Fiche 2766
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" Quelque
part dans le Temps "
(1980)-(Am)-(1h43) - Drame, Romance fantastique
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Synopsis
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Le dramaturge Richard Collier présente sa première pièce, lorsqu'une vieille dame l'aborde et lui demande de revenir vers elle, comme s'ils se connaissaient depuis longtemps. Intrigué, le créateur mène l'enquête et s'enfonce petit à petit dans un passé inconnu et lourd de sens.
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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Un chef d'oeuvre. Christopher Reeves renoue avec le fantastique après Superman. Il interprète un auteur de théâtre qui voyage dans le temps par la pensée et l'esprit pour vivre une histoire d'amour dans le passé. Jane Seymour tient le rôle d'Elise McKenna , une dramaturge perturbée par cette rencontre intemporelle. Le genre mélodramatique entretient avec le temps une relation complexe et essentielle : il le met en suspens, l’accélère, troue son immédiateté de réminiscences ou de perspectives futures. Et Somewhere in Time l’a si bien compris que sa mise en scène fait temps à elle seule, elle recompose une durée hors de la linéarité en usage dans nos conceptions contemporaines et s’axe sur deux cœurs destinés à s’aimer et à se manquer. Jeannot Szwarc joue avec les époques, perce son image de fenêtres ouvertes sur un ailleurs que nous emprunterons au fur et à mesure de la romance : il pense sa réalisation comme une chambre d’échos infinis où le portrait encadré au fond du musée occasionne coup de foudre et actions, où la montre implique la possession matérielle de l’être aimé mais guère physique, où les plans se superposent de sorte à augmenter la réalité, où la géométrie du mobilier et de l’espace participe à la caractérisation émotionnelle des personnages en présence. Richard Collier ne cesse d’être retenu prisonnier dans le cadre : par des troncs d’arbres, par des montants de porte, par la composition de flous ou le recours à la demi-bonnette. La technique cinématographique, ici maîtrisée à la perfection, construit de la poésie, ventile la reconstitution historique, décloisonne les temporalités pour ne cristalliser que la lente mais certaine naissance d’une passion amoureuse. Jane Seymour impose sa beauté sublime et fugace à la fois, une beauté dont la fragilité est mise en évidence à chaque nouvelle séquence : des symboles visibles – la bougie près du lit en est un – rappellent au spectateur et à Richard l’impossibilité de cet amour à s’enraciner dans le concret, que, condamné à manquer l’autre dans son présent, il élit domicile dans le temps, quelque part, pour toujours. La partition musicale signée John Barry enveloppe l’ensemble de textures pleines de nostalgie et d’élégance, apporte une poésie supplémentaire qui suffit à faire de Somewhere in Time un petit chef d’œuvre qui tire sa grandeur et sa force de sa profonde modestie. Grâce à une magnifique musique signée John Barry, à un superbe casting composé notamment de Christopher Reeve et de la jolie Jane Seymour, mais aussi à une très élégante photographie et à une mise en scène particulièrement soignée de la part de Jeannot Szwarc, "Quelque part dans le temps" se trouve être l'un des films les plus romantiques que j'ai pu visionner jusqu'à présent. Certes, la façon dont le personnage principal arrive à voyager dans le temps peut porter à sourire au départ, mais cette oeuvre possède tellement d'émotions que l'on ne peut prendre que du plaisir à la visionner. Une fois accepté le postulat fantastique initial dont la fin offre une double lecture bouleversante, on se laisse embarquer par cette romance au charme renforcé par la désuétude raffinée des années 1910 que l'élégante réalisation transforme souvent en tableaux et intensifiée par des séquences suspendues telle la sublime déclaration d'amour mise en abime. Portée par un excellent trio d'acteurs entre une lumineuse Jane Seymour, un magnétique Christopher Reeve et un inquiétant Christopher Plummer l'intrigue amoureuse se double d'une réflexion sur l'emprise d'un pygmalion et la force de la création artistique ou mentale. Une douleur émouvante qui donne pourtant envie d'aimer.
