CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2762 

 

 

n°2762
 
" Jugement à Nüremberg "

 

 

(1961)-(Am)-(3h06)  -      Drame, Historique   

 

Réal. :     Stanley  Kramer   

 

 

Acteurs:  S.Tracy, R.Widmark, M.Schell, B.Lancaste ...

 

Synopsis

 

 

En 1948, le juge Haywood est envoyé à Nuremberg pour présider le procès de quatre magistrats allemands accusés de trop de complaisance à l'égard du régime Nazi. L'un d'eux, Janning, se renferme dans un silence méprisant et, en écartant les témoignages et les films sur les camps de concentration, dit qu'il n'a fait qu'appliquer la loi en vigueur...

 

 
  Critiques Presse 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Jugement à Nuremberg est une œuvre chargée à cause de la gravité des événements sur lesquels reposent les accusations portées contre les quatre notables allemands. La question qui se pose est complexe : Les juges ayant servi sous le 3e Reich peuvent-ils être reconnus coupables d’avoir appliqué les lois en vigueur ? La réponse revient à l’accusé le plus célèbre du groupe qui dans un élan de regret y va d’une diatribe qui condamne tous ceux qui ont fermé les yeux sur ce qui était de toute évidence des atrocités. À quel point la peur des représailles a rendu le peuple aveugle et jusqu’à quel point les gens étaient-ils au courant de cette cruauté institutionnalisée ? C’est l’équation que doit résoudre le juge Dan Haywood sorti de sa retraite par la volonté de comprendre ce qui a bien pu se passer dans la conscience collective de tout un peuple. Le procès est filmé de manière sublime. La caméra a pris possession des lieux au point de devenir le chef d’orchestre des débats comme si la prise de vue dirigeait le niveau d’intensité des échanges : Mouvements de grue, zoom rapide vers les protagonistes, etc. Il faut dire que la distribution est au rendez-vous. Réunir autant de stars au générique donne du poids à une production surtout lorsqu’elle se fait dénonciatrice. Le lauréat de l’Oscar du meilleur acteur, Maximilian Schell offre une performance saisissante en avocat de la défense. Tout comme Spencer Tracy en juge humble et sympathique faisant preuve de courage en envoyant tout le monde au cachot pour le restant de leur vie.

Ce chef d'œuvre donne un magnifique exemple de ce que certains réalisateurs américains savaient encore faire dans les années soixante. Un scénario d'une exceptionnelle richesse et d'une rare intelligence ; des comédiens au sommet de leur talent (la composition de Burt Lancaster est stupéfiante et celle de Montgomery Clift bouleversante) ; une réalisation au cordeau qui sait alterner les scènes du tribunal et les scènes d'extérieur, ce qui permet de montrer une Allemagne en ruine ; musique, image, mouvements de caméra, tout est au service du sens. On n'est littéralement captivé plus de 3 heures durant. Mais ce qui donne à cette œuvre son caractère magistral c'est le traitement même de son sujet, à savoir la très complexe question de la responsabilité individuelle et collective. Kramer n'esquive rien, ni la responsabilité individuelle des juges nazis, ni celle du peuple allemand, ni celle des autres puissances engagées dans la guerre – en particulier les USA – qui ont assisté à l'ascension des nazis sans broncher alors que "Mein kampf" étaient dans toutes les librairies du monde. Il évoque l'appui des industriels américains au réarmement de l'Allemagne (dont Henri Ford, authentique fasciste). Il évoque Hiroshima, dont l'horreur est égale à celle des camps de la mort. Et surtout, il montre parfaitement comment les Américains vont décider, dès 1949, de protéger les criminels nazis et aider l'Allemagne de l'Ouest afin d'en faire leur principal allié dans la guerre froide contre les Soviétiques. On sait maintenant que c'est grâce à l'appui des services secrets américains que des milliers de criminels nazis ont pu s'échapper et couler des jours paisibles en Amérique latine ou aux USA.
Le procureur (superbement interprété par Richard Widmark) pose à la fin du film cette terrible question à son supérieur qui lui commande de "ménager" les accusés : "Pourquoi avons-nous fait la guerre ?". Ce film nous offre une magistrale leçon d'histoire et un inépuisable sujet de réflexion sur la responsabilité et la culpabilité du genre humain. Il devrait être montré dans tous les collèges et lycée.

Vous l’aurez compris, « Judgment at Nuremberg » évoque les célèbres procès éponymes. Ici les personnages sont fictifs, mais le scénario est clairement calqué sur le « procès des Juges » de 1947, où des magistrats & officiels de la justice du 3ème Reich furent jugés par les Américains pour crimes de guerre. Pour le film, c’est un panel de quatre juges allemands qui sont accusés d’avoir fait respecter des lois innommables. Telles que la stérilisation forcée dans un motif politique. Ou la condamnation à mort d’innocents. L’accent sera mis sur l’un d’eux, ancien ministre de la Justice du Reich, et juriste émérite. « Judgment at Nuremberg » est tout simplement un film de procès passionnant, doublé d’un drame dense et intelligent. Je n’ai pas vu les trois heures passer !Le film peut s’appuyer sur une distribution quatre étoiles, qui donne lieu à de beaux moment de cinéma. Je citerai les interventions enflammées de l’avocat de la défense, incarné par Maximilian Schnell. Qui se livre à un jeu troublant, celui de redérouler les horreurs de la justice nazie pour démontrer que les juges n’ont fait que l’appliquer à la lettre. Et que condamner ces hommes revient à condamner le peuple allemand. Il y a cette séquence glaçante où le procureur (Richard Widmark, incisif) projette des images réelles, filmées lors de la libération des camps. Ce n’est pas la première fois que Hollywood intègre ce type d’images dans un long-métrage, Orson Welles l’avait déjà fait pour « The Stranger », avant même le début des procès de Nuremberg. Mais la violence graphique et psychologique, visant à faire graver sur nos rétines l’horreur de l’Holocauste, est sidérante pour une production grand public. Et puis bien sûr quelques monologues bien sentis. Dont celui de Burt Lancaster, au centre du récit. Ou la conclusion menée par Spencer Tracy. Il se murmure que ce dernier aurait tourné sa tirade en une seule prise, filmée par de multiples caméras ! Tout ceci est très bien amené par un scénario particulièrement riche de réflexions. Portée politique des procès de Nuremberg, rôle et culpabilité du peuple allemand, image et légitimité des Américains en Europe, puissance vénéneuse du régime nazi : les thématiques abordées sont larges et n’ont aucunement vieilli. Tandis que la réalisation est inspirée. L’ensemble est rarement statique, la caméra tourne régulièrement autour des personnages. Et elle joue sur l’aspect logistique des procès, avec notamment les traducteurs. Dont une astuce amusante pour faire parler toute la distribution en anglais ! Un film poignant, parfois difficile, mais nécessaire.

