CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2816 

 

 

n°2816
 
" Les amours imaginaires "

 

 

(2010)-(Can)-(1h35)  -      Comédie  dramatique   

 

Réal. :     Xavier  Dolan   

 

 

Acteurs:  M.Chokri, N.Schneider, X.Dolan  ...

 

Synopsis

 

 

Francis et Marie, deux amis, tombent amoureux de la même personne. Leur trio va rapidement se transformer en relation malsaine où chacun va tenter d'interpréter à sa manière les mots et gestes de celui qu'il aime...

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   Brazil    Critikat.com   La Croix 

 

Confirmant qu'il n'était pas qu'une simple sensation de festival, Xavier Dolan signe un second film encore plus épatant que le précédent, un rêve doux-amer dans lequel des jeunes gens se perdent dans le mirage séduisant mais douloureux de la passion amoureuse.  Le charme opère du début à la fin, on en redemande.

Le film est une irrésistible mosaïque de couleurs et de mélodies (le track-listing de la BO est impeccable) qui exacerbent tous les sens, une superbe étoffe soyeuse et chamarrée.

Inutile de résister, il faut laisser ce vénéneux traité de l'incompétence sentimentale parfumer les âges perdus de nos amours imaginaires.

Un film alarmé et drôle. Et, comme le discours amoureux est éternel, Dolan, en bon barthésien, s'amuse aussi à égréner ses clichés. Les amours imaginaires, c'est un peu Un amour de Swann plongé dans le Red bull-vodka.

Le réalisateur joue habilement du cliché pour mieux tourner en tendre dérision les obsessions sentimentales de ses deux personnages principaux. Seulement, quelque chose dans le parti-pris de Dolan d'injecter une petite dose de cynisme amusé dans son film crée un problème d'adéquation entre celui qui filme et ceux qui sont filmés.

Les Amours imaginaires semble d'une originalité très conventionnelle dès qu'on a plus de 20 ans et qu'on a déjà vu quelques films dans sa vie.

 Le réalisateur semble à peu près incapable de montrer de vrais personnages et de vrais sentiments, pas juste la réplique sur cellulose d'impressions éprouvées devant les films des autres.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Xavier Dolan est un génie. Voilà, c'est dit. Même si c'est déjà agaçant de l'avoir déjà trop entendu. Et pourtant. Au niveau formel, émotionnel, en ce qui concerne de la substance. Tout y est. Et le gamin n'a que 20 ans. Rien n'est gratuit, et le style évident du jeune esthète ne sert jamais la forme mais bien le fond de l'histoire. Rien n'est dans la pose, tout est dans l'élégance. On ne s'ennuie jamais, le film est drôle, sincère, touchant, les acteurs d'une justesse impressionnante. On sent la réussite d'un jeune cinéaste qui n'a pas eu le temps de cogiter, de se poser des questions, et qui nous sort brut sur pellicule ses sentiments les plus intimes. Chez lui on devine l'influence de Won Kar Wai, de Woody Allen, de Truffaut, d'Antonioni. Alors il pioche à droite à gauche, comme les grands cuisiniers, comme bien d'autres avec lui. Avec un talent fou et c'est finalement tout ce qu'on lui demande. Un film à ne pas rater. Un réalisateur à suivre de très près.

Excellent film. Pendant plus d'une heure et demi, Xavier Dolan guide d'une main de maître notre voyage dans son univers, où l'on découvre avec exultation un style nouveau et terriblement agréable. À travers une bande son magnifique, des plans réfléchis, une mise en scène sans faute et des acteurs plus que convaincants, il nous dépeint de façon habile le déchaînement des sentiments à travers la structure périlleuse qu'est le triangle amoureux, où alterne cohésion et antagonisme, désillusion et conviction..Un film original et très intelligent, confirmant une seconde fois (1°J'ai tué ma mère) le talent de son réalisateur. 

