Fiche 2823
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" Quatorze
heures "
(1951)-(Am)-(1h32) - Thriller
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Synopsis
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Désespéré, un homme s'installe sur la bordure d'un gratte-ciel et menace de se suicider. Un policier fait tout pour l'en dissuader.
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Critiques Presse
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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« Quatorze heures » est un très bon film où le trop souvent ignoré Henry Hathaway démontre sa capacité à diffuser le suspense tout en mélangeant tournage en studio, prises de vues extérieures et stock-shots. C’est une particularité du réalisateur de vouloir dès qu’il le peut ancrer ses films dans une certaine réalité. Un article de Joel Sayre dans « The New Yorker » en date du 16 avril 1949 relata le suicide onze ans plus tôt d’un jeune homme dépressif de 26 ans qui après 14 heures passées sur le parapet d’une fenêtre située au 17ème étage du Gotham Hotel (Manhattan) s’était jeté dans le vide. La Fox s’empara du sujet et demanda à John Paxton de rédiger un scénario. Howard Hawks revenu depuis dans le giron du studio était intéressé par la réalisation mais à la condition que la situation soit déplacée sur le registre de la comédie avec Cary Grant dans le rôle principal. Darryl Zanuck le patron de la Fox rejette cette idée et confie la mise en scène au fidèle Henry Hathaway. Dénué de tout contexte policier, « Quatorze heures » doit trouver ailleurs la source de son suspense. D’un côté le drame qui se joue au 17ème étage où un flic de la circulation monté après avoir vu d’en bas le pauvre bougre (Richard Basehart) au bord du précipice, va sur demande de celui-ci être son seul interlocuteur et de l’autre l’agitation qui s’empare tout d’abord de l’hôtel ensuite du quartier puis de tout New York, la situation s’éternisant. Deux facettes d’un drame sur lesquelles, Hathaway va pianoter avec un subtil doigté. Le flic interprété par Paul Douglas, à la stature et à la physionomie dégageant tout à la fois simplicité, honnêteté, compassion et assurance va trouver les mots de tous les jours qui vont emmener le jeune homme visiblement en conflit avec une mère castratrice loin des souffrances qui l’on amené sur cette corniche en lui rappelant combien la vie peu se nourrir de plaisirs simples que l’agent de police recueille dans sa vie quotidienne avec son épouse et ses deux filles. Henry Hathaway merveilleux directeur d’acteurs s’est appuyé sur l’empathie qui se dégage de Paul Douglas pour faire contrepoids à l’extrême angoisse de celui qui en proie au désespoir est en train de jouer sa vie. En alternance avec le rebondissement de cette funeste négociation, le réalisateur tout à son affaire plonge sa caméra et le spectateur avec elle dans la rue qui fait face où l’attente morbide du plongeon dans le vide laisse tout de même se faufiler les heureux hasards de la vie comme la rencontre entre deux jeunes gens (Debra Paget et Jeffrey Hunter) qui se frôlant dans le quartier sans jamais se rencontrer voient par le biais de cet événement tragique un amour prendre racine, ou celle d’une jeune femme (Grace Kelly) dans le bureau d’un avocat pour son divorce prend conscience que sa décision mérite d’être encore soupesée. La vie en somme qui s’immisce partout comme dans ce film si bien dirigé par Henry Hathaway. On notera pour l’anecdote une figuration à peine visible du tout jeune Cassavetes. C'est pendant l'ètè 1950 que Grace Kelly connait sa première aventure hollywoodienne en obtenant un rôle secondaire dans "Fourteen Hours" que Henry Hathaway tourne pour la Twentieth Century Fox! Ce drame, inspirè d'un fait divers, raconte le suicide d'un jeune homme qui veut se tuer en se jetant du quatorzième ètage d'un immeuble; Grace incarne Mme Fuller, jeune femme qui assiste au suicide depuis l'immeuble d'en face, alors qu'elle est en train de discuter de son divorce avec un avocat! Ce terrible suspense parfaitement mis en scène par Hathaway n'eut pas un succès fracassant à sa sortie, et la critique remarqua surtout l'excellente prestation de Richard Basehart, qui incarnait le jeune suicidaire! Un bon film à dècouvrir...
Film qui mélange habilement le drame et le thriller, "Quatorze heures" est une oeuvre que l'on prend plaisir a visionner pour l'efficacité de la mise en scène de Henry Hathaway et aussi pour l'interprétation bien crédible de la part de Paul Douglas. Par contre, il faut admettre aussi que le scénario n'est pas forcément très dense, ce qui l'empêche sans doute d'être vraiment marquant. La base du film a la largeur d'une corniche et on ne sent pas Richard Basehart très motivé pour sauter cependant Hathaway s'en sort bien et propose un film très regardable. Le concept du film rappelle « Le gouffre aux chimères » de Billy Wilder, tourné la même année. Hors si Hathaway s’en sort plutôt bien côté suspense et spectaculaire, son film n’a pas la force et la profondeur de la satire sociale de Wilder. Faute à un ton humaniste qui vire bien souvent aux bons sentiments. Reste une excellente mise en scène qui utilise à merveille les contraintes de cette unité de lieu et de temps, tout en mettant en valeur les architectures vertigineuses de New York.
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