CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2891 

 

 

n°2891
 
" Yella "

 

 

(2007)-(All)-(1h29)  -      Drame, Thriller   

 

Réal. :     Christian  Petzold    

 

 

Acteurs:  N.Hoss, D.Striesow, H.Schönemann,  ...

 

Synopsis

 

 

Laissant derrière elle un mariage raté, des dettes et un époux névrosé, Yella quitte sa petite ville de l'Est de l'Allemagne et part pour l'Ouest, au-delà de l'Elbe, dans l'espoir d'y trouver du travail et une vie meilleure. A Hanovre, elle fait la connaissance de Philipp, un jeune cadre financier. Elle devient son assistante, dans un monde où le jeu se confond avec la sensation du pouvoir. Mais cet épanouissement est contrarié par l'irruption étrange et déstabilisante de sons grésillants et de voix surgies du passé qui viennent la hanter. Comme si sa nouvelle vie était trop belle pour être vraie...

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match  Le Figaro    Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large   Brazil   Studio Ciné Live  L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

Ce qui impressionne le plus chez Petzold, c'est son talent à faire résonner discrètement des mécanismes intimes avec la réalité du monde contemporain. Cinéma de la modernité, du désenchantement

De ce mélange de tonalités, entre rigueur d'un cinéma à l'ancienne et captation frontale d'une réalité contemporaine, naît un univers prenant.

 Obsession de l`argent et de la dissimulation, de la violence et de la nature, du cadre et de la lumière, Petzold déploie un univers aussi précis que sidérant.

Là où Christian Petzold réussit à nous surprendre, c'est dans la manière dont il saupoudre son intrigue avec des séquences fantastiques.. Un final navrant qui cède à une banale figure de twist.

La plupart des scènes se déroulent en voiture, avec une répétition obsédante (ou fatigante, selon) des mêmes champs-contre-champs. Le récit propose aux personnages une caricature d'"habiter" sous forme de ressassement routier.

Tout est clair très vite dans ce film monotone comme un lever de brume sur une usine allemande désaffectée de l'Est. 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Yella ressemble, par bien des aspects, au cinéma paranoïaque d’un Brian de Palma : perturbation du présent par des bruits et des nappes sonores renvoyant au passé, pulsions scopiques qui déchaînent le spectre de l’ex-mari dans la chambre d’hôtel ou dans le parc situé non loin de là, mises en abyme de la fiction mise sous les yeux d’un spectateur enquêteur que l’on invite à démêler le vrai du faux pour mieux, à terme, célébrer le faux comme accomplissement impossible de la réalité. Pourtant, loin des recherches démonstratives des formalistes, Christian Petzold compose une forme épurée à même de dire et de signifier l’accident, comprenons en latin « ce qui arrive » : les quelques secondes de vie deviennent minutes, la victime présumée du harceleur se change en héroïne d’une comédie dramatique sur fond de négociations économiques, révélant un talent en matière de satire. Le personnage principal, en passant de l’Est à l’Ouest comme un défunt entre deux rives, figure une renaissance dans laquelle se projettent les fantômes des deux Allemagnes, omniprésents dans l’univers du cinéaste allemand ; il trouve d’ailleurs son épaisseur dans la tension qui l’anime et qui l’écartèle entre d’une part son ancrage terrestre fait de besoins – d’ordre matériel et sexuel – et d’autre part le poids d’un fatum qui s’abat sur lui, ici politique. Nul hasard si l’accident a lieu en voiture, véhicule qui, film après film, se charge d’une symbolique importante, non pas intime mais au contraire ouverte sur les conventions sociales, un espace de conflits dans lequel s’exprime et s’explore le conflit de l’être à lui-même. Nina Hoss est, une fois de plus, remarquable.

 "Yella" est un film à la fois irritant et plutôt passionnant. Yella Fichte est en instance de divorce avec un homme avec qui il a partagé le même lit et la même entreprise, désormais en faillite. Harcelée par cet ex, elle va partir à Hanovre vers un nouveau job. Mais l'ex ne l'entend pas de cette oreille. Il va faire en sorte de la faire plonger (!). La suite du récit décrit un monde des affaires impitoyable, dans lequel les coups tordus sont la règle. Elle y fait la rencontre d'un "acheteur d'entreprises" qui ressemble beaucoup à son ex. On se noie un peu dans les bilans d'entreprise. On plonge et on ... replonge ! Mais au fait, de quoi rêve-t-elle ?

