CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2867 

 

 

n°2867
 
" Pas son genre "

 

 

(2013)-(Fr,Be)-(1h51)  -      Comédie romantique   

 

Réal. :     Lucas  Belvaux   

 

 

Acteurs:  E.Dequenne, L.Corbery, S.Nkaké ...

 

Synopsis

 

 

Clément, jeune professeur de philosophie parisien est affecté à Arras pour un an. Loin de Paris et ses lumières, Clément ne sait pas à quoi occuper son temps libre. C'est alors qu'il rencontre Jennifer, jolie coiffeuse, qui devient sa maîtresse. Si la vie de Clément est régie par Kant ou Proust, celle de Jennifer est rythmée par la lecture de romans populaires, de magazines « people » et de soirées karaoké avec ses copines. Cœurs et corps sont libres pour vivre le plus beau des amours mais cela suffira-t-il à renverser les barrières culturelles et sociales ?

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

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La tendresse que le réalisateur de "38 témoins" (2012) porte à ses personnages est l’un des atouts majeurs de cette fausse comédie romantique. Ses acteurs, éblouissants, se laissent emporter dans cette histoire d’un amour qu’on sait condamné mais qu’on se plaît à croire possible le temps d’une projection…

L'intellectuel et la coiffeuse, on devine la fable qui s'annonce. Certes, "Pas son genre" se présente comme un film plutôt sage, dont les péripéties sont loin d'être toutes imprévisibles. Mais l'important du film est ailleurs  il tient au parti pris de Lucas Belvaux.

De façon presque clinique, mais avec délicatesse, on est pris dans leur histoire d'amour qui hésite entre un bel avenir commun et l'échec en raison des barrières sociales.

La relation amoureuse entre un homme et une femme d’univers culturels différents. Une étude de mœurs à la fois patiente et sous tension.

Reste que Belvaux a le mérite de chercher constamment la position la plus honnête, la moins condescendante, vis-à-vis de ses personnages, assumant d'être culturellement du côté du bourgeois, mais réservant son empathie à la coiffeuse.

On pense à "La Dentellière". Et on se demande ce que donnerait un film où ce serait l'homme qui ne se sentirait pas à la hauteur.

Le film est sclérosé dans une certaine prévisibilité difficile à contourner, tant Lucas Belvaux fige d’entrée de jeu ses personnages dans une perspective d’évolution inégale, comme pour nous convaincre que la petite {Rosetta} ne pourra jamais devenir une grande dame.

Cette sortie de route osée du cinéaste belge qui s’amuse à flirter avec le téléfilm laisse songeur. Pas forcément notre genre non plus.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

L’histoire d’un jeune parisien cultivé qui rencontre une coiffeuse de province. On suit le parcours sentimental de ce couple dans lequel la jeune femme va tout donner avec une générosité sans bornes alors qu’on ne parviendra jamais à savoir ce que lui ressent. Le sait-il d’ailleurs lui-même ? Une fausse comédie sur les relations dans un couple inégal ou quand l’histoire de Clément, jeune homme bourgeois insipide s’efface face à celle de Jennifer, personnage entier, charnel, touchant et vrai, interprété brillamment par Emilie Dequenne qui crève l’écran.

Le film commence par une fulgurance descriptive, Arras c'est la province, en deux plans séquences, la province on y parle du temps qu'il fait (le salon de coiffure) et la nuit on est ivre ou saoul (Scène de rue).... Le décor est posé....les personnages arrivent, lui professeur de philosophie, au moins agrégé, écrivain , elle (Emilie Dequenne), coiffeuse heureuse de vivre..... On est pas franchement dans la comédie (on est plutôt dans l'absurde de Samuel Beckett ou Sartre) et les dialogues sont riches et concrets, les sentiments aussi.... c'est la juxtaposition de deux univers qu'on devine incompatibles...... Et pourtant ils s'aiment chacun avec sa sensibilité, ses convictions, on est pas obligé d'y croire, cet amour est il le fruit de la solitude, du hasard ? L'amour, un sujet de réflexion proposé aux spectateurs....Le fossé est immense, chacun offre les livres auxquels il ou elle croit.....On a envie d'y croire aussi, mais la réalité est toute autre, celle du spectateur comme celle des personnages du film.... C'est filmé sobrement, on remarquera seulement un très beau panoramique sur une plage, les sentiments nous accaparent, c'est presque angoissant, la musique est sentimentale, une superbe scène de karaoke ponctue de mille lumières la sensibilité du film.....Je ne peux que confesser que c'est le film (pas le plus beau) mais celui qui m'a fait verser le plus de larmes cette année, où est la vérité dans l'amour ?...Le film n'offre hélas pas de réponse....A voir absolument......

