Fiche 2763
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" Mi
Bestia "
(2024)-(Colomb.)-(1h16) - Drame fantastique, Thriller
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Synopsis
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Tout public avec avertissement
Bogotá, 1996. La population est effrayée : le diable va arriver lors d'une éclipse de lune imminente. Mila, 13 ans, sent que le regard des autres sur elle se fait plus oppressant. Elle se demande si la métamorphose de son corps a un rapport avec cette prophétie. Le jour tant redouté arrive, la lune rouge illumine le ciel.
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Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
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Le Monde Le Parisien
Le Journal du
dimanche Les Inrockuptibles
L'Express
Télérama Fichies
du Cinéma Positif
Paris Match Le Figaro Libération L'Humanité Première Ecran Large Elle Ouest France L'Obs Critikat.com La Croix
Acerbe, crue, mal élevée et stupéfiante, cette fiction en partie autobiographique repose sur la rage contaminante d’une mise en scène qui déborde d’idées visuelles (image malmenée, véritablement écorchée vive) pour mieux dénoncer le seul monstre de cette histoire : la phallocratie abusive. Habile et furieusement pertinente manière de renverser les perspectives et dénoncer la véritable monstruosité. Celle dont se nourrissent le patriarcat et la religion étatique. Une détonante révélation. Un film certes étrange mais non moins fascinant, d’autant qu’il est formidablement réalisé et interprété. Camila Beltràn mêle le récit juvénile au fantastique pour dire les injonctions bien réelles qui traversent nos sociétés. Parfois maladroite, la proposition se distingue par son originalité. Naturaliste et surréelle, cette quête de l'intime s'ouvre avec un très sensoriel nocturne et parvient à un fantastique moment de déploiement de soi. Film d’émancipation plein de noirceur et de crasse Résolument punk, "Mi Bestia" expose la hargne d’une enfance perdue face à la perversité du monde adulte, et face à elle, sa seule réponse viable, l’émergence de la violence et de la révolte. Un trip jouissif, un cinéma salutaire de générosité et de « trop » qui, malgré son caractère foutraque et excessif, emporte le prix libérateur du risque. Certes, l'ambiance très éthérée et les partis pris visuels peuvent dérouter, mais ils assurent au film sa singularité. Le souci avec Mi Bestia est que c’est l’entièreté du long métrage qui est filmé ainsi, rendant l’ensemble assez illisible. S’il est toujours intéressant de voir une œuvre au parti-pris formel aussi fort, le résultat laisse cependant sur la touche, aussi impénétrable qu’épuisant. Dans la lignée éculée des films sur la métamorphose bestiale, celui de Camila Beltrán, mêlant sexualité des filles et apocalypse biblique, est trop ostentatoire.
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Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
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Vu à l'acid à Cannes. Très bonne surprise, unique dans la forme, on a nous raconte pourtant quelque chose d'universel. La comédienne principale est une révélation. Très belle image. Vu en avant-première hier, super film, envoûtant, étrange, on ne lâche pas la jeune héroïne de tout le film ! La mise en scène est toujours inspirée, la réalisatrice nous emmène dans ses souvenirs avec un charme fou et un féminisme farouche. Vu à Cannes à l’ACID. Très belle surprise. Une geste artistique fort mais jamais gratuit pour un coming-of-age d’un genre particulier… on pense les thématiques de ce film éculées mais il trouve toujours un ton singulier et on sort de ce film ragaillardi(e), avec une sensation « d’empuissancement » rare ! Un premier long-métrage totalement envoûtant : Camila Beltrán joue avec les codes du film de genre en nous proposant ce coming-of-age profondément féministe, à la fois film d'auteur et teen movie. La comédienne principale est magnétique et le spectateur peut aisément ressentir la même chose qu'elle grâce aux choix de mise en scène. J'ai totalement été portée ! Très beau 1er long métrage de Camila Beltrán, réalisatrice colombienne qui gagne à être découverte. Le film est une plongée au cœur du Bogotá des années 90 dont la reconstitution est très réussie. Le film flirte avec le cinéma de genre et allie audaces formelles et efficacité narrative. On se laisse totalement emporter par l'histoire de Mila, adolescente confrontée à une société conservatrice qui devient paranoïaque à l'approche d'une éclipse source de crainte et de croyances fantastiques. Mi Bestia est un film déroutant pour ceux qui n'ont pas l'habitude des films de genre. La manière de filmer et d'entretenir un flou aussi bien au niveau de l'image que de la compréhension de certaines scènes autorise le spectateur à interpréter et imaginer certains éléments de l'histoire. Les actrices sont très touchantes et nous donnent une part d'elle même. C'est un très beau film qui m'a emporté et qui pousse à la réflexion .Osez sortir des sentiers battus et aller le voir!!!
