CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2824 

 

 

n°2824
 
" The Brutalist "

 

 

(2013)-(Am,An,Hongr)-(3h34)  -      Drame    

 

Réal. :     Brady  Corbet   

 

 

Acteurs:   A.Brody, F.Jones, G.Pearce ...

 

Synopsis

 

Tout public avec avertissement

Fuyant l’Europe d’après-guerre, l’architecte visionnaire László Tóth arrive en Amérique pour y reconstruire sa vie, sa carrière et le couple qu’il formait avec sa femme Erzsébet, que les fluctuations de frontières et de régimes de l’Europe en guerre ont gravement mis à mal.Livré à lui-même en terre étrangère, László pose ses valises en Pennsylvanie où l’éminent et fortuné industriel Harrison Lee Van Buren reconnaît son talent de bâtisseur. Mais le pouvoir et la postérité ont un lourd coût.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     Sud Ouest      Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

La performance d’Adrien Brody est encore plus forte que celle qu’il avait donnée pour Le Pianiste qui lui avait valu un Oscar en 2003.

En plus de son passionnant propos et de sa forme exceptionnellement travaillée, le film est servi par la performance saisissante d'Adrien Brody, entouré par une troupe de comédiens et de comédiennes totalement engagés dans cette prouesse cinématographique.

Des films comme ça, on n’en voit pas beaucoup dans sa vie. Un film pareil, on n’en réalise qu’un dans sa vie.

Monumentale fresque pleinement cinématographique relatant trois décennies du destin tragique d'un architecte juif hongrois, rescapé des camps d'extermination nazis, dorénavant confronté au capitalisme américain, en fin de compte tout autant destructeur. Prodigieux et dévastateur.

Une œuvre saisissante qui révèle les sombres dessous du rêve américain.

Si The Brutalist réussit en partie son pari, il entérine aussi les limites du cinéma de Brady Corbet - et la mue de l'ex-enfant terrible en scénariste appliqué.

On sent chez Corbet une transcendance possible – comme chez des cinéastes voisins, Jonathan Glazer ou Paul Thomas Anderson –, mais encore trop de tâtonnements (pourquoi cette architecture froide pour un homme aussi émotif ? pourquoi ne révéler la dimension autobiographique de ses œuvres que dans un final par ailleurs ultra conventionnel ?). C’est aussi, peut-être, ce qui rend THE BRUTALIST attachant, cette sensation d’un auteur brillant qui n’a pas encore totalement les moyens de ses passionnantes ambitions.

Pauvreté, drogue, alcool, antisémitisme, exploitation, solitude radicale, Brady Corbet veut tellement en dire sur l'exil de Laszlo qu’on sort de ces 3 h 30 plus sonné qu’ému, en mal de tracer une perspective dans le déluge d’images qui vient de nous assaillir. Il bâtit un édifice impressionnant, mais confus, surchargé.

L’aspiration au monumental, inscrite dans le récit et l’esthétique, dans la durée extrême et les thèmes, tourne inévitablement à la démonstration de force permanente. Une idée du cinéma que l’on n’est pas obligé d’aimer.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

En littérature, parler de "grand roman américain" a un sens, même si peu d'auteurs, désormais, semblent pouvoir rejoindre sa légende. Il n'y a pas d"expression équivalente pour le cinéma mais la liste des réalisateurs états-uniens ayant œuvré dans cet esprit, avec talent, est plutôt longue, de Vidor à Scorsese, de Ford à P.T Anderson, en passant par Kazan, Cimino et beaucoup d'autres.Tout ce préambule pour adouber Brady Corbet avec The Brutalist, récit monumental, et pas seulement pour sa durée, qui semble d'ailleurs bien douce en comparaison avec la plupart des films actuels qui se limitent à deux fois moins de temps. L'ambition est énorme dans ce que l'on nommerait un "pavé" en littérature (difficile de na pas revenir au roman devant un métrage déjà remarquable par son écriture) mais elle s'abstient de lyrisme et, si l'on veut chercher un défaut au film, disons qu'il est bien plus impressionnant qu'émouvant, mais c'était vraisemblablement l'objectif de Corbet. Dans un pays qui recueille dans l'immédiat après-guerre les rescapés de la vieille Europe, le trop fameux rêve américain prend sinon la forme d'un cauchemar, tout du moins celui d'un mensonge, celui de la prétendue égalité des chances, sur la terre du capitalisme-roi. The Brutalist raconte cela et beaucoup d'autres choses au sein d'une véritable fresque tout en nuances, centré sur un architecte qui découvre les contraintes de travailler pour un "généreux" mécène, forcément riche à millions. Après une première scène ébouriffante, le cinéaste capte d'emblée notre attention et ne la perdra plus, repartant tout aussi fort dans le deuxième partie du film, par ailleurs bien plus noire que la précédente. Adrien Brody livre une prestation haut de gamme, digne de celle du Pianiste de Polanski, à laquelle réplique l'interprétation non moins inspirée de Guy Pearce et de Felicity Jones, notamment. The Brutalist restera comme l'un des grands films de l'année, assurément.

