CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2857 

 

 

n°2857
 
" Indomptables "

 

 

(2025)-(Am)-(1h21  -      Policier   

 

Réal. :     Thomas  Ngijol    

 

 

Acteurs:  T.Ngijol, D.Melande, B.Mvoe ...

 

Synopsis

 

 

À Yaoundé, le commissaire Billong enquête sur le meurtre d'un officier de police. Dans la rue comme au sein de sa famille, il peine à maintenir l’ordre. Homme de principe et de tradition, il approche du point de rupture.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

L’humoriste Thomas Ngijol change de registre avec ce polar tout en tension qui tire sa puissance de son ancrage intime dans le quotidien d’un commissaire de police enquêtant sur la mort d’un collègue.

La violence du personnage est telle que l'acteur [Thomas Ngijol] aurait pu sombrer dans l'outrance fascinante ou dans l'atténuation bienveillante. Heureusement, il se tient à distance de ces deux excès, menant son film d'une main de maître.

Thomas Ngijol, dans ce rôle, est sidérant. Oubliez l’humoriste. Ici, il est un acteur qui porte un personnage complexe et sombre.

Un film sur la transmission difficile d’un « daron » qui n’a pas pris le virage de son temps, un roi déchu, une ambiance aussi, un charme lié à la terre ocre des ruelles de la capitale du Cameroun, la pauvreté et la dignité d’une petite société qui cherche à survivre dans les marges.

À des années-lumière de “Case départ”, un film noir porté par un personnage de père tout en nuances, mais à l’ambition sociale un peu fourre-tout.

Comme autrefois Arnaud Desplechin (Roubaix, une lumière), Thomas Ngijol adapte en fiction un documentaire de Mosco Boucault ; manque ici tout ce qu’il en retranche, est de trop tout ce qu’il y ajoute.

Ngijol tombe hélas dans le syndrome du contre-emploi d’humoriste hanté par la comédie, un peu comme le Dujardin de Novembre et ses réminiscences d’OSS 117. Le film a néanmoins des qualités, notamment tout le travail de restitution de la langue, du quotidien familial.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

On a assez vanté les atmosphères poisseuses de Séoul, Los Angeles ou de Paris, telles qu'elles ont été recrées dans des polars de cinéma, noirs comme des nuits sans lune, qu'il serait malvenu de ne pas reconnaître la puissance d'évocation des rues et des maisons de Yaoundé dans Indomptables. Le flic, personnage central joué par le réalisateur, Thomas Ngijol, est un homme droit dans ses bottes qui ne s'est pas aperçu que ses principes rigides, que ce soit au travail ou dans sa propre famille, le menaient à une impasse. Le cinéaste et l'acteur, à travers une intrigue prétexte, montrent une ville mais aussi un pays, le Cameroun, voire un continent, l'Afrique, où les valeurs traditionnelles et patriarcales perdent de leur pouvoir et surtout de leur justesse, face à une nouvelle génération qui émerge. En à peine une heure vingt, très dense et souvent intense, Bgijol fait le tour de son sujet, avec une maîtrise de tous les instants, fendant la carapace du comique que l'on connaissait. Nuitamment, au son de Marvin Gaye, le policier d'Indomptables traverse une ville en pleine mutation, pour le meilleur et pour le pire. Davantage que son intrigue, c'est ce portrait d'un homme bousculé dans ses certitudes qui séduit, dans un style âpre et tendu mais qui laisse échapper de belles trouées lumineuses. Une réussite !

Quelle réussite! On respire le Cameroun, les valeurs africaines, les coutumes. NGijol a pris énormément de risques avec ce film et c’est clairement payant. Il s’offre son plus beau rôle. Il est habité par son personnage. Ce n’est pas une simple enquête, le film interpelle aussi sur les questions profondes comme la condition et les valeurs humaines, la loi et la morale, la paternité. C’est exactement pour ce genre de film que je vais au cinéma. Bluffant

 

Dans un style très réaliste, dans des décors naturels, avec un casting à presque 100% non professionnel et local, où seule finalement la présence de Thomas Ngijol nous rappelle qu'il s'agit un polar fictionnel. Malgré quelques passages souffrent d'interprètes mauvais ou pas à l'aise devant la caméra, le scénario est construit avec le parallèle très galvaudé entre un flic partagé entre son boulot et sa vie de famille. Mais cette fois l'intelligence du traitement repose sur deux paramètres essentiels, le premier est que le commissaire Billong/Ngijol évoque une caste social supérieure qu'il a bien l'intention d'assumer dans une société où l'habit fait le moine, littéralement, puis le fait qu'il n'est pas un super flic mais un être humain qui fait de son mieux au point où son autorité est difficile à imposer, dans le travail (la poignée de main) comme dans sa famille où la fracture est finalement moins générationnelle que technologique. On notera une importance non négligeable des femmes, ou plutôt de leur émancipation mais sur ce point on ne saura jamais si c'est une réalité au Cameroun où si c'est un choix militant. Thomas Ngijol signe un polar social merveilleusement bien écrit, à l'exotisme loin des cartes postales et tout simplement très intéressant.

Plus que l'intrigue policière peu palpitante, c'est le décor et l'état d'un pays qui retient l'attention, un pays plongé dans la précarité, avec des inégalités fortes et une jeunesse sans perspective. Un pays où le fossé entre les générations semble se creuser, ce qui m'a un peu surpris car les pays africains semblaient etre connus pour faire perdurer les traditions au risque de l'immobilisme. Thomas Ndjol est très convaincant et dense en patriarche strict, lin de son image, mais son film se serait enrichi s'il y avait apporté un peu d'humour.

C'est une expérience mitigée. D'abord, c'est bien de voir que Thomas Ngijol n'essaie pas d'enjoliver et nous envoie brutalement cette vision quotidienne du Cameroun. Il y a aussi c'est volonté omniprésente de dénoncer les travers d'une société sans se placer en donneur de leçon mais plutôt en acteur de ce système. Mais le montage décousu donne un faux rythme préjudiciable, comme un trop plein qui ne trouve jamais son point d'équilibre

 

Et bien c'est pas terrible, l'histoire est ok mais déjà peu intéressante, on s'attache pas trop au personnages hélas

J'ai vu les 25 premières minutes de ce film affligeant. Le scénario est bâclé : cela manque de rythme et de rebondissements. Les personnages sont peu attachants : il sont tous détestables les uns comme les autres (à commencer par le commissaire, ses subalternes, sa famille et les villageois). C'est mal filmé : les images sont monstrueuses de laideur. Mais surtout c'est soporifique et donne une mauvaise image du Cameroun. Zéro pointé pour le réalisateur. A réserver pour les lecteurs de Telérama et les inconditionnels des lauréats des prix cinématographiques que personne ne va voir.

 

 

 

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