Fiche 2868
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" La fête
à Henriette "
(1952)-(Fr)-(1h58) - Comédie dramatique
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Synopsis
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Deux auteurs se disputent l'histoire d'une jeune fille qui tombe amoureuse le soir du 14 Juillet, la faisant passer du drame à la comédie.
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Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
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Paris Match Le Figaro Libération L'Humanité Première Ecran Large Elle Ouest France L'Obs Critikat.com La Croix
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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C'est l'histoire d'un film en train de se construire, d'abord déroutant et long à démarrer cela devient vite attachant tellement certaines options sont farfelues. L'œuvre est filmée avec une maestria technique époustouflante, le sommet étant atteint dans cette poursuite qui nous entraîne au cimetière de Montmartre, sur les toits de Paris puis dans un immense cinéma désert. On appréciera aussi la scène entre Auclair et la belle Hildegard Knef, tout en érotisme suggéré. Beaucoup d'acteurs chevronnés : Odette Laure et sa gouaille dans une scène avec Auclair, Carette en faux poulet, Saturnin Fabre dans une scène fleur bleue volontairement mièvre. Dany Robin ne démérite pas mais elle ne casse pas la baraque non plus. Quant à Louis Seigner et Henri Crémieux qui jouent les coscénaristes, ils sont fabuleux. On remarquera une scène étrange complètement hors sujet dans laquelle Micheline Francey, jouant la script girl s'en prend verbalement à la police, puis quand une maquilleuse lui confie que son mari est policier en venir carrément aux mains. Certains ne peuvent s'empêcher de gloser et nous pondent qu'il s'agit d'une réflexion sur les limites du cinéma. Gageons que Duvivier et Jeanson ont simplement eu envie de s'amuser et de nous amuser : paris gagné !
C'est l'histoire d'un film qui n'existe pas encore, mais qui existe
quand même puisqu'on le regarde... Bon bref, ce sont deux
scénaristes diamétralement opposés dans leur conception, l'un qui ne
vit que pour le sordide (d'ailleurs on peut se demander si Julien
Duvivier, réalisateur mais aussi co-scénariste de tous ses films, à
travers ce personnage ne se fout pas lui-même un peu de sa propre
gueule !!!) l'autre pour l'eau de rose, qui écrivent un script
ensemble. Le "générique" de début annonce très bien la couleur, la
mise en abyme n'aura aucune limite, la fin bien trouvée achèvera
d'enfoncer le clou... Ce film est génial et très moderne alors que datant de 1952. Le concept du film dans le film en cours de création par 2 réalisateurs à caractères différents permet d'avoir des scènes vives, enlevées, mélangeant différents styles comme la romance, le film noir, le policier, le mystère . . . Merci au réseau Pathé d'avoir restauré cette petite pépite malheureusement méconnue. « La fête à Henriette » nous offre la construction d’un film imaginé par deux scénaristes, l’un veut une histoire d’amour tout public (Louis Seigner), l’autre louche vers le mélodrame sordide (Henri Crémieux). De cette construction en zig zag, sort un film d’une légèreté et d’une fraîcheur quelque peu désuète, mais tellement agréable. Duvivier fait preuve d’une mise en scène brillante de bout en bout au sein d’un désordre complètement maîtrisé. Le film nous offre beaucoup de grands moments comme la poursuite dans le cimetière de Montmartre qui se termine sur les toits, la très sensuelle Hildegarde Neff dans un moment érotique, le braquage plutôt hilarant et enfin une astuce finale qui permet à Michel Auclair (tour à tour gentleman cambrioleur selon Seigner ou tueur froid voulu par Crémieux) de nous réciter le générique. Avec Dany Robin pleine de grâce et en dirigeant tout son petit monde de main de maître, Duvivier nous livre un film rétro magnifiquement illustré (Montmartre qui était déjà un piège intégral pour touriste est ici idéalisé) par Roger Hubert. Enfin, si la musique de George Auric sait se faire oublier, les dialogues d’Henri Jeanson sont trop souvent datés et empêchent ce film de se hisser au rang de chef d’œuvre. Néanmoins, tel quel, c’est un grand moment.
Henriette passe une journée féerique et nous qui sommes les jouets de l’espièglerie du metteur en scène, des spectateurs toujours étonnés du déroulé de l’histoire. Tantôt amusante, romantique ou élégante avec cette partie de cambriolage très distinguée !!!!! Construction originale qui ferait presque penser à la « ronde » d’Ophuls. Le film s'appuie sur une mise en scène fantaisiste -une fois n'est pas coutume de la part de Duvivier- digne de Sacha Guitry. La comédie est constituée de trois récits. L'un est l'illustration du travail de scénaristes en train de créer leur histoire, et leur amicale opposition les conduit à imaginer deux sujets à partir des mêmes personnages. Le premier prône la violence, l'action et l'érotisme (question de mode commerciale); le second un roman très fleur bleue. C'est cette double et fertile inspiration qui composent les deux autres sujet du film que Duvivier exploite avec, au passage, quelques considérations sur le cinéma. Ainsi, les comédiens font, défont et refont les scènes. Toutefois, ce petit jeu spirituel n'est pas aussi ludique qu'on le souhaiterait. L'exercice de style, bien que toujours cohérent, finit par désorganiser le fond de l'histoire (l'hésitation d'une jeune fille entre deux prétendants) qui apparait alors trop subalterne. En définitive, le travail de montage semble avoir été le moment le plus gratifiant pour les auteurs.
Un vaudeville au concept séduisant (une intrigue amoureuse en permanence déconstruite par l’écriture de 2 scénaristes opposés) et au charme désuet, mais on se lasse très vite. Ce film était sans doute amusant et imaginatif à l'époque, mais il a beaucoup vieilli et Louis Seigner n'arrive pas à sauver les apparences. Comme aurait dit ma sœur, c'est "cul-cul la praline" !
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