Avec "The Brutalist", Brady Corbet signe un film ambitieux, porté par une mise en scène soignée et une ambiance quasi envoûtante. On suit le parcours d’un architecte exilé, interprété avec intensité par Adrien Brody, accompagné d’un solide casting où brillent Felicity Jones et Guy Pearce. Le film joue sur une esthétique soignée et un rythme contemplatif, ce qui lui donne une aura imposante, presque hypnotique, entre drame intime et fresque historique. Mais si la maîtrise est indéniable, l’émotion se fait presque discrète. À force de contrôle, "The Brutalist" garde en effet une certaine distance, là où on aurait aimé être davantage emporté. Un film qui fascine par sa rigueur et son atmosphère, mais qui aurait gagné à se laisser un peu plus traverser par le chaos et l’intensité de son propre sujet.

 

Avis mitigé sur un film alliant une vitalité et une audace formelles certaines (la première partie est splendide) à un propos trop convenu et didactique car fustigeant sans nuance, dans sa deuxième et plombante partie, une Amérique hypocrite, capitaliste, voleuse et violeuse. La dernière heure où tout est surligné à coup de pinceaux tire franchement le film vers bas quand l’épilogue / twist à la sauce disco enfonce un dernier clou se voulant trop malin pour être honnête.

 

En allant voir "The brutalist", je caressais l'espoir de me rabibocher avec le cinéma US. Peine perdue ! Un film ennuyeux aux personnages adoptant un jeu outré, un film mal éclairé (disons même pas éclairé du tout !), dont l'image est d'une laideur incroyable (Le film arrive même à faire croire que Venise est une ville sans aucun charme !) et dont la longueur, excessive, ne sert qu'à une chose : pouvoir accumuler le plus de scènes grotesques et de situations caricaturales, les sommets étant atteint lors d'un court séjour à Carrare : scène entre László Tóth et une jeune italienne lors d'un bal, suivie d'une scène entre László Tóth et Harrison Lee Van Buren. On notera que la comparaison de ce séjour à Carrare avec celui filmé par Andreï Kontchalovski dans "Michel-Ange" est d'une grande cruauté pour Brady Corbet. Sinon, "The brutalist" est un film américain, donc il y a beaucoup trop de musique inutile et même nuisible, et, en plus, la musique disco sur le générique de fin s'avère totalement hors sujet . Sinon, "The brutalist" est un film américain, donc quand un couple de hongrois se retrouve entre eux, ils se parlent en hongrois pendant 5 secondes (bel effort !) puis ils continuent en anglais. C'est fou comme on y croit ! Il n'y a vraiment pas grand chose à sauver dans ce désastreux gros pudding !

«Monumenal», c’est écrit sur l’affiche, «le film de l’année» selon la presse. Alors ? Et bien non, c’est juste un film moyen, qui dure trois heures et demi (dont un entracte de quinze minutes), donc en fait une perte de temps. The Brutalist n’est pas tiré d’un personnage réel ou d’un roman, et ça se sent, l’histoire n’a pas de logique interne, elle flotte dans telle ou telle direction sans raison. L’histoire de cet architecte juif ayant échappé à la Shoah et refaisant sa vie aux États-Unis ne captive pas vraiment. La finalité du film consiste à montrer l’envers du rêve américain, en introduisant notamment un élément particulièrement sordide et irréaliste (je ne spoile pas mais beurk). La facture du film est très classique, avec quelques effets cinématographiques (son coupé, gros plans, plans panoramiques «en Vistavision», musique dans les graves) pour faire genre. Au mieux un exercice de style. Bof.

La longueur du film n'est pas justifiée, certaines scènes ( de couple notamment ) sont interminables. Ce qui rend ce film à de nombreux moments indigeste. Le jeu des acteurs est souvent dans un excès qui aurait pu être mieux maitrisé. Même si l'on demande pas une oeuvre d'art d'être explicite il n'en demeure pas moins que l'on se pose la question où veut il en venir... La conclusion apporte peut être une réponse bien tardive. On se serait bien passé de la scène du viol dans une carrière de marbre...

Le cinéma, c’est avant tout de l’émotion et dans ce film que l’on voudrait nous faire prendre pour une grande fresque, il n’y a pas d’émotion ! Une succession de séquences dont plus de la moitié ne sont pas nécessaires, c’est très très pénible à regarder surtout quand ça dure aussi longtemps, l’ennui prend alors le dessus. Avoir de l’ambition c’est bien, et le résultat me semble très prétentieux à tous les niveaux.

Et dire que je m'étais déjà ennuyé devant Le pianiste avec le même Adrien Brody ! Je ne savais pas alors ce qui m'attendais en ce souriant après-midi ensoleillé ! Je ne dis pas que l'histoire de ce rescapé des camps de la mort et de sa carrière d'architecte aux États-Unis est inintéressante. Non, bien au contraire et son arrivée est intéressante mais le scénario s'étire lentement et ce n'est pas helas la construction ampoulée avec ouverture, chapitres, Intermède et épilogue, à la mode des grands films des années cinquante, qui fait de ce film un monument, comme le clament haut et fort l'affiche et la bande-annonce ! Quant à la dernière phrase, c'est le chemin qui compte et non la destination, je n'ai pu m'empêcher de penser : 3h34 pour en arriver là ?...

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA