CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2757 

 

 

n°2757
 
" Le mélange des genres "

 

 

(2025)-(Fr)-(1h43)  -      Comédie dramatique, Policier   

 

Réal. :     Michel  Leclerc   

 

 

Acteurs:  L.Drucker, B.Lavernhe, M.Bedia ...

 

Synopsis

 

 

Simone, une flic aux idées conservatrices, est infiltrée dans un collectif féministe qu'elle suspecte de complicité de meurtre. A leur contact, Simone s’ouvre progressivement à leurs idées. Mais lorsqu’elle est soupçonnée par le groupe d'être une taupe, elle se sert du premier venu pour se couvrir : Paul, un homme doux, inoffensif et respectueux des femmes qui vit dans l’ombre de sa moitié, faisant de lui, malgré elle, un coupable innocent. Simone, catastrophée de ce qu’elle a fait, tente de réparer sa faute... Comment Paul va-t-il réagir ?

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

Des personnages hauts en couleurs comme l’activiste maladroite et un peu trop investie que joue Melha Bedia offrent de beaux éclats de rire.

Avec sa comédie sur les violences sexistes et sexuelles, mettant en parallèle, un collectif féministe, une policière infiltrée et un homme déconstruit injustement accusé de viol, Michel Leclerc signe un film qui tacle avec gourmandise le patriarcat.

Avec finesse et sensibilité Le Mélange des genres fait l’éloge de la douceur et se ménage même quelques surprenants moments oniriques. On ressort sous le charme.

En subvertissant les éléments potentiellement tragiques du scénario et en truffant les scènes potentiellement tire-larmes d'une bonne dose de cocasse, le réalisateur signe un vaudeville moderne réjouissant, mélange de Woody Allen et de Sacha Guitry.

Quelques scènes savoureuses, comme l'organisation d'une manifestation avec des brebis "femelles" pour "la sororité", ponctuent cette comédie. Le film s'essouffle à certains moments, force le trait à d'autres, et envoie un message qui n'est pas toujours très clair, notamment sur la question du viol, traitée ici avec une désinvolture un brin dérangeante.

Assumer l’outrance jusqu’au bout façon « Calmos » de Bertrand Blier (auquel le film adresse un clin d’œil) lui aurait mieux réussi que son dénouement de boomer post-soixante-huitard. Ce n’est pas une raison pour bouder son plaisir, la joyeuse cocasserie du film et un Benjamin Lavernhe irrésistible en faux coupable consentant, acteur raté et mari déconstruit.

Paul, c’est le beau mirage du film, mais qui cache un personnage qui manque cruellement à l’appel : où est l’homme, bête et méchant, pas déconstruit pour un sou, hétéro, beauf, voire violent ? Pour rendre convaincante la peinture des outrances militantes, il aurait fallu qu’en face existent la bêtise et la violence des hommes.

Suivant une flic infiltrée dans un collectif féministe, la comédie de Michel Leclerc finit par reconduire les stéréotypes qu’il prétend déconstruire.

Cette comédie sur la domination patriarcale était prometteuse. Mais malgré l’alchimie du duo Benjamin Lavernhe et Léa Drucker, on rit plus des féministes qu’on ne se moque des masculinistes.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Une comédie très drôle qui aborde des sujets contemporains sans jamais se prendre au sérieux.. Ca fait du bien de ne pas se faire donner de leçon. Des répliques super bien trouvées, des scènes qui frisent l'absurde (je retrouve un peu l'humour de Jean Yann) des personnages pas manichéens qui évoluent tout au long du film, un régal!

C’est une comedie atypique. On en voit peu mais ça fait du bien de voir une salle rire franchement parfois moins. Perso le coup de la brebis c’est déjà une femelle et une réplique surréaliste de Paul m’ont fait littéralement éclater de rire.
Le scénario est beaucoup plus complexe dans les 2 sens du terme qu’il n'y parait. J’ai l'impression que dans les mauvaises critiques beaucoup sont restés 1er degré (oui, notez bien c’est moi qui dit ça). J’ai beaucoup aimé les références à un certain cinema avec un côté nostalgique Tati entre autres. Et Last but not least, les acteurs et actrices. Même s’ils sont tous bons et drôles, cette insulte balancée par c ́est presque le spectateur qui en a envie aussi. Mais le duo Drucker -Lavernhe a ma préférence. Elle parce qu’elle a su se tirer mine de rien de sales situations et on ne peut pas dire que ses 3 collègues soient d’une grande aide. Et lui parce qu’il est unique en son genre. Drôle sans le vouloir (une force mine de rien). Mais qu’il a parfois des sorties lunaires que je ne spoilerai pas mais dont l’une me paraît encore dingue à entendre. C’est là où l’on peut perdre façon de parler quelques personnes. Le film apporte des moments presque oniriques. Le melange des genres porte donc bien son nom à tous les niveaux.

