CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2844 

 

 

n°2844
 
" Le rire et le couteau "

 

 

(2025)-(Fr,Roum,Port,Bres)-(3h31)  -      Aventure   

 

Réal. :     Pedro  Pinho    

 

 

Acteurs:  S.Coragem, C.Diara, J.Guilherme ...

 

Synopsis

 

Tout public avec avertissement.
 

Sergio voyage dans une métropole d'Afrique de l'Ouest pour travailler comme ingénieur environnemental sur la construction d'une route entre le désert et la forêt. Il se lie à deux habitants de la ville, Diara et Gui, dans une relation intime mais déséquilibrée. Il apprend bientôt qu'un ingénieur italien, affecté à la même mission que lui quelques mois auparavant, a mystérieusement disparu.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Abus de ciné    Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

La sublime idée du film est de conjuguer la déconstruction du néocolonialisme qu’il incarne avec celles du patriarcat, des normes de genre, du racisme et du classisme, et ce, sans jamais tomber dans une forme de didactisme édifiant.

Rarement film a su si bien allier la littéralité la plus dépliée à une ambiguïté de tous les instants. Le Rire et le couteau, ce qui se dit et ce qui se vit.

La durée du film démultiplie ses espaces, frotte la fiction si ce n’est au document ethnographique, du moins à des séquences où l’on sent combien la vie des acteurs bissau-guinéens préexiste au récit qui l’encadre. 

En contrariant les actions de Sergio, Pinho ne cesse de mettre en échec la possibilité d’une fiction néocoloniale. En découle une narration accidentée et indolente, qui maintient le personnage dans un état d'hébètement.

Tout fait remarquablement sens dans ce kaléidoscope impliqué, plongeant au cœur des combats d’ aujourd’hui, des rivalités territoriales aux flux migratoires, en passant par les nouvelles­ redéfinitions du genre.

Les tribulations, en Guinée-Bissau, d’un jeune ingénieur portugais bien intentionné, le temps d’une mission environnementale. D’une durée hors norme, un film d’une ampleur rare, érotique et troublant.

"Le Rire et le couteau" est une satire mordante et rafraîchissante de l’ethnocentrisme européen, dont la durée rare de trois heures et demi est justifiée par l’ambition de proposer une immersion dans la psyché des africains, des Guinéens pour être plus précis.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Il faut commencer par dire que ce film est magnifique. Malgré une longueur effrayante (3H30), l’histoire de Sergio, ingénieur missionné pour rédiger un rapport en Guinée vaut le coup. Le jeune homme y découvre un pays encore marqué par le colonialisme, mais très ouvert. C’est une véritable ode à l’ouverture, à la réflexion. En découvrant la vie locale, ses enjeux et ses traditions, Sergio fait aussi des rencontres intimes. Ces scènes assez explicites sont tout autant réussies. Un grand coup de coeur pour ce film racontant une époque.

À force de voir des films, une certaine monotonie s’impose, même si on se contente de dire que tel ou tel film est vraiment bien, sans qu’on soit réellement convaincu . Et puis arrive « Le rire et le couteau » film miracle qui surprend et me fait écrire que décidément le cinéma n’est pas mort, mais qu’il peut encore et toujours nous surprendre et nous émouvoir. La générosité du réalisateur de nous faire découvrir un pays à travers l'errance de Sergio, ingénieur environnemental et de ses nombreuses rencontres, fait de ce film un témoignage sur les effets de la colonisation, ici la Guinée-Bissau. On ressort du film un peu sonné, ivre d'images et de sons. C'est peu dire que le film m'a touché et bien qu'il dure 3h30, j'en aurai bien pris pour 3h00 de plus.

Le Rire et le Couteau déconstruit brillamment les résidus du néocolonialisme par une approche subtile et incarnée, où le politique passe par les corps, les silences et les regards. Pedro Pinho ne dénonce pas : il expose, il renverse, il laisse se dérouler sous nos yeux l’absurde engrenage d’une présence occidentale « bienveillante » mais toujours chargée de pouvoir.Ce renversement est d'autant plus évident quand Diára propose à Sérgio de la regarder avoir un rapport sexuel avec son petit ami. Pensée comme une subversion du regard blanc, elle place Sérgio — et le spectateur avec lui — dans une position d’attente, de marginalité. Là où le cinéma a si souvent fétichisé les corps racisés pour le plaisir du regard dominant, ici ce sont les corps noirs qui s’aiment d’abord, se regardent entre eux, se suffisent. L’invitation ne vient qu’après, et elle est conditionnée. Dans ce sens, le désir est politique, et la frustration devient pédagogique. Un film dense, exigeant, dérangeant mais décidément nécessaire.

Le plus beau des films, dont on sort en ayant l'impression d'avoir été frappé par la foudre. Un récit-fleuve, sensuel et libre, qui rappelle les romans de Joseph Conrad : une galerie de personnages flamboyants, à la parole abondante et précise, un thriller bucolique dans un décor d’empires en lutte, une histoire de désir et de solitude. Incroyable.

 

Film ambitieux, peut être trop, et comme c’est souvent le cas c’est l’écriture qui pêche. Les protagonistes ne sont pas tous traités avec la même profondeur, leurs interactions sont minimalistes à une exception près, le récit tombe parfois dans la critique qu’il est censé porter. Le film reste intéressant, même si caricatural parfois dans l’opposition colon/colonisé, il suggère bien la persistance des effets de la colonisation, la tutelle ininterrompue, l’action caritative bonne conscience des héritiers de la spoliation, mais reste très manichéen. Les images restent très belles et la réalisation qualitative.

Quand j'ai vu que ça allait parler de la Guinée-Bissau j'étais enthousiasme car c'est un pays méconnu et c'est mes origines l'idée de base est intéressante on a voulu montrer que le colonialiste est toujours présent c'est dommage car je trouve qu'il a pas mis plus que ça en avant les paysages de la Guinée-Bissau qui sont magnifiques ce qui est bien c'est qui montre que les gens des autres pays qui viennent aider au développement du pays par contre je n'ai pas aimé comment ils montre les femmes noires comme des objets de sexe, je n'ai pas aimé une scène que je trouve complètement malaisante avec le duo à trois en plus longue à la limite du porno et le réalisateur a préféré s'attarder sur le monde de la nuit et fête pourtant il avait de quoi faire en 3h30 dommage.

 

La réflexion de fond de ce film est intéressante. il laisse présager quelque chose de prometteur dès les premières 20 minutes. Malheureusement, j'ai regretté que le travail d'analyse et d'interprétation du spectateur lui soit mâché et servi sur un plateau de façon tellement évidente que ce film en perd son intérêt au bout d'une heure et demie...

 "Le rire et le couteau" n'a pas été une séance appréciée de mon côté. Je suis vraiment déçu de cette tentative d'être original en distordant sans raison valable le format classique d'un film. Les 3h30 ne sont absolument pas justifiées et ne sont au final qu'un journal de bord qui se laisse porter sur la vie d'un expatrié bobo en quête de sens. On comprend rapidement que le réalisateur cherche à nous montrer pourquoi cet individu qui s'imagine aider les autres est à côté de la plaque et perçu négativement par les gens qu'il rencontre. La deuxième partie m'a achevé et je n'ai pas réussi à me relever de l'ennui ressenti sur cette plateforme dans le désert.

 

 

 

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