Fiche 2788
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" Gomorra "
(2008)-(It)-(2h15) - Drame, Policier
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Synopsis
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"On ne partage pas un empire d'une poignée de main, on le découpe au couteau." Cet empire, c'est Naples et la Campanie. Gomorrhe aux mains de la Camorra. Là-bas, une seule loi : la violence. Un seul langage : les armes. Un seul rêve : le pouvoir. Une seule ivresse : le sang. Nous assistons à quelques jours de la vie des habitants de ce monde impitoyable. Sur fond de guerres de clans et de trafics en tous genres, Gomorra raconte les destins croisés de : Toto, Don Ciro et Maria, Franco et Roberto, Pasquale, Marco et Ciro. Cette fresque brutale et violente décrit avec une incroyable précision les cercles infernaux de la Camorra napolitaine pour mieux nous y entraîner.
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Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
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Un film qui démonte le mythe du "Parrain". A couper le souffle. Si la scène d'ouverture ancre Gomorra dans la tradition du film de gangsters, c'est pour aussitôt tourner le dos aux conventions du genre. Les acteurs sont renversants. Ce film, puissant et déstabilisant, grand prix du jury au dernier Festival de Cannes-il méritait la Palme d'or-nous fai sentir tout petits face à tant de violence et de laideur. Vous en sortirez essorés, les yeux salis, mais l'esprit lavé de toute fascination morbide pour cette pègre cynique. On ressort secoué et sali de cette expérience filmique hautement déstabilisante, mais certain d'avoir touché à un pan d'une vérité trop souvent occultée. Une mise en scène tendue, travaillée, élaborée. Du grand cinéma. Utile, effrayant, passionnant. Conçu à la manière d'un reportage choral, réaliste au point d'être parfois un peu trop technique. Loin des clichés, antiglamour au possible, le film, d'un abord un peu ardu, est d'une rare puissance. C'est moralement déplaisant, esthétiquement rébarbatif et intellectuellement inefficace.
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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Magnifique descente aux enfers filmée presque comme un documentaire dans cette Italie gangrénée par la violence et la mafia, les personnages sont filmés avec talent, sensibilité et précision. Ici pas de pincette, mais la brutalité de la rue, la tension pure et dure, la violence puissante et déstabilisante. Grand Prix de Cannes en 2008 avec justesse ! Une certaine idée de noblesse de la mafia, faussement véhiculé par un paquet d'œuvres Hollywoodiennes depuis des lustres, disparait après avoir vu ce film qui ressemble à un véritable documentaire. Les acteurs sont bons et la réalisation nerveuse même si on regrette quelques passages ennuyeux durant le film, une réussite. Film sombre et malaisant. À mi chemin entre le film et le documentaire, Gomorra offre une vision brute et sordide du milieu. Pas de paillettes mais une misère dans des quartiers insalubres où se mêlent débrouillardise et règlements de compte Aux antipodes de ses illustres prédécesseurs "Scorcésien" , "Coppolien", et consort qui filmaient la mafia, ses héros et ses petites mains avec une certaine grandiloquence, « Gomorra » inverse les codes en jouant la carte du réalisme et de l’immersion, directement dans une quartier napolitain gangrené, où le fric tourne beaucoup, mais jamais le luxe. Réalisation complètement maîtrisée, parfois proche du documentaire, « Gomorra » reste une fiction, avec une multiplicité de personnages, auxquels M.Garrone prend le temps de décrire et de faire évoluer. On a parfois du mal à les suivre au début, cela donne une impression de longueur, mais le puzzle qui contient beaucoup de pièces, donne au final une oeuvre dense et poignante. Jamais misérabiliste et complaisant, « Gomorra » avance doucement, salement, densément. Anti-spectaculaire et très efficace, vise le Milieu en plein cible.