Après "J'ai tué ma mère" qui fut son coup d'essai, Xavier Dolan réalise avec "Les amours imaginaires" un coup de maître. Le jeune prodige canadien frôle la perfection. Il réussit à faire passer le spectateur par quasiment toute la gamme des émotions : le rire, le désir, la tristesse ou encore le dégoût. Le réalisme de l'histoire déconcerte. En voyant le film, n'importe quel spectateur se remémorera un ou plusieurs passages non glorieux de sa vie amoureuse. L'absence d'ellipse temporelle, les gros plans, les passages filmés comme des télé-trottoirs... tout cela renforce le réalisme. L'histoire n'en est que plus touchante. Les dialogues, écrits par un Xavier Dolan décidément omniprésent, puisque c'est lui-aussi qui joue le rôle du gay, sont finement ciselés. Je leur trouve un accent parfois audiaresque. L'accent, parlons-en. Vous avez été peut-être déjà déçus par les films québécois dont le sens vous échappait à cause de la langue. Heureusement, cet écueil est évité ici grâce au renfort des sous-titres. Ce qui aurait pu être une faiblesse devient même un atout, avec certaines répliques mythiques tel "attendre que les bananes murissent" pour dire "attendre une plombe". Les choix musicaux de Dolan sont eux-aussi un succès. Mariage osé mais réussi du violoncelle et de la dance par exemple. D'autant que Dolan met le paquet sur la réalisation, alternant les ralentis, les gros plans, les jeux de couleurs. Franchement, ça nous change des réalisations passe-partout et sans-saveur qu'on nous sert dans les trois-quarts des films. Et dire que ce mec est âgé d'à peine 20 ans, ça fait rêver. Dolan, tu es mon héros.

Non, Xavier Dolan, le surdoué québécois, n'est pas l'homme d'un seul film, ce que l'on redoutait après l'autobiographique, narcissique et (souvent) agaçant J'ai tué ma mère. Son deuxième long-métrage est épatant, même s'il indisposera nombre de spectateurs. En vrac, pourquoi faut-il aimer Les amours imaginaires ? Pour sa stylisation extrême, pour ses fulgurances de montage qui cachent la minceur de son scénario, pour son humour irrésistible (les témoignages face caméra d'anonymes racontant leurs déboires amoureux dans un "dialecte" joual jouissif). Son thème, c'est l'amour, et rien d'autre, celui simultané de deux amis (garçon et fille) pour un Adonis mystérieux. Un sujet léger traité de façon conceptuelle, avec ses répétitions narratives, ses leitmotive musicaux (d'Indochine à Wagner, en passant par une version italienne de Bang Bang à tomber), ses cadrages sidérants, ses ralentis sublimes et irritants, son interprétation démente (Monia Chokri est incroyable).
Xavier Dolan filme en toute liberté, pique ses références tous azimuts : Almodovar, Wong Kar-wai, la comédie italienne, la nouvelle vague française ..., et se crée son propre univers, pop et acidulé. Un Musset du nouveau millénaire ? Si l'on veut. En tous cas, un garçon qui badine avec l'amour et qui nous ravit avec ses confessions d'un enfant du siècle. Romantique et lyrique.

 

Même en étant complétement fan de Xavier Dolan et du style Xavier Dolan, il faut reconnaitre que les Amours Imaginaires est le long-métrage le plus faible de sa filmographie. Bien que jeune au moment de le tourner, il avait pourtant grandement réussi son premier film J'ai Tué ma Mère un an auparavant. Son deuxième film à donc de part son coté Pop, sa bande originale très réussi, ses acteurs, ses décors, tout de même un coté plaisant. La confusion scénaristique, le vide scénaristique et la mise en scène parfois surfaite font des Amours Imaginaires un film aussi plaisant qu'insupportable. Martin, Le Frisson de la Pellicule.

Le deuxième long-métrage de Xavier Dolan revisite le triangle amoureux avec une originalité et une audace incontestables. Le film déborde d'énergie, ce qui lui vaut à la fois ses qualités et ses défauts. Les nombreuses expérimentations formelles (ralentis, clips, filtres) peuvent être successivement sidérantes et ratées, tout comme l'écriture peut être subtile et profonde ou bien paresseuse et du coup peu convaincante. Quant au propos, il se révèle plus complexe qu'il n'y parait en approfondissant une association troublante entre drôlerie et cruauté, remarquablement illustrée dans certains dialogues poignants (on peut même penser à ceux de Kechiche en ce qu'ils peuvent être subjectifs). Le film finit par trouver ses limites lors d'un dernier quart d'heure assez faible qui baisse d'intensité et voit ses personnages perdre en consistance (néanmoins la dernière scène est sublime). "Les Amours Imaginaires" est un objet non formaté, revigorant mais inégal.

