CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2770 

 

 

n°2770
 
" Les tueurs "

 

 

(1946)-(Am)-(1h45)  -      Policier, Drame   

 

Réal. :     Robert  Siodmak    

 

 

Acteurs:  B.Lancaster, A.Gardner, E.O'Brien ...

 

Synopsis

 

 

Deux tueurs surgissent dans une bourgade du New Jersey pour y assassiner le « Suédois», un simple pompiste de la station service de la ville. Ce dernier pourtant informé de la venue des criminels, ne tente pas de s’enfuir et est abattu. Intrigué par les circonstances du meurtre, l’enquêteur chargé de l’affaire remue ciel et terre pour percer ses mystères…

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Une voiture dans le noir, des phares éclairent partiellement la route. On y voit le panneau de la petite ville de Brentwood. A l’intérieur deux inconnus, qui finissent par aller semer la pagaille dans un snack. On y apprend qu’ils cherchent quelqu’un pour le tuer. Prévenu de leur arrivée, l’homme en question ne cherche pourtant pas à s’enfuir. C’est avec fatalisme qu’il se fait donc tuer. Sorti en 1947, Les Tueurs va remonter toute l’histoire au travers de flash-backs pour nous approcher de la vérité et comprendre pourquoi cet homme s’est résigné à se faire tuer. Robert Siodmak joue avec ces retours en arrière en changeant constamment de points de vue. Ainsi, nous participons à l’épuration de ce mystère. Parfois nous serons complètement perdus, d’autres fois, nous aurons plus de clés en mains que les protagonistes. Alors que le scénario adapté de la nouvelle d’Ernest Hemingway est ficelé à souhait, on doit aussi la réussite du long-métrage à Burt Lancaster dont c’est le premier rôle et Ava Garner en sublime femme fatale qui sera responsable de nombre de rebondissements dans l’action. Les Tueurs ou The Killers dans son titre original, est considéré comme la quintessence du film noir, de par sa construction complexe mais fascinante.

Franchement l'introduction du film est vraiment excellente. Deux types débarquent dans un petit restaurant de province. La tension monte, ils semblent peu amicaux et se montrent de plus en plus directifs jusqu'à ce que l'on comprenne leur sombre dessein. Il n'y pas mieux pour nous mettre dans l'ambiance, du mystère et la promesse de la violence.
C'était délicieux. S'en suit ensuite une enquête parsemée de longues analepses pour comprendre comment on en est arrivé là. J'ai beaucoup aimé le côté puzzle du film, les informations livrées au compte-goutte jusqu'à la toute fin, certes prévisible, mais c'est assez bien fait pour tenir en haleine le spectateur. Surtout que la mise en scène est vraiment bien sentie, on a par exemple un braquage qui se fait en plan séquence (si je ne m'abuse) et qui fonctionne parfaitement. On suit les braqueurs jusqu'à leur cible, on les observe par la fenêtre commettre leur méfait avant de les voir s'enfuir. Bref c'est un film qui a non seulement une bonne histoire avec tout ce que l'on aime, du tragique, de l'amour, des coups de théâtre, des trahisons, mais qui a surtout des idées pour la raconter que ça soit en terme de structure du récit avec les analepses, mais surtout avec la mise en scène. En plus on a un jeune Burt Lancaster et une sublime Ava Gardner qui illuminent l'écran. Rien qu'en terme de narration j'aime beaucoup que l'on montre le "héros" pour la première fois au moment où se fait tuer et que ça arrive après dix minutes de film et une longue montée en tension. C'est juste parfait. Le film m'avait conquis après juste quelques minutes, je savais que j'allais passer un très bon moment. Et puis diable ce qu'Ava Gardner est envoûtante !

Grand film noir de Siodmak qui a apporté la célébrité à son auteur et à ses deux acteurs. Tout est là des canons du film noir . Seule la place du privé est un peu en retrait incarné par l’agent d’assurance chargé de récupérer l’argent volé lors d’un hold-up dans une usine. Lancaster dans le rôle du parfait looser qui attend sans broncher le châtiment dernier est parfait de bout en bout insufflant à son personnage le charme et la fragilité qui donnent un ton si particulier à son jeu et au film. On est ici sur un rythme plus nerveux que dans «Assurance sur la mort » et dans un ton plus intimiste que dans « Asphalt Jungle ». A vrai dire le film se situe à mon sens exactement à mi chemin entre ces deux chefs d’œuvre fondateurs du film noir.L’intrigue inspirée d’une nouvelle d’Hemingway est emmenée par des flash back qui nous amène progressivement au dénouement et à la compréhension des personnages. Ainsi Ava Gardner que l’on prend au début pour une victime s’avère la plus redoutable des mantes religieuses prête jusqu’au bout à préserver ses intérêts suppliant même son amant mourant de l’innocenter avant de rendre l’âme. Les bonus sont à la hauteur notamment l’analyse du rapport à la nouvelle d’Hemingway livrée par une jeune universitaire remarquable d’acuité dans ses observations et ses déductions. 

