Fiche 2768
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" Les
contrebandiers de Moonfleet "
(1955)-(Am)-(1h24) - Aventure
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Synopsis
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1757 en Angleterre. Le jeune orphelin John Mohune arrive à Moonfleet, petit port isolé, pour retrouver un ami de sa mère, Jeremy Fox, flibustier notoire. Jeremy Fox l'envoie au collège mais John s'échappe et retourne au chateau de Mohune qui appartint à sa famille et qu'occupe aujourd'hui Fox. John apprend par lord Ashwood l'existence d'un diamant magnifique que son grand-père lui a laissé en héritage. Avec Fox, il se met à la recherche du joyau.
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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“Les Contrebandiers de Moonfleet� est un film à costumes de Fritz Lang dont le scénario lui a été confié par la MGM qui n’avait pas fait appel à lui depuis “Fury� en 1936. L’histoire se déroule au dix-huitième siècle sur les côtes anglaises. John a dix ans et est déjà orphelin. Il arrive à Moonfleet en espérant que son oncle Jeremy Fox acceptera de s’occuper de lui. Ce dernier est un homme libertin et sans scrupules et n’a pas envie de s’encombrer d’un enfant. Une histoire de trésor secret va néanmoins les lier. Entièrement tourné en studio, sauf quelques scènes en rivage, dans un format que Fritz Lang n’appréciait guère, le cinémascope, le film se situe entre le style cape et d’épée et l’ambiance gothique du cinéma classique. Fritz Lang a su donner une essence originale à cette oeuvre qui manquait de complexité en apparence. Le final est tout à fait honorable et place “Les Contrebandiers de Moonfleet� au rang des films qu’il faut voir. Chassant sur les mêmes terres que "L'île au trésor" de Stevenson, ce récit initiatique conte la relation qui se noue entre un jeune garçon et un mentor exerçant un métier bien peu recommandable, âme noire et tourmentée. Il en résulte un film d'aventures qui se passe uniquement au sol plutôt qu'en mer, tourné dans des studios aux décors fabuleux (avec quelques plans en extérieur fort sympathiques), quelques éclairages expressionnistes, une intro quasi-muette prenante et une galerie de personnages qui marquera les jeunes enfants qui visionneront ce film. Pas trop d'action donc mais un divertissement familial assez enlevé, comportant un duel particulièrement épique et une chasse au trésor qui tient en haleine. C'est donc hautement recommandable, pour toutes et tous, avec quelques séquences de haut niveau, signées par un F. Lang inspiré. Dans la hiérarchie du cinéma, Monfleet est un de ces films parfaits dont le nombre ne dépasse probablement pas les 2 chiffres. Il regroupe à lui seul comme les 98 autres tout ce que le septième art représente : des richesses visuelles, intellectuelles, émotionnelles, éducatives et créatrices de générosité qui rendent nos vies plus belles. Lang n'est pas mon cinéaste préféré mais s'il fallait désigner un premier parmi tous les réalisateurs depuis 1895, ce serait lui que je choisirais, ce n'est donc pas un hasard que Moonfleet soit tant admiré et aimé de 7 à 77 ans selon une formule consacrée. Il y a dans Moonfleet une élégance de mise en scène moins visible par exemple que celle de George Sydney (Scaramouche) mais plus humaine car elle touche chaque personnage au profond de lui même ( J'en cite un : Anna qui voit se retourner contre elle le plan qu'elle avait imaginé). S'y ajoute une profondeur sur l’enfance et tout cela avec beaucoup de mesure sans jamais chercher à montrer quel grand réalisateur il est. Il réalise de même un final totalement en accord avec la vraie vie, sans que la mort ou l'illusion nous sautent aux yeux à la première vision. Par ailleurs, le romantisme de ce film est évident bien que aucun personnage positif ne nous en apporte l'apaisement. Il n'est du qu'au talent de son auteur qui a su le créer dans des décors artificiels soigneusement construits. Enfin, comme le veut Lang, ce film est un spectacle du début à sa fin, première qualité pour captiver le spectateur et lui donner envie de revenir.
