CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2885 

 

 

n°2885
 
" Miroirs No 3 "

 

 

(2025)-All)-(1h26)  -      Drame   

 

Réal. :     Christian  Petzold    

 

 

Acteurs:  P.Beer, B.Auer, M.Brandt ...

 

Synopsis

 

 

Lors d'un week-end à la campagne, Laura, étudiante à Berlin, survit miraculeusement à un accident de voiture. Physiquement épargnée mais profondément secouée, elle est recueillie chez Betty, qui a été témoin de l'accident et s’occupe d’elle avec affection. Peu à peu, le mari et le fils de Betty surmontent leur réticence, et une quiétude quasi familiale s’installe. Mais bientôt, ils ne peuvent plus ignorer leur passé, et Laura doit affronter sa propre vie.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

La totale réussite de ce film repose sur cette étrange alchimie, sur le fil, à l'image d'une fin qui claque comme un coup de fusil et nous rappelle combien Christian Petzold exerce son art d'une main de maître.

L’Allemand Christian Petzold signe un grand film, profond et mystérieux, sur l’absence, le deuil.

En acceptant de jouer le rôle de Yelanda, Laura, incarnée par la comédienne fétiche du réalisateur, se sauve elle-même et autorise la famille meurtrie de Betty à réparer le passé. Voilà ce que ce film pénétrant nous suggère par sa mise en scène élégante et inventive, sans nous forcer la main.

Entre hors-champ et lignes de fuite symboliques, la mise en scène minérale et épurée du cinéaste allemand se fait le reflet du mystère abyssal de ses deux héroïnes. Superbe.

Au final, on a droit à une nouvelle merveille de Christian Petzold (« Le Ciel rouge », « Ondine »…), cinéaste allemand inspiré dont les films mixent de façon étonnante noirceur et douceur, et qui renoue pour la quatrième fois d’affilée avec sa muse, la remarquable Paula Beer, pour l’embarquer dans une bien curieuse histoire…

Pour sa quatrième collaboration avec Paula Beer, Christian Petzold livre un thriller dont il réduit à néant le suspense. Un film dans l’épure : l’auteur à son plus expérimental.

Avec sa trame minimaliste et son extrême dépouillement, le film ne possède pas l’ampleur romanesque et la dimension onirique des précédents longs-métrages du réalisateur, mais parvient à séduire par sa ligne claire.

Christian Petzold est fidèle à sa thématique de l’identité et propose un récit prenant sur une étrange recomposition familiale.

On s’y ennuie ferme dès les premières minutes – il en compte 86, au moins le double en ressenti.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Dans une campagne assez proche de Berlin, de nos jours, une jeune femme sort presqu’indemne d’un accident de voiture qui a coûté la vie à son petit ami. Elle est recueillie par une femme d’une cinquantaine d’années ; une relation de confiance presque charnelle se tisse entre elles. Elle les aidera à ne pas sombrer dans le désespoir du deuil et la dépression. Un sujet profond traité avec élégance, sensibilité et lumière par Christian Petzold, réalisateur délicat dont on connaît le goût pour les plans de promenades à vélo sur les routes bordant les champs, pour le son des insectes les jours de chaleur, pour des musiques marquantes, ici « The night » de Frankie Valli. Après la sublime Nina Hoss, c’est désormais Paula Beer qui est l’actrice majeure de Petzold. Une Paula Beer, tout en subtilité, en charme, en colère, capable d’exprimer toutes les émotions, en grande comédienne qu’elle est. Les autres acteurs sont aussi excellents : Barbara Auer et Enno Trebs, déjà remarqué dans « Le ciel rouge ». Ce film est un bijou !

Là où la majorité du cinéma allemand actuel explore son histoire et n'a de cesse de se repentir Christian Petzold continue à creuser une veine intimiste. On pourrait même dire de plus en plus intimiste, ou du moins faussement intimiste. Car après avoir convoqué dans un même geste Rohmer et les amants de Pompéi sous un sublime "Ciel rouge" il travaille cette fois une sorte de western à petite échelle, un vaudeville où Maurice Ravel et le soleil plombant feraient tourner les têtes et les cœurs, mais tout ça à bas bruit. Dans cette maison ou ce garage/grange vont se jouer des histoires douloureuses mais pas que, le peu de protagonistes étant amenés à révéler ses douleurs et à se reconstruire dans la foulée, en acceptant ses fantômes pour mieux les laisser partirLe film pourra faire l'effet d'une pièce mineure, où le spectateur a un temps d'avance sur les personnages, et pourtant il s'y joue beaucoup de choses. En réalité je me suis aperçu à l'issue de la projection que ce "Miroirs No. 3" pouvait laisser de marbre ou chambouler. Inutile de préciser que je fais partie de la seconde catégorie, peut-être parce que je suis dorénavant Petzoldolâtre, parce que j'aime sa façon d'envisager les relations entre les vivants, mais aussi les morts, parce que la manière dont sa caméra désire Paula Beer me touche. Je crois que je me sens tout simplement bien chez lui, que la photographie de Hans Fromm m'est désormais familière, tout comme cette façon de faire parler les lieux autant que les êtres. Bref son cinéma me fait l'effet d'un cocon, et j'aime m'y réfugier régulièrement.

Présenté dans le cadre de la Quinzaine des Cinéastes au dernier Festival de Cannes, "Miroirs n°3" présente la particularité d’être un film allemand dont le titre original est en français. Cela vient du fait que « Miroirs n°3 » est une composition de Maurice Ravel, la 3ème pièce, « Une barque sur l’océan », du recueil de 5 pièces pour piano intitulé « Miroirs » et composé entre 1904 et 1906. On peut avoir l’impression qu’il ne se passe pas grand chose dans ce film, véritable film sur les fantômes dans lequel n’apparait aucun fantôme, mais il n’empêche qu’y règne en permanence une grande tension et le spectateur, pris par ce qu’il devine petit à petit, ne cesse de se demander ce qui va arriver à Laura. De nouveau présente chez Christian Petzold, Paula Beer est absolument magistrale dans le rôle de Paula. Christian Petzold « aime travailler souvent avec les mêmes comédiens, pas uniquement parce qu’ils sont tous formidables, mais aussi pour la richesse qu’ils ont acquise dans les films précédents et qu’ils peuvent utiliser dans les nouveaux films ». On ne sera donc pas étonné de retrouver Barbara Auer (Betty), Matthias Brandt (Richard), Enno Trebs (Max) auprès de Paula Beer, une comédienne et deux comédiens déjà pré dans plusieurs films du réalisateur. L'intégralité de cette critique est disponible sur le site ou critique et film sont séparés par le tiret du 6.

 

Les amateurs de la petite musique petzoldienne en conviendront sans doute, pour la majorité d'entre eux. Miroirs N°3 n'est pas le meilleur film du cinéaste allemand. Mais il n'est pas décevant non plus, dès lors que l'on a pris l'habitude d'attendre avec impatience ses récits épurés, qui en disent et en montrent peu mais qui utilisent des détails a priori insignifiants (les caprices d'un lave-vaisselle) pour évoquer la difficulté de communiquer et de s'aimer. Oui, c'est un film sur le deuil, avec deux histoires en miroir, évidemment, mais c'est bien davantage, un voyage tranquille dans les ressorts de l'âme humaine, avec ses mystères, sans une recherche absolue de l'émotion, celle-ci venant comme par effraction, avec une bienveillance du film pour ses différents personnages, tous plus ou moins touchés par les aléas de la vie. On ressort de là avec plein de points d'interrogation sur la suite de l'intrigue et on est heureux d'avoir passé près de 90 minutes avec la merveilleuse Paula Beer. Ne pas négliger non plus l'humour sous-jacent de plusieurs scènes, qui confinent presque au burlesque, avec chutes et défaillances mécaniques. Et puis il y a ce romanesque qui ne se pare pas de couleurs chatoyantes mais s'insinue dans des moments d'échanges, de regards ou de silences. A bien y réfléchir, Miroirs n°3 n'est pas un film aussi anodin qu'il y paraît et en plus, il fait du bien.

« Les hommes vivent, les femmes survivent, et le cinéma s’intéresse à ceux qui survivent », disait Claude Chabrol. Fidèle à cette doctrine, Christian Petzold réalise des films dont les personnages principaux sont toujours des femmes. Miroirs n°3 raconte ainsi la rencontre fortuite entre Betty (Barbara Auer) et Laura (Paula Beer). Sur une petite route de campagne, Laura a un accident de voiture juste devant la maison de Betty, qui va la recueillir et prendre soin d’elle comme de sa propre fille…. Pourquoi une spontanée et étrange affection s’installe immédiatement entre elles ? C’est tout le propos de Christian Petzold. Avec un scénario minimaliste, parfois à la limite du vraisemblable, il explore les thèmes de l’identité et du deuil entre noirceur et douceur. La campagne calme et bucolique constitue le cadre de cette rencontre de hasard qui se révèlera réparatrice pour oublier les démons qui hantent les deux femmes. Si sa mise en scène est fluide et classique, elle développe une forme de radicalité et de psychologie minimaliste. Alors entre l’émotion et l’onirisme des situations, il n’est pas impossible qu’ennui ou désarroi s'installent….

 

Un film tout à fait dispensable, avec des situations pas crédibles. Les intentions sont pourtant louables, le sujet est intéressant mais le traitement est complètement raté. On ne croit en rien à cette histoire et donc l'ennui s'installe rapidement.

On peut deviner le propos du réalisateur à partir de dialogues où les personnages expriment leurs angoisses. Mais la mise en scène n'est pas explicite pour nous permettre de ressentir celles-ci. Par exemple l'accident de voiture est incomprehensible. On apprend plus tard que Laura est indifférente à son amant. Quels rapports entre ces deux faits ? On peut deviner les raisons qui motivent Betty à héberger Laura, mais pourquoi celle ci insiste pour rester dans cette famille. Ainsi de toutes les réactions de Richard et Max qui ne découlent pas de la réalisation ni des émotions des protagonistes. Mais de la volonté du réalisateur. d'imposer son point de vue sans en faire la démonstration. La fin est à mon sens totalement incompréhensible. Film intéressant dans le mesure où il est un exemple d'une manipulation et non d'un propos que Petzol exprimer ait par sa caméra.

 

 

 

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