Fiche 2819
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" Noyade
interdite "
(1987)-(Fr)-(1h42) - Policier
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Synopsis
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Dix ans après avoir quitté sa région natale, l'inspecteur Molinat est forcé d'y retourner pour les besoins d'une enquête. En effet, deux cadavres ont mystérieusement été retrouvés près des côtes. Toutefois, l’arrivée de l'inspecteur Leroyer, avec qui il ne s'entend pas, va non seulement compliquer l'enquête mais aussi replonger Molinat dans son propre passé.
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En 1987 Pierre Granier-Deferre âgé de 60 ans est un réalisateur expérimenté et reconnu et qui après les grandes réussites que furent « Paris au mois d’août » (1965), « La Horse » (1970), « Le Chat » (1971), « La veuve Couderc » (1971), « Le Train » (1973), « La Race des Seigneurs » (1974)’ « Une étrange affaire » (1979), ou encore « L’Etoile du Nord » tourné en 1982, se rapproche en douceur de la fin de sa carrière cinématographique qui ne lui apportera plus de reconnaissance critique ou publique. Il se reconvertira comme réalisateur ou scénariste de télévision notamment pour l’excellente série de « Maigret » avec Bruno Crémer dans le rôle-titre. Après « Cours privé » (1986) il travaille une deuxième fois avec Elisabeth Bourgine pour « Noyade interdite » (1987) qu’il retrouvera pour « La couleur du vent » en 1988. « Noyade interdite » est un film policier étrange avec pour tête d’affiche Philippe Noiret que Deferre connaît bien. Un inspecteur principal (Philippe Noiret) revient en poste dans une petite bourgade du littoral atlantique où il a été autrefois en poste afin d’enquêter sur la mort mystérieuse par noyade d’un notable local. L’inspecteur devenu veuf avait dix ans plus tôt fermé les yeux sur une escroquerie immobilière impliquant son beau-frère et sa maîtresse de l’époque (Stefania Sandrelli). Autant dire que le terrain de l’enquête est parfaitement connu mais aussi un peu miné par un passé trouble et sulfureux. Les méthodes d’investigation de l’inspecteur d’allure pateline mais aussi par instant chafouin comme sait l’être à merveille Philippe Noiret rappellent un autre de ses collègues de cinéma apparu deux ans plus tôt et répondant au nom de Lavardin. Un Lavardin interprété par le vibrionnant et très caustique Jean Poiret sous la direction de Claude Chabrol. On comprend mieux l’étrange parenté quand on sait que Dominique Roulet qui écrit ici le scénario était aussi présent à l’écriture auprès de Chabrol à partir d’un de ses romans (Une mort en trop). Adaptant le comportement de l’inspecteur Paul Molinat à la rondeur et à la bonhomie parfois inquiétantes de Noiret, Deferre cherche à se mettre dans le sillage de l’atmosphère chabrolienne empreinte d’ironie féroce pour moquer la petitesse de la bourgeoisie de province. Un peu novice dans la pratique de ce savoir-faire si particulier, Deferre manque un peu de la férocité insidieuse du réalisateur de « La femme infidèle ». Le rythme de l’enquête est par ailleurs un peu relâché, Deferre visiblement charmé par la douceur de Saint-Palais-sur-Mer prenant son temps pour filmer le périmètre bordant la ravissante petite plage où les cadavres ont pris la mauvaise habitude de venir s’échouer à un rythme soutenu. Philippe Noiret sans forcer outre mesure son talent est comme un poisson dans l’eau parvenant même à ajouter une touche de perversité malsaine qu’on ne retrouvait pas chez un Lavardin fort en gueule et plus hâbleur que véritablement méchant. C’est la bonne surprise du film agrémentée par la présence toujours utile d’un Guy Marchand tout droit sorti du bureau du commissaire Ventura dans « Garde à vue « (Claude Miller en 1982) et missionné pour surveiller en douce les agissements de son collègue. Le mano à mano entre les deux hommes fait beaucoup pour l’intérêt du film. La présence aux abords de trois sensuelles et mystérieuses jeunes femmes (Elisabeth Bourgine, Gabrielle Lazure, Marie Trintingant), ajoute une touche sulfureuse bienvenue à cette enquête qui finalement s’avère parfaitement menée par l’inspecteur Granier-Deferre qui s’est parfaitement sorti de ce qui relevait pour lui d’un exercice de style. Un plutôt bon polar, mais souffrant en tant que tel de ses multiples tableaux académiques & figés : La prostituée cynique, le jeune sauvage, les " vieux " forcément + sûrs, etc... Mené par un Philippe Noiret à la fois volubile et désabusé, ce film est un excellent polar provincial. Pour décrire ce film je dirais que c est un curieux croisement entre Maigret et les dents de la mer avec une pointe de comédie noire et acide. Amusant, bénéficiant d un casting foisonnant et de qualité, ce n est pas le film le plus connu de Granier Deferre mais il fait parti de ses belles réussites.