Autant le dire tout de suite, "Les Contrebandiers de Moonfleet" est certainement le moins bon film que j'ai vu de Fritz Lang. Le film met un temps un fou à démarrer, chaque transition d'une scène à l'autre est lourde et j'ai surtout énormément de peine à croire que Lang est derrière la caméra, tant le prétendu "film d'aventures" est poussiéreux, sans relief (un scénario peu inventif) et peu attachant (l'écriture des personnages secondaires laisse à désirer). Le film devient plus intéressant au moment où Jeremy Fox veut renvoyer John Mohune par la mer, non seulement parce qu'il réussit à mettre ses enjeux en évidence (la fuite, la recherche du diamant) et aussi parce qu'il se crée enfin une complicité entre les deux principaux personnages. Le film n'est finalement pas si mal, mieux en tout cas que ce que la première demi-heure laissait présager, mais reste mineur dans la filmographie de Lang. Un film d'aventures de facture classique ... très classique même ! Voilà, tout est dit ou presque, il ne manque que les réclames et les actualités de l'époque et on se croirait à la "dernière séance" avec Monsieur Eddy ! Le film, même s'il a un peu vieilli, reste tout à fait regardable, les acteurs ne sont pas mauvais et quelques scènes d'action viennent relever le tout. Je suis un peu resté sur ma faim malgré tout et j'attendais mieux de Fritz Lang. Quelques invraisemblances n'arrangent rien et le scénario n'est pas des plus originaux ... A voir, en se mettant dans le contexte de l'époque, pour cinéphiles et amateurs du genre. Tout est réussi dans ce film: les décors (sensationnels), les personnages, les lieux étranges et mystérieux..... Sauf l'aventure un petit peu mollassonne..... C'est dommage. Il manque du rythme et l'intrigue avance trop doucement. Cependant on aime cette ambiance de bandits et de faux bourgeois. Est-ce également de ce film que Walt Disney s'est inspiré pour la scène du puits dans "Bernard et Bianca"??? Bien plus qu'une aventure flibustière ou une histoire de cape et d'épée, voici le récit de la rencontre entre un jeune orphelin en quête de figure paternelle et un ancien amant toujours épris du souvenir de son amour perdu. Au sein d'une ville absolument viciée - aucun personnage pour rattraper l'autre! - l'arrivée d'un enfant candide (mais non idiot) permet évidemment au maitre des lieux de trouver une forme de rédemption. Il faut être sensible à ces bons sentiments pour réellement apprécier une narration par ailleurs fort cynique malgré une forme très classique et de nombreuses caractéristiques attendues du genre. Bref, un rai de lumière au sein d'un monde corrompu via l'itinéraire balbutiant de ce garçon!
Bon, n'y allons pas par 4 chemins, je n'ai pas du tout adhéré à ce film dit "culte". Tout sonne faux, en premier lieu les horribles décors de carton pâte sous des cieux de nuages noirs peints à la main, mon dieu que c'est moche. Ensuite parlons un peu des acteurs : je ne connaissais pas du tout Stewart Granger, et bien pour être honnête, je n'avais pas raté grand chose ! Charismatique comme un lampadaire (je sais, cest pas gentil pour les lampadaires), prenant des poses très appuyées pour mettre en avant ses beaux collants dorés, bref, on ne peut pas dire qu'il apporte grand chose au film. Le gamin n'est pas plus agréable, ni aucun autre personnage d'ailleurs. Le tout manque cruellement d'intérêt, pas la moindre tentative d'humour, le seul avantage, c'est qu'il ne dure pas 2 plombes ! Et que j'aurai quand même vu une fois dans ma vie un film de Fritz Lang... « Les Contrebandiers de Moonfleet » est un film sur lequel je lisais depuis des années des analyses enthousiastes. Il occupe dans la filmographie du grand maître allemand une place à part. C’est son premier film en Cinémascope. C’est un film de cape et d’épée, tourné en studios. Son jeune héros, un orphelin, rappelle Dickens ; son intrigue sur fond de piraterie évoque Stevenson. J’ai profité d’une rétrospective Fritz Lang à l’Action Christine pour le voir enfin. Quelle ne fut ma déception ! J’ai eu l’impression de voir un de ces nanars italiens des années 50 : « Le Pirate de l’épervier noir » ou « Le Fils du corsaire rouge ». Je lis que les décors sont gothiques avant l’heure ; je trouve sinistre cette lande battue par les vents et criardes ces rivages aux couleurs artificielles. J’entends qu’il s’agit d’un conte initiatique emblématique de la noirceur des personnages langiens ; je vois surtout un gamin tête-à-claques et un héros, fort mal joué par Stewart Granger dans son pantalon en cuir moulant, dont on sait par avance qu’il renoncera à son métier de contrebandier pour embrasser un choix plus vertueux. Les cinéastes de la Nouvelle Vague firent des « Contrebandiers de Moonfleet » l’un de leurs films cultes. On se demande bien pourquoi.
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