CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2774 

 

 

n°2774
 
" Leto "

 

 

(2018)-(Rus,Fr)-(2h06)  -      Drame, Biopic  

 

Réal. :     Kirill  Serebrennikov    

 

 

Acteurs:  R.Bilyk, I.Starshenbaum, Y.Teo ...

 

Synopsis

 

 

Leningrad. Un été du début des années 80. En amont de la Perestroïka, les disques de Lou Reed et de David Bowie s'échangent en contrebande, et une scène rock émerge. Mike et sa femme la belle Natacha rencontrent le jeune Viktor Tsoï. Entourés d’une nouvelle génération de musiciens, ils vont changer le cours du rock’n’roll en Union Soviétique.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

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Serebrennikov déplie tout un monde imaginaire, fait de pulsion d’émancipation, à partir de la posture du fan. Qui imite et idolâtre se libère plus qu’il ne s’aliène.

L'ensemble a une grâce rare, renforcée par les mouvements souvent sinueux, presque dansants, de la caméra et par l'utilisation très habile de la musique (tantôt in, tantôt off, tantôt entremêlant les sources) pour restituer l'espace mental des personnages.

Kirill Serebrennikov est toujours assigné à résidence à Moscou, accusé d’un détournement de fonds dont il nie toute implication. Tandis que se déroule son procès, « Leto » qui signifie « L’été » en russe, illumine les écrans français. Courez-y même si le rock vous indiffère.

Ainsi "Leto" lève-t-il le voile sur une période méconnue : les prémices de la perestroïka. Une immersion passionnante dans un univers ultracontrasté, dès la séquence d'ouverture, où les musiciens endiablés jouent devant une assemblée stoïque que des caciques obligent à rester sagement assise.

Leto, en apesanteur, touché par la grâce, impressionnant d’inventivité visuelle, pourrait bien devenir l’œuvre culte de la jeunesse d’aujourd’hui, le manifeste d’une Nouvelle Vague, irisée de romantisme et de mélancolie.

Tourné dans un noir et blanc somptueux, « Leto » conte la difficulté à faire bouger les choses, voire à tout simplement jouer en public dans la Russie de l’époque, tout en mettant l’accent sur la légèreté et l’aptitude à une certaine forme de dolce vita de cette tribu de musiciens qui vivaient de rock, de cigarettes, d’amour et de vodka fraîche.

Mais, un peu englouti par la surenchère stylistique, Leto peine à s’imposer finalement comme une évidence.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

A l'heure où cette chronique s'écrit, Kirill Serebrennikov est toujours dans le collimateur des autorités russes et assigné à résidence. Leto, son magnifique film consacré à l'émergence, au début des années 80, de la nouvelle scène rock de Leningrad, n'a pas gagné le moindre prix à Cannes, ce qui restera incompréhensible. Mais qu'importe, ce long-métrage, bourré d'énergie juvénile et mis en scène avec une inventivité permanente, restera dans les mémoires, dans un genre très différent du film précédent de Serebrennikov, l'excellent Le disciple. Leto témoigne d'un bouillonnement musical qui anticipe la Perestroïka, mais se voit aussi comme un hymne à l'amour et à la rébellion contre le conservatisme d'un pouvoir incapable de maîtriser les aspirations d'une jeunesse nourrie aux groupes anglo-saxons. Au-delà de son intrigue à la Jules et Jim, illuminée par la présence d'une actrice aussi radieuse que Julie Christie en son temps, Leto séduit par son aspect de La La Land, toutes proportions gardées, à la soviétique. La musique est bonne, la réalisation survitaminée et le scénario implacable. 2 heures et des poussières de bonheur à taper du pied, s'attendrir et sourire dans ce film en noir et blanc qui passe parfois à la couleur comme pour signifier que la grisaille s'estompe de temps à autre pour céder la place à une euphorie provisoire et mélodique contre laquelle aucun régime répressif ne peut s'opposer.

Leto en russe veut tout simplement dire L’été. Justement, voilà un film absolument novateur dans la forme qui vient raconter l’été d’une nouvelle scène de Rock’n’roll dans l’Union Soviétique des années 80, quelques décennies avant la chute de l’empire communiste. Si des espaces alternatifs se créent sous le manteau des autorités, les organisateurs veillent à ce que les jeunes gens ne dansent pas trop et ne diffusent pas leur attrait pour une musique réputée capitaliste. Pour autant, des disques de tous les chanteurs de la scène New Wave se vendent dans un marché de la contrebande et permettent à des jeunes gens de se rêver dans l’habit de ces chanteurs qui passionnent les foules. « Leto » est un biopic qui réinvente totalement le genre. Car le réalisateur ne cherche pas seulement à retracer l’histoire de ce groupe alternatif, il mêle histoire d’amour et clips musicaux absolument enivrants. En réalité, il s’agit autant d’une comédie musicale que d’une hagiographie d’un groupe de Rock. La mise en scène brille d’une étonnante originalité qui montre un plaisir manifeste du cinéaste à jouer avec les images, les sons et les dialogues.

