CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2833 

 

 

n°2833
 
" Chaque soir à neuf heures "

( Our mother's house )

 

(1967)-(An)-(1h44)  -      Drame   

 

Réal. :     Jack  Clayton   

 

 

Acteurs:  D.Bogarde, L.Sheldon Williams, J.Gugolka ...

 

Synopsis

 

 

Une mère profondément religieuse meurt en laissant 7 enfants livrés à eux-mêmes, lorsque leur père réapparaît brusquement.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Quand on a vu 99,99/100 des films les plus réputés du cinéma, à tort ou à raison, on se dit qu'on a tout vu ; et c'est quand on se dit le plus ce raisonnement stupide qu'un joyau totalement méconnu, et on se demande bien pourquoi, m'apprend son existence à travers la lecture de forums cinéphiliques (DVDClassik pour ne pas moucharder !!!). La logique aurait voulu que je connaisse ce film depuis longtemps vu qu'il a été réalisé par Jack Clayton, très bon cinéaste qui a l'image de cette oeuvre est lui aussi injustement méconnu, dont si j'avais pas été transcendé par son réputé "Les Chemins de la haute ville" j'avais littéralement adoré "Les Innocents", un des meilleurs représentants du genre fantastique tout simplement. D'ailleurs "Chaque soir à neuf heures" (auquel je préfère son titre original "Our Mother's House" qui résume mieux le film dans sa globalité !!!) a plusieurs points communs avec ce dernier, outre que c'est une réussite parfaite et la jolie Pamela Franklin, à savoir une direction d'acteurs enfants brillante (exercice très difficile sur lequel même des très grands metteurs en scène se sont cassés les dents !!!), qui sont remarquables par leur justesse et l’homogénéité de leurs interprétations, et une atmosphère aussi étrange que prenante. Cette dernière est tout aussi remarquable d'homogénéité en étant tour à tour émouvante, troublante, éprouvante (la séquence où on coupe les cheveux de la petite, horrible !!!), tendre, légère, sombre et cruelle ; bref la vie avec en supplément (peut-être !!!) une petite pointe de fantastique. Un film avec des enfants mais pas pour les enfants... Il faut signaler Dirk Bogarde qu'on devine très vite ignoble sous des airs sympathiques ainsi qu'une des BO les plus inspirées, les plus belles et mémorables de Georges Delerue... Un chef d'oeuvre qui mérite d'urgence une réhabilitation et qui marque très durablement, bien après la fin de la vision...

ack Clayton (1921-1995) a commencé sa carrière sous la houlette d’Alexander Korda (patron de studio et réalisateur) comme garçon de courses, puis monteur, pour devenir à son retour de la guerre producteur associé. Après deux courts-métrages, il réalise son premier long métrage avec « Les chemins de la haute ville » en 1959, drame social qui lui vaut une nomination à l’Oscar mais surtout permet à Simone Signoret d’être la première actrice française à décrocher la précieuse statuette. On ne pouvait rêver meilleurs débuts. Dans la foulée, il réalise avec « Les innocents », une adaptation du « Tour d’écrou » d’Henry James qui encore aujourd’hui fait référence dans le genre des films de maison hantée. A la suite, sa filmographie parcimonieuse se limitera à sept réalisations en près de trente ans de carrière. Dès « Les innocents », il montre son intérêt pour l’évocation du monde de l’enfance et de ses mystères qu’il mettra au centre de films comme « Le mangeur de citrouilles » (1964) ou « La foire des ténèbres » (1983). "Chaque soir à neuf heures" , une nouvelle de Julian Gloag a été présentée à Jack Clayton par un de ses amis proches. Le réalisateur est aussitôt emballé par le sujet dans lequel il peut voir une connexion avec « Les innocents ». La MGM acquiert les droits pour Clayton qui confie la rédaction du scénario à Jeremy Brooks. Le résultat, lui paraissant trop long et trop proche de la nouvelle, il confie à sa femme, Haya Harareet, actrice et écrivaine la mission de resserrer le récit et surtout de concocter une fin plus en cohérence avec le propos développé en amont. Le projet est donc lancé avec l’idée de faire de Richard Burton, le père des sept enfants de l’histoire. Mais le cachet de la star à prévoir fait reculer la production. C’est alors Dick Bogarde qui est choisi pour tenir un rôle plutôt à contre-emploi dont il se sortira très honorablement face à des jeunes acteurs très convaincants et déjà présents seuls à l’écran depuis près d’une heure. Dans une banlieue de Londres, vivent sept enfants avec leur mère malade et agonisante. Convertie à une déclinaison intégriste de la religion chrétienne indéfinie (le refus de se faire soigner peut faire penser aux témoins de Jéhovah).  Le sujet parfaitement inhabituel par les questions qu’il soulève et le cadre dans lequel les personnages évoluent est admirablement traité par Jack Clayton qui s’y entend comme personne pour tirer le meilleur de ses jeunes acteurs. Aidé de son chef opérateur Larry Pizer, il parvient à créer une atmosphère très troublante où alternent candeur et rêverie des enfants avec une cruauté brutale consécutive à un apprentissage des rapports sociaux inachevé ou pas même commencé pour les plus jeunes. L’instinct de survie des enfants est minutieusement observé qui par la force du collectif et le recours à la ruse leur permet de venir à bout de la plupart des imprévus, y compris l’arrivée impromptue d’un père jusqu’alors inconnu qui va forcément modifier l’équilibre précaire qui s’était installé. La question centrale du film tient peut-être dans la capacité de résilience de cette jeune fratrie très hiérarchisée où les caractères semblent déjà très affirmés , pouvant peut amener à se demander si dès l’enfance chacun d’entre nous n’a pas déjà inscrites en lui, les principales limites et inclinaisons de son comportement futur. Moins célèbre que « Les innocents », « Chaque soir à neuf heures au moins aussi troublant et sans doute même plus inquiétant, montre un réalisateur au tempérament artistique affirmé et en pleine maîtrise de ses moyens qui aura préféré une production ramassée à l’appel des sirènes hollywoodiennes auxquelles il n’aura répondu qu’une fois pour la réalisation d’un « Gatsby le magnifique » (1974) ambitieux mais sans doute un peu trop lisse. 

