Fiche 2861
| n°2861 | |
|
|
"
Confidente "
(2025)-(Turq,Fr,Lux)-(1h16) - Drame
|
|
Synopsis
|
|
|
Ankara, 1999. Arzu enchaîne les appels tarifés dans le call center érotique où elle travaille. Quand un séisme soudain frappe Istanbul, un jeune homme avec lequel elle était en ligne est pris au piège sous des décombres et la supplie de le sauver. Arzu saurait bien qui appeler... au péril de sa propre vie.
|
|
|
Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
|
|
|
Le Monde Le Parisien
Le Journal du
dimanche Les Inrockuptibles
L'Express
Télérama Fiches du Cinéma Positif
Paris Match Le Figaro Libération L'Humanité Première Ecran Large Elle Ouest France L'Obs Critikat.com La Croix
Mais là où Confidente mérite ses galons de film culte, c’est qu’il réussit à tenir le spectateur en haleine pendant 76 minutes d’un insoutenable suspense. Ce thriller confiné aurait pu n’être qu’un brillant exercice de style. Par son langage cinématographique inventif, Confidente transcende son sujet et devient une expérience unique de cinéma : aussi angoissante qu’émouvante. Tout en plans fixes étouffants et serrés, ce film implacable convie hors-champ toutes les violences sociales (la condition des femmes) et politiques (la corruption de l’Etat) qui gangrènent la Turquie. Outre son rythme implacable et anxiogène, outre sa mise en scène effroyablement étouffante, c’ est en particulier le jeu de Saadet Işıl Aksoy que l’ on retient. Sa puissante force de concentration et de précision sert à merveille ce personnage de femme menacée par un juge particulièrement véreux, piégée au cœur d’une tourmente dont elle ne sortira pas indemne. Nous non plus, d’ailleurs… Le couple de cinéastes maîtrise un film enfermé et en temps réel, clos sur un dispositif sur lequel repose toute la dramaturgie : on ne sortira pas du call center, dans ce récit cloisonné, littéralement, focalisé sur son héroïne de hot-line (Saadet Işıl Aksoy), autour d’elle une poignée de personnages secondaires, la plupart esquissés, à l’exception du manager, avatar de mâle dominant toxique sûr de son pouvoir. Confidente est un exercice de style dont l’ambition est d’examiner, en huis clos, la condition féminine en Turquie. La démonstration est un peu forcée, mais l’ensemble est maîtrisé. Seuls les voix et les dialogues, ainsi que la prestation de la comédienne en héroïne empêchée mais efficiente, constituent le carburant d’un récit qui va par ailleurs chercher dans les ressources d’un improbable thriller une manière d’intensification. Le film, audacieux, s’inflige ainsi trop de contraintes pour empêcher qu’elles ne finissent par le desservir. Outre qu’il défie grotesquement toute vraisemblance, entre chantage et orgies de politicards, tout en frisant le réac (manque plus qu’un tsunami déchaîné sur une partouze chemsex), Confidente échoue sur tous les plans en matière de tension et d’incarnation.
|
|
|
Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
|
|
|
Ce film est une sorte de huis clos mettant en en scène une opératrice de téléphone rose qui va vivre une expérience peu ordinaire. Tout le film centré sur cette femme formidablement interprétée et avec beaucoup de hors champ très bien suggérés, délivre une tension permanente entre la condition personnelle de cette femme et la situation délicate qu’elle doit gérer pendant les séismes de 1999 en Turquie. Le film nous permet aussi de découvrir les conditions d’exploitation de ces call centers érotiques et l’univers machiste qui prévaut en Turquie. Quelle tension ! On ressort du film tendu, et c’est en grande partie grâce au jeu d’actrice de Saadet Isil Aksoy. Tout se joue dans son regard, incroyablement expressif. Le film prend son temps pour installer la tension, mais une fois qu’elle s’installe, elle ne nous quitte plus jusqu’à la fin. J’ai particulièrement apprécié le film pour sa manière d’aborder deux sujets très actuels : l’inaction des personnes au pouvoir et l’image des femmes. L’histoire se déroule en 1999, après un séisme. Le procureur ne fait rien. Et Arzu, notre personnage principal, opératrice pour une sorte de téléphone rose, est constamment rabaissée, humiliée, déshumanisée par des hommes. Ce qu’elle vit, ce qu’elle dit… tout résonne avec notre époque. J’ai été très émue par son monologue sur la condition féminine. Certaines de ses paroles m’ont profondément touchée — je m’y suis reconnue. Je pense que ce film doit être vu. Il porte des messages puissants et actuels. Il fait du bien, même s’il dérange. Le rôle principal tenu par l'actrice la plus connue en Turquie a un visage très beau et très expressif, filmé en gros plan. J'ai beaucoup aimé ce film car on se sent proche de cette femme qui se bat pour une bonne cause, en faisant tout ce qu'elle peut pour venir en aide à un personnage que l'on ne voit jamais mais dont on entend la voix au téléphone. On est inquiet avec elle, on espère avec elle et on souhaite une belle fin. Ce fut un grand honneur d'accueillir les réalisateur-trices dans notre cinéma et une grande chance de partager avec eux après la projection. Ils ont évoqué les conditions du tournage, leur relation avec l'actrice, le lien avec l'actualité, la façon dont ils travaillent en duo et autres anecdotes ... C'est un film prenant à ne pas manquer.