J’avais entendu pas mal de bien au sujet de ce film, souvent considéré comme le meilleur de l’inégal Jeannot Szwarc. Je suis d’accord, c’est un film très agréable, qui sans doute n’exploite pas pleinement le potentiel de son sujet, mais ne manque pas pour autant d’intérêt, surtout si vous aimez le cinéma romantique. Le film s’appuie d’abord sur l’excellente idée de Matheson, à savoir créer un voyage dans le temps par l’esprit. Le héros se retrouve ainsi amoureux d’une femme qu’il a vu sur une photographie, dans le présent, et qu’il rejoint par l’autosuggestion dans le passé. Malgré quelques longueurs, car finalement le film à un sujet simple, le métrage ne manque pas de force. Souvent drôle, riche en belles émotions, c’est aussi un film grave, à la tonalité mélancolique parfois qui saura ravir ceux qui cherchent au cinéma un peu de poésie, de douceur et de sentiments. Dans ce métrage on peut rire, pleurer, s’émouvoir de quelque manière que ce soit, et c’est réussi, même si dans un mélange approchant, il ne détrône pas l’inégalable Ghost. La faute sans doute à une narration un peu laborieuse. Le casting est bon. Le film repose sur un charmant duo Reeve-Seymour. La complicité entre les deux acteurs est manifeste, et tous deux jouent fort bien. Certes, leurs rôles restent ceux de jeunes romantiques, mais ils savent justement insuffler à ce qui aurait pu être des coquilles vides, sans grand relief, une vibration, une force, qui tire le métrage vers le haut. Autour d’eux, quelques bons interprètes, notamment Christopher Plummer qui ne déçoit pas dans un rôle sévère, celui de l’antagoniste pour faire simple. Une belle romance poétique un peu surannée, aux allures de téléfilm, avec la belle Jane Seymour et Christopher Reeve, dont j'avais oublié le physique impressionnant et le talent d'acteur. Une romance calme et fantastique adaptée du roman de Richard Matheson et magnifiquement servie par la musique de John Barry. Ce petit film de 1980 a son charme et fonctionne très bien. En 1980, le discret et besogneux Jeannot Szwarc (encore porté par le succès des "dents de la mer 2") met la touche finale a sa dernière réalisation tirée du roman "le jeune homme, la mort, et le temps" du génial Richard Matheson à qui l'on doit, entre autres "l'homme qui rétrécit", "je suis une légende" ou encore "au-delà de nos rêves". Contrairement aux écrits de H.G. Wells ou de Barjavel, le principe du voyage temporel,(qui prend pour base ici, le paradoxe de l'écrivain, via cette fameuse montre qui existe sans jamais avoir été créée) ne nécessite pas ici le recours à une quelconque complexe machine, mais simplement en une volonté inébranlable de croire. L'amour entre les 2 protagonistes (Jane Seymour et Christopher Reeve sont magnifiquement attendrissants dans leurs rôles respectifs) faisant le reste. Malgré un prix de la critique mérité au festival d'Avoriaz 1981, ainsi qu'un soin extrême porté à la réalisation, tant au niveau de la B.O qu'au choix de la pellicule (la saturation des couleurs est différente en fonction des époques) le long métrage de J. Szwarc ne connaîtra rien d´autre qu'un maigre succès d'estime lors de sa sortie et ne laissera derrière lui qu'un vague souvenir "quelque part dans le temps".
On peut être sensible au charme désuet de cette histoire amidonnée à condition de passer outre la laideur de l’image (kitsh télévisuel tendance « Dallas »), la raideur de la mise en scène et surtout un scénario poussiéreux à souhait (évanescence pour ne pas dire inconsistance abyssale des personnages, coup de foudre sur fond de violons dégoulinants, récit poussif). Ca n’a pas été mon cas. J’ai revu par hasard Quelque Part dans le Temps, chou à la crème hollywoodien devenu culte. Je l’avais détesté à sa sortie et je comprends maintenant pourquoi. Certes les acteurs sont bons surtout Christopher Reeve dont il ne peut être question de nier le côté hautement décoratif. Jane Seymour ne se défend pas mal non plus en plantant sa beauté 1900 sans faire les chichis habituels du type « Autant en emporte le vent ». Le scénario est totalement ringard mais après tout pourquoi pas verser pour une fois dans le mélo total ? C’est filmé correctement, mettons : professionnellement, on ne peut pas demander plus à ce metteur en scène. Mais là où le film devient un désastre c’est dans cette musique envahissante qui serine à longueur de temps (quelques 20 fois) le thème boursouflé de Rachmaninov, adapté à la mode John Barry. Ce compositeur (Barry, premier époux de Birkin) avait écrit mieux avec les génériques de "Amicalement vôtre" et surtout de "James Bond". Mais là, au prétexte de faire romantique, il balance son thème à tout bout de champ et les pauvres acteurs, et le joli décor, sont balayés sous l’avalanche de violons. C’est l’illustration qu’un film est le produit d’une équipe et qu’un seul élément bancal suffit à le détruire. Le film plaît aux Américains qui ont fait de l’hôtel où le film est tourné un lieu de vacances et ont même un club des fans de Somewhere in Time qui publie une revue mensuelle. Grand bien leur fasse, je ne les envie pas.
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