Un polar estival signé Pierre Granier-Deferre (riche filmographie
dont "Adieu, poulet", "Le chat"...) qui pose sa caméra au bord de
l'Océan Atlantique, dans une charmante station balnéaire des
Charentes-Maritimes.
Noyade interdite est un film qui ne m’a pas vraiment convaincu. J’ai été assez déçu de ce métrage, qui semble avoir de quoi surprendre et intéresser, mais qui s’avère finalement peu emballant. La faute, entre autres, à un rythme lancinant. Le rythme est mou, et d’une impressionnante linéarité. Même lorsqu’on retrouve les cadavres c’est aussi dynamique qu’un épisode de Derrick ! A part une colère de Noiret, on avance dans la ouate, et c’est très désagréable. Malgré quelques répliques incisives et la nudité à tous les étages des actrices, Noyade interdite se noit pour le coup, et l’enquête soporifique, les rebondissements totalement pas mis en valeur finissent par avoir la peau du spectateur un peu désintéressé. On sent qu’il y a un potentiel de fond, en dépit d’un suspens faiblard et d’un côté décousu désagréable, mais vraiment, le traitement ne suit pas, et ce n’est pas le premier film de Deferre qui me donne cette impression d’une narration chaotique. Le casting est plaisant, mais pas exceptionnel. Les actrices servent finalement surtout pour leur plastique, et c’est vrai que là le film envoie du bois ! Rien que la séquence d’ouverture est énorme. Je regrette que les personnages en eux-mêmes ne soient pas plus creusés, car il y avait des choses à explorer. Noiret est bon, mais il manque un peu de tranchant, dans un rôle qui n’est clairement pas son meilleur. Marchand semble plus à l’aise, mais dans un rôle ingrat qui ne lui permet pas franchement de briller outre mesure (il a quand même reçu un césar, pourtant ce n’est pas mémorable plus que cela). Pour ma part, par certains aspects (scénaristiques aussi), on se croirait dans un Chabrol (style inspecteur Lavardin), avec par moment les mêmes qualités et les mêmes défauts, mais il y avait de quoi faire mieux de cette galerie d’acteurs et de personnages haut en couleur. Reste l’ambiance de bord de mer, de villes résidentielles avec saison touristique, une photographie claire et l’esthétique féminine diaboliquement séduisante. Le film n’est pas un bijou visuel, mais il y a une certaine élégance, et la mise en scène, si elle ne donne guère de punch à l’ensemble, parvient à offrir quelques belles séquences contemplatives. Pour ma part, Noyade interdite méritait surtout un traitement beaucoup plus vif. La verve d’un Poiret, l’acidité d’un Chabrol, la bande son eighties pleine de percussions, tout cela manque dans un film beaucoup trop plan-plan, dans lequel les tentatives « méchantes », qui ne manquent pourtant pas, sont noyées dans un ensemble d’une rare mollesse. Ailleurs c'est un maire qui s'inquiétait qu'un requin vienne compromettre une saison balnéaire commençante , ici c'est une série de noyés qui perturbe le maire. Heureusement arrive un inspecteur principal (Philippe Noiret) accompagné de son assistant (Guy Marchand) pour enquêter et ramener la quiétude. Aussi, difficile de suivre l'histoire, malgré une certaine lenteur dans le rythme, à cause d'un scénario un peu alambiqué. Cela nuit à l'intérêt du film de Pierre Granier-Deferre. On retiendra pour le bien être des yeux la beauté d'un ensemble d'actrices (Elisabeth Bourgine, Gabrielle Lazure ou encore Anne Roussel)
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