Film magnifique, d'abord le casting, que de grands acteurs :Spencer Tracy, Burt Lancaster, Marlene Dietrich, Richard Widmark, Maximilian Schell (Oscar pour son rôle) et dans de petits rôles Judie Garland et Montgomery Cliff. Tous ont un monologue exceptionnel à un moment. C'est un procedural cad un film de procès mais pas n'importe lequel, le procès de Nuremberg, mais ce ne sont pas les grands dignitaires du parti nazi qui sont jugés ici, mais des juges allemands. Déjà l'idée est géniale :des juges jugent d'autres juges. A cela s'ajoute le dilemme de la culpabilité et de la responsabilité: les juges ont il obéi aux lois sans connaître les conséquences ? Tous les allemands sont-ils coupables ? Ne savaient ils rien des camps ? Les alliés sont-ils responsables de ne pas avoir arrêté Hitler à temps ? Les américains qui ont jeté 2 bombes atomiques sur le Japon ne sont-ils pas ausdi coupables ? A cela s'ajoute le thème de la guerre froide, en 48 ce sont les soviétiques les ennemis plus les nazis donc il faut ménager le peuple allemand. Ce film est à la fois un spectacle de comédiens tous plus excellents les uns que les autres mais aussi une réflexion politique et morale sur la guerre. 3 heures qu'on ne voit pas passer

 

Jugement à Nuremberg de Stanley Kramer retrace de manière fictive ce fameux procès au sortir de la Seconde Guerre contre les criminels de guerre allemands responsables de massacres et autres joyeusetés nazies. Si l’ensemble est particulièrement austère et entrecoupé de pas mal de creux en terme de rythme, difficile d’en perdre une miette tant la gravité du propos a marqué et continuera de marquer. Les comédiens sont excellents et nous, on se retrouve souvent à fleur de peau face à la lâcheté humaine. Une chose est particulièrement intéressante ici, c’est le refus de la facilité et du manichéisme par lequel le réalisateur explique que l’on ne naît pas mauvais ou bon mais que notre environnement peut énormément influencer notre comportement. Sans excuser quoi que ce soit, cette vision détonne tout de même et s’avère intéressante notamment dans la construction narrative du métrage. En tout cas c’est dur et c’est nécessaire. Malgré les 3 heures, qui en paraissent moins, le récit passionne et on s’attarde finalement assez peu sur les cassures rythmiques. Ce n’est pas forcément facile à appréhender mais c’est un film à voir sans aucun doute.

Film horriblement long : le défaut majeur du film est qu'il ne s'en tient pas au procès on a le droit à la vie personnelle du juge qui n'a aucun intérêt, la mise en scène se veut cinématographique mais est par moment ridicule en vue du sujet grave du film. Film intéressant mais tout n'est pas très bon.

 

Jugement à Nuremberg soulève de sérieuses questions sur l'Allemagne nazie et le rôle que les Allemands ont joué dans la terrible destruction que le troisième Reich a infligée au monde mais le film est sérieusement daté et terriblement moralisateur avec un jeu d'acteur très excessif et une mise en scène qui ne pardonne pas. La mise en scène de Kramer avec beaucoup de zooms et de gros plans est aussi terriblement lente et statique. Maxmillian Schell donne une performance très surfaite et joue l'avocat de la défense. Judy Garland et Montgomery Clift donnent un peu de profondeur et de sentiment à leurs petites apparition mais tous deux ont également fait un bien meilleur travail au fil des ans. Je dirai que Dietrich a été formidable dans son petit rôle et que Tracy était également excellent et discret comme il l'était habituellement. La pire performance a été donnée par Burt Lancaster qui était bien trop jeune pour jouer ce rôle avec conviction et devait dépendre de sa coiffure et de son maquillage mal faits pour donner le sentiment qu'il pouvait avoir. Nous pouvons voir à quel point il est mauvais dans sa grande scène de confession au procès et aussi sa posture et sa démarche sont toutes fausses et il est bien trop jeunes. J'ai également eu du mal avec le travail de caméra statique la direction artistique médiocre et les prises de vue et l'utilisation de séquences réelles de camps de concentration était un coup bas et le seul véritable moment d'émotion du film ce qui montre à quel point il était mal réalisé. La vue à l'extérieur de la salle d'audience ne change jamais et les arbres et le feuillage ne bougent pas et ont l'air trop faux. Je sais que c'est une critique mineure mais cela donne a ce film un aspect de mauvais goût et bon marché...

 

 

 

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