Une belle surprise. Ce film m'a "parlé". Etude sur la différence sociale oui, et sa traduction dans la relation amoureuse. Mais bien plus, il s'agit surtout d'une étude sur l'opposition de la vision du couple, sur la difficulté de sortir de ses "croyances" et au final sur la difficulté de changer et de donner. En ce sens, le rôle tenu par Loïc Corbery est très fort et il resplendit dans sa difficulté d'être, dans son exigence, dans son désespoir même. Le film se termine d'ailleurs comme il a commencé...Dans un éternel "jour sans fin" peut-être... Une belle méditation donc, rehaussée par un jeu d'acteur en tout point remarquable. La photo est correcte, le scénario tout à fait crédible, la bande son quelconque, hormis ce dernier karaoké qui prend aux tripes tant l'opposition entre les paroles, la musique, et la situation vécue par la chanteuse est monstrueuse. Un film délicat, pessimiste, mais indispensable dans son propos.

 

Lucas Belvaux est un réalisateur trop méconnu pourtant auteur d’excellents films dont l’inoubliable polar social « La Raison du plus faible ». Observant avec acuité les couches défavorisées il a également mis en scène le magistral triptyque « Un couple épatant » / « Cavale » / « Après la vie » où chacun des segments utilisait les mêmes personnages mais abordait des genres différents. Ici, loin de la comédie romantique que laisse entrevoir l’affiche mais toujours dans une veine sociale, il montre la rencontre amoureuse entre un prof de philosophie de la capitale et une coiffeuse provinciale. Ecart culturel et social sont montrés de façon claire et pertinente même si subsistent quelques clichés de ci de là. Aux antipodes d’un « Pretty Woman » ou de tout autre conte de fées moderne, le fossé pouvant exister entre deux manières de vivre, deux manières d’avoir été éduqué et deux milieux diamétralement opposés est établi de façon judicieuse. On se doute bien que tout cela ne va pas forcément bien finir. Et si le point de vue adopté est davantage celui du professeur (et c’est dommage), la fin laisse entrevoir une conclusion plus ambiguë et intéressante. Emilie Dequenne et le peu connu du grand écran Loïc Corbery semblent nés pour leur rôle et cristallisent merveilleusement bien la fracture naissant peu à peu entre leurs personnages. Sociologiquement passionnant et observé avec finesse malgré une forme somme toute banale.

Pas son genre...Elle est coiffeuse à Arras, élève son petit garçon, adore son boulot, est pétillante, respire la joie de vivre, et s’éclate les weekend avec ses amies dans des karaokés. Il est prof de philo, muté à Arras, vivant cela comme une peine de prison, plutôt coincé de tout, un peu blasé, un peu taciturne. Ces deux là vont se rencontrer et vivre une histoire d’amour, idyllique et chaotique comme toutes les histoires d’amour. Ce film m’a déséquilibré ! Les gens dans la salle riaient, je me demandais pourquoi. J’ai trouvé ça plutôt triste, mélancolique malgré l’univers chatoyant de «Jennifer la coiffeuse», et je trouve que ce film ressemble à un Jacques Demy en dépression. Il y a des redondances, quelques longueurs, mais je dois avouer que je ne m’attendais pas à une fin aussi «radicale», et suis sorti de là un peu chamboulé. Cela dit, rappelons que Lucas Belvaux n’est pas le cinéaste des comédies légères... Le rayon de soleil de ce film est bien sur Emilie Dequenne, qui mène une carrière discrète et exemplaire. On a envie de la prendre dans ses bras, de la consoler, de l’aimer sans condition. Elle est parfaite et mériterait même une récompense pour ce rôle. Je recommande...un peu.


