CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2794 

 

 

n°2794
 
" Hot Milk "

 

 

(2025)-(An)-(1h32)  -      Drame   

 

Réal. :     Rebecca   Lenkiewicz   

 

 

Acteurs:  E.Mackey, F.Shaw, V.Perez ...

 

Synopsis

 

 

Par un été étouffant, Rose et sa fille Sofia se rendent à Almeria une station balnéaire du sud de l’Espagne. Elles viennent consulter l’énigmatique docteur Gómez, qui pourrait soigner la maladie de Rose, clouée à un fauteuil roulant. Sofia, jusque-là entravée par une mère possessive, s’abandonne au charme magnétique d’Ingrid, baroudeuse qui vit selon ses propres règles. Tandis que Sofia s’émancipe, Rose ne supporte pas de voir sa fille lui échapper – et les vieilles rancoeurs qui pèsent sur leur relation vont éclater au grand jour…

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Adaptant le roman éponyme de Deborah Levy, le premier long métrage de R. Lenkiewicz déroule des enjeux à défaut de les traiter en profondeur, et finit par frustrer.

Adaptant le roman de Déborah Levy, Rebecca Lenkievicz signe avec Hot Milk un premier film à la fois bancal et drôle en forme de trio d’actrices autour des profondeurs du trauma familial.

Ce film, porté par des acteurs aussi délicats qu’affirmés, trouve sa force dans leur investissement au service des personnages. Si l’histoire patine un peu, elle a le mérite de nous faire voyager dans le monde des croyances et des désirs.

"Hot Milk" parvient à transmettre toute la pression qui pèse sur Sofia, personnage en quête d’émancipation. Mais [il] atteint vite ses limites dans la manière d'aborder les conséquences des actes des parents, surdramatisant les traumatismes passés, tout en tenant le spectateur à distance de personnages avec lesquels il aura bien du mal à entrer en empathie."

Le scénario se maintient au bord d’une véritable plongée psychique, ouvrant des pistes pour mieux s’en détourner, laissant ainsi l’impression d’un récit empêché, maintenu dans une tiédeur qui contredit ses ambitions.

Trop étiré, le récit semble engourdi comme ses héroïnes, accablées par des passés douloureux.

À force de vouloir traiter trop de thématiques, telles que la maladie, l’amour, l’émancipation, sans arriver à suffisamment bien les agencer, Hot Milk peine à avancer, au point que la néocinéaste ne sait plus trop quelle direction prendre, ni quel dénouement donner à son drame.

Cette histoire de coup de foudre irrépressible n’est jamais ni sensuelle, ni abrasive. Juste une dispensable adaptation éponyme du roman de Deborah Levy à laquelle personne ne semble croire.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Si le film souffre de quelques longueurs, son atmosphère unique et sa direction d’actrices remarquable compensent largement. Vicky Krieps, lumineuse et insaisissable, agit en révélateur, tandis que Fiona Shaw, souveraine, incarne la douleur du contrôle maternel. Hot Milk ne cherche pas la séduction. Il désarme, désoriente, bouleverse. Un drame sensoriel, sensuel et mélancolique, où l’émancipation passe par le frôlement, le doute, l’effondrement intérieur. Comme une brûlure lente, qui continue de picoter longtemps après.

Beaucoup de mystères dans ce film intimiste où l'on explore les tourments intérieurs , les blessures de l'âme et leurs répercussions sur le corps. Ainsi, Sofia, jeune femme assiste en permanence sa mère handicapée en chaise roulante. Elles se rendent en Espagne pour rencontrer un nouveau médecin susceptible de proposer un traitement salvateur mais sans miracle car la mère doit affronter ses démons intérieurs. Pendant ce temps thérapeutique Sofia rencontre Ingrid, femme libre et artiste qui va lui donner de la respiration et un peu de bien-être. Le récit dévoile peu à peu certaines énigmes mais des questions persistent jusqu'à la fin. Les acteurs sont performants.

 

Pour sa première réalisation Rebecca Lenkiewicz adapte là à l'écran le Roman éponyme de Deborah Levy porté par des acteurs aussi délicats qu’affirmés ( Emma Mackey , Fiona Shaw , Vicky Krieps et Vincent Perez ) !C'est là un film étrange sur une relation Mère-Fille complexe, entre manipulation et emprise !

Centré autour d'une relation toxique entre une mère et sa fille et la rencontre inopinée de cette dernière avec une femme libre qui va lui ouvrir les yeux, ce film dont j'avais lu des critiques mitigées est mieux que ce que j'avais craint et même si sa fin est un peu en queue de poisson j'ai plutôt apprécié la projection.

