CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2852 

 

 

n°2852
 
" Godland "

 

 

(2022)-(Dan,Isl,Fr,Sue)-(2h23)  -      Drame   

 

Réal. :     Hlynur  Palmason     

 

 

Acteurs:  E.Crosset Hove, I.Siguresson, V.Sonne ...

 

Synopsis

 

 

À la fin du XIXème siècle, un jeune prêtre danois arrive en Islande avec pour mission de construire une église et photographier la population. Mais plus il s’enfonce dans le paysage impitoyable, plus il est livré aux affres de la tentation et du péché.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Hlynur Pálmason est grand par sa vision, son talent, et sa méticulosité à capter les tourments humains, ici transcendés par un voyage géographique unique.

Entre quête spirituelle et voyage métaphysique, Godland est un long-métrage en état de plénitude, narrative et visuelle. Un chef-d’œuvre.

Hypnotique dans ses images et son rythme, habité par l’acteur danois halluciné Elliott Crosset Hove, Godland donne corps aussi à la meurtrissure des chairs et à la putréfaction des cadavres. Sans gratuité aucune, le film visualise la tragédie d’une peur cosmique et le combat d’un homme à la surmonter, avec la poésie d’un magicien de la lumière. Sublime.

Malgré la longueur, la maîtrise de la mise en scène étreint ce film inhabituel, l’équivalent d’un chant grégorien, qui élève l’esprit.

Il y a du Aguirre dans cette fuite en avant, comme une sorte de rêve solennel. Bergman n’est pas absent et il n’est pas interdit de convoquer Dreyer. Cela fait du monde. Le film le mérite. Dieu y reconnaîtra les siens. Espérons qu’il ne sera pas le seul.

Du burlesque en sourdine de ses deux premiers films, le cinéaste islandais en expulse la charge comique pour ne garder que la grande quête formelle et existentielle du genre : saisir les défaillances du corps en proie à un environnement hostile.

Au bout d'une grosse heure redoutable et d'une seconde plus convenue, le film parvient quand même à s'achever avec force sur une image dévorante.

Magnifique du point de vue formel, cette épopée dramatique s’avère au final trop longue, abrupte et parfois ennuyeuse.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Plus que repéré avec Winter Brothers et Un jour si blanc, Hlynur Pálmason est passé à la vitesse très supérieure avec Godland dont il est légitime de se demander pourquoi il ne faisait partie que de la sélection d'Un certain Regard, à Cannes. Godland, qui rappelle parfois par son thème Silence de Shinoda, puis de Scorsese, peut aussi s'envisager comme un croisement audacieux et brillant du cinéma de John Ford avec celui de Cart Dreyer. Une sorte de western, oui, mais situé dans la splendeur et la désolation des terres islandaises et magnifié par un format carré aux coins arrondis qui n'est pas qu'une lubie stylistique du réalisateur. La mise en scène est somptueuse, admirez ces panoramiques soyeux et ces plans larges qui ramènent l'homme à sa condition ridicule, dans l'immensité minérale de la nature, lui qui n'arrive qu'à dompter les chevaux, et encore. C'est très beau et d'une riche austérité, si l'on ose employer cet oxymore. La religion, l'arrogance danoise (l'histoire se déroule au XIXe siècle, avant que l'Islande acquiert son indépendance), notamment, se coulent naturellement dans les thèmes qui courent tout le long de ce film éblouissant qui n'oublie pas de composer un personnage central passionnant, un prêtre partagé entre le spirituel et le charnel, et dominé par les éléments et les habitants de cette île fascinante et périlleuse pour qui n'a pas appris à la connaître et à la redouter depuis sa naissance. Et pour qui ignore également que le silence des chevaux est un leurre.

Sublime ! Avant de voir ce film, il faut être averti de l'immense tradition littéraire et poétique des Islandais. En s'attardant sur des paysages (que Cameron n'aurait pu inventer !), En faisant défiler le temps par des plans décalés du même paysage, la caméra est manifestement imprégnée de cette magnifique culture islandaise. Fallait-il rajouter une confrontation entre colonialistes danois et aborigènes islandais, je ne suis pas sûr que ce fût nécessaire. Mais du moment qu'on est captivé d'un bout à l'autre…

 

Grande épopée à travers l'Islande dans un premier temps, puis immersion au coeur d'une famille et d'un village ensuite : voilà comment résumer brièvement ce "Godland". Peut-être trop influencé par l'enthousiasme autour de ce film, je suis resté un peu dubitatif devant ce prêtre photographe croquant chaque instant de son parcours. La barrière de la langue est un frein à la fluidité de l'oeuvre, mais on ne peut rester insensible à la beauté des paysages islandais. Parfois gagné par l'ennui, le film accouche d'une fin superbe et gomme de ce fait son côté austère à l'image de son héros qui ne dégage pas un charisme transcendant. Une légère déception.