Film de Jack Clayton que je visionne à chaque fois avec un très grand plaisir, "Chaque soir à neuf heures" possède une interprétation absolument magistrale de la part des jeunes comédiens et comédiennes, où l'on retrouve notamment Margaret Brooks, Mark Lester et Pamela Franklin. Mais ce n'est évidemment pas la seule qualité de ce long-métrage qui possède également une histoire bien touchante, une réalisation qui ne manque pas d'émotion et aussi une musique très mélancolique que l'on doit au grand compositeur Georges Delerue.

Six ans après son chef-d'œuvre "Les innocents", Jack Clayton tourne à nouveau avec des enfants. Et on passe de 2 à 7 cette fois ! Il va encore une fois exploité avec brio la faille de l'enfance laissée en jachère sans cadre familiale, tout comme il l'avait fait dans "Les innocents". Mais entre temps, un autre film aura marqué ce thème en Angleterre : "Sa majesté des mouches" de Peter Brook, qui narrait l'histoire une bande d'enfants rescapés d'un naufrage et qui était livré à eux-mêmes sur une île déserte. Peut-être que "Chaque soir à 9 heures" aura souffert d'être sortie après le film de Peter Brook sur un sujet avoisinant. Car il n'eut aucun succès en Angleterre, ne sortira que 6 ans plus tard en France et, à ce jour (2022), reste toujours inédit en vidéo ! Et pourtant tout est réunit pour être un chef-d'œuvre. Un casting extraordinaire, une réalisation subtile, une ambiance feutré, un scénario mêlant drame, trahison, manipulation, un peu de surnaturel, flirtant avec l'inceste... Non vraiment. Pourquoi ce film reste aussi méconnu ? Incompréhensible...

« Wouah ! Le film : « Chaque soir à neuf heures » m’a laissé à bouche par le côté très tragique dans le destin de 7 enfants de 4 à 13 ans, qui, pour ne pas être envoyés à l’orphelinat séparément, décident de garder le décès de sa mère malade, secret, de l’enterrer dans le jardin et .. de continuer leur vie comme si de rien n’était ! Leur père Charlie, absent depuis plusieurs années, réapparaît brusquement ... les enfants vont vite s’apercevoir Charlie n’est pas un mec bon, il est opportuniste ... Les enfants se rendent compte alors que leur fragile équilibre est menacée par cette arrivée ! Mais oui, on dirait un conte cruel !Ce beau film m’a frappé par sa violence psychologique mais aussi sa sobriété, sa mise en scène objective qui filme sans jugement le quotidien des enfants orphelins. On suit impuissant leurs réactions contrastées entre elles selon leur âge et leur caractère, face à la mort de leur mère ! Les enfants les plus âgés sont plus désorientés, ils essaient de maîtriser la situation alors que les plus petits ne saisissent pas vraiment ce que la disparition de leur mère signifie ... ils réagissent tous différemment ! Mais, ils forment une incroyable osmose entre frères et sœurs ! Le casting des enfants est vraiment très bien choisis ! Leur interprétation est absolument haut à la barre ! Wouahou ! Ils sont spontanés, attachants et innocents ! L’enfant Mark Lester, âgé de 9 ans, m’a le plus impressionné par l’intensité palpable de ses émotions ! La séquence avec l’acteur Dick Borgarde menaçant les enfants devant la cheminée est d’une puissance incroyable ! Très dure, cette séquence ! Le jeu des lumières et la projection des couleurs sont superbement orchestrés ! On se croirait devant le film d’Alfred Hitchcock ! Assez réaliste, tout de même ! Le film « Chaque soir à neuf heures » est à la fois un conte cruel et un drame social. Il y a des thèmes : l’exploitation des enfants, la maltraitance envers eux et la suspicion d’inceste. Eh oui, c’est osé, c’est une très sombre confrontation entre le monde de l’enfance et le monde des adultes ! Le personnage de Dick Bogarde, le père indigne est monstrueux ... Enfin, ce film a de belles images ... tellement envoûtant par une formidable cohésion de la fratrie livrée à elle même face aux adultes ! Très saisissant jusqu’à la fin ! A découvrir et à revoir ce film ! J’ai beaucoup aimé ce film !

 

Une atmosphère particulière et pesante se dégage de ce film. Le casting des enfants est soigné et Dick Bogard fait office de cerise sur le gâteau. Cependant le scénario ne surprend pas beaucoup.

 

 

 

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