CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2785 

 

 

n°2785
 
" La petite "

 

 

(1978)-(Am)-(1h49)  -      Drame    

 

Réal. :     Louis  Malle    

 

 

Acteurs:  B.Shields, K.Carradine, S.Sarandon ...

 

Synopsis

 

 

Au début du 20e siècle, à la Nouvelle-Orléans, un photographe et une adolescente qui vit dans une maison close vivent une histoire d'amour passionnée.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Louis Malle appartenait à la catégorie des réalisateurs qui avaient une sacrée trempe. Après un portrait saisissant d'un collaborateur dans "Lacombe Lucien", le réalisateur s'attaque à ce qui s'appelait il n'y a même pas un siècle le paradis pour hommes autrement dit le bordel. Le sujet est noir: il s'agit de mettre en scène une petite fille de douze ans qui n'a peur de rien ni de personne et qui rêve d'exercer le métier de prostituée comme sa mère. Le réalisateur laisse libre cours à la comédie satirique tout comme à travers le comique dénonce la pédophilie exercée par la maquerelle qui met cette petite fille au menu de ces messieurs dont un paiera très cher pour retirer la virginité de cette gamine. La scène de la fin du pucelage est heureusement suggérée toutefois on entend le cri poussée par cette petite fille qui semblait plutôt heureuse qu'autre chose. Selon le réalisateur, les filles de prostituées se laissent facilement tenter par le sexe dès douze ans. Le propos qui fit scandale lors de sa sortie, c'est de montrer la différence entre noirs et blancs. Une blanche n'a pas le droit de se laisser prendre par un noir, cela montre une certaine récession et à une lutte des classes qui se trouvaient au point mort. Les Noirs étaient des sous-hommes et les Blancs des violeurs. Au milieu de toute cette panoplie de sujet voyait-on le progrès technique avec le système de photographie, métier qu'exerce le personnage joué par Keith Carradine. Ce dernier n'intervient jamais lorsque la petite fille de douze ans jouée avec brio par Brooke Shields est dépucelée ou lorsqu'elle reçoit une sévère fessée. Tout ce que l'on peut dire sur ce film, c'est que la force et l'orgueil de cette petite fille l'emporte sur tous les malheurs qui l'incombent, cette force vitale s'explique par un manque total d'éducation qui la conduit vers des chemins sinueux et interdits dans lesquels elle est maltraitée et déconsidérée aux yeux mêmes du photographe qui pourtant la recueillera et fera plus que la recueillir. Pédophilie, bordels supprimés, les prostituées mises à la rue en 1918, une gamine de douze ans analphabète qui se marie, tels sont les quatre grands thèmes de ce film dur et impitoyable qui laisse tout de même une lueur d'espoir.

Louis Malle a su faire un film étonnant, excellemment filmé, tout en flirtant avec la pédophilie, dans le milieu de la prostitution, le film est gai, léger et le jeu de Brooke Shileds époustouflant pour une actrice de 13 ans qui maîtrise complément son art, Bravo!

En 1917 dans le quartier rouge de Storyville à la Nouvelle-Orléans la prostituée Hattie (Susan Sarandon) vit avec sa fille Violet (Brooke Shields) âgée de douze ans ou treize ans dans le bordel chic de Madame Nell (Frances Faye) où elle travaille. Le photographe Ernest J. Bellocq (Keith Carradine) est attiré par Hallie et Violet et est un habitué du bordel. Un jour Madame Nell met aux enchères la virginité de Violet et le gagnant paie la fortune de 400 dollars pour passer la nuit avec la jeune fille. La Petite est l'un des films les plus audacieux sur le passage à l'âge adulte même des années après sa sortie. L'histoire d'une très jeune prostituée apparemment basée sur une histoire vraie est soutenue par la beauté de la seule prometteuse Brooke Shields une grande distribution une magnifique réalisation et le talent de Louis Malle qui maintient le film au niveau de l'art et jamais de la vulgarité...

 

La petite (1978), premier film de la période américaine de Louis Malle, reste encore aujourd’hui un film rare. Une rareté qui n’a d’égal que le caractère controversé de ce long-métrage. Faut-il voir en ce constat une relation de cause à effet ? Possible. Du livre Storyville, New Orleans d’Al Rose, panorama historique du Quartier Rouge de 1880 à 1917, le cinéaste français tire parmi les interviews proposées des témoins de cette époque celui de Violet. Alors âgée de douze ans (l’âge de son interprète à l’écran : Brooke Shields), Violet apprend dans la maison close où elle réside le métier de prostituée.

Le film avait créé la controverse à sa sortie à cause des scènes de nue de Brooke Shield qui n'avait que 12 ans lors du tournage. Je ne suis pas certain qu'actuellement la même situation ne se reproduirait pas. Le film n'est pas graveleux et le sujet pourtant délicat est abordé avec humour et légèreté. Brooke Shield apporte une fraicheur et une naiveté qui en ferait presque oublié la situation sordide dans laquelle elle se trouve.

Affranchi de la morale ? Non et pour une fois, c'est tant mieux. Louis Malle nous emporte dans son intimité, nous confie ses fantasmes et ses réflexions morales sur ceux-ci. J'écris "ses" fantasmes, car l'érotisation de cette enfant est régulièrement l'objet d'une intention de mise en scène arbitraire (par exemple lorsqu'elle sort de la cabane avec sa robe uniquement déchirée au niveau des fesses, avec comme remarque de la vieille :"tête dur, cul dur"), elle ne sert donc à rien dans le propos narratif et est extrapolé du sujet sans autres raison que l'érotisme. Aussi, j'ai du mal à crédibiliser la légèreté avec laquelle cette enfant subit son "déflorage" et bien d'autres situations, mais soit, c'est une fiction, et cela renforce le renversement final. Un point de vue bestiale donc, qui est rattrapé par la neutralité de la nature (à mon sens), déterminée par la morale de l'auteur, dans une scène qui bouleverse comme un coup de théâtre, tout le propos du film : cette Lolita est une enfant qui a besoin de sa maman. Bémol encore, la mise en scène se contente de suivre le sujet en s'effaçant, sauf lorsqu'il s'agit de fantasmer. Une constante chez Louis Malle..

Louis Malle décide de quitter la France pour les usa, après la polémique qui a touché "lacombe lucien". "la petite" est le premier film de sa période américaine. Il choisit de situer l'action à la nouvelle Orleans, partie des états-unis ou la mémoire de la France est la plus vivace.

Le film décrit la vie au sein d'une maison de prostitution de la ville quelques années avant le déclenchement de la première mondiale.

Une jeune adolescente née dans un bordel y vit avec sa mère prostituée. Un jour, un client propose à sa mère de se marier avec lui et de vivre dans un autre Etat. Elle accepte mais laisse momentanément sa fille adolescente dans son lieu de vie. Les décors, la musique et la réalisation sont vraiment reussis. Toutefois, le scénario pose un certain nombre de questions, car il développe un thème particulièrement scabreux, la relation adulte/adolescent traité ici d'une manière qui semble rechercher la complaisance afin de choquer. Pourquoi focaliser le film sur le personnage de la jeune adolescente ? Après "le souffle au coeur" , " black moon" et maintenant "la petite" ? l'attirance redondante, obsessive (?) de Malle autour du traitement de la sexualité adolescente dans son oeuvre interroge. Je doute fort que ce film pourrait être réalisé aujourd'hui. Malle fût l'objet de plusieurs polémiques au cours de sa carrière. Il n'est pas finalement impossible qu'elle n'étaient pas, au moins un peu, justifiées, lorsqu'on connait l'ensemble de sa filmographie.

 

 

 

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