Les films russes qui nous parviennent sont assez rares. Avec "Leto" nous sommes renvoyés en URSS dans les années 80 où la censure est très oppressante. On suit le parcours de musiciens fan du Rock'n'Roll et qui souhaitent en jouer mais doivent se refréner pour pouvoir monter sur scène. On découvre tous les conflits qui existent entre eux et les censeurs tout comme les volontés personnelles à y répondre ou non. La réalisation est magistralement inventive, dynamique et artistique qu'elle nous emporte. On adore les passages reprenant les classiques du Rock'n'Roll en mélangeant de l'animation. Le noir et blanc est superbe Les acteurs sont très bons. La bande son est évidemment géniale. On découvre le Rock'n'Roll russe avec ses paroles pro-activistes. Ce film est un véritable bijou. Dommage qu'il ne fut pas récompensé à Cannes.

 

Voir la gestion du punk-rock par les autorités soviétiques est intéressant et cocasse. L'histoire d'amour et la sagesse de Mike face au besoin de sa femme d'une autre histoire plus ou moins fantasmatique, sont attachantes. Il y a de beaux moments musicaux. Mais ça reste trop esthétique, le noir et blanc y étant pour quelque chose, mais pas seulement. La vie qui nous est montrée est en quelque sorte en bocal, un bocal dans lequel s'agitent les protagonistes mais sans jamais en sortir. L'acteur qui joue Viktor n'arrange pas les choses par son manque de charisme et d'enthousiasme.

 

Il est bien difficile de noter ce film du réalisateur russe Kirill Serebrennikov (toujours assigné à résidence dans son pays), tant l'esprit rock'n'roll qu'il veut insuffler à son œuvre ne suscite guère d'émotion à travers ses personnages. L'ambiance de l'époque est retranscrite à merveille et l'on revisite avec plaisir l'univers du rock mais cela reste assez terne malgré l'esthétisme de la réalisation. Un biopic sur un groupe qui va devenir Kino dont la quête de liberté m'a laissé de marbre. Une grosse déception pour un film aux critiques dithyrambiques.

J'ai du mal à donner une note à LETO car c'est un film mélancolique aux jolis accents rêveurs (des sortes de clips punk fantasmés le parcourent) mais aussi un film qui n'a pas vraiment d'histoire et qui se contente d'une très longue suite de scènes, parfois vaines en terme de propos (comme cette love story inachevée, timide), pour donner à voir cette période de la vie du groupe pseudo-rock dans ces années où l'on devait s'acclimater aux conditions de la censure idéologique. Le noir-et-blanc, qui imprime un air à la fois classe et triste à l’ensemble, ne fait pas tout. Paradoxalement, ça manque de chair, de caractère. On reste sur sa faim, avec des infos déprimantes sur le devenir de ses membres après 1989, auxquels on s'était toutefois attaché.

Avant de faire une critique, il me semble nécessaire de le voir une seconde fois tant mon opinion diverge de celle du reste du pays. Partant pourtant avec de belles idées en tête et pensant voir quelque chose entre jeunesse, politique, mélancolie et rock'n'roll je fonce donc au cinoche. Que ne fût pas ma déception, c'est bien simple je l'ai vu il y a un mois et je ne m'en souvient plus, même le noir et blanc chère aux réalisateur désireux de créer une ambiance ne m'a pas envoûté et touché une seconde. On peux s'identifier à tous les pays, toutes les guerres, toutes les coutumes, ou générations quand ceux-ci sont bien fait et permette une identification. Hors là, à part en étant un soviétique et en ayant vécu précisément à cette époque, je ne vois pas comment nos émotions ou notre empathie pourrait se révéler, sûrement pas grâce aux jeux des acteurs ou aux idées farfelu du réalisateur (la musique, les tags, dans les transport, délire incompréhensible). Enfin si on comprend un peu mais c'est mal fait quoi désolé ... Non en vrai je ne crois pas que je me l'imposerai une nouvelle fois !

 

 

 

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