CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2771 

 

 

n°2771
 
" Club  Zero "

 

(2023)-(Aut,An,All,Fr,Dan,Qat)-(1h50)  -      Drame, Thriller   

 

Réal. :     Jessica  Hausner    

 

 

Acteurs:  M.Wasikowska, S.Babbett Knudsen, M.Demy ...

 

Synopsis

 

 

Miss Novak rejoint un lycée privé où elle initie un cours de nutrition avec un concept innovant, bousculant les habitudes alimentaires. Sans qu’elle éveille les soupçons des professeurs et des parents, certains élèves tombent sous son emprise et intègrent le cercle très fermé du mystérieux Club Zéro.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

Avec une précision maladive, Jessica Hausner déploie un drame radical et provocateur avec "Club Zero", satire glaçante sur la création d'une secte, la manière dont les plus vulnérables se font endoctriner et le rejet croissant de la science.

Club Zero ne nous laisse pas, contrairement aux protagonistes, sur notre faim. Le film s’inscrit avec panache dans la longue tradition des satires de la bourgeoisie, et dépasse même la critique de la classe qu’il égratigne.

À travers cette fable cinglante, Jessica Hausner nous confronte à notre obsession bourgeoise de la minceur, et, très au-delà, avec une mise en scène au scalpel, aux périls d’une foi sans raison. Difficile de ne pas voir en miss Novak, faussement douce et vraiment glaçante, une mystique des années 2020

Le véritable intérêt de Club Zero se joue chez les parents qui manquent nettement de lucidité, aveuglés par le prestige de l’école. Parmi eux, un personnage émerge : malgré son inquiétude grandissante devant l’amaigrissement de sa fille, la mère d’Elsa (Elsa Zylberstein) jalouse secrètement sa capacité à se passer de nourriture.

Depuis Little Joe, le cinéma de Jessica Hausner s'est fondu dans une esthétique festivalière plus calibrée. Elle livre ici une satire empesée du « wokisme », ou du moins ce que les réactionnaires mettent derrière ce néologisme.

Un conte glaçant et une satire féroce de notre époque qui sombre très vite dans la caricature.

Force est de constater que l'envie de satire de Hausner atteint vite ses limites dans « Club zéro », au sujet passionnant (les ravages de la nourriture saine dans les jeunes générations) mais à la facture bien light.

Si le film de Jessica Hausner apparaît aussi inepte et consternant, c’est qu’au-delà de son très maigre et paresseux dispositif formel semblable à un algorithme, il se révèle également d’une pauvreté intellectuelle criante.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Le coup de cœur cannois. Découvert durant le festival de cannes, je ne peux m'empêcher de me refaire le film dans la tête. Prenant directement aux tripes, le film ne cesse de déranger mais on adore ! A découvrir sans plus attendre !

Un film troublant qui démontre que les écoles alternatives peuvent être bénéfiques, mais qu’un programme mal encadré peut dériver vers des pratiques sectaires. Ce film met en lumière les risques liés à l’enseignement en dehors des méthodes traditionnelles. Ces approches peuvent offrir de grandes opportunités aux élèves, mais si elles ne sont pas correctement encadrées, elles peuvent devenir dangereuses. Les enseignants peuvent exercer une influence excessive sur les élèves, et ne pas surveiller leur enseignement peut avoir des conséquences néfastes.

Dans une école privée, une nouvelle enseignante rejoint l’équipe pédagogique et fait preuve d’une méthode étonnante. Progressivement, les élèves vont décider d’appliquer sa méthode avec rigueur, inquiétant fortement leurs parents et les autres professeurs. Les scènes des parents sont très réussies grâce à un casting efficace (Elsa Zylberstein est excellente). La musique accompagne parfaitement ce film très visuel. C’est drôle, brillant, puissant. Dans Club zéro, Jessica Hausner livre une satire intéressante de notre monde et aussi un film traitant la question de l’influence.