Voilà un film qui fait date dans l'histoire du film noir, et dans l'histoire du cinéma, pourquoi ? Parce que, Ava Gardner semble enfin avoir un rôle à la hauteur de sa beauté, et Burt Lancaster, s'il n'est pas encore la vedette du film, on ne retient que lui. L'atmosphère du film noir est retranscrite parfaitement, les jeux d'ombres, la construction à l'envers, on avance dans l'enquête en remontant le cours du passé, les trahisons, la femme fatale, AVA Gardner, comme une panthère, séduction féline, femme vénale, mais surtout femme libre, et qui le restera dans sa carrière, comme dans sa vie. L'intrigue policière menée par un inspecteur des assurances, avec un fil d'ariane qui déroule son histoire ambiguë, avec rebondissements, ambiance nocturne et toujours une femme fatale, belle en diable. On ne voit pas souvent la charmante Kitty, mais, dès l'instant qu'on l'a découvre au piano, chantonnant, fredonnant quelques notes, c'est terminé, jusqu'au dénouement, elle sera présente dans nos pensées, comme dans celle du Suédois, on ne peut pas l'en blâmer, c'est incontestablement, un coup de maitre. Merci Mr Siodmak pour ce moment.

 

Ce film noir à grosse réputation est décevant lorsque on connait l’œuvre de Siodmak, il a fait beaucoup mieux sur le plan mise en scène. Ici l’utilisation des flashbacks, dont l’idée est intéressante pour montrer la puissance du destin, est brouillonne (onze flashbacks c’est beaucoup trop). Elle gène le récit plus qu’elle lui en donne de la force : témoin la magnifique ouverture se passant au moment présent. Par ailleurs, lorsqu’on connaît Ava Gardner et surtout Burt Lancaster, on ne peut pas être emballé par leurs jeux dans ‘’Les tueurs’’, ils feront tellement mieux après. De plus, ils ne sont pas du tout les personnages principaux et il m’étonnerait qu’ils soient apparus en gros et en tête du générique original comme ils le sont aujourd’hui. Le scénario ne correspond pas à la nouvelle d’Hemingway bien plus riche et il est abracadabrant…Comment un personnage aussi fort que ‘’le suédois’’ qui en plus n’a tué personne se culpabilise au point d’attendre la mort? Ava Gardner est une fausse femme fatale, il faut imaginer ses comportements ,un comble. Ce sont certains critiques qui ont fait la réputation du film. A ce titre il est intéressant à voir, mais Siodmak c’est bien autre chose.

 

Premier film avec Burt Lancaster ! "Les tueurs" démarre par la fin et remonte le fil d'un assassinat à travers l'enquête d'un inspecteur et des anecdotes et témoignages sur la victime. Belle mise en scène, costumes soignés et jeu des acteurs impeccable. Cependant, il n'est pas évident de tenir jusqu'au bout de l'histoire, la seule scène m'ayant réellement marquée étant l'arrivée des tueurs dans le fast food en ouverture.

Le jeu des acteurs est assez médiocre surtout Virginia Christine et Ava Gardner on dirait qu'elles lisent leur texte au lieu d'être leurs personnages. C'est aussi assez ennuyeux comme histoire étant donné que le personnage principal meurt dans les 10 premières minutes du film. Tout ce qu'il y a à faire c'est de trouver pourquoi et ce n'est pas très convaincant pendant la première moitié du film. Il y a aussi des trous d'intrigue et de gros points d'interrogation. Comment Kitty a-t-elle réussi à obtenir l'argent. Pourquoi Lund ne l'a pas poursuivie ou soupçonnée. Si vous êtes Lund dans un sens ou dans l'autre il est clair que si Kitty disparaît et que l'argent disparaît c'est qu'elle a pris l'argent. Collins ne prenait-il pas le risque que Lund ne les tue pas à la ferme et ne prenne pas l'argent. En d'autres termes il pariait que Lund croyant que les trois hommes l'avaient doublé ne les tuerait pas tous. Collins était clairement prêt à tuer d'autres personnes puisqu'il a demandé à deux tueurs à gages de tuer Lund et d'essayer de tuer Reardon. J'ai dû regarder un autre film que le reste du public...

 

 

 

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