Fiche 217
n°217 | |
" La Vénus
à la fourrure "
(2013)-(Fr)-(1h33) - Comédie, Drame
Réal. : Roman Polanski
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Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
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Une œuvre personnelle vertigineuse à la grille de lecture multiple. Emmanuelle Seigner y trouve le rôle d’une vie et Amalric s’avère un parfait et brillant compagnon de jeu. Un des tous meilleurs films de Polanski. Un film brillantissime de Roman Polanski, joute succulente pour deux acteurs inspirés. Le jeu virtuose d'Emmanuelle Seignier, en actrice manipulatrice d'un metteur en scène ridicule (formidable Amalric), agit comme un charme vénéneux et magique. Magistral ! Dans ce huis clos jubilatoire et antimachiste, Polanski se paye le luxe d'une réflexion étourdissante d'intelligence sur la signification du jeu d'acteur. Redoutable météorite cinématographique, cette comédie au cynisme érudit explose à l’écran en une pluie acide de pure intelligence. Rafraîchissant ! Une merveille d'humour et de finesse, fidèle à l'univers sulfureux de Polanski. La maitrise Polanskienne écrabouille le spectre du théâtre filmé, cannibalisant le moindre centimètre carré d’espace avec une efficacité inouïe. Fiction et réalité fusionnent dans cette mise en abyme qui se réinvente en permanence. La jubilation est totale. Prendre un homme et en faire un enfant. On oublie soudain Vénus, on se souvient que derrière le Séverin de Sacher-Masoch, il y a un petit enfant traumatisé mais heureux : c’est toujours lorsque le cinéaste a donné voix au chapitre à cet enfant qu’il nous a livré ses meilleurs films. Dans l’enchaînement un rien mécanique des rôles qui ne cessent de s’échanger entre les personnages, on peine à entendre la voix du cinéaste en coulisse. Ce fourre-tout clinquant manque singulièrement de mystère.
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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Un film de Roman Polanski qui nous propose d’assister à une audition hors du commun en plein Paris. Un huit clos doté d’un scénario atypique et d’une atmosphère intimiste, qui s’inscrit dans la lignée de "Carnage", première adaptation théâtrale du réalisateur. Un film aux fines joutes verbales, porté par un très bon duo d’acteurs ; Mathieu Amalric et Emmanuelle Seigner offrant un jeu enivrant et surprenant. Malgré quelques longueurs, il s'agit d'une réalisation qui aborde avec style et originalité un thème sulfureux ! Une symphonie cinématographique d'une d'une inventivité rare, portée par des acteurs extraordinaires et la virtuosité d'un cinéaste de génie. Les mots me manquent pour décrire mon état d'esprit à la sortie d'un visionnage aussi époustouflant. Déboussolé, hypnotisé, terrorisé, émerveillé... Envoûtante et passionnante, cette fresque de Polanski injustement boudée aux Césars, est un coup de maître. Il y a des film qui sont un véritable régal et celui-ci en est un ! Des dialogues d'une justesse et d'une pertinence diabolique, deux acteurs au top, un jeu de pouvoir beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Des références polanskiennes à la pelle. Fabuleux, absolument fabuleux. Un huis clos extrêmement bein maîtrisé par Polanski ! Je ne m'attarderai pas sur la réalisation, truffée d'idées géniales, toujours en discrétion. Les acteurs eux sont parfaits, Amalric est pour moi actuellement ni plus ni moins que le meilleur acteur français.Le film est donc un excellent Polanski rassemblant tous les thèmes qui lui sont chers : la sexualité, l'enfermement, la peur parfois, l'amour et la fascination. Amalric d'ailleurs ressemble trait pour trait au Polanski des grandes années...
Un peu circonspect dans un premier temps, je me suis ensuite laissé prendre au jeu lorsque les personnages se révèlent. Et si, grâce à l’énergie des acteurs et aux multiples niveaux de lecture, ce petit jeu du chat et de la souris se poursuit assez efficacement, il n'évite pas quelques longueurs. Sentiment mitigé pour ce nouveau film de Polanski. Il y a énormément de bonnes idées et techniquement, Polanski est en forme que ce soit sa mise en scène, les lumières... et il arrive à insuffler une atmosphère tendu et malsaine qui correspond bien au récit. Les dialogues ainsi que nos deux personnages principaux sont très bien écrit, subtil, parfois sensuel, parfois marrant c'est vraiment bien réussi de ce coté là. Malheureusement on peut regretter que le scénario ne soit pas un peu plus élaboré et surtout éviter cette finalité moraliste, fait assez rare chez Polanski. La Vénus à la fourrure est une oeuvre étonnante mais qui pour ma part m'a ennuyé. Malgré une mise en scène brillante, le propos servi par Polanski semble lisse et le film est trop instable. Il peine à mêler réalité et fiction. Emmanuelle Seigner brille dans ce personnage loufoque à souhait et Mathieu Alamaric est toujours grandiose. Le huis clos est plus que maîtrisé, les dialogues sont tendus avec une atmosphère sobre. Les deux acteurs sont remarquables, mais c'est un film où le plus souvent on s'ennuie ferme !
Je n'ai encore jamais compris Polanski. J'ai beau insister, je ne ressens rien devant son cinéma. La Vénus à la fourrure n'y échappe pas. En sus d'un scénario-concept (la réalité et le fiction théâtre s'emmêlent) vu mille fois, son développement est vaguement ennuyeux parce qu'il ne repose que sur une intensification de l'invasion de la fiction et sur quelques ficelles qui finissent par devenir lourdingues (les retours à la réalité par les sorties "comiques" de Seigner). Emmanuelle Seigner qui, rappelons-le, n'a aucun charisme, aucun charme ce qui ruine son rôle qui aurait demandé ces qualités. En plus, Seignier, ce bulldozer aux yeux minuscules, systématiquement plâtrés de mascara par son mari pour en faire une femme fatale, n'est, comme d'habitude pas crédible. Il faut remarquer que La Venus à la Fourrure est certainement le film le plus prévisible, sans aucune finesse et laborieux de ces dernières années. Mais il faudrait aussi remarquer à quel point les drogues qu'on administre aux critiques de cinéma contemporain doivent être puissantes pour ne pas voir la grossièreté de tous points de vue de ce film. Prendre le spectateur pour un imbécile, tracer la ligne de narration dès les 5 premières minutes et ne plus le surprendre, à aucun moment et enfin, offrir à nos yeux ébahis un jeu si lourd, mal amené, bancal et plat.
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