CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2796 

 

 

n°2796
 
" Le bleu du caftan "

 

 

(2023)-(Maroc)-(2h02)  -      Drame, Romance    

 

Réal. :     Maryam  Touzani    

 

 

Acteurs:  L.Azabel, S.Bakri, A.Missioui ...

 

Synopsis

 

 

Halim est marié depuis longtemps à Mina, avec qui il tient un magasin traditionnel de caftans dans la médina de Salé, au Maroc. Le couple vit depuis toujours avec le secret d’Halim, son homosexualité qu’il a appris à taire. La maladie de Mina et l’arrivée d’un jeune apprenti vont bouleverser cet équilibre. Unis dans leur amour, chacun va aider l’autre à affronter ses peurs.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Maryam Touzani traite avec une sensibilité fine un sujet tabou dans la société marocaine : l'homosexualité.

La réalisatrice marocaine Maryam Touzani aborde avec une infinie délicatesse le thème de l’homosexualité au Maroc à travers un triangle amoureux aux désirs contrariés, réuni autour de la fabrication d’un caftan traditionnel.

Une patience mise au service de la lenteur, des détails, des non-dits, qui privilégie les silences et les glissements subtils, qui laisse aux émotions le temps d’éclore et de rebattre les cartes.

Après « Adam », la cinéaste Maryam Touzani signe un second film très délicat « Le Bleu du caftan », où elle examine avec pudeur les relations d'un couple marié de longue date. Façon rébellion dans un gant de velours.

Un grand film, digne et humain, tout de non-dits et suggestions, décrivant avec tact le quotidien d’un triangle amoureux. Du grand art !

C’est dans ces pas de deux que le film convainc le plus. Le Bleu du caftan séduit moins dans son ­approche trop programmatique.

A l’image de ce plan sur une main cousant qui revient sans cesse, toujours le même, le film pèche par la pauvreté de sa mise en scène, faite de gros plans répétitifs sur les visages toujours plus contrits de ses personnages.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Magique, émouvant, sensible, il en faudrait 20 qualificatifs comme ca....vu en avant première ds le cadre d'un Cine surprise ...et sortie éblouie ! Un éloge de qualités "oubliées" la lenteur l'attention, la gentillesse, la compassion, la sincérité, la valeur du travail, la fierté, la ténacité...et l'inéluctabilité de la fin acceptée avec courage et dignité. Des acteurs juste parfaits...

Maryam Touzani privilégie les intérieurs feutrés et les clairs-obscurs, avec la même directrice de la photo que dans Adam, Virginie Surdej, pour une approche sensible des corps dans des lumières diffuses. On retrouve Lubna Azabal dans un rôle équivalent : à la fois rude, transgressive et humaine, elle campe une Mina contradictoire qui va finalement à l’essentiel. Elle est au centre d’un film émouvant qui vise la tolérance tout comme la préservation de l’artisanat traditionnel. Comme Adam, Le Bleu du caftan cherche une sensualité qui bouscule les tabous et surpasse les refoulés. Son classicisme épuré sert délicatement son propos, même si cette approche retenue, ouatée, sopitive, peut tendre à diluer des tensions qui sont de vrais enjeux de société.

Un film majestueux, délicat et puissant en émotions. Sans aller trop dans le pathos, le film m'a complètement bouleversée. Une des plus belles histoires d'amour vue au cinéma. Magnifique !

Ce deuxième long-métrage de la réalisatrice Maryam Touzani est un film précieux, empli de grâce, de délicatesse et de sensualité. Pour aborder l'homosexualité, encore considérée comme un crime passible de prison au Maroc, les dialogues sont rares. Les échanges entre le tailleur Halim, sa femme Mina et leur nouvel apprenti Youssef passent par les regards et les attitudes. Le clair-obscur et les plans resserrés sur les visages teintent doucement les émotions qui se tissent et l'intimité qui s'installe. Dans ce magnifique travail d'orfèvre, le talent des trois acteur·trices s'unit à la détermination de la réalisatrice pour nous offrir un grand film qui montre l'amour, inconditionnellement.

Présenté à Cannes en compétition Un Certain Regard, "Le Bleu du Caftan" nous emmènent dans le quotidien d'Halim et Mina. Le couple marié tient un magasin traditionnel de caftans au Maroc. Mina est malade, Halim homosexuel et chacun tente de cacher et de se cacher leurs douleurs. L'arrivée d'un jeune apprenti va bousculer leur équilibre pourtant non serein. Après le touchant "Adam", la réalisatrice Maryam Touzani propose un long-métrage déchirant sur la peur d'être soi-même.

