Fiche 2899
| n°2899 | |
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" Nino "
(2025)-(Fr)-(1h36) - Drame
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Synopsis
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Dans trois jours, Nino devra affronter une grande épreuve. D’ici là, les médecins lui ont confié deux missions. Deux impératifs qui vont mener le jeune homme à travers Paris, le pousser à refaire corps avec les autres et avec lui-même.
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Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
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dimanche Les Inrockuptibles
L'Express Télérama
Cahiers du Cinéma Positif
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Portrait sensible et vivifiant, Nino charme autant qu’il émeut. Pauline Loquès tricote un grand sujet avec les petits riens du quotidien, pour mieux raconter une humanité qui tâtonne, mais trouve son équilibre grâce au regard de l’autre et à la précision de la mise en scène. Nino apparaît comme le pendant masculin de Cléo, dans une mise à jour contemporaine et masculine de l’héroïne du film d’Agnès Varda, Cléo de 5 à 7 (1962). Une errance drôle et absurde dans Paris, faite de rencontres incongrues et de situations rocambolesques, portée par un comédien méconnu, Théodore Pellerin. Récompensé du prix d’Ornano-Valenti au Festival de Deauville, ce premier film éblouit par son portrait délicat d’un jeune homme incarné par Théodore Pellerin, impressionnant de justesse. Le premier long-métrage de Pauline Loquès travaille cette belle idée que l’angoisse de mourir peut se transfigurer en une urgence de vivre, tant que l’on accepte de se laisser traverser par les autres. Efficace dans son refus de l’efficacité dramatique, le scénario demeure appuyé du point de vue des symboles – que ce soit l’association entre le cancer de la gorge et la difficulté à exprimer l’angoisse, ou le fil rouge de la procréation qui revient régulièrement. La mise en scène, en retrait comme Nino, surprend alors heureusement en en faisant peu – sur un sujet où l’on en fait souvent trop. Un premier film sensible, mais maladroitement conclu.
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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Nino a 29 ans. Alors qu’il vient récupérer de simples résultats d’analyses, sa vie bascule. Il doit encaisser le choc : celui d’être malade. Durant trois jours, il déambule dans Paris, visite son passé, ses fantômes, et doit affronter la réalité. Durant ces trois jours, il doit aussi accomplir deux missions : récolter son sperme pour anticiper son infertilité à venir et parler à ses proches. Théodore Pellerin incarne Nino à la perfection, une révélation éclatante, bouleversante. Ses scènes partagées avec William Lebghil, qui incarne le meilleur ami de Nino m’ont littéralement déchiré le coeur. On pleure, on vibre, on s’attache. Pauline Loquès signe un premier long métrage très réussi et plein de justesse. Un film qui touche au cœur, infiniment émouvant et finement drôle, à la mise en scène sobre et juste, habité par un Théodore Pellerin magnétique. Un scénario qui regorge de surprises,de sens,d’émotion et aussi d’humour. Une telle maîtrise pour un premier film,c’est remarquable. La mise en scène fait la part belle aux gros plans sur les visages qui transmettent l’émotion en évitant les bavardages superflus. Pour Nino,cet espèce de road trip constitue le chemin vers l’acceptation de ce qui lui arrive et la prise de conscience qu’il n’est pas seul mais entouré d’amour. Un jeune homme fragile, perdu, isolé, et finalement sauvé par l'amitié solide d'une ex copine de lycée et d'un bon pote. Et une réflexion sur l'ambivalence de l'humaine condition à l'hôpital. Ce premier long métrage est d'une sensibilité et profondeur émouvante. Sans tomber dans le pathos ni dans la comédie, ce film est une traversée physique de Paris, filmée magnifiquement, et une traversée psychologique du personnage, retranscrite superbement par l'interprétation subtile et touchante de l'acteur principal. On est embarqué dans cette errance captivante grâce aussi aux superbes seconds rôles, très bien écrit et interprèté. Un grand film.