Ecrite, scénarisée et interprétée par Xavier Dolan, cette comédie est rendue dramatique par le refus d'orientation sexuelle du personnage principal qu'il incarne. Cela dégage un climat malsain et communicatif ; un malaise constant dans les relations de ce trio de jeunes gens insatisfaits et malheureux. Ce film, de conception peu conventionnelle, est sauvé par une superbe photographie, son excellente BO, et la très belle prestation d'actrice de Monia Chokri dans le rôle de Marie. L'autre gros problème avec ce film a été de le voir en VO (canadienne) ; certaines actrices sont pratiquement incompréhensibles par le français que je suis.

 

Le meilleur moyen d'être clair concernant le ressenti que j'ai eu face à ces "Amours imaginaires" consiste finalement à vous exprimer d'emblée celui que j'ai eu en plein milieu du film. En quelques mots, il pourrait se résumer ainsi : « mais qu'est-ce que je suis venu me faire chier ici ? » ...Depuis la mémoire m'est revenue, je me souviens à présent que c'est un cher ami cinéphile qui m'avait invité à le découvrir, sans en dire plus (Message personnel : « rôtis en enfer Eric ! »). Maintenant je comprends mieux pourquoi il fut aussi peu loquace : c'est qu'il n'y a rien à dire sur ces "Amours imaginaires" à part quelques associations de mots fugaces qui pourraient suffire à le décrire, comme par exemple : « triangle amoureux basique », « discussions interminables de films français mais avec l'accent québécois » ou bien encore « ralentis sur fond de playlist iTunes »... Du coup, je n'ai pu m'empêcher de m'extasier en lisant ce qu'avait bien pu écrire la presse à ce sujet, et j'avoue que ce que j'y ai découvert fut le seul spectacle plaisant qu'on puisse relier de près ou de loin à ce film. J'en ai retiré qu'au final ce sont des petits vieux ou des coincés du cul qui se sont extasiés face à l'œuvre visionnaire d'un gamin de 21 ans sur la jeunesse. Personnellement, je n'ai jamais vu de jeunes à l'écran, seulement des personnages qui avaient déjà la quarantaine passée dans leur tête, et dont visiblement certains critiques se retrouvent nostalgiques. En somme, que retenir de ces "amours imaginaires" ? Pour moi : « Rien ». Malgré tout, si à l’image de la presse, vous voulez vous rassurer de voir que des gamins de 20 ans comme ce Xavier Dolan pensent déjà comme des vieux, rien ne vous empêche d'aller vous enfermer deux heures dans une salle obscure pour en profiter. Mais avis aux autres : le meilleur moyen pour vous d'imaginer l’amour sera de vous éloigner de ce castrateur filmique.

Barbant, inintéressant, prétentieux et mal joué. Voilà à peu près tout ce que je pense de ce film. Une catastrophe ambulante, à croire que ce Dolan s'est dit qu'en empruntant les thèmes ambigus du cinéma d'Honoré, l'estéthique des ralentis de Wong kar Wai dans In the mood for love, la lenteur de Somewhere de Coppola, et en y rajoutant un peu de Bang bang Dalidesque pour faire classe, il allait nous pondre un truc original. Pour moi c'est une parfaite horreur, cruellement creuse. C'est horriblement bobo, faussement décadent, affreusement surjoué par des acteurs horripilants (et là on peut me dire que toutes leurs mimiques exorbitantes sont voulues et font partie du charme du film, même si elles sont introduites ici avec second degré elles m'ont quand même affreusement tapé sur le système), et vide. Il faudra que l'on m'explique ce que ce Dolan a d'un prodige du cinéma ! Le seul petit point positif que je peux lui trouver, c'est qu'il y a tout de même parfois de jolies images.

 

 

 

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