Pour faire court, on pourrait évoquer un mélange de Tiger Stripes et du Règne animal, pour évoquer le premier long-métrage de la Colombienne Camila Beltràn, jusqu'alors connue pour ses vidéos expérimentales. Son sujet mis à nu, qui parle de l'adolescence et du regard lascif des hommes vis-à-vis d'une femme en devenir, a bien entendu des airs de déjà-vu mais les partis-pris visuels et sonores du film, déconcertants et audacieux mais fascinants, méritent de le considérer comme un objet artistique non dénué de valeur. Son atmosphère fantastique, à la limite de l'horreur, alors que s'annonce une éclipse de lune rouge qui affole la population, rejoint d'une certaine manière tout un pan d'une nouvelle littérature féminine latino-américaine, qui n'a pas peur de choquer et qui s'en prend souvent, de façon désinhibée, au patriarcat et à la religion, à l'instar de Mariana Enriquez, la plus talentueuse de ces romancières, Mi Bestia n'a cependant pas la puissance de ses écrits, ne serait-ce que par la brièveté du film qui frustre quelque peu car la forme a finalement trop pris de place par rapport au fond. Les personnages, hormis le rôle principal, joué par l'excellente Stella Martinez, auraient certainement mérité une plus large exposition de leur psychologie. Au fond un joli petit film, sur le passage de la collégienne qui devient « femme »….Le film est plutôt poétique, avec un petit côté lycanthrope ( les loups) et des symboles comme la chouette, le marais...Entre religion ( école catholique) et paganisme se livre un combat pour la jolie collégienne, un combat contre elle même. Le tout se passe sous les auspices de l’éclipse de 1996 ( lune rouge), Tout cela procure une réelle émotion et un certain mystère sur la bête ( mi bestia)…..Ajouté le format très court ( 70 minutes) rien de pesant, malgré la nuit omniprésente..Je conseille si vous avez soixante dix minutes devant vous…. Premier film de la colombienne Camille beltran, assez exigeant, mystique qui me rappele un film malaisien dont j ai oublié le nom de la réalisatrice qui s s'intitule tiger stripes qui au commencement de l adolescence elle se métamorphosa en tigre. Dans "Mi bestia, l action se situe en 1999, 2 jours avant le passage à l an 2000, ou dans une petite ville au fin fond de la Colombie on a peur de la venue de l Antéchrist. Une jeune fille mal dans sa peau, une mère absente, et un beau-père étouffant va peu à peu se transformer. Une œuvre sensorielle, abusant de gros plans, avec une image granuleuse qui rajoute à l étrangeté de ce film. Des débuts prometteurs à voir.
Bogotá, 1996, la “Lunada”, une éclipse solaire va venir perturber le quotidien des habitants et pour cause, d’après les croyances locales, ce serait le signe de l’arrivée du Diable… Énième film mettant en scène une jeune fille qui rentre dans l’adolescence et par ricochet, la puberté et l‘émancipation. Le tout, vu sous le prisme de l’horreur. Une thématique qui n’est pas sans rappeler un précédent film, sorti il y a seulement 6 mois, à savoir Tiger Stripes (2023) d'Amanda Nell Eu.Bien que tout cela ait un arrière-goût de déjà-vu, le film aurait pu être intéressant, mais la mise en scène totalement assommante frôle l'encéphalogramme plat. Et pire, la réalisatrice a opté pour un parti pris visuel et sonore inhabituel, en lieu et place des 24 images/seconde, Camila Beltrán a préféré différents formats, les 8, 12 voir 16 images/seconde en accélérées (ce qui crée plus ou moins de décalage et de flou dans le mouvement) et bien évidemment, cela ne passe pas inaperçu. Choisir un tel format sur une courte durée, par choix artistique, pourquoi pas, mais sur l’entièreté du film (!), cela finit rapidement par devenir à la fois fatiguant et lassant. Mi Bestia (2024) déçoit sur toute la durée, on ne parvient jamais à s’y intéresser et pire, on s'ennuie terriblement. Dans une Colombie propice à toutes les croyances moyenâgeuses une jeune fille devient femme en se transformant en quelque chose d’inattendu. Une allégorie qui a la légèreté et la délicatesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Et puis la réalisatrice enlumine son œuvre proto-arty d’un effet sur l’obturateur aussi inutile qu’;énervant.
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