De beaux plans mais la dynamique est assez lourde et pesante. Une mère, ayant soudainement perdu l'usage de ses jambes sans raison apparente, demande à sa fille de s'occuper d'elle. Elles partent en Espagne rencontrer un grand spécialiste. La fille fait également ses expériences sexuelles. Mais ces relations sont peu approfondies. La façon de filmer fait penser à une publicité. Importance de l'apparence et des tenues vestimentaires.

 

Première réalisation pour Rebecca Lenkiewicz et ça se ressent beaucoup ! En effet, même sans le savoir, on perçoit très vite que c'est un premier film, du moins d'auteur, avec cette histoire qui se veut dramatique et profonde mais qui n'avance jamais et qui reste en réalité en surface. Une fille accompagne sa mère souffrant d'une étrange maladie dans un institut tout aussi étrange se trouvant sur les côtes espagnoles. Une occasion pour elles de se retrouver mais surtout s'éloigner l'une de l'autre, la mère étant très possessive. Et forcément, lorsque la fille rencontre quelqu'un de beaucoup plus libérée, des tensions vont commencer à naître. Bon, tout ça, c'est bien gentil, c'est même intriguant mais ça ne décolle jamais. Mais alors jamais. Ce n'est pas spécialement bavard pour autant, quoiqu'un peu trop par moments, c'est surtout qu'il ne se passe pas grand-chose. Là où la réalisatrice croit installer une ambiance, elle installe surtout de l'ennuie et ne parvient pas à combler les lacunes d'un scénario bien trop faible. Et pourtant, il y avait de quoi faire avec cette relation mère/fille devenant de plus en plus toxique au fil du temps. D'autant plus frustrant que l'on effleure ce potentiel par moments, comme lorsque la fille tente d'explorer le passé de la mère ou lorsque l'on se rend compte que la maladie de cette dernière ne serait peut-être pas aussi grave qu'on le pense. les méthodes étranges du médecin aussi qui sont évoquées, enfin plutôt effleurées, par moments mais, même problème, ça n'ira jamais plus loin. Le film s'intéresse finalement beaucoup plus à la relation entre les deux filles, la seconde étant une baroudeuse. 

Le film débute avec les automatismes d'u film d'auteur qui se veut drame réaliste et subtil, en plaçant d'emblée les jalons de l'intrigue à savoir une relation mère-fille toxique et un parallèle ensuite entre la relation amoureuse de la fille et le processus médical de la mère. Par contre on comprend vite que chaque personnage semble avoir un secret, plus ou moins important ou essentiel, et soudain le drame psychologique devient particulièrement pesant car chaque protagoniste (ou presque) a son petit mal être, vampirisant ainsi le récit chacun son tour alors que le fil conducteur doit et devrait rester cette relation mère-fille. Le rythme est aussi lancinant que monotone, pas le moindre sursaut, aucune tension, une sorte de vie tranquille et déprimante qui finit par instaurer un ennui poli. On se dit qu'une révélation va vraiment faire bouger les choses mais non, c'est bavard mais jamais on ne se sent intrigué ou intéressé. Long, lent, sans passion on ne croit même pas à cette idylle lesbienne bien trop inoffensive pour créer de l'émoi. Et pourtant quel trio d'actrices ! On a mal pour elles. Rebecca Lenkiewicz est une scénariste passionnante, mais a priori pour les autres.

Et il est où le lait chaud qu'évoque le titre du premier long métrage de Rebecca Lenkiewicz, qui peut arguer d'une longue carrière de scénariste ? Sans doute s'agit-il d'une métaphore de la mystérieuse et bizarre relation mère/fille qui aurait pu nous passionner, si la réalisation n'était pas aussi molle et convenue. Beaucoup de traumatismes enfouis resurgissent au soleil du sud de l'Espagne, donnant lieu à de brèves séquences oniriques, mais Hot Milk ne les laisse pas apparaître au grand jour, nous laissant assez peu assurés de notre compréhension de la psychologie des différents personnages, lesquels apparaissent manquer d'un minimum de profondeur alors que les seconds rôles sont encore plus mal traités du grotesque (Vincent Perez) à l'embryonnaire (Vicky Krieps). L'on suit avec un désintérêt croissant les maigres péripéties d'une intrigue, entre la possessivité de la mère (Fiona Shaw, pas mal) et le désir d'émancipation de la fille (Emma Mackey, moyenne), jusqu'à une scène finale qui dénote par sa cruauté. Un drame intense et brûlant, nous promettait-on ! Au final, nous voici devant une œuvre languissante et désincarnée où, autrement dit, pour rester dans la symbolique, le lait a hélas tourné et se révèle aigre au goût.

 

 

 

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