On regrettera l'intrigue qui tombe à l'eau vers la moitié du film, où l'on se demande vers quoi le cinéaste nous amène: de quel genre de film on est en présence, s'il basculera, etc. Comme d'un point de vue cinématographique l'entreprise est réussie, cet étrange mélange s'avère très intéressant, jusqu'à un point donc, le conventionnel reprenant sa place. Comme un parcours fort intéressant pour touriste, avec son monument de fin, sauf que le guide nous aurait fait faux bon... pour notre grand plaisir.

 

Le ton est original, les comédiens excellents, l'image belle et la critique du monde de la finance féroce. Yella oscille entre le thriller et le mélo intimiste, frôle le fantastique et nous tient en haleine. Seul bémol, une fin un peu décevante que pour ma part j'avais devinée...

La qualité du film tient dans son climat d'inquiétante étrangeté, dans sa façon de distiller un malaise et une angoisse qui sont ressentis bizarrement par le personnage principal, Yella. Personnage déphasé, hanté par des visions menaçantes ou des bruits insolites, troublé par une mauvaise conscience et sujet à des moments d'absence ou de curieuse prescience. Le malaise et l'angoisse ont ici des origines diffuses. Il y a d'abord le harcèlement du mari, son impulsivité désespérée, une forme de nervosité explosive que l'on trouve également chez l'homme d'affaires. Il y a par ailleurs quelque chose qui a trait à la peur de l'avenir, à la nécessité urgente de trouver un travail ou une source de revenu, dans un contexte peu engageant. Ce contexte participe de l'inquiétante étrangeté du film, avec ses paysages industriels atones, ses entreprises aux façades de verre, ses hôtels impersonnels, où se croisent dirigeants, huissiers, escrocs... Le réalisateur allemand Christian Petzold réussit à faire sourdre une dimension fantastique vaguement cauchemardesque dans un univers réaliste contemporain, dans le monde du travail et de l'entreprise, froid, déshumanisé, où règne une insécurité permanente. Sociologiquement intéressant par ce qu'il dit de notre époque et de ses angoisses, stylistiquement cohérent (notamment par son rythme un peu flottant, qui colle bien à l'intrigue) à défaut d'être très original, le film est cependant moins abouti dans sa structure narrative. La pirouette finale n'est pas totalement convaincante pour justifier les développements précédents (qui auraient pu se suffire à eux-mêmes). Ce gadget narratif, pas très bien introduit, laisse malheureusement sur une note plutôt maladroite et artificielle.

 

Un drame avec beaucoup d'idées mais qui sont plombées par une mise en scène très académique voir scolaire. Une femme maltraitée par son compagnon a un accident provoqué par ce dernier, elle part ensuite pour embaucher à son nouveau travail. Elle commence à entendre des sons bizarres et entre dans une relation ambigüe avec son patron... Cette histoire sur fond fantastique est intriguante mais reste trop en surface notamment dans le pourquoi du comment sur le choix d'un patron escroc ou d'une précision sur la véritable condition de l'héroïne (fantôme ou autre chose ?!). Heureusement devant cette caméra statique et peu inventive se trouve Nina Hoss vraiment magnifique.

Beau film qui manque pas de potentiel mais bien que l'intrigue est présente sous une atmosphère palpable, le tout se brouillonne quelque peu dans son histoire. La plus grande positivité sont bien le casting que je mentionne en premier lieu par la prestation de la belle actrice Nina Hoss qui joue le personnage Yella.

La mise en scène est subtile et soignée mais le scénario est un peu balourd. Heureusement que Nina Hoss joue à merveille. Et pour ce qui est des musiques, utiliser la magistrale "sonate au clair de lune" comme principale son d'ambiance fait un peu vieux jeu. Tout ces éléments formes un tout qui font que le film sera vite oublié. 

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA