Fiche 2876
| n°2876 | |
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" Accident "
(1967)-(An)-(1h45) - Drame
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Synopsis
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William meurt dans un accident de voiture en se rendant chez Stephen, professeur d'université. Indemne, sa fiancée Anna est secrètement recueillie par Stephen. Celui-ci se remémore les débordements passionnels provoqués par l'arrivée d'Anna, jeune princesse autrichienne.
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Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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Subtilité du scénario dans sa déscription des rapports amoureux et du désir affiché ou caché, analyse psychologique fine, plan qui ont tous un sens précis, montage et jeux des acteurs impeccables, Losey signe un film parfait dans son genre, encore faut-il aimer le genre, c'est à dire : "Histoire de faux semblants à la fac et rebelote". Desplechin avait tenté la même avec son "Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle)", au titre plus explicite qu'"Accident", qui est nunuche au possible. Le cinéma de Losey est bien plus solide et raffiné. A voir aussi car cet auteur a surement inspiré Resnais pour son légendaire "Providence". "Accident" ne peut s�apprécier pleinement dès la première vision. Sa construction déroutante, qui ne ménage aucune transition explicite entre les évènements se situant à des époques différentes, dénote une volonté de filmer l�essentiel tout en créant un espace temporel inquiétant, car mal défini. La photographie de Gerry Fisher réussit, quant à elle, à créer un climat étrangement calme, profitant des paysages sereins de la campagne anglaise, et soulignant d�autant plus les relations tendues de la gente masculine autour d�une jeune fille (troublante Jacqueline Sassard). La touche du scénariste Harold Pinter se fait sentir, aussi bien dans la description d�un groupe de personnage régi par un rapport de dominations, que dans la faculté du film à suggérer la complexité des relations, et le drame qui se prépare, à travers des dialogues banals. Plus que The servant ou que Le messager , pourtant plus célèbres, Accident est l�apogée de la collaboration entre Losey et Pinter.
Je crois que c’est en le revoyant pour la deuxième ou troisième fois que j’ai apprécié pleinement cette œuvre mature. Sa mise en scène exigeante, requiert une attention toute particulière de la part du spectateur désarçonné par le ton mystérieux et incertain de la réalisation, le jeu énigmatique des acteurs pour des personnages qui le sont tout autant. Si Dirk Bogarde a marqué son empreinte sur ce film, il ne faut pas oublier le jeu de Stanley Baker, son collègue, et celui de Jacqueline Sassard (Anna) météorite du cinéma français. Elle jouera l’année suivante en 1968 dans « Les Biches » de Chabrol, et puis plus rien. Michael York, le copain d’Anna m’apparait plus fade, mais n’est-ce pas son rôle ? Tous les protagonistes d’un drame ligotés par des passions silencieuses où la suspicion et la trahison orchestrent …une comédie. Ce climat se nourrit du thème de la domination (« The servant » est antérieur), de l’infidélité, des hantises sexuelles, du mensonge. Il devient délétère, exécrable .Losey est comme hésitant dans son observation, il filme sur la pointe des pieds, mais assène brutalement des vérités hors de propos. Du moins le pense-t-on… Il est amusant de noter que ce film, tourné la même année que le « Playtime » de Jacques Tati lui emprunte (à moins que ce ne soit l’inverse) quelques similitudes, dans le ton et l’esprit lors de la visite des bureaux de la Télévision. Le plan du début est saisissant : une maison de campagne est filmée en plan fixe, en hors-champ on entend les crissements de pneus d'une voiture puis un bruit de crash assourdissant se fait entendre. Nous voilà plongé dans l'histoire mais ce n'est pas celle d'un accident, c'est celle de relations (plus sexuelles que amoureuses malgré ce qu'en croient les personnages) qui se croisent et s'entre-croisent entre un professeur d'université, un de ses collègues, une de ses étudiantes et un de ses étudiants. Les relations décrites par Losey sont ambiguës et donnent lieu à des scènes grandioses où les dialogues sonnent un peu absurde (c'est signé Harold Pinter) et où l'on se sent vite mal à l'aise. Le grand problème du film est qu'il est beaucoup trop lent, la mise en scène s'arrêtant sur des choses sans importance qui viennent gêner la narration d'une histoire qui a pourtant du potentiel mais qui dure bien une bonne demi-heure de trop. La fin met vraiment trop de temps à venir et ce malgré la fascination que l'on éprouve devant le sujet et certains grands moments qui se retrouvent malheureusement coincés entre des longueurs. Reconnaissons tout de même qu'en prof troublé par une de ses élèves, Dirk Bogarde est parfait et qu'à ses côtés Stanley Baker compose un très bon prof aussi cynique que sans-gêne. Un film où le réalisateur Joseph Losey n'a pas hésité à faire preuve d'audace et d'inventivité dans la mise en scène du scénario ambigu d'Harold Pinter. Mais malgré ses qualités précédemment citées, le film est dans l'ensemble trop lent et trop froid pour emporter l'adhésion en dépit de l'excellence de l'interprétation de Dick Bogarde.
De très beau cadre comme dans beaucoup de film de Joseph Losey. Sinon qu'est ce que l'on s'ennuie, je n'ai pas du tout retrouvé la sensibilité du "servant" ou du "messager"... Une grosse deception, mais avec ce genre de film soit c'est une réussite ou un ratage... Loin d'être le meilleur film de Losey... Je ne sais plus trop ce que j'attends des films de Joseph Losey. Car au final le premier que j'ai vu de lui a été une révélation (Le Messager) et les deux que j'ai regardé depuis m'ont profondément déçus (The Servant et donc Accident). Que dire sur Accident ? Et bien le scénario manque cruellement d'enjeux, alors c'est le genre de film où tout doit passer par la sensibilité du réalisateur et le fait qu'il parvienne à vous faire ressentir les choses sous-jacentes. Sauf que je ne trouve pas que Joseph Losey y parvienne, ou juste quelques fois. Je ne classerais pas Losey parmi mes réalisateurs fétiches mais certains de ses films me plaisent vraiment alors que d'autres m'ennuient avec Accident je pressentais qu'il allait faire partie de la 2nde catégorie quoiqu'il en soit même si ce film ne m'a pas passionné il est soigneusement réalisé. Toutefois c'est un film froid presque clinique dont l'intrigue sur fond de non-dits et frustration sexuelle peine à nous intéresser ; dès le début c'est assez lent et ça le restera jusqu'à la fin pourtant c'est un film élégant. Je ne suis pas parvenu à m'accrocher aux personnages qui ne sont pas tant décrits que cela seul Dick Bogarde est vraiment au centre et donc se distingue. Dans un style plus ou moins proche je préfère Love de Ken Russell. Sous son aspect feutré et convenable, l'étude psychologique mise en scène par Losey n'est pas autre chose, très prosaïquement, qu'un cas de "démon de midi", ou la passion d'un professeur quadragénaire pour une étudiante. En fait de passion, rien de spectaculaire ni de démonstratif dans ce récit que, fidèle à son style, Losey construit lentement, par petites touches, à partir d'une action sans éclat. Ainsi, le cinéaste cherche-t-il à exprimer la contradiction supposée entre l'ostensible climat passionnel des drames romanesques courants et l'apparente sérénité de ses personnages. Conformément à l'interprétation contenue de Dick Bogarde, Stephen ne laisse rien deviner de son désir et, hormis une manifestation épidermique dans la dernière scène du film, son trouble est quasiment imperceptible. Cependant, l'exercice de style n'est pas toujours efficace et on peine à se laisser entrainer par un récit et des protagonistes proches parfois d'être ternes. Le sujet n'est pas précisément original et l'intérêt psychologique reste minime. Il n'est que le dédoublement symbolique de Stephen - sa jeunesse est symbolisée par un de ses élèves tandis qu'un ami et collègue incarne l'homme déjà trop âgé dont les tentatives de séduction semblent vaines- il n'est que ce dédoublement qui m'ont convaincu de la subtilité de la mise en scène.
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