Quel magnifique film de Maryam Touzani, plein de d'humilité et d'Amours. Au pluriel, car c'est un remarquable focus sur un métier artisanal tellement précis, technique et difficile, de l'or dans les mains de Halim ( Saleh Bakri ), un couple ( Halim et Mina : Lubna Azabal ) admirable. Mariés, ils peuvent presque tout surmonter. Les scènes sont presque toutes réalisées dans une demie pénombre, l'appartement ou l'atelier étant très sombres, et propices aux regards bien plus expressifs que les dialogues économes. Quelle sensualité se dégage des gestes entre Halim et son apprenti Youssef ( Ayoub Missioui ), tout comme dans l'ordinaire du couple. L Azabal est vraiment touchante, dans un rôle que son corps a complètement investi. Elle est la pierre angulaire d'un équilibre subtil, pétrie de tolérance et de pudeur. Aborder la maladie et l'homosexualité dans une telle intimité jamais déplacée, force l'admiration et procure une incroyable émotion exacerbée par une certaine lenteur de circonstance. Phénoménal....! 

 

"Le bleu du caftan" raconte une histoire d'amour sous différentes formes. Contrairement à beaucoup de films où le personnage est coincé dans une relation mensongère qui rend tout le monde malheureux, Mina et Halim vivent en harmonie avec l'homosexualité de ce dernier. Est-ce qu'ils ressentent l'amour qu'un mari et une femme doivent ressentir l'un pour l'autre, ce n'est pas sûr, mais ils s'aiment à leur façon. Entre eux, il y a beaucoup de tendresse et de respect, ce qui rend leur relation si touchante et forte malgré les épreuves qu'ils endurent. Au-delà de leur relation, le film de Maryam Touzani s'intéresse à la passion de Halim pour son métier ainsi qu'à cette nécessité de transmettre son savoir-faire pour ne pas qu'il disparaisse. Un bon programme pour un film qui ne m'a malheureusement pas plus emballé que ça. L'histoire est peut-être trop explicite rapidement ou alors c'est le fait qu'elle n'évolue quasiment plus au bout d'une heure, mais j'ai fini par m'ennuyer. Il y a de bons acteurs et de beaux moments de tendresse et d'émotion, mais "Le bleu du caftan" est trop long pour ce qu'il a à dire.

Avec "Le bleu du caftan", Maryam Touzani magnifie subtilement l'amour. D'abord l'amour de l'excellence dans l'art, celui du travail artisanal traditionnel, fait main, sans concours de la machine. Et Dieu, que ce caftan est beau ! Mais également l'amour entre les êtres, au-delà du charnel, au-delà de la passion, malgré tous les obstacles. Le trio amoureux fonctionne ici magnifiquement, grâce à des acteurs performants. Pour ce faire, la cinéaste nous entraine dans une langueur qu'il faut savoir admettre pour goûter pleinement le film un peu lent ; la caméra s'attardant souvent sur une pose, un murmure, un non-dit, comme ce secret dévoilé au détour d'une phrase anodine. La réalisatrice sait utiliser les prises de vue, la lumière, l'image, apportant un grand soin aux différents plans, même si parfois cela devient quelque peu académique et répétitif. Cela n'empêche pas d'égratigner les travers de la société marocaine (dominance masculine, poids de la religion, corruption et élitisme, arbitraire policier, absence d'entraide sociale, etc.). 

 

Dans Le bleu du caftan, tout est joli : la photographie est tendre, les sentiments sont délicats. Le film est si bien fait et l'histoire qu'il raconte est si édifiante... qu'on finit par s'ennuyer un peu. Les acteurs sont formidables, avec une mention spéciale pour l'Israélien Saleh Bakri, très crédible en homosexuel qui tombe amoureux de son jeune apprenti sous les yeux de sa femme, jouée par la toujours impeccable Lubna Azabal. Le bleu du caftan a un autre intérêt, celui de mettre en lumière la confection terriblement compliquée du véritable caftan marocain. Le bruissement des soieries et l'éclat des broderies contribuent à la sensualité de ce film sage, confortable et lénifiant comme la chaleur humide d'un hammam. Vous l'avez compris, je ne suis pas totalement entré dans le projet de la réalisatrice Maryam Touzani, même si je lui reconnais de grandes qualités esthétiques : le ton d'onctueuse bienveillance de ce huis-clos a eu sur moi un effet repoussoir.

Le bleu du caftan relève d’un cinéma combinant à la fois poses et pauses. Reconnaissons à Maryam Touzani la qualité de sa composition cinématographique. Les cadres et la photographie du film sont de qualité. Il y a indubitablement un grand soin apporté à la composition des plans. Mais, ce constat en appelle rapidement un deuxième. Cette qualité de filmage tourne assez vite au maniérisme. En l’absence d’un récit conséquent, Le bleu du caftan tourne à vide. Il apparaît alors une musique de fond, celle de la rengaine d’une narration répétitive. 

 

 

 

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