CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2808 

 

 

n°2808
 
" R.M.N. "

 

 

(2022)-(Roum,Fr)-(2h05)  -      Drame   

 

Réal. :     Christian  Mungiu   

 

 

Acteurs:  M.Grigore, J.State, M.Barladeanu ...

 

Synopsis

 

 

Quelques jours avant Noël, Matthias est de retour dans son village natal, multiethnique, de Transylvanie, après avoir quitté son emploi en Allemagne. Il s’inquiète pour son fils, Rudi, qui grandit sans lui, pour son père, Otto, resté seul et il souhaite revoir Csilla, son ex-petite amie. Il tente de s'impliquer davantage dans l'éducation du garçon qui est resté trop longtemps à la charge de sa mère, Ana, et veut l’aider à surpasser ses angoisses irrationnelles. Quand l’usine que Csilla dirige décide de recruter des employés étrangers, la paix de la petite communauté est troublée, les angoisses gagnent aussi les adultes. Les frustrations, les conflits et les passions refont surface, brisant le semblant de paix dans la communauté.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Les chroniques du réalisateur roumain Cristian Mungiu sont magistrales et implacables. Le réalisateur de la Palme d’or 4 mois, 3 semaines et 2 jours signe ce mercredi avec R.M.N. l’examen au scalpel d’une Europe déboussolée, au cœur de la Transylvanie.

Le réalisateur roumain Cristian Mungiu met en scène un village au fin fond de la Roumanie et jette un regard glaçant sur des frustrations et ressentiments qui menacent de se transformer en violences xénophobes. L'un des sommets de l'année cinématographique.

Sollicitant sans cesse l'intelligence et la participation du spectateur, c'est l'un des sommets artistiques de son auteur, une œuvre certes réaliste mais qui flirte avec l'irrationnel et qui culmine dans une extraordinaire scène d'agora de 17 minutes filmée en plan-séquence.

Réalisateur puissant, Cristian Mungiu (palme d’or en 2007 pour « 4 mois, 3 semaines, 2 jours ») montre, en une succession de plans fixes, la montée de la peur, la flambée xénophobe, le ressentiment contre l’Europe, les ravages de la mondialisation et les dégâts de l’éducation viriliste.

Avec son naturalisme qui parfois tutoie l’étrange, voire le fantastique, ses dialogues brillamment écrits et son interprétation convaincante, la fable sociale sombre et complexe que Cristian Mungiu signe s’avère une fascinante expérience.

Ce qui rend le film si percutant tient précisément à cette idée que le village, et par métonymie la Roumanie, vue au mieux comme le « plus grand zoo de l’Europe », dû à la présence des ours et des loups, souffre de se sentir à la traîne de l’Europe. Au final, Cristian Mungiu ne filme qu’une chose, la peur de l’étranger.

Tous les genres du cinéma sont convoqués, du western au thriller, du drame social au fantastique. Le réalisateur ne donne pas de clé ou de solutions, il témoigne juste avec intelligence du désarroi existentiel d'une population qui refuse d'accueillir l'autre.

Le film navigue certes avec beaucoup de virtuosité dans son décor complexe et mouvant, où rôdent les fantômes d’une Europe déclassée et tentée par la violence, comme notamment dans son grand plan-séquence central (une espèce de tribunal populaire nocturne).

En faisant tout sursignifier et en portant au rouge les affects, R.M.N. prend hélas le risque de faire de son propre film le “zoo” de la société qu’il dépeint, et d’assigner au spectateur la place de Rudi, l’enfant coi.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Mungiu pose une pierre de plus au panthéon du cinéma du réel. R.M.N. nous confronte à un village reculé de Roumanie, peuplé de réactionnaires tranquilles de différentes ethnies (roumaines, hongroises et allemandes) qui préfèrent ne plus manger de pains plutôt que d'accueillir trois travailleurs sri-lankais. Construits grâce à de multiples plan-séquences, dont un fabuleux de plus d'un quart d'heure montrant une réunion de tout ce que le village compte d'arriérés, le film est d'un réalisme époustouflant tout en ennuyant pas une seconde. Si l'on reste réservé sur le final "poétique", on ne peut qu'adhérer à l'humanisme défendu par le personnage principal, une responsable RH qui voit en chaque travailleur un humain. Les arguments des villageois qui veulent retrouver un entre-soi pourtant délétère sont exactement ceux que nous fournissent à grande échelle les populistes des deux bords, comme si la bêtise collective n'avait pas de frontière. A l'heure où l'extrémisme gagne une grande partie du Vieux Continent, ces rappels sont toujours salutaires.