Le sujet, a priori, peut-être intéressant : un prof de philo et une coiffeuse peuvent-ils s'aimer ? mais enfin, ça casse pas non plus trois pattes à un canard et ça peut-être traité par toute bonne comédie romantique américaine légère. (oui car le genre léger, comme le vaudeville, n'est pas dénuée de philosophie - ce n'est pas car on rit que c'est con) - mais que trouve t-on dans le film ? une collection de clichés tous plus gros les uns que les autres ! Une sorte de revisite de Bienvenue chez les chtis en moins drôle (film que je n'ai déjà pas aimé) qui se donne des airs de profondeur. Et étant une prof qui habite à Paris et qui bosse par Arras, je connais le sujet. Les personnages sont monolithiques au possible, sans nuances et ne bougeront pas d'un poil tout le film : le prof de philo est le cliché du prof de philo tout comme Paris, la ville qui lui est associée: arrogant, distingué - d'ailleurs à Paris, forcément, on fait des soirées culturelles branchouilles au champagne et on a un appart géant avec 15 mètres carré de bureau / la coiffeuse est associée à la Province (!) où on peut se payer 3 nuits d'hôtel chic par semaine avec un salaire de prof et où les collègues viennent nous accueillir au train (ben oui, on leur fait déjà l'honneur de poser le pied dans leur contrée alors qu'on est parisien !). Le must, ce sont les mecs bourrés qui chanteraient tous les soirs "Viens mon chti quinquin" sur la grand place : rien qu'avec cette scène, le film se met tout le Pas de Calais à dos. Bon, mais la caricature n'est pas le problème principal. Le raté cinématographique vient du fait qu'il n'y a pas de cinéma au sens que la caméra n'arrive jamais à nous faire croire un dixième de seconde au fait que ces deux là seraient amoureux : cela reste un postulat de base, une idée qu'on devrait accepter, alors qu'aucun plan ne vient nous faire ressentir de l'amour. On n'y croit tout simplement pas ! Le prof de la philo se tape la coiffeuse mais on ne sait pas pourquoi : elle n'est jamais filmée de manière sensible, avec le point de vue du prof. On laisse le spectateur se démerder et accepter l'idée, l'imaginer, sans jamais se donner les moyens de nous y faire croire ou de nous faire ressentir quoi que ce soit. D'ailleurs, l'abondance de texte du personnage de la coiffeuse (on a envie de tirer un coup de feu dans les enceintes pour la faire taire) montre à la fois l'incapacité de nous faire sentir visuellement de l'émotion et nous amène à nous dire : non vraiment c'est pas possible de subir une telle logorrhée et d'être amoureux - (tout comme on ne croit pas que la coiffeuse trippe à mort sur les scènes de lecture de Proust... bien qu'on y ait droit au moins 4 fois dans le film, pas car ce n'est pas possible mais car la caméra ne nous y fait pas croire) Deux exceptions pour être honnête : la scène où la coiffeuse en boîte essaie de faire danser le prof de philo fonctionne tout comme celle où elle essaye de lui faire ouvrir les yeux pendant l'amour (ce qui ne parvient pas à nous faire oublier que la première scène de "cul" (on n'en voit pas) du film peut entrer en compétition avec les pires scènes de cul du cinéma mondial.

Dans le genre ultra mauvais difficile de faire pire, jeu d'acteurs improbables, scenario ridicule, pas credible pour deux sous, dialogues a la limite du supportable, décors hideux, clichés permanents atroces, et bien entendu, une fin ultra mauvaise et complètement déplacée.

 

 

 

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