Bien loin de la magnificence des films de gangsters auxquels on peut être habitué, Gomorra est une plongée sans concession, terriblement crédible sur la mafia napolitaine. Entre les gros bonnets sans aucun scrupules et les petites frappes toutes plus bêtes les unes que les autres on a une bande d affreux sales et méchants qui tuerait leur amis d'enfance ou leur voisin pour des clopinettes. Si la première partie du film est un véritable coup de poing, j'ai regretté que par la suite le film ait un style trop documentaire et qu'il oublie de faire du cinéma. La galerie de personnages est peut être aussi trop importante et donne par moment un côté confus à l'ensemble. Mais cela vaut tout de même largement le détour tant la plongée dans ce qu'est la réalité de cette ville est impressionnante.
Pas d'histoire, mais plusieurs fils rouges pour présenter le quotidien de l'économie parallèle mise solidement en place depuis des lustres par la redoutable camorra napolitaine. Un parti pris quasi documentaire sur ce monde où le sordide le dispute au criminel : rien de romanesque ici, mais une relation précise et réaliste. Là justement se situent à mon goût les limites du récit. On assiste à un exercice de style d'une froideur absolue, et la forme adoptée - celle du reportage, brute, et même crue, fait que le film, pamphlet glacé sur une société gangrenée, manque de recul. Un peu plus de chair, un peu d'humanité, en retenant l'attention d'un plus large public (les critiques enthousiastes sont surtout le fait d'une certaine intelligentsia avide de conceptuel) auraient donné plus de force au propos par ailleurs hautement louable (et auraient rendu inutile la pesante conclusion écrite). Réalisé comme un documentaire, cette plongée dans les affres mafieuses napolitaines n’est finalement qu’un maigre complément loin d’être aussi brillant et instructif que le livre éponyme de Roberto Saviano. Un scénario qui suit le quotidien de quelques personnes liées d’une manière ou d’une autre au crime organisé, sans autre explication que celles des images et des dialogues. Cette approche brute pour le moins originale fait que l’on découvre qu’à petites doses homéopathiques le rôle ou les implications de ces protagonistes, pour un résultat qui s’avère bien nébuleux durant une bonne partie du film. Au-delà de son réalisme sale et poisseux, « Gomorra » souffre en plus d’une mise en scène peu affriolante et apathique. Des scènes incompréhensibles, des personnages surgis de nulle part qui ne se croisent jamais, des histoires parallèles, des sous intrigues… Mais quel fouilli ! On ne se raccroche à rien et en plus ce n'est même pas beau ! « Gomorra » retrace le destin de huit personnes liées de façon différentes à la mafia italienne, la fameuse Camorra italienne. Et il le fait façon documentaire avec des acteurs quasi inconnus du grand public pour mieux renforcer le côté réaliste. Matteo Garrone filme donc le quotidien de ces différents protagonistes dans un Naples délabré, le quartier de la Scampia pour être précis, laissé à l’abandon par son gouvernement mais surtout gangrené par la drogue et corrompu jusqu’à la moelle. Si ce métrage dénonce le scandale des décharges illégales et l’exploitation de certains, qu’ils soient couturiers ou autres, le réalisateur peine à nous captiver et à nous émouvoir réellement à cause de certaines longueurs et du trop-plein de destinées montrées à l’écran et qui n’apportent pas grand-chose comme celle de Don Ciro, qui distribue l’argent aux familles. Pour conclure, le fait que se juxtaposent pas moins de cinq histoires parallèles, rend difficile de se passionner pour certains récits alors que d’autres auraient mérités plus de développement. L’ensemble a certes un aspect « vériste » mais certains segments de vie paraissent trop anecdotiques pour capter véritablement l’attention, dommage ! Prenez Suburra, enlevez lui toute substance, et vous obtenez Gomorra. Sur un sujet sensible et ô combien important, Matteo Garrone se perd complétement en palabres, bla-bla inutile et autres intrigues désunies. C'est long et extrêmement ennuyeux, sans parler d'un jeu d'acteur souvent pitoyable et d'un script sans intérêt. En revanche, Naples est fort bien dépeinte, sale, mal famée et angoissante, c'est toujours ça de pris. Mais ces histoires de mafia italienne, pourtant bien réelles, sont loin d'être palpitantes, on a surtout le droit de suivre une bande de gamins désoeuvrés jouer les caïds en oubliant qu'il y a des conséquences à tout acte ... J'avais assez hâte de le voir et bien autant dire que la déception est à la hauteur de l'attente ...
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