Ici il ne s'agit pas d'une opératrice urgentiste ou une flic, on est dans un pays ou la fracture entre la hotline sexuelle et l'Islam paraît insoluble, et enfin le tremblement de terre ne doit pas être accessoire. Le film débute dans le vif du sujet, la hotline érotique peut se faire SM ou porno même si on saupoudre de quelques éléments façon ". Amitié". C'est donc très cru, et si ce n'est pas forcément très présent l'importance de ces passages s'avère pourtant imposante quand il s'agit d'un film de seulement 1h15. Puis arrive deux événements importants, le séïsme d'abord, et le coup de fil "de trop" et ces deux faits cumulés créent ou plutôt occultent ce qui paraît d'une évidence pourtant flagrante... Avec un tel récit le duo de réalisateurs-scénaristes frappent fort contre la misogynie accentuée par l'hypocrisie religieuse, mais aussi contre les élites et la corruption et dans sa première partie le tout est aussi cohérent que plein d'acuité. Mais au fil du récit on sent que les cinéastes veulent se faire plus directs, le ton de fait moins subtil, plus didactique pour finir dans une sorte d'apothéose convenue et moralisatrice, surtout amenée avec de gros sabots. Le duo turco-français composé de Çagla Zencirci et de Guillaume Giovanetti aime à changer de registre dans chacun de ses longs métrages. Ainsi, Confidente n'a rien à voir avec le magnifique Sibel et nous fait entrer de plain pied dans un centre d'appels érotique, situé à Ankara, précisément en l'an 1999. Le film est un huis clos et l'intrigue ne progresse qu'à travers des appels téléphoniques, qui vont varier de tonalité et quitter une certaine crudité pour aller vers l'angoisse et le tragique, à cause d'un tremblement de terre survenu à Istanbul. Confidente est plutôt meilleur que la plupart des films "au bout du fil", qui ont fleuri ces dernières années, mais il reste malgré tout, et en dépit de son rythme soutenu, un exercice de style, qui connaît parfois des rebondissements "téléphonés", désolé pour l'horrible jeu de mots. D'autre part, si on a le malheur de quitter l'écoute un court moment, le risque est grand de perdre une peu de compréhension, dans un ensemble qui fustige le machisme ambiant et la corruption généralisée. Si le film ne perd pas de son intensité, il le doit avant tout à son interprète principale, constamment à l'image, et remarquable de bout en bout, à savoir la géniale Saadet Işıl Aksoy qui, à elle seule, parvient à personnifier le courage et l'honnêteté des femmes, dans une société qui ne cesse de les rabaisser et de les traiter avec mépris, condescendance et hypocrisie.
Je me demande ce que je viens de voir : les rebondissements les plus improbables se succèdent, et on prie pour que ça se finisse vite. Crédibilité : o%. Quant au message du film, qu'on voir arriver à 10 kms, il fait plutôt sourire de gêne. Absolument sans intérêt, je ne saurais pas commenter ce film qui ne m'a apporté qu'ennui et mal-être, les quinze premières minutes etant meublées par un dialogue extrêmement vulgaire à mon sens. Au début, le film m'a paru très répétitif dans sa succession de conversations salaces, puis l'intérêt s'est éveillé, faisant toutefois rapidement place à l'agacement face à des péripéties très difficiles à suivre. Quant au discours sentencieux de la fin, il est carrément exaspérant. C'est vraiment faire peu de cas de l'intelligence du spectateur que de lui assener ce qu'il doit penser. Quant à la chanson du générique de fin, là on touche le fond.
|
|