Nino apprend le mal qui le ronge sans qu’il ne s’en soit avisé.
Gagné par un cancer de la gorge sans symptômes apparents.
Première séquence forte et violente, très réussie, dans un hôpital désorganisé avec des soignants maladroits, avec une empathie indigente, qui paraissent fort peu professionnels, comme c'est parfois le cas dans la vraie vie. Nino erre ensuite dans Paris, cherchant à renouer des contacts jusque là trop superficiels, avec sa mère, des amis proches, une ancienne camarade d'école. La tension narrative du film est un peu faible ; elle repose essentiellement sur le résultat de cette quête, trouvera-t-il quelqu'un auprès de qui il saura se confier ? Le vrai enjeu de l'histoire est sans doute en fait "Nino parviendra-t-il à se dénouer, à s'investir assez dans ses relations ?" Cet axe serait sans doute "moteur" si l'on percevait mieux les failles du personnage, ce que l'entrée abrupte du film -excellente par ailleurs- ne facilite pas. NB. Le son du film, celui les conversations de Nino avec sa mère ou avec ses amis, est parfois un peu faible, et j'ai pu passer à côté de certaines clés. Mes prothèses auditives auraient peut-être été utiles... "Nino" bien noté par la critique, en compétition cette année au festival de Cannes (semaine de la critique) est un drame français moyen dans l'ensemble. La réalisatrice Pauline Loquès, avec son premier long-métrage, propose un film avec des idées intéressante qui aborde des thèmes contemporains tels que la filiation assistée et le cancer, touchant de plus en plus de jeunes. La performance subtile de Théodore Pellerin, qui pourrait recevoir une nomination aux César, est à noter. Cependant, j'ai trouvé l'ensemble trop faible, manquant d'émotion et d'une intrigue qui peine à vraiment prendre son envol, ce qui a conduit à une certaine déception en quittant la salle à la fin de la projection.
Si on vous apprenais soudainement à trente ans que vous aviez un cancer, que feriez-vous ? C'est en gros ce qu'a essayé de dépeindre Pauline Loquès dans un film au sujet forcément plombant. Mais pas que ! Non effectivement puisque l'on s'intéresse ici surtout à l'avant traitement, à ces moments difficiles où le personnage doit accepter et comprendre la situation et l'annoncer, tout aussi difficilement, aux autres. Alors oui, toujours plombant vous allez me dire mais nous suivons en réalité des moments de vie. Plutôt renfermé, Nino va petit-à-petit sortir de sa bulle toute aussi confortable que toxique, coincé dans un travail aliénant et un certain mutisme. C'est ainsi que nous aurons droit à des scènes de discussion touchantes entre mère et fils, à des scènes de soirée plutôt rigolotes mais surtout à une relation que Nino construit petit à petit avec une amie d'enfance fraichement retrouvée. Nous avons également de bonnes idées, comme ce vernis noir que Nino ne porte qu'à une main que l'on peut interpréter comme le cancer lui-même, sorte de nécrose qui commence à atteindre le personnage principal (notons que c'est une analyse de comptoir qui m'est propre). Mais à face à cette relative légèreté dans l'histoire qui n'oublie pour autant pas ses moments dramatiques, on a un certain pathos instauré par la mise en scène qui gâche un peu tout. D'autant plus que c'est souvent très "cliché film d'auteur", c'est-à-dire que nous avons de très longs plans qui ne servent pas à grand-chose et puis qu'est-ce que c'est bavard ! Nous avons par exemple cette scène dans la salle de bain qui est too much et qui nous sort presque de ce moment, jusque là, suspendu dans le temps entre Nino et son amie. En réalité, on ressent beaucoup cet effet premier film, où la réalisatrice a un peu ce côté prouveur, sûrement involontaire, montrant qu'elle sait réaliser du drame sensible de plaire à une critique élitiste. Bref, malgré une performance d'acteur incroyable (Théodore Pellerin est toujours très juste), "Nino" ennui finalement beaucoup plus qu'il ne touche.
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