 

"L’école est comme une seconde maison pour les enfants, c’est bien connu. Dans Club Zero, on empoigne cette vérité, que l’on tord dans tous les sens, afin de creuser un fossé relationnel irréversible entre la jeunesse et les parents." "Jessica Hausner prend soin de brosser le portrait d’une société qui ronge son frein face à un phénomène qui la dépasse. Elle dépeint tout cela à travers des relations défaillantes entre des parents et leurs enfants, du fait d’une éducation qui monopolise l’esprit étroit d’une jeunesse qui a forcément besoin de conseils et d’un guide spirituel, afin d’atteindre cette liberté, cette indépendance que l’on recherche par-dessus tout." "Le Club Zero souhaite s’affranchir du gourou capitaliste, mais ne prend pas le recul nécessaire pour questionner leur alimentation, tel un acte de foi. La réalisatrice met ainsi en garde toute personne susceptible d’être influencée ou manipulée, en créant autant de décalage humoristique et cynique que possible."

Si la trame principale peut être dans l’air du temps, l’ensemble du scénario n’en reste pas moins assez dérangeant. On glisse lentement de la prof sympa et appréciée vers la gourou d’une secte plus ou moins malfaisante. Dubitatif sur le récit donc. Par contre, la mise en scène de Jessica Hausner (Lourdes) est assez sèche mais efficace. Techniquement c’est superbe, photo, décors, costumes. L’interprétation est de qualité. Mia Wasikowska est impeccable. On retrouve aussi Elsa Zylberstein et Mathieu Demy dans le rôle des parents d’une des élèves. Au final, un sentiment mitigé pour un film qui veut sans doute dénoncer mais qui finit par ennuyer légèrement. Dommage il y avait matière à mieux.

 

"Club Zero" en compétition cette année au festival de Cannes (sélection officielle) est un thriller dramatique qui m'a laissé une impression mitigée. En effet sur le papier ce film me semblait intéressant, au final la réalisatrice autrichienne Jessica Hausner livre un récit pas aboutit et qui manque sérieusement de férocité, au final je me suis ennuyé la plupart du temps c'est dommage car le film aborde des idées intéressantes sur notre société (crise de l'environnement, société de consommation, culte de la minceur et du physique, inégalités sociales).

La question de base du film est vite réglée avant même le générique de début. Donc, n’allez pas voir ce film si c’est juste pour comprendre "l’alimentation consciente" (les méfaits de la consommation moderne sont connus). Le film traite surtout de la manipulation —ici il s’agit de la question alimentaire, mais il y a d’autres exemples de manipulations, et il est intéressant de prendre ce film comme un symbole (c’est un exemple de manipulation parmi d’autres). On retrouve le fait qu’une personne manipulée finit par traiter de bornés ou de manipulateurs (conscients ou pas) tous ceux qui veulent lui ouvrir les yeux. L’issue est souvent fatale, comme dans le film où certains finissent par croire des choses comme "si je ne mange pas, je n’ai pas besoin de vomir" ! Mais il faut aimer le genre d’esthétique qui préside à ce film : carré, dépouillé, froid. Esthétique qui concerne autant les images, que les dialogues, que le jeu des acteurs (ils ont souvent l’air d’être en répétition, quand ce n’est pas en somnolence). Ce n’est pas parce que cette enseignante de nutrition est du genre zen, que le réalisateur devait tout filmer genre zen. Le rythme est donc très mou. Ça manque de force. Beaucoup sont bien sûr à la peine —sauf une scène finale où un tableau accroché au mur prend une importance suggestive pour le réalisateur (on n’en dit pas plus pour ne pas spoiler, mais cette scène est particulièrement réussie).

Un film grinçant et jusqu'au boutiste, à l'esthétique minimaliste. Se voulant provocateur sur le rapport à la nourriture et les dérives écolo sectaires, le film atteint rapidement ses limites, la faute à une réalisation maniérée et répétitive.

 

 

 

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