Voilà une comédie bien menée et sans temps mort qui repose fortement sur une excellente interprétation, à commencer par Benjamin Laverhne, en gentil male pris dans un maelström suite à une fausse accusation.
C'est souvent drôle et on passe au final un bon moment avec ce scénario loin d'être sot.

 

Une flic infiltrée change peu à peu sa vision des choses au contact de militantes féministes qui n'auraient pas dû s'appeler les Hardies mais les Harpies. Mais étant femmes et évidemment victimes elles sont traitées avec empathie et donc on les excuse sans sourciller. A contrario par contre les hommes en prennent pour leur grade, à eux tous ils cochent les cases de facho, beauf, raciste, ingrat, lâche... etc... Le film est donc aussi caricatural que manichéen, pas franchement de nuances et beaucoup d'amalgames. Néanmoins, les messages passent, les dialogues permettent de dire les choses, de rappeler des évidences, grâce à un scénario savamment écrit et une construction narrative logique mais bien amené vers une fin presque surréaliste et onirique. L'accusation de viol arrive assez tardivement et c'est un très bon choix, ce qui permet de bien connaître les personnages avant et de comprendre ensuite leur réaction... 

Un vaudeville très actuel, puisque traitant avec humour le féminisme et les relations hommes/femmes. Michel Leclerc se trouve être meilleur en scénario, léger et bien mené, qu'en réalisation qui est depourvu d'originalité et de signifiant. L'aspect comique du film repose quand même énormément sur l'excellent Benjamin Lavernhe qui fait sourire plus d'une fois. Le film cherche à ne pas prendre de parti pris, nous laissant maître de nos opinions, quitte à se contredire un peu sur la fin... Une comédie que j'oublierai assez vite même si j'y ai passé un bon moment devant.

Le mélange des genres est un film qui traite, sous un mode humoristique, des combats féministes. En se moquant autant des activistes féministes que de la police ou des groupes masculinistes, le film réussit plutôt bien à faire entendre son message sur les violences faites aux femmes. C'est aussi peut-être les limites d'un film qui dans son approche, et malgré le caméo de Virginie Despentes, demeure assez sage. La fin du film d'un romantisme plan plan pour ne pas dire niaiseux gâche un peu l'entreprise. Leclerc filme cependant magnifiquement Dijon, et cela mérite d'être noté, quant aux acteurs, ils livrent de très bonnes performances même si leurs personnages sont un brin trop caricaturaux. Malgré ses défauts, Le mélange des genres est néanmoins un film sympathique qui trouve souvent le ton juste entre comédie et film à thèse.

 

On voulait retrouver la verve tendre du "Nom des gens", mais "Le mélange des genres" déçoit. À force de vouloir tout embrasser, Michel Leclerc finit par desservir son propos : un scénario emberlificoté, peu crédible, et surtout un regard qui égratigne plus les féministes que ceux qu’il prétend dénoncer. L’enfer est pavé de bonnes intentions… et parfois de faux pas.

Pas plus convaincant que dans le Nom des gens (2010), le réalisateur Michel Leclerc s’éparpille dans un scénario plus loufoque que drôle et une mise en scène foutraque malgré une poignée d’acteurs pleins de talent, et notamment un Benjamin Lavernhe comme toujours excellent. Les sujets de la masculinité toxique, de la lutte des femmes contre les violences et même des pères délestés de leurs droits après séparation peuvent bien sûr être traités en comédie mais il semble qu’ici, on leur manque un peu du respect qui leur est dû. Alors, heureusement, il y a un Delerm poétique qui ponctue les différentes phases du film et le décor naturel de la très belle ville de Dijon.

 

 

 

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