’avance plus, sans que son épilogue parvienne à lui donner l’ampleur espérée.

Trop soucieux de coller à des préoccupations féministes modernes, le film paraît un rien précipité dans l'évolution du personnage. Il n'en reste pas moins élégamment austère dans sa forme

La démarche pourrait apparaître louable si cette modernité du personnage ne venait se heurter à l’académisme des décors, des costumes et de la mise en scène, créant ainsi une discordance quelque peu anachronique, et embarrassante.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Superbe film poignant touchant et émouvant. Les acteurs sont superbes et la jeune NT que je venais de voir la semaine précédente dans les amandiers est fabuleuse dans son interprétation de cette femme qui veut exister et simplement vivre sa vie. Mais le regard détruit les volontés et seule une petite fille peut la sauver. C’est magnifique de beauté avec cette musique âpre sauf cet éclat de joie dans la scène dansée du théâtre avec l’expression poignante de l’adagio de Barber. Superbe

Au même titre que La Danseuse, son premier long-métrage, le nouveau film de Stéphanie Di Giusto, Rosalie, est un objet fort singulier. Atteinte d'hirsutisme, son héroïne tente de vivre une existence de femme épanouie dans un petit village breton, après la guerre de 1870. Lors de sa présentation à Cannes, le film a été taxé d'académisme, ce qui est contestable, et d'avoir tracé le portrait d'une femme un peu trop moderne pour son temps, ce qui n'est qu'en partie vrai et signifie que les critiques se sont focalisées principalement sur le fond, en négligeant la forme qui dès les premières scènes porte la marque d'une cinéaste très talentueuse. Cette femme à barbe, loin du célèbre film de Marco Ferreri, a aussi un mari, dont le regard évolutif sur la pilosité de son épouse alimente un récit symbolique de l'acceptation ou non de la différence, de même que de la question de la féminité. A chacun de se faire sa propre religion mais le film ne vise pas le réalisme à tout crin et prend même la forme de fable, pour peu qu'on s'intéresse à chacun de ses personnages , moyennant quoi le film fonctionnera au quart de poil et ne sera pas exempt d'émotion. Nadia Tereszkiewicz est toujours aussi fascinante et semble décidément capable d'assumer les rôles les plus difficiles, tandis que Benoît Magimel confirme qu'il est bien l'acteur français le plus "chaud" du moment.

Un film au poil, pas du tout barbant, avec une mise en scène sur le fil de rasoir. La forme du film paraît au début académique, mais n’est qu’un trompe-l’œil pour exprimer une multitude de points de vue : celui d’Abel, celui de Rosalie, celui de l’amant possible, celui de la société. À partir d’un cas très particulier, la réalisatrice réussi à dépasser ce cadre pour obtenir une fable qui touche à l’universel, celui de l’acceptation de SOI avant l’acceptation de la différence. Décors naturels absolument formidables, ainsi que l’interprétation de Nadia et de Benoît.

Un véritable coup de cœur pour cette impétueuse et obstinée Rosalie. Un superbe personnage de cinéma dont on se souviendra longtemps et auquel Nadia Teresckowicz infuse à la fois toute son innocence, sa force et son obstination. Brodé dans une mise en scène classique et académique de toute beauté, jamais poussiéreuse, le film nous envoûte, nous touche, nous déchire le cœur jusqu’à son final au-delà de tout sublime. Et le sujet si singulier traité ici, sur la différence et son acceptation par la société, est au final résolument moderne.

 

Au-delà du phénomène qu'elle représentait à son époque, la femme à barbe de Stéphanie Di Giusto a une portée plus grande. Inspiré de l'histoire vraie de Clémentine Delait, ce drame montre comment une femme s'est dressée contre les codes pour vivre sa vie. Elle est le symbole que se comporter selon les attentes des autres n'est pas une bonne chose. Malgré certains regard malveillant, Rosalie ne baisse jamais la tête et veut être vue telle qu'elle est. Une fois ce message fort cerné, il ne reste pas grand-chose. L'histoire suit un cycle monotone. Première partie, elle va bien, et lui non, seconde partie inversement, et pour la troisième, ils sont enfin alignés. Rien de bien passionnant surtout qu'au sein même des parties, cela tourne en boucle. Il ne faut pas oublier que ce film a aussi sa partie romance. À part sur les dernières scènes, elle n'apporte pas grand-chose. Les personnages sont trop souvent enfermés dans des clichés. Heureusement, Nadia Tereszkiewicz et Benoît Magimel sont comme toujours impeccable dans leur rôle. La dynamique qu'ils ont fonctionne bien.

Le film est plutôt bien joué et interprété avec le versant dramatique qu'on imagine lié à ce destin pas comme les autres. Nadia Tereszkiewicz est plutôt efficace dans l'incarnation de cette femme à barbe et Benoît Magimel épouse un registre de taiseux qui lui convient bien. On regrettera peut être que le film reste un peu en surface afin de garder un attrait grand public mais au final l'histoire est intéressante et se laisse voir sans déplaisir.

 

Quelle barbe ! Librement inspirée de la vie de Clémentine Delait née en 1865 dans les Vosges, cette oeuvre originale nous propulse dans l'intimité d'une jeune demoiselle avec une pilosité disproportionnée.
Le souci dans ce drame, une fois passées l'émotion et la surprise de voir cette femme à barbe, et une fois énumérées les différentes souffrances liées à ce dysfonctionnement corporel (curiosité malsaine d'autrui, rejet, sexualité et tendresse au point mort...), c'est que cela tourne un peu en rond, et c'est rapidement l'ennui qui prend le dessus. Je n'irais pas jusqu'à dire que ce long-métrage est un tantinet rasoir, mais cette histoire et cette romance manquent véritablement de piquant, c'est un comble ! Presque 2 heures (1h55) pour en arriver à se dire en sortant de la séance : "Tout ça pour ça ??"... Désolant.

Sur un sujet intéressant, le film suit un parcours bien balisé : curiosité malsaine de la foule puis acceptation puis rejet proche du lynchage. "C'est difficile d'être une femme" dit Rosalie à celui qu'elle va épouser qui ne connait aps encore son secret. Avec sa barbe de hypster, Rosalie renvoie aussi à toutes les créatures dégénrées/regenrées... Et l'attirance répulsion de son époux reflète aussi celle de l'époque et ce qu'aimer une telle freak voudrait dire... Malgré une interprétation juste, le film ne se départ pas d'un côté téléfilm historique un peu lent et tellement attendu dans son développement.

 

 

 

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