CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2790 

 

 

n°2790
 
" L'oeuvre sans auteur "

 

 

(2018)-(All)-(3h02)  -      Drame, Thriller   

(parties 1 et 2)

Réal. :     Florian  Henckel von  Donnersmarck    

 

 

Acteurs:  T.Schilling, S.Koch, P.Beer ...

 

Synopsis

 

 

À Dresde en 1937, le tout jeune Kurt Barnet visite, grâce à sa tante Elisabeth, l’exposition sur " l’art dégénéré " organisée par le régime nazi. Il découvre alors sa vocation de peintre. Dix ans plus tard en RDA, étudiant aux Beaux-arts, Kurt peine à s'adapter aux diktats du " réalisme socialiste ". Tandis qu'il cherche sa voie et tente d’affirmer son style, il tombe amoureux d'Ellie. Mais Kurt ignore que le père de celle-ci, le professeur Seeband, médecin influent, est lié à lui par un terrible passé. Epris d’amour et de liberté, ils décident de passer à l’Ouest…

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

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Avec « L'Œuvre sans auteur », le cinéaste frappe encore plus fort, en mêlant, une fois de plus, la grande et la petite Histoire, les passés familiaux tragiques de Kurt et Ellie et les grands chambardements qui ont secoué l'Allemagne entre les années 1930 et 70.

on Donnersmarck (La Vie des autres) brasse les destins dans ce film-fleuve de plus de trois heures. On y voit des dignitaires nazis s’adapter sans peine au marxisme ambiant, un homme ne bradant pas ses principes. Les années s’écoulent avec romanesque.

À la fois fresque historique, avec une plongée dans trois décennies marquées par le nazisme puis le communisme, et portrait intime d'un artiste, le nouveau film du réalisateur de "La Vie des autres", Oscar du meilleur film étranger en 2007, parvient à toucher grâce à la qualité de ses acteurs.

Présentée en deux parties, "L'Oeuvre sans auteur" séduit par la flamboyance de son récit, volontairement lyrique. L'histoire perd de son piquant dans le second chapitre, davantage reportage d'Arte sur l'art moderne que long-métrage de cinéma.

On peut seulement rêver de ce qu’aurait pu faire avec les mêmes matériaux historiques et mélodramatiques un cinéaste comme Fassbinder.

D’un académisme plombant, parsemé d’aphorismes sur l’art un peu ridicules (« tout ce qui est vrai est beau »), le film s’anime un peu dans une seconde partie mettant en scène un groupe d’artistes dont Kurt, sous la houlette d’un professeur inspiré par Joseph Beuys, aux prises avec la création et les traumas du passé.

Pendant plus de trois heures, le film raconte, sans ellipse, sans suggestion, pour ne rien dire.

Au-delà de son académisme vieillot et inoffensif, "L’Œuvre sans auteur" déroute par son incapacité à tisser des liens entre le passé et le contemporain.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

SI j'ai trouvé le début du film un chouia démonstratif, tout cela s'efface vite devant la maestria des interprètes. Il y a dans cette fresque familiale et historique qui démarre peu avant la seconde guerre mondiale et finit dans les années 60 qqchose d'"Au revoir là-haut". Chassés-croisés, réflexion sur les apparences et la vérité, la manipulation et le destin des hommes... Tout y passe et ça passe: je recommande chaudement, comme on peut recommander "La vie des autres" à ceux qui n'auraient pas encore eu la chance de voir le premier chef d'oeuvre de Donnersmarck!

Un film fleuve dont je n'avais pas du tout entendu parler à sa sortie mais qui m'a énormément attiré dès que j'ai eu écho de son existence. Ma première incursion dans la filmographie de Florian Henckel von Donnersmarck, auteur également du réputé "La vie des autres" et une oeuvre qui m'a profondément émerveillé par la puissance de son récit et la richesse de sa mise en scène. A travers le parcours de ce jeune artiste peintre librement inspiré par Gerhard Richter, une vision ample de l'art, de son essence même, de sa façon de toucher chaque individu mais aussi une réflexion intéressante des diktats des régimes nazi et communiste dans l'Allemagne de la Seconde Guerre Mondiale puis dans la partie orientale du pays sous occupation russe communiste. Un long-métrage qui traite également en parallèle du triste traitement réservé aux personnes handicapées ou diagnostiquées comme porteurs de troubles mentaux, de l'eugénisme. De très bons acteurs, Tom Schilling à l'émotivité à fleur de peau en tête face à un Sebastian Koch, génialement sombre et retors, un bon nombre de scènes marquantes. Une première partie à de diptyque qui prend la forme d'un superbe chef d'oeuvre.

Un film magnifique, émouvant, et réalisé de main de maître. Un voyage qui nous emmène dans l'horreur du nazisme, puis la dureté de la RDA, mais aussi par le vent de liberté artistique fou de l'occident des années 60. Il est rare qu'un film nous tienne en haleine du début à la fin, et c'est d'autant plus bluffant ici étant donné qu'il dure un peu plus de trois heures. J'ai hâte qu'il sorte en France pour pouvoir le conseiller à tout mon entourage qui ne parle pas allemand.