RMN raconte notre époque. Celle de la montée de l’extrême droite. Ce phénomène touche de nombreux pays. Dans ce film, il s’agit de la Roumanie où dans un petit village reculé, la misère sociale entraîne repli sur soit et rejet des autres. Dialogues à couper le souffle. Fort.

Un film coup de poing, haletant et prenant. Cristian Mungiu délivre une proposition de cinéma magistrale portée par une mise en scène au plus près des personnages. A travers le quotidien d'un village roumain, le film nous tend un miroir sur notre rapport aux autres et vient questionner notre peur du changement. Du grand cinéma qui émeut, réveille, interroge.

Après 4mois, 3 semaines, 2 jours et Baccalauréat, Mungiu aligne un nouveau chef d’œuvre. Mise en scène brillante, film haletant, une réflexion tellement pertinente sur la montée des populismes en Europe, la xénophobie qui se répand partout et sur une population perdue dans un monde qui se modernise. Mungiu le réalisateur européen le plus brillant actuellement ?

 

Si la réalisation est brillante, les acteurs très bons et la direction artistique impeccable, le scénario et les dialogues sont assez banals et la fin reste obscure. Le film aurait gagné à avoir une ossature narrative plutôt que la chronique d'un village qui part en vrille, métaphore de notre monde. Je ne me suis pas vraiment ennuyé mais je suis resté sur ma faim. Déception.

On retrouve dans R.M.N. (IRM en Français) l'art consommé de Cristian Mungiu pour faire maturer son (ses) intrigue(s) avec une patience qui ne suscite aucune langueur monotone, à la manière d'un Zviaguintsev, en moins virtuose tout de même. Le lieu choisi en Roumanie occupe une place essentielle : la Transylvanie, territoire multiethnique où Roumains, Hongrois et Allemands cohabitent (non sans en avoir chassé les Tsiganes). Dans un petit village forestier, déserté par de nombreux travailleurs partis à l'ouest, l'arrivée de boulangers sri-lankais, embauchée par l'usine locale, va mettre le feu aux poudres et réveiller une xénophobie latente. Au passage, l'absurde politique européenne est aussi stigmatisée par la majorité de la population locale. R.M.N., qui est basé sur des faits authentiques marque l'extrême inquiétude du cinéaste devant cette montée inexorable de l'intolérance violente, phénomène illustré notamment par des réunions de groupe où la mise en scène prend toute son ampleur. Tout juste peut-on argumenter que Mungiu a un peu tendance à mettre les points sur les "i" avec une certaine outrance, comme Loach parfois (cela lui arrive) quand il troque la subtilité pour une certaine lourdeur démonstrative. Dans l'affaire, le film perd d'ailleurs de vue celui qui semblait être le personnage central, lequel, d'ailleurs, est sans doute joué un peu trop en dedans par son interprète. Au-delà des bémols que l'on est en droit d'énoncer, le film reste cependant une œuvre de grande qualité et maîtrisée, au caractère affirmé, une IRM sociale anxieuse et profonde, qui peut-être élargie à un grand nombre de pays européen

 

Un film sans intérêt avec un début vide sans fil rouge. Ensuite, l'oeuvre se perd et part dans tous les sens en faisant intervenir en même temps sans direction les sujets de l'immigration, des problèmes familiaux ou encore la différence entre europe de l'est et de l'ouest. Tout se fini en fourre-tout bordélique.

Lenteurs et morosité pour n'avoir au final qu'une scénette à peu près correcte ds la salle des fêtes. Je ne comprends pas le reste. Des questions restées sans réponses, des évènements qu'on ne comprend pas, des personnages qui déboulent ou qui disparaissent sans qu'on ne sache trop ni pourquoi ni comment. Et pour finir un Matthias finalement sans trop de consistance qu'on ne sait pas très bien catégoriser. Bref, moment assez pénible et lugubre. Sans grand intérêt.

"R.M.N." bien noté par la critique, en compétition cette année au festival de Cannes est un drame roumain plutôt décevant. En effet il est vrai que le réalisateur aborde des thématiques fortes (xénophobie, l'immigration, l'Europe, la place de la religion et des hommes dans la société roumaine), il y a des passages intéressant cependant l'ensemble met beaucoup de temps à décoller, trop austère à mon gout et le dénouement est trop abrupt selon moi,

 

 

 

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