 

Oui la mise en scène au format carré est majestueuse rendant hommage aux paysages austères islandais. L'aspect contemplatif du film fonctionne, on est du voyage. Curieusement ce sont les rebondissements narratifs qui m'auront fait décrocher. On s'enfonce dans une dramaturgie de plus en plus sombre. Et où à t on vu prêtre aussi antipathique et médiocre, il n' a pas de talents oratoires, ni de spiritualité ni d'esprit. J'ai bien compris qu'il fallait montrer l'arrogance Danoise sur les autochtones mais la dramaturgie dans lequel s'enfonce le film m'ont fait décrocher de ce qui semblait le sujet du film, l'homme et ses doutes face aux force de l'univers.

Le maniérisme a son nouveau porte-drapeau. Il est islandais, il tourne en 35, ce qui complique bien la vie de ses producteurs, et il préfère le format 4/3, celui des postes à tube cathodique. Rien ne va dans ce film. Il est prétentieux et il est creux. Le protagoniste est antipathique au possible. Les enjeux sont dérisoires. Et la romance est aberrante. Deux personnages attachants mais secondaires : une petite fille surdouée et un dur à cuire. Une belle composition pour la bande originale. Mais c'est affreusement long et ennuyeux. On peut s'en passer.

Le film est intéressant pour son côté contemplatif mais le scénario est inexistant - volontairement sans doute - mais cela plombe quand même l'œuvre dans son approche comme dans son ensemble. J'étais parti plein d'attente et j'en ressors déçu. La presse est dithyrambique comme parfois mais je n'ai pas marché moins parce que c'est trop long que parce que les personnages ne se disent rien ou presque alors qu'ils auraient à dire et à se dire.

Le choix d’une image au format carré, rappelant les premiers âges de la photographie (dont il est question dans le film) est intéressant aussi bien du point de vue de l’esthétique que dans sa participation à convoquer un imaginaire propre aux grands récits d’explorateurs (on pense par exemple, sur un autre continent, aux nouvelles et romans de Jack London). En revanche, là où le film ne m’a pas convaincu, c’est dans la dialectique nature/culture à l’œuvre. Si celle-ci est incarnée dans bien des aspects du film, aussi bien au niveau du langage (le danois du dominant et l’islandais du dominé), des paysages (le volcan et les vastes étendues herbeuses) que des personnages (la rudesse du guide et l’érudition du prêtre, l’amour d' Anna et les obligations religieuses de Lucas) ; cette dialectique souffre cruellement d’un manque de tension, qui rend le film peu intéressant en dépit du travail remarquable sur les espaces et les paysages. Décevant.

Ce film est long, superbement long ! Je pense que "l'intrigue" du film aurait pu tenir en moins de 1H30 ! La première partie du "film" on voit une caravane traverser l'Islande au 19e siècle, sous des torrents de pluie, pour "accompagner" un prêtre...Bon OK pourquoi pas ? On s'aperçoit alors que les "westerns" filmés par Ford ne sont que de la gnognotte...Ici le cureton il est tout seul face à des Islandais durs. On pense au début qu'il s'agit d'un chemin initiatique ! Que nenni ! Dans la 2e partie du "film" on voit le prêtre, en confrontation avec la société islandaise qu'il est censé "convertir" ou au moins "rassembler"...On ne sait pas quel objectif cherche le réalisateur , à part l'amour du Danemark !Il y a en tout cas des scènes de dépeçage de moutons/volailles qui mettront la jeune génération en émoi. A part cela évitez ce film, long et ennuyeux !

"N'y vas pas camarade, fuis ! FUIS!!" Alors oui quelques beaux plans (certes), mais un film d'une lourdeur, d'une pesanteur, d'un ennui absolu, d'un inintérêt abyssal, avec des personnages vides, totalement vides, austères, mornes, sans une once de grâce ou d'humanité, qui ne ressentent et n'expriment rien, que ce soit dans leurs silences sans fin et dans les rares moments où ils parlent, pour ne rien se dire, sur rien. Ce qui résume assez bien ce film en forme d'enclume qui se contemple elle-même dans un miroir (dans un beau paysage, oui) pendant 2h30. Et j'oublie le "dénouement" franchement grotesque, petit déferlement de violence de 5 mn maladroit, pataud, lourd, si lourd, tellement lourd, pour tenter de donner rétrospectivement une direction, une âme, une sève, un sens à un film qui n'en ont aucun. Une expérience sincèrement pénible. Je serais parti au bout d'une heure si j'avais pu, et je ne serais pas entré si j'avais su.

 

 

 

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