Du cinéma à part...On comprend le titre à la fin, du film….Ambiance après guerre jusqu'aux années 60 ….Les acteurs sont émouvants et vrais. L'histoire montre les atrocités eugéniques du gouvernement hitlérien…. Devoir de mémoire admirable et subtil….L'histoire de l'art s'inscrit dans le particulier des artistes, eux mêmes victimes de la guerre...De l'enfance à l'âge adulte, on suit un jeune homme en construction, qui retrouve l'histoire de sa famille…. Belle paraphrase dans le seconde partie sur la création artistique ????Comment nait elle, quels sont ses objectifs ? Le film répond d'une certaine manière, avec profondeur et presque avec humour (dérision)…..La beauté comme seule vérité, voire rédemption du monde…..Pas besoin de s'accrocher, le film passe vite malgré ses trois heures (j'ai une excuse, je l'ai vu en deux fois)...C'est du bon cinéma, qui raconte quelque chose, qui juge l'histoire sans complaisance, et au fond tout aussi intéressant pour nous français, que pour nos amis allemands….N'hésitez pas….

 

Sur le papier, cette histoire d'un peintre qui a commencé dans le réalisme socialiste de la RDA avant de rejoindre l'école abstraite de Düsseldorf, inspiré par la vie de Gerhard Richter, avait tout pour composer une fresque passionnante. D'où une certaine déception devant un film assez plat, mis en scène de façon académique, et peu équilibré à cause d'une surenchère narrative où le vrai sujet : le mystère de la création artistique, est parasité par le personnage du beau-père du héros, censé représenter jusqu'à la caricature le "mauvais" allemand qui sert sans ciller le 3ème Reich puis la RDA et la RFA. L'archétype du salaud face à son gentil gendre, ce qui aurait pu d'ailleurs valoir de vrais affrontements entre les deux mais là encore le film manque d'envergure dans ses dialogues et sa réalisation. Il vaut mieux passer vite également sur le personnage incarné par Paula Beer, magnifique actrice mais ici réduite au rôle de compagne et de soutien de son artiste de mari et filmée nue les 3/4 du temps. Malgré de grosses lacunes et un manque de personnalité, L'œuvre sans auteur se voit sans ennui, de par le soin apporté aux reconstitutions d'époque et des interprétations, celle de Sebastian Koch, notamment, qui tiennent la route. Le film ne peut être décemment qualifié d'œuvre sans auteur mais sans point de vue, si, malheureusement, son mot d'ordre le plus puissant étant : "Tout ce qui est vrai est beau." Que voulez-vous rétorquer à une affirmation aussi péremptoire ?

 

Film d’auteur dans la famille art et essai, certainement assez inaccessible à un très large public. Sur le registre drame, en ce sens que le scénario s’égrène sur une longue période historique (l’histoire contemporaine de l’Allemagne avec un H majuscule) allant du Nazisme au Stalinisme. Avec en filigrane un parti-pris, c’est que l’une et l’autre de ces idéologies sont peu ou prou miscibles entre elles et se nourrissent finalement des mêmes choses, du moins dans le domaine de l’art si ce n'est même davantage. Peu d’action, des sauts narratifs avec un mise en scène assez souvent allégorique. Et comme c’est long, l’ennui n’est pas loin malgré la force du propos. On cherche en vain par contre l’aspect thriller. Sans doute parce qu’on connait la trame de l’Histoire. La présente critique vaut pour la partie une et la partie deux, vues à un jour d’intervalle.

Contrairement à The Tin Drum de Volker Schlondorf qui jette un regard sans équivoque sur le plongeon de l'Allemagne dans la Seconde Guerre mondiale. L'Oeuvre sans auteur jette un regard beaucoup plus rêveur sur le même problème. Pour faire bonne mesure le personnage central est originaire de Dresde dans l'ancienne RDA de sorte qu'il souffre des vicissitudes de la guerre froide. Le mal de l'Allemagne nazie est représenté par un médecin qui avait stérilisé et même gazéifié des personnes jugées inutiles par le régime. Ce médecin est si mauvais qu'il tue même les Aryens comme la belle jeune tante du personnage central. Il est aussi incestueux et pédophile. Le réalisateur von Donnersmarck semble penser que la beauté féminine nue peut nous épater. Ce film scénarisé par le réalisateur Florian Henckel von Donnersmarck voit aussi le personnage principal incapable d'avoir un enfant. Il y a une séquence vraiment pathétique dans laquelle cette tante infortunée parle aux chauffeurs de bus ce qui lui donne quelque chose qui ressemble à un "orgasme spirituel". Entre les deux le film se déroule pendant 188 minutes atrocement inutiles. Le personnage central propose une amélioration des plus innovantes sur les toiles non peintes, il fait des peintures à partir de photographies. Ces chefs-d'œuvre (?) réunissent médecin, tante, personnage central et cerveaux de l'élimination humaine du régime nazi. Un film pathétique et grotesque et je ne regarderai surement pas la seconde partie...

 

 

 

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